Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article AETERNITAS

AETERNITAS, l'Éternité. Quoique de rares inscriptions latines nomment un dieu éternel (deus aeternus), ce n'est point à ce dieu, ni à l'éternité considérée en général comme attribut de la Divinité, que se rapportent les figures qu'on voit accompagnées du mot AETERNITAS OU AETERNITAS AUGUSTA sur un assez grand nombre de monnaies impériales romaines. L'adulation qui avait divinisé les premiers césars personnifia bientôt la majesté, la providence, l'éternité de l'empereur °. L'Éternité est figurée sous les traits d'une femme debout, ou assise sur un globe semé d'étoiles; quelquefois ayant une ou plusieurs étoiles au-dessus de sa tête; elle tient un sceptre, ou un globle, ou un phénix: ces 6, 7, 11. 7 Bureau de la Malle, 1. 1. p. 445. 8 Paul. Sent. recept. V, 2, 1. 9 Ulp. Fr. 1, § 25 Dig. De vi, XLIII, 16 ; Papin. Fr. 44 à 46 Big. De adq. vel amict. poss. XLI, 2. f0 Scaevola, Fr. 24, § 1 Dig. Si servitus, VIII, 5. 11 Fr. 25 Dig. fr. 32 Big. VII, t, De usuf. 13 Fr. 32 et 62 Dig. De usuf. VII, 1. %lamoRAra,n. Pureau de la Malle, Éeon. polit. des Rom. Paris, 1840, II, p. 140 à 143 ; 445 446 ; Denuangeat, Cours de droit rom. Paris, 1864, I, p. 442 ; Machelard, Des interdits, Paris, 1865, p. 277 à 289 ; Becker-Marquardt, Sandbueh der rom. AltecMl,ner, III, 2, p.80, 122 et s. Leipz., 1850 ; Walter, Geschichte des rdm. Reents, I. 18, 37, 182, 198, 238, 413, 3• éd. Bonn, 1860. AETERNITAS. 1 Maffei, Mus. Veron. p. 178 ; Bertholdi, Antich. d'Aquileja, p. 329 ; Gruter, p. stuc n. 8 ; Reinesii, Syntagnz. p. 117; Mommsen, base. a'egni neap. 1080, 1087 ; Bull. des antiq. de Fr. 1859, p. 81. 8 Cf. Plin. Ep. 10, 87 ; Imp. Coast. deux derniers emblèmes sont réunis sur un grand bronze de Faustine mère, reproduit (fig. 165) d'après un exemplaire du Cabinet de France L'oiseau qui renaît de ses cendres est dans les monuments antiques un symbole de résurrection et d'apothéose [coxsECRATIO]. Ici la tête du phénix est entourée d'une auréole, qui est aussi la marque d'un caractère divin 4. On voit sur des monnaies de Vespasien, de Titus, de Domitien, de Trajan, d'Hadrien, une femme voilée tenant dans sa main droite une tête entourée de rayons, image du soleil, et dans la gauche une tête surmontée d'un croissant qui désigne la lune. Ces deux astres réunis sont dans les monuments de toutes les périodes de l'antiquité des emblèmes de l'éternité 5. La figure 166 est gravée d'après une monnaie d'argent de Trajan, du Cabinet de France. D'autres monnaies encore offrent l'image de trois femmes, dont deux sont debout et la troisième, au milieu, assise avec la légende ArTERNITAS AUG. e, représentant ainsi le présent entre le passé et l'avenir E. SAGLIO.