Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article AGALMA

AGALMA (Ayaaµa). Ce mot, qui vient d'âyâaaw, et signifie, dans sa première et plus large acception, tout objet qui peut plaire (ttâv ù ' ~I -riç âyâaavrat) t, désignait ordinairement, chez les Grecs, un ouvrage travaillé avec art, offert à un dieu et placé dans son temple [DONARIA] : c'étaient d'abord les images des dieux eux-mêmes 2, qu'elles fussent de pierre ou de métal, de bois ou de toute autre matière; une peinture aussi bien qu'une statue 3; quelquefois aussi une simple stèle, un trépied, etc. : les auteurs citent plusieurs trépieds que des inscriptions désignaient comme des «y1taN.sTs s. On trouve le mot détourné de sa signification primitive impliquant l'idée d'ornement et d'élégance, et employé pour ces images, quelquefois informes, appartenant à l'enfance de l'art, auxquelles était ordinairement réservé le nom de xoANON 5. On l'employait d'ailleurs pour celles des héros, et même exceptionnellement de simples mortels, aussi bien que pour celles des divinités. Sur un des trônes qui servaient de siéges aux colosses découverts sur la voie sacrée des Branchides 9, près de Milet, est gravée une inscription qui, après avoir nommé celui qui l'occupait (Charès, gouverneur de la forteresse de Milet) se termine par ces plots : «Agalma offert à Apollon (l'Aya)p.« Tov 'A sôaawvoç) 7. E. SAGLIO.