Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article EDICTUM

EDICTUM, DECRETUM. II nous a paru utile de réunir, clans une dissertation commune, ces deux manifestations du pouvoir politique ou judiciaire à Rome. Leur étude simultanée, en nous épargnant d'inévitables redites, nous fournira matière à des comparaisons intéressantes et à des rapprochements nombreux. DECRETUM. Le mot decretum, qui dérive du verbe decernere (décider, juger), lui-même formé de cernere (trier, discerner, voir)', signifie, dans une acception générale, une décision prise après examen. Tout decretum est donc une décision, et toute autorité, investie d'un pouvoir de décision, rend des decrela. Le decrelum apparaît à Rome, tantôt comme le résultat de la délibération d'une assemblée, d'un collège, tantôt comme une émanation de l'autorité juridictionnelle d'un magistrat unique, ou de la puissance impériale 2. gorie de décrets se rattachent : les décrets du peuple; les décrets du sénat; les décrets des gentes; les décrets des pontifes; les décrets des augures; -'les décrets des tribuni plebis; les décrets des assemblées municipales; les décrets des assemblées provinciales ; les décrets des corporations. 1° Décrets du peuple. Toute résolution arrêtée par le peuple romain est un décret. Ce décret porte le nom technique de lcx (lex curiala, lex centuriata), lorsque les curies ou les centuries, réunies dans leurs comices, ont été appelées à le voter; s'agit-il d'une décision prise par la plebs dans ses comitia tributa, à partir de la lex Hortensia, c'est un plébiscite (plebis scitum) 3 [COMITIA, LEX, Notons ici que dans les municipes comme à Rome, le peuple rendait des lois' et des décrets'; il en était de même dans les provinces, et spécialement en Afrique'. Pour les Romains, la lex et le plebiscitunt n'étaient donc que des variétés de décrets : ils n'en différaient que comme l'espèce du genre. L'antithèse si nettement établie entre la loi et le décret par les législations modernes leur était inconnue. Des textes nombreux montrent que le droit public d'Athènes, au contraire, attachait à cette distinction une importance extrême. Le peuple athénien rendait tantôt des lois (vég.0t)7, tantôt des décrets (IleŸt,1 .ata) 8. La loi était une mesure générale, obligatoire pour tous les citoyens, et s'imposant à leur observation pour une durée illimitée. Quant au décret, c'était ordinairement une mesure d'un caractère plus concret, prise au vu de telle ou telle circonstance donnée, en faveur ou à l'encontre de telle ou telle personne °. C'est par des décrets notamment que le peuple athénien accréditait des ambassadeurs auprès des cités étrangères, nommait ses magistrats et ses fonctionnaires, accordait la naturalisation aux étrangers jugés dignes de ce bienfait ", décernait des récompenses à ceux qui avaient bien mérité de la République f1. Certains décrets, toutefois, avaient une portée plus générale : tels ceux qui décidaient de la paix et de la guerre f2. D'ailleurs, les décrets mêmes qui n'avaient statué que pour un cas particulier avaient pour l'avenir la valeur d'un précédent souvent obéi; ils faisaient, en quelque sorte, jurisprudence pour les hypothèses de même nature et aidaient parfois à suppléer aux lacunes et aux obscurités de la loi. Souvent même ils en vinrent à empiéter sur son domaine, à tel point que, au temps de Démosthène et du témoignage même de ce grand orateur, la distinction de la loi et du décret n'avait plus guère qu'une valeur purement théorique. Mais, en dépit des usurpations de la pratique, elle n'en demeura pas moins à la base du droit public athénien. « Aucun décret, soit du sénat, soit du peuple, nous dit Démosthène, ne peut prévaloir contre une loi 13. » Si nous en croyons Andocide f4, ce principe aurait été formulé en 403, après le triomphe de la démocratie et le fameux décret de Tisamène. Néanmoins, le décret figurait à côté de la loi parmi les sources du droit écrit d'Athènes et le serment des Héliastes les mettait sur la même ligne dans son préambule : « Je voterai suivant les lois, les décrets du peuple athénien et ceux du conseil des Cinq-cents'". » Décrets du Sénat. La dénomination de decrelum est appliquée d'une manière générale à tout sénatuscon suite, quels qu'en soient le but et l'objet1° [SENATUS CONSULTUM] ; elle paraît avoir été surtout usitée en matière criminellen. Dans une acception plus restreinte, le mot decretum servait, semble-t-il, à désigner chaque disposition, nous dirions chaque article, votée séparément d'un men ipsum senatus consulti est f9. » Il y a donc autant de decreta que d'articles ayant fait l'objet de votes distincts (parliculae). Dans le cas où un seul vote d'ensemble aurait été émis, le sénatusconsulte ne comprend qu'un décret 20. Au surplus, les auteurs sont encore divisés sur la signification exacte des mots senatus decretum. Nissen a prétendu qu'ils correspondent à une attribution spéciale du sénat. Ce corps aurait joué un double rôle dans l'organisation politique de l'État romain ; il aurait exercé des fonctions consultatives par voie de senatus consulta, et, d'autre part, il aurait été investi du droit et du pouvoir d'ordonner, et ses injonctions auraient porté le nom de decreta" . Mais cette distinction, ainsi que le fait très bien remarquer M. Willems °2, est purement imaginaire et ne s'autorise d'aucun témoignage sérieux. A Athènes, le sénat, ou conseil des Cinq-cents, ren dait également des décrets (3poeoUÀEO(/ACTu) 23. Ces décrets n'avaient qu'une valeur provisoire et temporaire 2'' : lorsqu'ils statuaient sur des intérêts considérables, la ratification populaire pouvait seule les rendre définitifs. D'un autre côté, leurs effets étaient limités par la durée annale du mandat sénatorial. A l'expiration de l'année, les décisions du sénat cessaient de droit, et par le seul fait du renouvellement de cette assemblée, d'avoir force exécutoire. Elles présentent donc, à cc point de vue, une réelle analogie avec les leges annuae romaines. Dans tous les cas, même dépouillés de leur autorité législative, les décrets du sénat n'en constituaient pas moins pour les juges des précédents officiels : ainsi s'explique la formule du serment des Héliastes que nous avons reproduite ci-dessus [BOULÈ]. 3° Decreta gentilicia. Parmi les droits reconnus à la gens, figure celui de rendre des décrets ( jus decretorum) 25 [GENS]. Ces decreta statuent sur les affaires intérieures de la gens et ont un caractère purement privé. C'est ainsi que la gens Fabia défendit par décret à ses membres le célibat et l'exposition d'enfants26. Aux gentes il appartenait aussi de fixer par décret le mode de sépulture de leurs ressortissants; nous voyons, en effet, que la gens Cornelia n'a adopté la crémation qu'à partir de Sylla 27. Enfin, d'autres gentes interdirent de même l'emploi de 16 Cie. Catit. IV, 11; Pro Sest. LX, 128; In Verr. Il, 13, 32; (Jorat. Canna n' 204, col. II, lin. 7; Monum. Ancye. (Mommsen, 1883), 1, 3; 1, 26; 3, 4; 1. D. XXIV, 1; Const. 13, 19, Ad senatusc. Velleian. C. Just. IV, 29. 17 Tacit. 19 Fest. Epit. p. 339, éd. Müller. 20 Voy, Adam, Antiq. rom. 7' éd. trad. fr. Paris, 1818, t. 1, p. 27. 21 Voy. A. Nissen, Das Justitium, Leipzig. 1877, p. 1.8 et 19. 22 Le sénat de la République rom., Louvain, t. II, 1883, p. 216, note 2; 0. Karlowa, R6m. Rechtsgesch. t. I, Leipzig, 1885, p. 443. Cf. 25 A. Gell. Noct. ait. IX, 2; XVII, 21; Plut. Candit. XXXVI; Dion. Halle. XIV, 16; Rein, Das Privairecht der Hômer, Leipzig, 1858, p. 509 et 5t0. Sue. Tib. 1. 20 Un des principaux decca e, cotlegiorum sacrorum nous est rapporté par Orelli, Iusea n°2417. Voy. égaiement Wilmanns, Exempta inseript. lat. certains prénoms à ceux qui en faisaient partie 28. quels se rattachent les décrets rendus par d'autres collèges pontificaux29, notamment les decreta Xvirorum sacris jâciundis, étaient d'abord des actes obligatoires émanés du pouvoir propre des Pontifes et rendus par eux dans la sphère de leurs attributions religieuses, pour accorder, par exemple, une autorisation relative au culte 3° C'étaient aussi des rapports adressés au sénat, en réponse à la demande d'avis que ce corps leur avait faite de religione 31, notamment sur un point obscur du droit pontifical '2. Dans l'un et dans l'autre cas, le collège est assemblé, et délibère sous la présidence du pontifex maxinus : sa décision porte le nom de sententia ou, plus techniquement, de decretum 33 ; Cicéron nous en fournit un exemple Les décrets du collège des pontifes n'ayant par euxmêmes force obligatoire qu'autant qu'un sénatusconsuite, en leur imprimant ce caractère, avait autorisé les magistrats à les mettre à exécution, il en vint à attendre pour délibérer qu'il y eût été formellement invité par le sénat. Parfois aussi, cette dernière assemblée crut pouvoir se passer de l'assistance des pontifes dans les cas mêmes où la constitution romaine la rendait nécessaire, et prendre des résolutions, que le collège était censé approuver, par cela seul qu'il n'y mettait point opposition f5. 5° Décrets des Augures. Dans le cas ou, après l'accomplissement d'un acte que devait nécessairement précéder la prise des auspicia, un doute venait à surgir sur la régularité de cette dernière solennité, le collège des Augures se saisissait de l'affaire, soit spontanément, soit à la réquisition d'un magistrat, soit, plus ordinairement, sur la demande du sénat lui-même, et formulait sa décision dans un decretum" Les sentences ainsi rendues (decreta augurum) S7, qui servaient à résoudre les nombreuses difficultés que soulevait l'interprétation du droit augural, étaient recueillies avec soin par le collège des augures et étaient insérées dans les commentarii augurum augurales, sorte de mémorial où prenaient place jour par jour les actes émanés de sa juridiction sacerdotale Je, et destinés à fixer sa jurisprudence [AUGURES]. bunus plebis suffisait à mettre obstacle aux mesures prises par un magistrat; mais cette intercessio n'était pas toujours définitive. En général, le collège des tribuns examinait l'affaire (cognitio causae) et se prononçait, par un decretum, pour ou contre l'auxilii latin 39. Mais ce decretum ne paralysait le droit de veto du tribun, que s'il avait Aulu-Gelle (Noct. Att. V, 19) relatent formellement leur intervention dans l'adrogation d'un citoyen romain, h cause de l'influence exercée par cet acte sur les sacra de l'adrogé (Voy. au reste Accarias, Précis de droit rom. t. I, 4' éd. n^* 105 et s. p. 263 et s.). 31 Tit. Liv. XXIV, 42; XXVII, 4; Willems, Le droit public rom. p. 214. 32 Bouché-Leclercq, Manuel des matit. rom. Paris, 1886, p. 520. 33 Tit. Liv. XXII, 9; XXVII, 37; XXXIV, 44. 34 Cic. Ad Att. IV, 2, § 3. 35 Bouché-Leclercq, Op. c. p. 106. 36. Tit. Liv. IV, 7, 3; VIII, 15, 6; Vlll, 23, 14; XXIII, 31, 13; XLV, 12, 10; Cic. De leg. II, 12,.31; cf. In Vatin. VIII, 20; Mommsen, R6m. Staatsrecht, t. 1, 2' éd. p. 111, note 5 (trad. fr. de M. P. F. Girard, Le droit public romain, t. 1, 1887, p. 131, note 4); Willems, Droit public romain, 6' éd. 1888, p. 238. 37 La terminologie romaine opposait la réponse des haruspices au décret des augures. 38 Cic. De leg. II, 12; II, 35; De divin. H, 36, 73; Festus, Epit. p. 161, éd. Müller. Yoy. J. Marquardt, Rd.. Staatsverwaltunq, t. III, p. 385, et Bouché-Leclercq, Hist. de la divination dans l'antiquité, .1882, t. IV, p. 181 et 277. 39 A. Gell. Noct. ait. IV, 14; VI (vu), 19; Tit.. Liv. ;;DI réuni l'unanimité du. collège, de omnium sententia i° Décrets des assemblées municipales. La curie €; stue valablement par des décrets (decreta decurionum ou ordia7is), sur toutes les affaires communales d'une certaine importan, e, rentrant dans le domaine de ses attributions En dehors des objets extrêmement variés que pouvaient avoir les decreta ordinis on decurionaim et sur la nature desquels les inscriptions citées en la note précédente donneront quelques aperçus, nous nous bornero t ; à rappeler que c'est, par exemple, un décret des décalions qui ordonnait la fabrication monétaire dans les colonies, et ce décret était souvent mentionné sur les monnaies coloniales par les abréviations consacrées (Decua ionum) D(ecreto) ou EXD(ecuriortum) D(ecreto). t es décrets étaient inscrits sur des registres officiels par les soin€ des magistrats, conformément à la formule suivante, qui se retrouve dans presque toutes les décisions municipales : Deeretum decurionum scribito, in tabulasve publicas referto, referendumec croate ". Grelli nous fournit un exemple de procès-verbal d'un decretum decurionuan44 Les magistrats et les décurions eux-mêmes étaient chargés de tenir la main à l'exécution complète du deeretu'cn, et ce devoir trouvait sa sanction dans une amende pécuniaire; dans la Colorr.ia Julia Genetiva, son ta.iiv s'élevait à 50,000 sesterces u. Les décrets de la curie ne pouvaient être' cassés, lors :avaient pas excédé ses pouvoirs '0. Au contraire, les décrets pour lesquels les conditions et les formalités d'usage ont été méconnues sont frappés de nullité". Il en est de même de ceux qui sont entachés d'excès de pouvoirs, des decreta ambitiosa Is De nombreuses inscriptions contenant des décrets rendus par des assemblées municipales romaines nous ont été conservées". En Grèce, la vie municipale se manifestait, de la même EDI manière que dans l'empire romain. La population des dèmes athéniens [154105] réunie dans t'agora statue sur les affaires locales, en forme de décrets, ordinairement gravés sur des stèles et exposés dans un lieu public, temple, agora ou théâtre "Le Corpus des ,inscriptions attiques en contient de nombreux spécilnens' 8° Décrets des assemblées provinciales. -Les assemblées provinciales (concilia provinciarum) rendaient, dans la mesure de leurs attributions et de leur compétence, -des décrets analogues à ceux des villes et des assemblées municipales I"ooveiLlumi. Les textes en font, fréquemment mention. Les députés élus par ces assemblées, au nombre maximum de trois", pour porter à l'empereur ou au sénat leurs voeux et leurs doléances, emportaient avec eux dans la capitale un écrit qui, énonçant l'objet de leur mission, leur servait de lettre d'introduction et portait le nom de decretum ou de libellas''. C'est encore par voie de decreta que l'assemblée décernait soit à ses dignitaires, soit aux fonctionnaires impériaux, soit au prince luimême, les honneurs dont on se montra si prodigue à l'époque impériale o4. 9° Décrets des corporations. Toute corporation organisée (embus) peut prendre des décisions (decreta) relatives à ses affaires intérieures et à ses intérêts particuliers, et obligatoires, à ce titre, pour tous les membres dont elle se compose ". On trouve dans le Corpus des inscriptions latines, parmi beaucoup d'autres exemples de même genre, un deeo'etum fabruna". 1L DÉCRETS DE? MAGISTRATS.-La dénomination de decretum s'applique aussi, et c'est une de ses acceptions les plus importante-, à toute injonction donnée par un magistrat après examen. En ce sens, on rencontre des décrets émanant d'un consul, d'un proconsul', d'un praeses provins ciae 3A, d'un praefectus vipilum 5s, enfin et surtout du préteur. Ce dernier magistrat rendait de nombreux décrets, E eiere de droit purltlic.", soit en matière d inté i+ 'i, tantôt en vertu de sa juridiction gra u cour; des instances judiciaires qui se tiaré nt devant lui. La manumission, l'émancipation, la tutelle, la cin'atellee'`, l'in nters'um a-cstitutiou, autorisation d sili0nd't' les biens des mineurs de vingt:. cinq anse', les bonoruen possessiones (deeretal i)ut l'envoi en possession fie la séparation de biens et, l'ordre de fournir caution, nous en présentent 1.es plus notables applications". Les interdits possessoires s'analysent aussi en véritables décrets, qu'ils contiennent une injonction ou une défense. Cependant, la lez° Ru/ria de Ganta Cisalpina" prend soin d'opposer ledeca'etu'nt à l'inierdictuln proprement dit, la première de ces dénominations désignant les ordres du magistrat, la seconde ses défenses 6^, Quoi qu'il en soit, M. Accaria.s remarque avec raison qu'en admettant même que cette distinction ait jamais eu un caractère technique, elle n'a pas tardé à diir.pairitre., et, du temps de Cicéron, elle parait 5-e aït,ir plus été qu'un souvenir. Le plaidoyer pin Laecina en fait loi : le client dont Cicéron défend les intérêts a obtenu l'interdit mode vï, qui est restitutoire, ce qui n'empoche pas Cicéron de lui appliquer sans cesse la qualification Ili. DÉCRETS IMPÉRIAUX. ddbe.t il t' 1 enr;dre 7i, e prince s'attribua des fonctions judiciaires, en s'autorisant de son irrtpei'i+trtt; il incarnait ainsi en sa personne le. pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir de juger, Tantôt l'empereur etatuuit en appel, en invoquant sa puissance ti'ibunitïenpe 'r le droit de veto des tt'ibwai p'ehr avait jamais servi non seulement à arrêter l'exécution des jugements, mais même à réformer leur teneur'''. Tantôt, il statuait directement en première instance, et son examen t(egttoscens dec:arn?t) avait à la fois pour objet le point de fait et le point de droit''. Dans les deux cas, la sentence impériale porte cousine celle du préteur le nom de dec remit i' '; elle esl rfois rendue avec le concours du Sénat", plus tard, l'assistance du conseil (auditnvi6'itt ou co,tS;stor', cip .S), (pli était appelé a formuler son avis dans 'es •!i s exigeant des connaissances particulières l' L'EDfroRrUM PRINCt! lS Ott SAcm"ti, CONSILIUM PRINCIPIS, CONS[STORIÏ'M PRtn'CTPIS]. Les decreta diffèrent donc des rescripte, en ce que l'empereur les renia causa uognita, après avoir examiné toitt à la fois le fait et le droit, tandis que, dans les rescrits, il tait abstraction du fait, pour s'en tenir au droit. Cette différence, au reste, n'est pas la seule. Les reseripta se bornent, en effet, le plus souvent à fixer la jurisprudence. 's ;ro"tatna:nt à nouveau un principe déjà admis, ou en tnt une controverse juré '. u , alors que les decretcl c5,mot initiaient (lu droit notes et exceptionnel, fonde faveur ou sur l'équité", D'autre part, les d écrets et 1, _ts séparent des erlicta, en ce qu'ils statuent sur P. di ïicuités déjà nées, tandis que ces derniers n'entsagent•,ne l'avenir [COXSTITUTIONFS I'RINCIPI`Mi, D'une marnière générale, les décriera i'.nip ariaux, comme toute sentence judiciaire, n'ont d'effet qu'entre les parties, Toufefois, lorsque telle a été la volonté du prince, ils ont force de loi Liu les h'tp tleses analogues à celtes qui les ont p='ovoqu 's 1e. Un texte important du code d" Justinien affirme que les décrets de l'empereur finirent par ohte*sir force légat ". Quelle est la portée de cette afdrmat,on? M. de Savigng la restreint a t espèce titi) a motivé 1, décret", Mais M. Pacl'rta, a démontre testeur fe, cette opinion 31 et établi, en s'appuyant sur les raisons les plus décisives, que les décret-, impériaux pouvaient t evatir à légard de tous, et pour tous le, litiges à venir, EDl 456 EUl le caractère d'un précédent obligatoire. 1l s'autorise d'abord du témoignage de Gaius qui, pour caractériser le rôle législatif du décret, le met exactement sur la même ligne que les édits de l'empereur, les plébiscites et les sénatusconsultes dont il serait impossible de contester la valeur légale absolue F2. On ne comprendrait pas que le jurisconsulte eût jugé utile d'attribuer expressément au décret, au regard des seuls plaideurs, une autorité qui appartient à tout jugement, quel qu'il soit, et de quelque magistrat qu'il émane. Ilaurait parlé pour ne rien dire ! D'un autre côté, la Lex regia83, qui investissait l'empereur du pouvoir suprême$'', n'assignait à sa volonté d'autre limite que son bon plaisir. Il suffit qu'il ait entendu donner à un de ses décrets la force légale, pour que celui-ci s'impose désormais au respect et à l'observation de tous". C'est donc à l'interprétation de cette volonté; si elle n'a pas été formellement exprimée, que se réduit la mission du jurisconsulte et du juge. C'est à eux d'apprécier si le prince a voulu poser une règle générale ou prendre simplement une décision d'espèce et faire une constitutio personalis 8G. De là ces formules si fréquemment usitées dans les textes : saepe decretum est"; hoc jure utimur86; elles signifient que désormais le décret fera loi pour tous les cas analogues à celui qu'il a réglé. L'autorité des décrets impériaux était si grande, que les jurisconsultes les réunissaient dans d'importants recueils, parmi lesquels nous nous bornerons à citer l'ouvrage composé par le jurisconsulte Paul sous le titre : Imperialium sententiarum in cognitionibus prolatarum libri sex; cet ouvrage, remanié par la suite, fut publié sous le titre nouveau de : Decretorum libri Ill"; on y trouve les décrets de Septime Sévère et de Caracalla, recueillis par Paul, du vivant même de ces empereurs, alors qu'il faisait partie de leur conseil 90. Leur publicité résultait non seulement des travaux des jurisconsultes qui avaient participé à leur rédaction in auditorio principis ", mais encore de leur insertion dans les acta diurna [ACTA POPULI, ACTA DIURNA]°2, et parfois aussi les inscriptions étaient chargées de les porter à la connaissance du public 93. EDICTUM. Le mot edictum vient d'e-dicere (dire dehors, publier, ordonner), qui lui-même dérive de dicere (dire)". En ce sens, il désigne, d'une manière générale à home, tout acte officiel publié par une autorité ayant qualité à cet effet °6. C'est ainsi que l'on rencontre des edicta senatus 36, des édits émanant de consuls97, de proconsuls°8, du dictateur et de chefs militaires 9°, des censeurs10U, des tribuni plebis 101, des édiles curules et des questeurs 102, des praefecti urbi des deux capitales 103, du prae fectus prae torio fOY, des duoviri 30°, des 1 Vviri f08, des préteurs urbain et pérégrin, des gouverneurs de province 101, enfin Nous nous bornerons à donner ici une idée générale de l'édit considéré en lui-même. Les explications données dans ce Dictionnaire au sujet des divers magistrats investis du jus edicendi et de leurs attributions spéciales nous dispensent d'y insister. L'édit du préteur10° et celui de l'empereur formeront en général le point de départ de notre étude. Dès les temps les plus anciens, on voit les magistrats romains publier, sous forme d'édits (edicta proponere)10s leurs vues relativement à l'interprétation et aux applications qu'ils donneront aux lois, pendant la durée de leur magistrature (potestas) 10, ut scirent cives quod jus de qua qua re quisque dicturus esset, seque praemunirent 11° Un passage de Gains 182 montre que cet usage n'a pas dû précéder la loi des XII tables. En effet les magistrats antérieurs au Ive siècle de Rome apartenaient tous à la caste patricienne, et ils se seraient bien gardés de divulguer les formes de procédure dont cette caste se prétendait la dépositaire et la gardienne exclusive. C'est sans doute vers la fin du ve siècle, après les heureuses révélations de Cn. Flavius 113, et avant la loi Aebutia, qui abolit, en l'an 577 = 177 ou 583 = 174, le symbolisme suranné des actions de la loi 1', que furent publiés les premiers édits 15. La publication d'un édit s'imposait au magistrat, lors III. de son entrée en charge t10. Cet édit était inscrit sur une table de bois blanchi (in albo)17 ; on en donnait lecture au peuple et on l'exposait au forum, apud forum palam, ubi de piano recte leji possit"8. L'édit perpétuel, auquel nous aurons occasion de revenir, contenait une action poenalis popularis et in factum, emportant, contre tous ceux qui volontairement auraient enlevé ou altéré les édits transcrits in albo (qui dolo album corruperint), une amende de 500 aurei 19. Et le jurisconsulte Paul nous apprend que, sous l'empire, les altérations de l'édit don-. naient lieu à une cognitio extra ordinem 10 et exposaient le coupable aux peines du faux 121. Peut-être cette aggravation de rigueurs à l'époque impérialef23 provient-elle de ce que l'édit, sous Hadrien, avait acquis force de loi 123 Le jus edicendi appelait ceux qui en étaient investis à participer d'une manière directe à l'exercice de la puissance législative f2' et cette participation n'était que très naturelle : le peuple en effet, par cela seul qu'il déléguait à ses magistrats l'imperium [IMPERIUM], leur confiait le dépôt de sa souveraineté'''. D'ailleurs, cette prérogative était loin d'être absolue. La durée limitée des mi'.gistratures, le jus intercedendi, l'accusation publique qui attendait le fonctionnaire à sa sortie de charge, la nota censoria [CENSOR], la déclaration d'infamie, l'exclusion du Sénat dont il était menacé, étaient pour elle autant de restrictions, et protégeaient les citoyens contre ses abus possibles12'. Ajoutons que toute décision nouvelle prise par un magistrat, soit dans son édit, soit en dehors, lui était toujours opposable, même après la cessation de ses fonctions. Nous en trouvons un exemple dans l'édit prétorien lui-même f47. Le magistrat annonçait dans son édit l'esprit dans 58 lequel il entendait exercer la fonction temporaire q lui était dévolue : aussi la portée de cet it riait-elle a-tee la nature et avec l'étendue de sac L tum aedilicirem par exemple concerne la police géra cale, la surveillance des marchés et de lia -voirie t2i, les ventes d'esclaves, d'animaux et autres objets snolalders °n, la. liberté et la sécurité de la circ Ilation 1° t régime des funérailles '", les contestations en matière commerciale '" et les procès civils pour damnum injuria datura''', L'édit du censeur (edirtum censorium, lex remaria, formula census ou lexr t'ensi; ' 13"), réglemente à son gré (er bitrium) 16 pour la du me du lustre, les bases qui s'ervirent à l'évaluation des :iropriétés autres que les aqr censui eensendo, dont, l'estimation était plutôt fixe", et surtout à celle des objets de luxe '37 ; on y rencontre parbois encore d'autres prescriptions particulières "S des mr sire° pré n. estives, enroule e1les de e .'cgndi., cf te, ils tatinis et d'autres dirigées contre ie luxe de la table ou des vétements'", etc. Mais dans la nomenclature des édits rendus par les divers ma# istrats romains, la, première place appartient sans contredit à ceux du préteur, à raison de leur importanceet de l'influence considérable qu'ils ont exercée sur 1.e développement du droit privé, dont ils ont servi à dégager les règles. Ainsi s'expliquent 1.es qualifications de riva vox gluais Civilis"s9 et de cuitas juris matins" , qui sont à l'envi décernées au préteur, et aussi. la confusion fréquemment relevée dans les textes entre ces deux expressions : droit honoraire (jas henorariaei) et droit prétorien ( jus praetoriunr), qui sont cependant loin d'être „, 4j''IOr ;s.:,,r t, r, qui diffèrent Slirie d' l'autre i;Ü;lïlae le genre diffère de l'espèce. Cette confusion est accusée en ces termes par Justinien lus même'. ' : Praetrrurn quoque odicta non modicain obtinent juris auctoritatem. Bec etiam jus honorariam solemus appellare quod qui honores gerunt, id est magistratus, auctoritatem huit juri dederunt. Pi oponebant et aediles curules edictilm de quibusdaari eausis, quod et ipsurn juris honorarii portio est.. Les deux préteur; entre lesquels avait de bonne benne épié répartie, la juridiction. civile à Rome, le pudeur tir ban nus (337 de Rome 367 av. -C.) et le praetor p° agni. nus (367 _ 247), publiaient l'un et l'autre un édit, rat. moment où ils prenaient possession de leurs charges ils s'aidaient parfois, pour sa confection, des avis d'un jurisconsulte en renom"; mais, tandis que l'édit du préteur pérégrin (qui inter peregrinos jus dz'cit)'", se limitait aux matières du jus gentiure, c'est-à-dire à cette partie du droit romain dont les étrangers euxpouvaient réclamer le bénéfice à Rouie celui du préteur urbain embrassait a la fois et le gus ,'fuite propre aux seuls citoyens romains'"ot le gus ,geettium, qui leur était applicable aussi bien qu'aux pére'orirts. C',.,. cc= dernier édit qui pat' la force même des eh. appele à jouer dans la pratique (e -rifle l:, plus entérutile, c'est lui surtout qui réalisait la triple mission assignée par Papinien au préteur (adjuvare, supplere vol corrigere jus civile) ; i n'est donc pas étonnant que les jurisconsultes lui aient en général réservé leurs commentaires i49; et c'est à lui que 1on songe d'ordinaire lorsque l'on parle du droit prétorien. 1,'édit devenait obligatoire. du joui' meule oit commençaient les l'onctions du magistrat qui l'avait rendit; et i ne perdait sa force quau moment de leur expiration, r est a nive au bout d'un ar,n. en é.térat, sauf poil, certains fonctionnaires, par exemple pour les censeurs et pour les praesides prouinciarum, dont le mandat,, sous l'Empire, du moins dans les provincïae C'aesar-is, n'eut plus de durée fixe C'est pourquoi il rae'avait le nom d'edietum perpetuum (non interrompu) " En 687 de Rome = 67 av. J.-C,, un plébiscite, la tep Cornelia, vint défendre aux magistrats de modifier leurs édits pendant la durée de leur charge ou d'or déroger par des décisions contraires, dans une vue d'impartialité facile à comprendre, il prescrivit formellement ut praetores ex edietïs suis perpetuis jus dicerent i7; mais ces in,onctions demeurèrent lettre morte pour des magistrats comme Yerres', tandis que d'autres, tels que Cicéron, se l'aisud-ni, aile loi s0" , Ip iletsre de s'y eonforrtrrr':O A l'edictum perpetuum, appelé aussi juris. etr eiuae causa proposztuni, dont les earacl..x:bels étaient la durée annuelle et la g néralité, on op se les edicta repentina, c'est-à-dire les édits publiés incidemment par le préteur nitra annum, et, portant sur des points non prévus par le premier. Cette antithèse, qui n'avait rien de spécial aux édits prétoriens, mais qui était commun' I ceux des divers magistrats"est très nettement ntdlÿuee par ;lp..en en ces termes Si :quis id quod juï osdietion .i lori petua'e causa, non quod prou', res cidit, in albo, ciel in e latta; tel in alfa materiez pi opoar%4r.m exit, doits main corruperdt, da€ur in eum guingontoium aureorum .judicium, quod populare est '", Il semble bien toutefois que l'expression edietum repentirtum appartienne aux commentateurs modernes; en effet, si oit la rencon-tre delà obéir Cicéron i77 rien n'indique qu'elle ait eu un EDI sens technique, et dans tous les cas, elle n'a pas dans ce passage celui qu'on lui donne ici. Quoi qu'il en soit, il est certain que les édits que l'on qualifie de repeatina remontent à une époque bien antérieure à celle des édicta perpétuai". Les edicta perpetua se succédant en général d'année en année, il arrivait fréquemment qu'un nouveau magistrat, notamment un préteur, faisait siennes certaines dispositions des édits de ses prédécesseurs. Il se formait ainsi une sorte de droit traditionnel dans l'édit; et ces clauses de style finirent par constituer le droit prétorien; on les appela edicta lranslatitie ou tralatitia, par opposition aux edicta, nova, c'est-à-dire aux prescriptions qui trouvaient pour la première fois place dans un édit 169, Le mot cdictum., observons-le en passant, est ici synonyme de disposition spéciale, darticle (clausula) de l'édit, la partie étant prise pour ie tout''' Reproduit d'édit en édit, le droit prétorien, l'une des sources les plus fécondes qui alimentaient la coutume (jus dosa seriptunt) à Rome, y acquit à la longue une autorité d'autant plus grande dans la pratique que les comices se réunissaient plus rarement et ne s'occupaient guère de droit privé l". Un moment arriva même où l'édit du préleur devint l'un des éléments les plus considérables du lus scriptum romain. Comment et à quelle époque cette transformation se réalisa-t-elle? On admet généralement aujourd'hui qu'elle appartient au règne d'Hadrien1f2, puisque c'est sous cet empereur que Salvius Julien rédigea son edictum perpetuooe. Le caractère et la portée de l'ouvre de Julien ont sut mu lieu aux plus vives controverses. Et d'abord eut-il un collaborateur? Ln document byzantin du xe siècle, l'Exyaoy~ vôgawv dans le Ilpojstpo, vég.aç 1" (Epitome ie,gum de l'an 920), donne à entendre qu'il fut aidé par un certain Servius Cornéiius. Toutefois, suivant Dirksen f fi4, Rudorff i61 et M. Rivier 1BG, l'insertion dans l'Exyaoyil. de ce nom, dont on ne retrouve nulle autre trace, est le résultat d'une méprise. A quoi se ramène exactement le travail accompli par Julien? Voici ce qu'il est permis de conclure à cet égard de deux textes de Justinien167 . L'empereur Hadrien, considérant que la tache des préteurs était terminée, puisque le fond de leurs édits demeurait à peu prés invariable, voulut incorporer d'une manière définitive à la législation romaine les règles nouvelles qu'ils avaient ED1 successivement introduites dans ie jus civile, dans ce but de codification, i1 fit appel aux lumières du plus illustre jurisconsulte de son temps, Julien f6i e6 le chargea de puiser dans les différents édits publies jusqu'à ce jour les dispositions qu'une longue pratique avait consacrées ou qui lui paraîtraient rationnelles, afin de les réunir en tee abrégé (i=v 5p -ire tètesa). La rédaction une fois termin,?e, un sénatus-consulte lui donna force de loi. o Il n'y avait jusque-Ia qu'une jurisprudence prétorienne . il y eut désormais un droit prétorien, véritable droit écrit, car il avait été l'objet d'une promulgation régulière 160. e Quant au titre de l'ouvrage de Julien, Edictum ge'rpetuuse, il s'explique par son objet. N'était-il pas naturel en effet que, résumant les edicta perpétua, il fût lui-même appelé de ce nom? Mais il faut remarquer que le mot prit désormais la signification nouvelle d'Edit perpétuel, c'est-à-dire définitif, s'harmonisant à merveille avec le caractère législatif qui venait de lui être imprime. Suit-il de là que les préteurs ont depuis lors perdu le jus (Aicendi? 1)es textes formels de Ça u4,, dit lpien et de ;pain condamnent cette opinion 170, puisque, postérieurement a Hadrien, ils parlent de ce droit comme d'une institution non encore disparue. Comment comprendre d'ailleurs, s if avait été aboli, l'autorité qui s'attacha plus tard aux édits du préfet du prétoire? Si les magistrats n'eurent plus. à compter de la rédaction de Julien, le pouvoir de transgresser les prescriptions insérées dans son édit"', du moins conservèrent-ils la faculté d'en modifier la forme et de prendre des disposilions nouvelles sur les points qu'il n'avait pas réglementés. Le jus edicena'i n'eut plus à l'avenir d'autres applications, Cette interprétation rend très bien compte des expressions employées par les textes pour qualifier julien et pour caractériser son couvre. Tandis que Justinien appelle Julien: edicti perpetai subtilissimus conditor 12, ou encore summae auctoritatis homo et praetorii edïcti ordinales' tandis qu'Eutrope dit de lui : perpeluum composait edcturrt f7' Sextus Aurelins Victor écrit de son côté : edscturn in ordinem composait, quod varie inconditeque a p~aetoribus promebaturt", et les jurisconsultes exigent désormais l'intervention d'an acte législatif pour déroger a l'édit prétorien, laissant par là clairement entendre qu'il est entré dans le jus civile'''. Hien que dominante aujourd'huil'opinion que nain: venons d'analyser est encore loin de rallier tous les ED1 460 ED1 suffrages ; et nombre d'auteurs, voyant une contradiction entre les passages ci-dessus rappelés de Gaïus et de Justinien, cherchent à les concilier. Leurs tentatives ont donné naissance, sur la nature de l'édit de Julien, à différents systèmes, dont voici les trois principaux : 1. Suivant les uns, le travail de Julien, bien que revêtu d'un caractère officiel, aurait laissé intact en droit le jus edicendi aux mains des préteurs; toutefois par déférence pour l'autorité doctrinale de Julien et pour l'incontestable supériorité de son oeuvre, ces magistrats se seraient bornés à l'avenir à y introduire des changements sans importance. Mais alors quelle aurait été l'utilité du sénatus-consulte dont parle Justinien ? D'autre part, si, comme on le sait, le renom de Julien, loin de désarmer la critique, avait appelé la discussion sur les doctrines qu'il avait émises 178, il est difficile d'admettre que les préteurs, souvent très versés eux-mêmes dans les choses du droit, aient montré, par une adhésion sans réserve, moins d'indépendance que les jurisconsultes de profession? L'Edictum perpetuum de Julien ne serait, sous une dénomination différente, que ses Digesta, auxquels les commissaires de Justinien ont eu maintes fois recours pour la compilation des Pandectes; ce serait donc une oeuvre purement privée. Il nous suffira d'opposer à cette opinion l'affirmation si catégorique de Justinien et ce fait que le jurisconsulte Marcellus présente comme ayant acquis force obligatoire une disposition nouvelle, par cela même que Julien lui a fait place dans l'édit 178. Qu'on le remarque au surplus, les Digesta de Julien ne doivent pas être confondus avec son commentaire sur l'Édit qui, suivant la terminologie usitée, s'appelle Ad edictum 58o. L'Édit perpétuel ne serait en réalité que l'édit publié par Julien, comme tous les préteurs, au début de sa magistrature. Et son mérite aurait été tel qu'un sénatus-consulte l'aurait approuvé et sanctionné, en supprimant pour l'avenir le jus edicendi. Sans doute Julien a été préteur, il nous l'apprend lui-même f 81; mais il resterait à établir que l'édit qu'il rendit en cette qualité est précisément celui visé par Justinien. Dans tous les cas, nous avons déjà vu que le jus edicendi a survécu à sa promulgation (voy. ci-dessus). Ce système ne compte plus aujourd'hui que de rares partisans. Cette controverse écartée, il nous reste à indiquer en quelques mots ce que contenait exactement l'Édit de Julien. Ii paraît certain que ni l'édit du préteur pérégrin 182, ni l'édit provincial n'y figuraient; mais on y rencontrait en revanche, avec celui du préteur urbain, les dispositions également révisées de l'édit des édiles curules 183, dont Auguste avait déjà du reste transféré au préteur la juridiction civile1D. Cet édit acquit par là une autorité égale à celle de l'édit prétorien lui-même ; on en retrouve des fragments nombreux au Digeste de Justinien 185 Ajoutons que la force obligatoire de l'Édit perpétuel ne se limita pas à l'Italie, mais qu'elle fut étendue aux provinces elles-mêmes 188, et que ce texte prit une grande place dans l'enseignement officiel des écoles de droit de l'empire ; il y servait de base à l'instruction des étudiants de seconde année, appelés pour ce motif edictales 387. Il n'est pas sans intérêt de donner ici la liste des titres des rubriques de l'Édit perpétuel. En voici la nomenclature, d'après la dernière restitution de M. Otto Lenei188 Titre I. Ad legem municipalem (g§ 1-6). Titre II. De jurisdictione (§§ 7-8). Titre III. De edendo (§ 9). Titre IV. De pactis et conventionibus (§ 10). Titre V. De in jus vocando (§g 11-13). Titre VI. De postulando (§§ 14-16). Titre VII. De vadimoniis (§§ 17-24). Titre VIII. De cognitoribus, et procuratoribus, et defensoribus (g§ 25-35). Titre IX. -De calumniatoribus (§§ 36-38). Titre X. De in integrum restitutionibus (§§ 39-47). Titre XI. De receptis (§§ 48-50). Titre XII. De satisdando (§ 51). Titre XIII. Quibus causis praejudicium fieri non oportet (§ 52). Titre XIV. De judiciis omnibus (§§ 53-58). Titre XV. De his quae cujusque in bonis surit (§§ 59-90). Titre XVI. De religiosis et sumptibus funerum (gg 9194). Titre XVII. De rebus creditis (§g 95-100). Titre XVIII. Quod cura magistro navis institore eove qui in aliena potestate erit negotium gestum erit (§g 101-105). Titre XIX. De bonae fidei contractibus (§g 106-112). Titre XX. De re uxoria (§g 113-116). Titre XXI. De liberis et de ventre (g§ 11'7-120). Titre XXII. De tutelis (§§ 121-127). Titre XXIII. De furtis (§g 128-139). Titre XXIV. De jure pat?onatus (§§ 140 et 141). Titre XXV. De bonorum possessionibus (§§ 142-165). Titre XXVI. De testamentis (§§ 166-169). Titre XXVII. De legatis (§§ 170-173). Titre XXVIII. De operis novi nuntiatione (§ 174). Titre XXIX. -De damno infecto (§ 175). Titre XXX. De aqua et aquae pluviae arcendae (§g 176 et 177). Titre XXXI. De liberali causa (§§ 178-182). Titre XXXII. De publicanis (§g 183-185). Titre XXXIII. De praediatoribus (§ 186). Titre XXXIV. De vi, turba, incendio, ruina, naufragio rate nave expugnata (§§ 187-189). Titre XXXV. -De injuriis (§§ 190-197). Titre XXXVI. Qui nisi sequantur ducantur (§§ 198200). Titre XXXVII. Qui ne que sequantur ne que ducantur (§ 201). Titre XXXVIII. Quibus ex causés in possessionem eatur (§§ 202-212). Titre XXXIX. De bonis possidendis,' proscribendis, vendundis (§g 213-217). ED1 461 --EDI Titre XL. Quemadrnodum a bonorum emptore vel contra eum agatur (§§ 218-223). Titre XLI. -De curatore bonis dando (§§ 224-225). Titre XLII. De re judicata (§ 226). Titre XLIII. Interdicta (§§ 227-268). Titre XLIV. Exceptiones (§§ 269-279). Titre XLV. Stipulationes praetoriae (§§ 280-292), Titre I. § 293. De mancipiis vendundis. Titre II. § 294. De jumentis vendundis. Titre III. § 295. De feris. § 296. Stipulatio ab aedilibus proposita. Nombreux furent, dès avant la rédaction de Salvius Julien, les jurisconsultes qui firent du droit prétorien l'objet de leurs études. Servius Sulpicius, le premier, consacra à l'édit du préteur un ouvrage de peu d'étenduefH9. Un de ses disciples, Aulus Ofilius, ami de César, suivit son exemple, mais donna plus de développement à son commentairef90 ; il y avait là une tentative de coordination, à laquelle manquait tout caractère officiel. Le jurisconsulte Pomponius y fait allusion en ces termes : Edictum praetoris (Aulus Ofilius) primus diligenter propos suit 191. Après Servius Sulpicius etAulus Ofilius, nous citerons parmi les commentateurs de l'Édit, Labéon, M. Sabinus, Julien, S. Pedius, Fabius Mela, Vivianus, Pomponius, Gaius, Saturninus, Furius Anthianus, Paul, Ulpien, etc. On le voit, par cette rapide énumération, les travaux capitaux sur l'Édit sont postérieurs à l'oeuvre de Julien, que tous les jurisconsultes romains, spécialement Pomponius, Paul et Ulpien, prirent désormais comme point de départ. Dans les temps modernes, en dehors des grands traités d'ensemble sur le droit romain d'es Cujas, des Doneau, des Pothier, etc., il convient de signaler, comme ayant plus particulièrement porté leur attention sur l'Édit, J. Godefroi 192 et Heineccius 193. De nos jours enfin, l'Édit perpétuel a donné lieu à de remarquables études. Qu'il nous suffise de rappeler les noms de Rudorffi94, d'Otto Leneli95, de Moriz Wlassak 190, de L. Jousserandot 397, de Charles Giraud 196, Encore qu'après la publication de l'Edictum perpetuum de Julien, le jus edicendi ait été conservé aux préteurs et que son maintien ait eu pour conséquence l'insertion ultérieure dans l'Édit de quelques novae clausulae, on peut dire que le droit honoraire a fait son temps et que l'ère en est close. L'empereur est désormais le seul législateur. Réunissant sur sa tête tous les pouvoirs, toutes les magistratures, il s'est approprié le jus edicendi et en fait un fréquent usage 109. Ses edicta, élaborés, comme les decreta, dans le consistorium principis par Ies jurisconsultes qu'il y avait appelés 200, deviennent ainsi, à partir d'Hadrien, une source féconde pour le jus scriptum de la période impériale : le Code de Justinien ne contient aucune constitution antérieure à ce prince 2''. Dès lors le mot edictum revêt le sens de constitutio generalis principis et a pour synonymes lex 202 (dans la langue du Bas-Empire lex edictalis 202), ou litterae 20. La plupart des édits impériaux ont un caractère purement local ou administratif. L'Edictum Venafranum concernant l'aqueduc de Venafrum, dans l'ancien Samnium, nous en fournit un exemple sous Auguste 205. Ce n'est pas à dire cependant que les sources ne nous aient pas conservé quelques édits impériaux relatifs au droit privé. M. de Savigny en énumère jusqu'à vingt-deux 290, dont quatre remontent à Auguste, quatre appartiennent au règne de Claude, deux à celui de Vespasien, un à celui de Domitien, quatre à celui de Trajan, deux à celui d'Hadrien, un à celui d'Antonin le Pieux, trois à celui de Marc-Aurèle, un à celui de Sévère. Les édits publiés par l'empereur ont une force égale el même supérieure à celle des édits des magistrats auxquels il s'est substitué. Il existait toutefois entre les uns et les autres quelques différences importantes : 1° au lieu d'être généraux comme l'édit du préteur, les edicta principis portaient sur un point spécial; 2° ils n'intervenaient pas ordinairement, comme il arrivait pour ceux des préteurs, au jour de l'avènement, mais suivant les circonstances et au gré de l'empereur; 3° tandis que les édits prétoriens étaient annuels, nous l'avons vu, ceux du prince étaient perpétuels, en ce sens qu'ils demeuraient obligatoires pendant toute la durée de son règne; parfois même ils lui survivaient, soit que le sénat les eût confirmés après sa mort'', soit que le nouvel empereur les eût approuvés, et c'était le cas plus fréquent. Suétone rapporte notamment que Titus donna une approbation générale à tous les édits de Vespasien'''. iii Tiquait dipar écrit, F. dont 2 ré edtr ' +,u bleuies du reste _ a foutu=e duré ou titi. r': rite tzt;G' ..L.e: fard au juge juré' a formule qui organise et. oit ses pouvoirs étaient détermines. Dei,, le slstrr,:,e de psroe e xt aar but depuis Dioclétien, tes efteie fi-.ais s ipp i net furent ' , or~.e, a 'O .Hemi1 bis de la demande au d. un. agent j ou écrit, . Dons-1 u,,.ti met qui teillent ou 1•B£'m du I,.etse:ur, et c'es la ce qu'on appelait qui se confondait pc b'1..la utcur , i a7aut r i4r'ance ~., EiiL` `., eeut 3,• ou ,0ajt't, aVeC dermes formules ratai Il. On q appelait édité par le demandeur de. v(:IAfini. Les x t., t ail surtout pu-'a plus 1 g , parti alier q.t il étaient , e ,lire th lIt t-.r totn o,itlelle e or,. tmr -nue specun e ''sa;.i IV, Pour la publictl.i v Liera ; pour la célébration de jeux, VOy. .VDI. G. IIUMBEItr. EDUCATIO ait$atncix . Udi atiun et -t t_'u l'enfant jusqu'à l'à,ge d'homme. etGnÉc.. Les (arecs ont de, tout tuas attaché grande iris ,y tu c jJ là: dal r„ à 12, .it+sit les hauts faits ., t se; e'a t; cuver qu'il a :irait naira s .... ?nt La peinte, _ u z ft)nèbr _ i h, t _eu. _e èatau..,e èche des co11, .:..cri organisés par tcleinoüs poils téter la présence d llpalrci les F.r Ira. , nous .Gmntrent, d'autre part, ,'ec+-lés, les a .OO:ïn fila tres avant pour mn, ,un neeup.r`., `e fc,,onner la nes°e. :mes plus amide, éducations dont fassent nient¢,,, les p. èt,es nt ils, ' 1, "sent avee un caractère Mut pl,trlarcal cl. sol i ils inrdl.: viduelles.données, ixemple, ",n pals Les conseils de eut t'épreuve de la course tant le bûcher de Pamus offrent de ces l ons Vie image m it Qu c'el'a ent ua,its un art F g c'est ai.usi que, dans let se formaient les générations sui " . , fies es se transmettaient suivant une rnethoéle„ Le pl 11'ie°_' poème didactique que les Grecs are, le poème d'Hésiode intitulé rav,aarx et i„tt: 5est qu'une suite de préceptes donnés par un frère qui se croit en possession de la sagesse, à son frère gare la passion. Quand Theognis, plus tard, à une coqueoù ;es leçons collectives existent à la fois dans es écoles et dan' les gymnases, enfermera ses conseils moraux dans de ;ourles sentences à l'adresse de son jeu ne ami Ksr_sut, il re fiera que remettre en honneur unantique forme d. us,ignement. Il y eut pourtant de heure.; d'ap;ros ta légende, à. cté de ces maîtres _ts étui. se contentaient de communiquer leur eien, s' a leurs collatéraux ou à leurs descendants, tic véritables professeurs, faisant métier d'instruire les j, s ,dire gens t tels étaient le poète Linos et le centaure `-:luron. Le premier passait pour avoir enseigné particu '-ireerit la poésie ,t la musique; il. avait eu pour ,'lèves Hercule et son frère Iphie ès'. Le second avait appris ie `les héros comme Achille., ,lascn, Céphale, Amphiaraos, ais physiques qui rendent les •°basse, la médecine, ainsi que les raies à. observer dans la vie'. 1s de l'époque fabuleuse, c'est en Crète nous trouvons les premières écoles régulièrement constituées, et + .'s écoles sont des gymnases e. Les tra,iition, arctiques sur l'éducation crétoise ne nous disent fias à quel moment ces gymnases furent établis, mais tout porte à croire qu'ils remontaient très haut. La Crète a, etc te pr ,mer grand empire maritime del'Archipel, ions ,.. 'ales avec le reste de _'Orient y tutoa:,d e besoins Y: -net halai udes que sa drills et avancée 'tibn seulement la gin, criais ia cuusi' ae, la poésie, y furent, dès les les ',lus anciens, cultivées avec ardeur. Si les s'ai ïbuaient pais l'invention de l'alphabet ldaient en a,aa'ir répandu t 'usage en ce_r c cilles de palmier ta. Tout cela indique une h, 1 ;tut.. L'éducation, chez eux, eut de bonne '.cure ,t pi rampes, ses méthodes : c'est donc t. elle qu'il faut nous arrtter tous, d'abord. La Crète. L'cd.ucatlun crétoise avait pour but, avant tout, de former des soldats. On ne saurait par consé nt qui ,etc r nom hart,, et i'o' cpue u 1, i les ei lexie 'tt -°. Ils apprenaient aluni 1 pyri°hie ùe, fli7,ue li Creux: poète-?, Doria trou' purs très _itriI l i les pu en.: -noie,, avaient 1 eux d'i: tons étaie' ' celtes. cil.; par deux inscriptions et „ Fun. des habitants de di' Priansion, en l'honneur tic 'feux ami: ' ait l'un, Menécles, e flatté l'amour-_.'t tan.tacti, avec .,nip:û,5t'u:'.e nde c rn ❑ts e r : -ultura~ ~:: t musicale niait p. J'invpirc_' u la C ii °IuiJ,c une Jpiii ue Spath ais -. i très ancra lies ilude lequel '.:es u.t, t a ,ai „Fli;ire 7d lutions et sur 1L., La. Lradi-ii! n Sez long jc ;S Coin tifrittYrr ÉJc. Aristote dit goule rn e gouvernement crétois et ppante s'en dégage prouvent., le, deux peuples étaient mer li',S 'fous deux an s'étonner élue les, premières écoles fondées en Crète rites coups sait fussent des gymnases, c'est-à-dire de lieux o le niemémo avec de. gens pratiruaieni, les exercices de foré et die . lr, ti comportait ci préparaient au métier militaire. Ces gymnases Mmensoldats fiaient de l'État, et l'éducation qu'on xrecevait était prine't ..digue. Mais on ne tes fréquentait qu'à partir de dix-ï cotise sept ans". L'enfant, jus pi' L (et âge, étsiL élevé dans (a maison paternelle et désigné tantôt paie me mot ,xortoc, ir cause de l'ombre et de la réserve o1 il était tenu de rtrotantôt par le mot Rxye?,oi, comme ne faisant pas ennuie partie des groupes militaires ou dyP,c t, dans lesquels il devait entrer plis tard". Durant cette période, ii apprenait e. lire; il se mettait dans la mémoire les lois nationales, qu'il chantait sur un certain rythme, et se familiarisait avec les éléments de la. musique Qui Mi donnait ces premières leçons? .Les textes nous le laissent ignorer. f'é'tu d'un 'mauvais manteau toujours e inérle, ,n hiver comme en été, il accompagnait son père aux repas publies des hommes faits 1lvopei j, la, assis terre, il servait ses camarades et les convives plus é li n'y avait pour les enfants qu`un seul cratère oû to, puisaient â, tour de rOle, lis apprenaient dans ces réunions la modestie et la tempérance; ils y voyaient aussi coinruent on honorait te citoyens les plus sages et ,eu' qui s'étaient illustrés dans les combats à ceux-là, eta réservées les meilleures parts entendaient, enfin, discuter sur les affaires de l'État, conter les pr•c-,c: _. accomplies à la guerre, louer le courage; de' e et _a nt. liens étaient ports eux autant de tin pal. -ne et de vertu'. Si, .jusqu'à le::r p"iérnri roues pe a r m a t'ntales laissait libres, ,i1 dépende r, a de dans une certaine mesure. Les plu, ag'i's, tout au moins, cis 'ci -0 devaient se réunir pour prendre en commun leurs repas; n it danss ils avaient leurs avCaitix particuliers, dont chacun était regardée ç hé par un pédonome, magistrat nomme par la cité ". h pare (''étai c.iètes, image de celles qu'ils allaient bientôt former dar l'antiquité, .s le contrôle immédiat des pouvoirs publics, étaient j , al'. CCe qui m.ses aux prises les rocs cour les autres clans u"r, engu Crète et La t: én gcrueuts simulés qui constituaient une préparation ilspuisse dire dace aux luttes plus sérieuses des .Y€ncit ". A dix-se ,il premier ans, le; jeune Crétois entrait dans ?'cty ri nourri, ù' lute, et-1 aux frais de IStat, il lui appartenait tout enté au plie do quelle manière se recrutaient lei ,let gens les tris riche. crex qui d . .1,,s pin:; cles iii ës rs, tir, grandes familles, réunissaient autos s d'eux le plus giosquo v. M silile de leurs camarades; chacun de ces groupes avait `sparte et y exerça sur pour chef (uiutur'ts) un citoyen expérimenté, en général une action considérable le père de celui qui a ait pris l'initiative du groupement ° Lycurgue eût fait en Crié c'est lui qui dirigeait l'iyé's,q, qui la conduisait dans t . en eût rapporté les gymnases et à la chasse, qui l'endurcissait aux f,ti,_ es comparaison ri e' aux intempéries ", Àde certains jours, on faisait' ment, lacc;dt:. ensemble plusieurs cyisutr aux sons de la lyre et de la ressemblance tinte, qui servaient à la fois à exciter les combattant et de toute façon, c à régler leurs mouvements; les jeunes gens laor•'taien'. à peu près par EDU 464 EDU avaient les mêmes idées sur l'éducation de la jeunesse. Comme chez les Crétois, le but de l'éducation, chez les Lacédémoniens, était de former des soldats; la conquête au dehors, au dedans le maintien de la suprématie spartiate sur les Périèques et les Hilotes toujours menaçants, let était le double objet que chaque citoyen devait sans cesse avoir devant les yeux. Aussi l'État s'immisçait-il de bonne heure dans l'éducation de l'enfant. Au lieu de lui laisser, comme en Crète, une demi-liberté jusqu'à dixsept ans, il l'accaparait dès la septième année pour lui enseigner ses devoirs civiques 32. Il s'emparait même de lui dès la naissance, car à peine le nouveau-né avait-il vu le jour, que son père était tenu de le présenter aux citoyens les plus âgés de sa tribu, réunis en conseil; ceux-ci l'examinaient, voyaient s'il était fort, et, dans ce cas, permettaient de l'élever; était-il faible et maladif, ils ordonnaient de l'exposer dans les Apothètes, gorge sauvage du Taygète, et de l'y laisser mourir de faim 33. Cette sévérité avait son contre-coup dans la première éducation. Comme il fallait que l'enfant fût avant tout robuste, dès l'âge le plus tendre, on le traitait durement; on le baignait dans du vin, pour éprouver sa vigueur; on n'avait recours, pour le vêtir, ni aux langes ni au maillot ; on l'habituait à manger de tout, à ne craindre ni l'obscurité ni la solitude; on étouffait ses moindres cris". A sept ans, il passait sous la surveillance directe de l'État, conformément aux prescriptions de Lycurgue, qui considérait que les enfants n'étaient point la propriété de leurs pères, mais celle de la cité 35. Les jeunes Spartiates étaient enrôlés dans des compagnies qui répondaient assez exactement aux ây€A«t des Crétois, mais qu'on désignait par ]e mot 3otc« 36. Chaque (ioû«, comprenant un certain nombre de subdivisions appelées .Xzt, avait à sa tête un r3ou«yôç ou oun'dp, choisi parmi les jeunes gens les plus intelligents et les plus braves; chaque a« était commandée par un i),«pzzç 37. Peut-être la subdivision en 'A«t était-elle fondée sur l'âge des enfants : nous savons, dans tous les cas, que les membres d'une même Win formaient trois classes : les -t«ïiEç (de sept à dix-huit ans), les esAA(p«vEç (de dix-huit à vingt) et les fp«vsç (de vingt à trente) 3R. Nous savons aussi que dans chacun de ces groupes régnait la plus stricte discipline : les jeunes Lacédémoniens subissaient sans se plaindre les châtiments que leur infligeaient les camarades plus âgés qui leur servaient de chefs; en temps de guerre, ils exécutaient leurs ordres sur les champs de bataille; en temps de paix, ils remplissaient auprès d'eux les fonctions de domestiques, leur procuraient ce qui était nécessaire à leur subsistance, les aidaient à préparer leur repas 39. Au-dessus de ces moniteurs pris dans les rangs mêmes des jeunes gens, il y avait un pédonome (7t«tSovi4oç) qui possédait une grande autorité : appartenant, en général, à une famille illustre, il était le maître absolu de la jeunesse, la réunissait, la passait en revue; il avait pour auxiliaires les mastigophores et, à ce qu'il semble, les (3(Ssot, par l'intermédiaire desquels il punissait les coupables 4°. Lycurgue, d'ailleurs, avait voulu que chaque citoyen eût le droit de réprimander tout enfant qui t'ai sait mal : la jeunesse spartiate vivait sous les regards de tous ; ses jeux, ses exercices, ses simulacres de combat, étaient publics, et les hommes faits qui y assistaient étaient autorisés par la loi à blâmer et même à punir toute infraction qui s'y commettait à la discipline et au devoir 41. Cette austérité de moeurs n'excluait pas une certaine gradation entre les diverses épreuves imposées aux enfants. Dans les premiers temps de leur éducation publique, ils étaient libres de jouer, à la condition de prendre en commun leurs ébats. Ces jeux, le plus souvent, avaient un caractère belliqueux : Plutarque nous apprend que les Lacédémoniens encourageaient les rixes, qui mettaient en relief l'énergie de chacun et faisaient augurer de sa bravoure future 42. A mesure qu'il avançait en âge, le petit Spartiate était astreint à un genre de vie plus rude. A douze ans, les cheveux ras, les pieds nus, vêtu d'un simple chiton qu'il devait conserver toute l'année, ne se baignant, ne se parfumant qu'à de certains jours, il passait les nuits avec ses camarades sur des jonchées de roseaux rapportés des bords de l'Eurotas, y ajoutant, l'hiver, quelques brassées de feuillage pour rendre sa couche plus chaudeh3. Une des épreuves les plus pénibles, parmi toutes celles qu'il avait à subir, était l'épreuve de la faim. Le législateur, pour l'accoutumer aux privations, lui avait prescrit une extrême sobriété; aussi, mal nourri, suppléait-il par le vol à l'insuffisance des aliments qu'on lui donnait. Se glissant dans les jardins, dans les salles oul avaient lieu les repas publics des hommes, il y dérobait ce qui lui tombait sous la main; s'il était pris, il recevait force coups en punition de sa maladresse, car ces larcins étaient non seulement tolérés, mais recommandés par la loi, et l'enfant devait s'y montrer habile 64. Une singulière coutume fait bien voir le but que les Spartiates poursuivaient en traitant leurs fils avec cette dureté. Tous les ans, devant l'autel d'Artémis Orthia ou Orthosia, on procédait à la cérémonie de la «p.aaz(yeeatç ou du fouet: des jeunes gens étaient frappés violemment, sans qu'il leur fût permis, sous peine de déshonneur, de se plaindre ou de crier grâce. Celui qui avait montré le plus de constance était proclamé a vainqueur de l'autel s ((àntcovixrlç). Il arrivait parfois qu'une des victimes succombait sous les coups 45 [soaoïvlaÈs]. Rien ne justifie mieux la belle expression de Simonide en parlant de Sparte: a Sparte la dompteuse d'hommes»(S«u«a(uKpoTOç) 46 Des épreuves moins cruelles apprenaient au jeune homme la souplesse et l'agilité. Dans les gymnases où il s'exerçait, il cultivait le pentathle, lançait et recevait la balle, etc. [GYMNASTICA]. Il s'initiait en même temps à la tactique et aux ruses de la guerre. Deux troupes s'enfermaient dans un étroit espace dont les limites avaient été tracées avec soin : il s'agissait alors, pour l'un des partis, de faire franchir à l'autre ces limites et de le jeter hors du champ clos47. Ces connaissances militaires et d'autres encore étaient mises en pratique par les zu)d ip«vEç lors de l'apprentissage qu'ils faisaient de la vie en campagne sous le nom de RRYPTEIA. La chasse, enfin, à laquelle les jeunes Lacédémoniens se livraient de bonne heure dans les forêts giboyeuses du Taygète, E DU -4465EDU contribuait à leur éducation en entretenant leur vigueur et leur présence d'esprit ss. Ce perpétuel effort pour endurcir l'enfant contre la souffrance, ce culte de la force et de la volonté, ont fait juger sévèrement par quelques auteurs la pédagogie des Spartiates, Isocrate les accuse de négliger la culture intellectuelle, au point de ne pas enseigner l'alphabet à leurs enfants". Aristote, qui témoigne à différentes reprises tant de sympathie pour leur gouvernement et qui loue la sollicitude avec laquelle l'État, chez eux, s'occupe de l'éducation de la jeunesseSO, reconnaît que le régime qu'ils lui appliquent la rend farouche et peu humaine bt. Ce serait pourtant une erreur de croire qu'ils ne tenaient aucun compte des besoins de l'esprit. L'enfant, à Sparte, apprenait à lire, et bien que ses études littéraires ne fussent pas poussées très loin, il en savait assez, selon toute vraisemblance, pour goûter les poètes u. Il formait des choeurs avec les compagnons de son âge et chantait des poésies où étaient célébrés les citoyens morts pour la patrie, tandis que les lâches y étaient flétris". Il s'exerçait à jouer de la flûte ". Il exécutait des danses armées auxquelles on le dressait dès l'âge de cinq ans 35. L'État croyait si fermement à l'utilité de la musique, il avait une telle foi dans son influence moralisatrice, qu'il interdisait de rien changer aux modes ni aux instruments anciennement usités, et demeurait attaché aux traditions musicales de Terpandre, repoussant toute nouveauté capable d'y porter atteinte". Comme en Crète, les enfants, à Lacédémone, étaient admis aux au a rta des hommes faits, et les spectacles qu'ils y voyaient, les propos qu'ils y entendaient, formaient leur intelligence et leurs moeurs. Ils y étaient témoins de la frugalité de leurs aînés, y suivaient les entretiens relatifs aux affaires de l'État et puisaient dans ces discours l'amour de la chose publique et de la liberté 6" . Ils y jouissaient, d'ailleurs, d'une certaine indépendance : ils y riaient à l'aise, s'y lançaient les uns aux autres de mordantes épigrammes, sans dépasser toutefois les bornes permises; l'un d'eux était-il "objet d'une plaisanterie un peu vive, on lui savait gré de la subir sans se fâcher. On louait chez les jeunes gens la gaieté et la bonne humeur; on trouvait même bon qu'ils eussent de l'esprit et qu'ils en fissent montre : aussi excellaient-ils dans la repartie, où ils s'ingéniaient à enfermer dans un petit nombre de mots un sens piquant qui charmait l'auditoire 58. Mais s'ils pouvaient, dans leurs réunions, secouer la règle impitoyable qui pesait sur eux, elle les reprenait quand ils étaient seuls. La loi leur commandait de marcher dans les rues en silence, les mains dans leur manteau, de ne point regarder de côté et d'autre, mais d'avoir constamment les yeux baissés; ils ne devaient parler à personne; arrivés à la syssitie, il leur fallait attendre, pour ouvrir la bouche, qu'on les interrogeât 53. Jusqu'à trente ans, ils étaient tenus de fuir l'agora, où n'avaient le droit de paraître que les seuls citoyens 69 Le respect de leurs pères et des personnes âgées était le premier de leurs devoirs 61. En résumé, cette éducation si sévère, qui attribuait aux exercices physiques une si Ill. grande importance, était plutôt encore une discipline morale ayant pour but d'enseigner au jeune homme toutes les vertus nécessaires au maintien et à la prospérité de l'État 63. Athènes. L'éducation, à Athènes, nous apparaît sensiblement différente de ce qu'elle était en Crète et à Sparte. L'État s'en désintéressait à peu près complètement. Ce n'est pas qu'à l'origine le législateur n'eût tracé aux maîtres et aux pères de famille la voie qu'ils devaient suivre. Eschine nous fait connaître de vieilles ordonnances qu'il rapporte à Solon et qui recommandaient aux parents et aux professeurs de veiller avec le plus grand soin sur les moeurs des enfants. Pour prévenir les licences que favorise l'obscurité, ces antiques règlements défendaient d'envoyer les jeunes gens aux écoles avant le lever de l'aurore et de les en retirer après le coucher du soleil. Ils fixaient le nombre et l'âge des élèves que chaque maître pouvait instruire. Ils interdisaient aux adultes et aux étrangers de pénétrer dans l'école quand les enfants s'y trouvaient réunis, ne faisant d'exception que pour le fils du maître, pour son frère et pour son gendre, etc.63. A côté de ces prescriptions, soucieuses avant tout de la moralité de l'enfance, il y en avait d'autres relatives à l'enseignement qu'il convenait de lui donner. Les Lois se vantent, dans le Criton, d'obliger les pères à façonner l'esprit et le corps de leurs fils à l'aide de la musique et de la gymnastique Mais ce sont là, ou peu s'en faut, les seuls documents que nous possédions sur l'intervention de l'État dans l'éducation jusqu'à l'âge de dix-huit ans. Il faut ajouter que ces règlements, fort anciens, paraissent de bonne heure être tombés en désuétude. Au temps de Socrate et des sophistes, nous voyons dans les palestres des personnes de tout âge mêlées aux jeunes gens et conversant librement avec eux. Bien avant cette époque, les vases peints nous montrent les érastes suivant leurs éromènes chez leurs divers professeurs. Les ordonnances soloniennes n'étaient donc plus observées. Les lois qui réglaient la matière de l'enseignement ne l'étaient guère davantage. Quoique tout Athénien f'Ut tenu, en principe, de faire apprendre à ses enfants la musique et la gymnastique, il est certain que tous ne se conformaient point à cette obligation. Les écoles où se donnait l'instruction littéraire et musicale n'étaient pas fréquentées par tous les enfants d'Athènes sans exception, ou, si tous les fréquentaient, tous n'y restaient pas le même temps. 11 en était de même des palestres, où se donnait l'éducation physique : il ressort des Dialogues de Platon que les jeunes gens qui s'y rendaient, au temps de Socrate tout au moins, appartenaient en grande majorité aux familles aristocratiques. Protagoras, dans Platon, dit en propres termes : « Ce sont les fils des riches qui vont le plus tôt aux écoles et qui cessent le plus tard d'y aller 65. » Ainsi, en dépit du législateur, l'éducation n'était pas égale pour tous; les pauvres, les petites gens n'en prenaient que ce qu'ils pouvaient, et bien qu'il y eût en Attique peu de citoyens tout à fait ignorants, beaucoup, dans la classe populaire, ne possédaient pour toute science, comme le charcutier d'Aristophane, qu'une 59 ex les pères, r mhlent :rr 'r pris l' li d'intérêt. aux progrès de leurs enfants dans i r le plus tendre occupés par la poli tique, leaffaires, par les travaux. vi vaient hors de tthez eux s;t laissaient à urines les sou. sein quand L„'. ruera s kit•r:za:'mat. à porte es Une gra='ieu u; attiquet aide à, comprit ,_, père et la etc'e servante e près d'une _ces d lime tient secondes a satisfaire dessinée sur le : tandis embat, qu'à ers travaux, au ai a. toutes les droite un fruit '., r I~l.. l~,0J .due l'art .. des des r eclouait rile, par pt?nibi écits que 6z, t~ e ou sa hotuj presque ni«,d di'a,ntlaqueL l" ttieseco es°H. i années Men n'apprenait rien jusque vers ''dge donne set i 5r. Ses pretttiè es années s'écoulaient oit il se livrait en toute liberté a ses r ?raii, s'a mère qui l'allaitait Ise c'était titi donnait les prunier=s oins, endormait en chantant", Le, d si dans ébats, 466 --, Ira; ,ouche un enfant 1111. na~ d'un L ligure 397, qui replu e. unie . musée de Itn-'lin, offre I i Jeêne niante_ : tL e' nourrice y t st figurée, tenant un. Mime mère vient d.emourir, etleprésentant èunc T_li. paraît être une ;parente die; la, morte"t sts0'l.. , .c,'.r'nty le plus souvent, des esclaves", aidant, la lvi, était une femme libre, que ;:une avaient réduite t I_ ,chertiti'r cette ilion. pour gagner quelque argent'''. La Tuant;, jours esetave, restait volontiers de longues la, maison de l'enfant auquel elle avait s. La tragédie nous en fournit la preuve: on sait l'importance qu'y ont les Tpa'nof et de quelle personnalité certains poètes ont su revêtir ces figures secondaires" [NUTRIX.j. Une partie de l'éducation, de celle du moins que comportent les premières années; était aux mains de la nourrice, qu'elle allaitet ou qu'elle remplit seulement les fonctions de gouvernante, De là I'attentïon avec laquelle on la choisissait. Quelques personnes piété raientauxnourrices barbares o u , di nationalité aliierienne tes nourriees la C''l a onien r_es,qui appliquaient aux entants un régi-nie particulièrement sévère". Mais c'était l'exception : lia dureté spartiate était, en général, peu gontee des Athéniens, qui traitaient. cernent les nor•_•, niés et ie , e , te our les préserver du fioult.,d'enu lieurs en usage chez la p'lu part ores peuples grecs' . „e.; qui y est favorable, recommande seulement de l.iis a,ux membres de l'enfant la, plus grande liberté'". Tel est aussi 1.e conseil que dormie ma médecin grec contemporain de Trajan, Soranus d ! Éphèse, qui s'étend complaisamment, dans un curieux ouvrage relatif aux maladies des femmes, sur la façon d'emmailloter les tout jeunes enfants, prescrivant l'emploi de ban Platon (.' rpent ; ÂY,,d le lu trie ", a L.PaeCOrd ,rée. les -il c1C-ew. pas, pain" les ;jeunes tv:_lei le cette continuelle et Vers dites. I, tic , étaient toute p , laient étaient ele t i y attirer I,' l nt lie pteiq,f iclaires n=', lire, niliS q ,`est l'aide vers la se-le , sans que. "Ji ' ris 't «(711 P."_ -ssaneee chacun de ce. t"_.l l'ordre or P11 ores de ;aine d'une largeur déterminée, t' neuves, pour ne pas faliuer de leur poids le 'ore frêles, ni trop vieilles, 'parce que t i.. rs ne sont pas assez chaude invitant les noir, uai te tu. début, les mains du nouveau-né le g de son. corps, de peur qu'orles portant mach_. malt à ses yeux, il ne s'habitue t loucher, mais p -asti" cous les mouvements eompatibles aveu un tendre'. L choix de la nourrice était chose si grave, tir:; la plupart des auf, 'me anciens qui ont écrit sur los sottie que idclerne le enfance,, ou sur l'éducation, s'en sont occupés. Pour Soranus, la bonne noue rue t ai mer 1.es enfants; elle, sera douce avec .Ix, rite ; autant que possible, elle sers, t_ ~?.'. ea Le philosophe C 'y, °plie Mine un 'il '..tilt t r usement p tylu, recommandait, p.".al' ; recourir qu'a des femmes partant -une langue pure paire de vicier le langage d l efai tr , i'_ leur vait un chant particulier., q.u'elles deea ente faire c toutes les fois qu'il s'agissait d'elle')' nue itnnui 3 ,511 sons ". Pendant les trois années qu'elles étaient fi passer auprès d'env., il leur fallait aussi se montre honnêtes, exercer sur leur humeur une inllucern e sï,7rï taire, leur donner de lionnes habitudes 86. Ces „.agences étaient justifiées pair l'ignorance habituelle de s fermes, par leur négligence, par leur indélical,esse S7. Quoi qu'il. en soit, c'était €t , ainsi quia la mère, qu'appartenait le soin d'aider au pre muer éveil inlaitleétuel de l'enfant. Plues y contribuait', d, par leur) chansons ('xrezrx_aax ;,:t;.. paroles très simples, dites sur an certain .ryLhrre les récits qu'elles lui fali-s n, soit pour 'tirai:. 'f in faire obéir, soit pour le iiitraire. Elles menaçaient, dans le premier cas, de Ge,llo, de Cl-orge, de Lamia, de Mormo cru Mormolyké, d'Éphia tes, ou bien encore du loup, qui était le héros de plus d'un conte fi l'usage de l'enfance 84. Dans le second cas, elles avaient recours é des images pies douces et i contaient de courtes fables ui contena_e e_ enseignement nuirai" A "o'fte littée. 'ire naier sire les mythes popu laires., lem as volé ~aper les poèmes d'Ho -cd,r et ceu l'ésiflde, qui lrï_tiic: t te jeune Athénien é la mythologie et aux cultes qu'il. devait .pratiquer pins tard'''. Tous ces faits merveilleux dont on l'entretenait ne fin vaient manquer d'avoir sur le développement se esprit une action ciffi a,ce, sans qu'on puisse dire . ce qu'il en retentit ni de quelle manière i_l en rie,' Ce qui le formait aussi, , était te jeu, L'enfant, t A.; jouait beaucoup et portait vans ses jeux la d'esprit et l'invention qui sont les qualités propres de race ; il bâtissait de petites maisons avec de l'argile, S7oe'l. 38, , Aristoph. Eq. 715 et s.; Sen_ Mt,. 11. 525 -s88 iota, 72 xlV, p. G18 e', Soares... Eptst. 27. Didot. t 11e vehi,,, s. v. e x 0,'e,2,. race r di, lot o : rages oïl. l.tieet ,a i ans du -n(1550", n's que lent preuve d n1.4iratin sur ce point, se trouve_ philsoph, s, et ce n'était e in clés ocre avantage tivitr n3 r' Duâi. l études proue meurt. s'ouvrirent, i An ` i auG ni r; senelles tint des 1. hideu mais "e n'' .. itc."3S i)nU"Oeus t cen-.. t ,-.tc et des munit , école. psi les mots r , tu ui?r . ,rvai'nLauxe. eixtieS cicau : de enta` t..011 7, relies exe'éCiCes 5 utaitres qui y I teliers qui cher .es possible et qui en n'avons aueune idée de t, croire 'ro'' , était e laquelle l_. jeunes ,gens se liberté qu'avait Mut citoyen de lie aucune garantie. ÿ apprenait . l'enfant y était 'M., après quoi if lisait l'' études musicales, puis le, dans l'état de nos conCtd:''' lige commençait chose certaine, .oie se.. cire qu'il fttt '.' avoir 1311 5_é-I" J etl.cl:_r; rneï is;t au ie e 1 _ , un fois imbu peau i, t', que probable s'exerçait i chanter et fi même, cot peut conjecturer e, al ne 0" -''1 et consacrait pie`" Paiement aux e E'iJ'fsiqules". Les premières étaient par lu pra.mufa iste (y rgopu-. ,te„1,c1 a trié enseignait rs,I.td'ahord à lire et è, écrire'''. Denys d Halicarnasse .-irué fournit sur le méthode mu .. ;3 nt, EDU 468 EDU ployée pour enseigner à lire des détails très précis, et bien que son témoignage appartienne à une époque fort éloignée du Te siècle, la persistance de certains usages, particulièrement en matière de pédagogie, d'une manière générale, la lenteur avec laquelle nous voyons les choses se transformer dans l'histoire des peuples anciens, donnent à ce témoignage, pour le temps qui nous occupe, une grande autorité. On commençait,d'après Denys, par apprendre à l'écolier les noms des lettres ; quand il les savait par cour , on lui montrait la forme de chaque caractère , en ayant soin de lui indiquer quelles en étaient les propriétés ; enfin, on l'habituait à en former des syllabes, c'est-à-dire à épeler t07Existait-il des livres contenant l'alphabet en gros caractères et pouvant être mis entre les mains des enfants? Nous ne saurions le dire. Ce qui paraît certain, c'est que les maîtres se servaient de plaques de terre cuite ou de briques,sur lesquelles étaient tracées des syllabes qu'ils leur faisaient déchiffrer. Un monument de ce genre, à l'état fragmentaire, a été trouvé en Attique : on y dis ôzp ap ptP YeP qu'il savait à peu près lire, le jeune Athénien s'exerçait à écrire. Il écrivait, à l'aide d'un style (6TÛ),0Ç, Ypaq,(c, Ypuyeïov), sur des tablettes de cire à deux ou plusieurs feuillets (St7CTUXC4, sur la cire les jambages des lettres qu'il s'agissait de former, et l'élève suivait ce tracé, d'abord lentement, ensuite plus vite 104. Tel est l'exercice auquel est sur le point de se livrer, dans la célèbre composition du potier Douris (fig. 2398), l'enfant qui se tient debout devant un jeune maître entre les mains duquel on distingue des tablettes et un style f05. Peut-être enseignait-on aux enfants deux sortes d'écritures, l'une cursive, l'autre uniquement composée de majuscules f08. Un accessoire, dans tous les cas, semble avoir été, dès le ve siècle, en usage dans les écoles : c'est larègle,qui figure sous la forme d'une croix sur un certain nombre de vases peints,sans qu'il soit possible de déterminer avec précision l'emploi qu'en faisaient les jeunes gensS07. Plus tard, au Ive siècle, nous voyons le papyrus remplacer la tablette enduite de cire, et le roseau taillé (xci)vauoc) se substituer au style. Les écoliers avaient alors recours, pour écrire, à l'encre, dont ils faisaient une grande consommation, puisqu'une des principales fonctions d'Eschine enfant consistait à broyer l'encre (TÔ ~.éaav ,rpieeLv) dans l'école où enseignait son père Atrométos 109 Ces premiers exercices se prolongeaient pendant plusieurs années. Platon, dans son projet de république , donne trois ans à l'écolier pour apprendre à lire et à écrire i09. On n'attendait pas que cet apprentissage fût terminé pour le familiariser avec les oeuvres des poètes. Dès qu'il savait ses lettres et comprenait à peu près ce qu'il lisait, on lui faisait lire des vers ; on l'obligeait même à en apprendre par coeur Èi0. Pour lire, il restait, semble-t-il, assis sur son escabeau ((i«Apov), ce siège sans dossier, recouvert d'un coussin, que reproduisent, sur les vases peints, les scènes d'enseignement ; pour apprendre par coeur, il se levait et se tenait debout devant le maître, comme paraît l'indiquer, dans la peinture de Douris, le groupe composé d'un enfant debout EDU 469 EDU et d'un personnage barbu déroulant un volumen111 (fig. 2599). Le professeur récitait à haute voix le morceau poétique 112, et l'enfant le reprenait vers par vers ou phrase par phrase. Peut-être aussi le maître réunissait-il autour de lui plusieurs écoliers qui répétaient en même temps ses paroles'''. Les jeunes gens se mettaient ainsi dans la mémoire des poésies variées. Deux opinions, d'ailleurs, régnaient au ve siècle sur ces récitations : les uns voulaient qu'on fît apprendre aux enfants des poèmes entiers, et nous savons qu'il se trouvait à Athènes des hommes qui, en effet, avaient appris par cœur, dans leur enfance, l'Iliade et l'Odyssée 11'; les autres préféraient qu'on eût recours à des extraits 16. C'est le second de ces systèmes qui paraît avoir été le plus en faveur dans les écoles: on s'y servait couramment de recueils formés des plus beaux passages des poètes ou de maximes morales pouvant exercer sur l'âme une bienfaisante influence. Parmi les recueils moraux, un des plus populaires était celui qui contenait les sentences du centaure Chiron (X6ipwvos ûaoO xat), qu'Hésiode passait pour avoir mises en vers16. Comme preuve du succès de cette anthologie, on peut citer une curieuse peinture de vase (fig. 2600) qui représente deux adolescents auxquels un troisième fait la lecture. Aux pieds du jeune lecteur, on aperçoit un coffre plein de manuscrits ; un de ces manuscrits porte l'inscription XIPf1NEIA, tandis que sur le coffre lui-même on déchiffre KAAH, hommage évident au vieux poème hésiodique et à la popularité dont il jouissait parmi les jeunes gens 117. Celui de tous les poètes qu'on leur faisait apprendre et méditer de préférence était Homère. On connaît ce trait de la jeunesse d'Alcibiade rapporté par Plutarque, Alcibiade entrant chez un grammatiste et le souffletant parce qu'il n'a pas chez lui un seul exemplaire des poèmes homériques 1'6. Nous ignorons sur quelles parties d'Homère on attirait spécialement leur attention, mais les observations qu'il suggérait aux maîtres étaient sans doute d'une grande variété et ouvraient aux écoliers sur les dieux, sur la morale, sur l'histoire, sur la guerre, sur la navigation, sur la vie des champs, des perspectives qui les charmaient'19. Les poètes cycliques étaient aussi, probablement, au nombre des auteurs qu'on plaçait entre leurs mains : ils étaient trop répandus pour que les gramma tistes n'en fissent point usage 120. De même, il est certain qu'ils commentaient à leurs élèves les Travaux et les jours, si pleins d'utiles conseils, la Théogonie, si précieuse pour la connaissance de la religion et de l'histoire primitive du monde 121 Les lyriques, enfin, surtout ceux d'entre eux qui avaient fait de la poésie morale, comme Phocyüde, Solon, Mimnerme, Théognis, figuraient parmi les écrivains proprement scolaires 722. On se tromperait, du reste, si l'on croyait que, dans toutes les écoles, on étudiait ces divers poètes. Comme il n'existait pas de programme obligeant les professeurs à insister sur tel auteur plutôt que sur tel autre, chacun suivait ses préférences, et si certains poèmes, comme ceux d'Homère, constituaient le fond habituel de la littérature à l'usage de la jeunesse, il s'en fallait que l'enseignement littéraire portât partout sur les mêmes textes. La lecture, l'écriture, l'étude des poètes, formaient la partie de l'éducation que les Grecs désignaient par le mot ypcipsant'23. De là le nom de ypassain'ai qu'ils donnaient à l'art du grammatiste chargé d'enseigner ces premiers rudiments 12'. Aux ypa c .n'ra ne tardait pas à s'ajouter la souotxrj proprement dite, c'est-à-dire l'apprentissage du chant et le maniement de la flûte et de la lyre 126. Les exercices musicaux avaient très certainement précédé, dans l'éducation athénienne, comme dans l'éducation grecque en général, les exercices purement littéraires. La loi de Solon qui ordonnait aux pères de famille de façonner leurs enfants à l'aide de la musique et de la gymnastique, entendait évidemment par musique, non l'ensemble des moyens par lesquels on forme l'âme, comme on devait le faire plus tard, mais la musique vocale et instrumentale, considérée de tout temps comme l'art le plus propre à agir efficacement sur les moeurs et le caractère;20. Aussi peut-on, sans témérité, admettre qu'à l'origine, l'enseignement des lettres, d'invention plus récente, fut confié au professeur de musique et que, même au va siècle, il n'était pas rare de voir donner dans la même école les deux enseignements 127. Quoi qu'il en soit, le maître qui apprenait spécialement à chanter et à jouer des instruments s'appelait xtOapttnrjs, du mot x(Ouptq, qui était le nom que portait la lyre en usage dans les écoles 126. Le cithariste était donc, au propre, celui qui enseignait à toucher les cordes de la lyre [cITHAHISTA]. La lyre employée par les écoliers était la lyre à sept cordes, dont l'origine remontait à Terpandre [LYRA]. Ils la tenaient de la main gauche, l'écaille de tortue serrée contre le corps par l'avant-bras ; une courroie fixée à l'une des branches et dans laquelle ils passaient le poignet, consolidait encore l'assiette de l'instrument. Tandis que la main gauche faisait vibrer les cordes, la main droite était munie du plectron [CITHABISTA, LYHA], dont elle frappait ces mêmes cordes pendant les pauses (fig. 2599)129. Pour apprendre à se servir de la lyre, le professeur exécutait un air que l'élève répétait après lui. Telle est la scène figurée sur la coupe de EDU -470 Douris (fig. 25119), et sui une amphore quelque peu postérieure, niais non signée, conservée au Musée britannique (fig. 26OI) 230. Quand relève était plus avancé, il jouait sur sa lyre des airs que le martre accompagnait avec le Il piectrun. C'est ce que montre un cratère décore par Pistoxénos et représentant Linos, sous les traits d'un vieillard, occupé à donner une leçon de musique au jeune Iphïelès, le frère d'Hercule i3'. On l'exerçant alors d chan ter en soutenant fui-même sa voix par son jeu 933, et les p, .-les qu'il chantait ainsi complétaient son éducation lit' aire. C'étaient des hymnes populaires parmi les jeunes gens, uoti sitO ceint de, f.amptoclès, {'si comtl.cr. çait par ces mots : « Terrible Pallas, qui ravages les villes... » ou celui-ci, dont l'auteur est inconnu: « Une clameur au loin retentissante...» 13$. Il était tenu de chanter ces vieux airs sur un mode • re, sans se laisser aller à ces modulations compliqu contre lesquelles Aristophane s'eléve avec tant de fore . 13,, Sur les vases peints qui reproduisent des scènes d'en. saignement, nous voyons les enfants apprendre à jouer, non seulement de la lyre, mais de la flûte. Tel est le Voy. encore une hydrie du musée de Munich peinte par Euthymidès, 0. latin, P. Girard, p. ? i9 et s, 133 Plat. Prot. p. 320 e-b. 130 kristoph. Nul). 907. .,_ 13m 7d. ibid. 970 et e. -?33 Assradi, L. tav. Bragg. P. Ci. P. Girard, p. lIt cas pour la coupe de Douris, ainsi que pour une amphore du Musée britannique analogue à la précédente et gui est certainement de la même époque, peut-être de la même main (fig. 2602)1". Aristote, en effet, nous apprend qu'il y eut au ve siècle une période pendant laquelle les et s. Ou remarquera, d'ailleurs, sur l'amphore de Londres (fig. 2001) un écolier qui tient un étui à flûte (ral5 n) et qui vient, semble-t-il, de prendre sa leçon avec te maître assis au centre de la composition, lequel est en train de donner une leçon de lyre. Cela prouverait que le même professeur euseignait, on pouvait enseigner la lyre et la flûte. J à ii 'n: monrrèaent pour la . te un goe très 1 guerres Médiques, é , par leur. succès, ils mis à eiultivet a' us lés arts, et la en particulier, aurait été i°,e eux l'objet d'un tel engouement, qu'il n'y avait pais un homme libre qui ne s'y exerçât 136. De la l'introduction de la tinte dans les écoles, où l lyre. jusque-là, avait été seule en honneur. aIa y y renonça; quand slcib'ede encore enfant eut m e pour ce` instrument une répulsion invincible 137. Toujours est-il quo-e, pendant de longues années, elle servit é l'éducation musicale de la jeu esse738. La flirte qu'on mettait entre les mains des jeunes gens était la double fuite [rlaza]. Ils apprenaient à la manier comme ils apprenaient à manier la lyre : le maître jouait un air qu'ils reprenaient après lui en s'efforçant d'en rendre toutes les nuances (fig, 2b98 et 260dd,). Sur une belle coupe sortie le l'atelier de Hiéron, le professeur est debout devant l'élève, assis sur un tabouret, et bat la mesure avec la main droite pour lui indiquer le mouvement 73. Quand l'écolier commençait à se servir avec quelque habileté de son instrument, le maître lui enseignait à accompagner la voix, C'est la scène que représente, semble-t-il, la figure '2602, où le professeur chante en jouant du barbitos, comme le prouvent les points qui partent de sa bouche, tandis qu'en face de lui l'enfant qu'il instruit souffle dans une double flûte'. Les peintures de vases nous montrent, enfin, la flûte accompagnant le chant de 1 r rée e il ne s'agit plus alors d'une leçon de fltète, mais d'alpe leçon de chant, dans laquelle la, 1.1 il te, tenue par le maltro, r( p la voix de l'écolier ; tér itIn ce, petit tableau (fig. .) t eié ,• au fond. d'iode coupe du musée de Leyde et oit l'on voit un enfant nu le tete légèrement renversée en arrière, dans l'attitude familière aux personnages figurés debout et chantant devant lui, un jeune profes,r, nonchalamment assis sur un siège û dossier , l'accompagne en jouant de la flûte 141 A la, musique succédait la gymnastique [GYM uASTIÇA]. Le maître qui l'enseignait était le pédotrihe (xxtéatipigl's). Comme la musique, ia gymnastique avait dû précéder la culture littéraire. II est même probable qu'elle avait précédé la culture musicale et que, de fort bonne heure, le goût naturel des Grecs pour les exercices du corps, qui donnaient aux adolescents la force et la beauté, avait fait imaginer un ensemble rai F 9 i l sonné d'épreuves destinées e développer leur ut mie., , tout en suspectant tillez eux la gràce d, e des con tours1d2, Ce qui est certain, dans 1 ~u.. xlion athénienne telle qu'elle s'offre à. as l' nfant ne passait aux mains du pédotribe quo quai i iii rit été déjà formé, au moins en partie, car le grammatl:te et le cithariste1a,l. Les exercices "p il pra tiquait dans la palestre [P. (. e. e..] étaient surtout la lutte [LUC `A], la, course [CURSUS], lo ; .ut [SAUTS], le lancement du disque ['usus] et du javelot aACUir v', c'est à-dire les exercices dont la réunion •composait le, peutéthle. Chacun d'eux avait son utilité : la lutte, sous ses différentes formes, fortifiait particulièrement les reins, les bras et les ïambes , la course, tout en apprenant la légèreté et la vitesse, constituait une épreuve salutaire pour les poumons ; Je saut rendait les jarrets nerveux et souples; le disque, qu'on lançait, avec 'a main droite ou avec la gauche "i . donnait plus de puissance aux muscles des bras et des poignets; le javelot, procurait des ava:nta,ges analogues et exerçait, en outre, le coup d'oeil, Cette gymnastique élémentaire se compliqua probablement assez tôt, C'est, ainsi qu'on y ajouta, semble-t;-il, de simples mouvements dont le but était d'assouplir le corps, le jeu. du cerceau [TROdRUS], le jeu de la baille [PILA], enfin, le pugilat [PUGILATUS] et le pancrace [r.+_vc Ar_rumr], mais sans les ruses savantes ni les violences qu'y apportaient les athlètes de profession'" On v:9oi -nit aussi l'hoplom_a.chie, cultivée principalement à.. partir du ive siècle, mais que nous votions déjà en 'vogue au. temps de Socrate " [i'cPromTcm_]; l'équitation [ecin'ai'lO], à laquelle font allusion plusieurs va,ees peints d'époque ancienne'. H est difficile d'établirfine Cils, -, .,t,ïon entre ceux de ces exercices qui faisaient partie de édi.es.tion nationale et ceux qu'inventait la fantaisie de chacun comme autant de compléments de la gymnastique communément enseignée dans les palestres, Leur variété croissante a,ttcsto, dans tous les cas, la passion des Athéniens pour ce genre de travaux. Le pédotribe surveillait attentivement toutes les épreuves qui étaient de sa compétence; les vases nous le font loir; une baguette é la main. assistant au-u luttes des jeunes gens tas, Quand leur ardeur était trop onde, il savait la modérer, comme le prouve n itdéti. nie teinture de vase qu'il faut sans doute attribuer à E,imris, et qui représente un pédotribe s'efforçant de séparer, avec sa baguette fourchue, deux jeunes pencratiastestrop animés l'un contre l'autre t". 'elfe était, dans ses grandes lignes, l'éducation que recevaient, au. ve siècle, les jeunes Athéniens. Elfe se proposait, coinme on le voit, de développer a la fois les facultés intellectuelles et les forces physiques ; elle ne r 'gligeait pas les exercices du corps, de tout te'nps ers honneur auprès de la race grecque, mais elle n'en faisait pas l'unique objet des efforts de la jeunesse; elle leur adjoignait la musique et la littérature et prévenait par là les inconvénients qu'eût présentés la gymnastique, si l'on y eût astreint les enfants de trop bonne heure et d'une manière trop exclusive. Il n'y avait pas, d'ailleurs, à cette époque, d'idées bien arrêtées sur le meilleur système d'éducation ni sur le but que chaque enseignement devait EDU 472 EDU atteindre. Ce n'est qu'au siècle suivant qu'apparaissent des théories pédagogiques d'une certaine netteté. Platon, Xénophon, Aristote, ont sur l'éducation des opinions qui montrent qu'ils ont longuement médité ce grave problème et qu'ils se font du but où doit tendre l'éducateur une idée très précise : ce but, c'est la vertu, du moins une vertu conforme à l'idéal social et politique qu'ils conçoivent ; voilà pourquoi ils s'accordent à réclamer de l'État une surveillance continuelle des maîtres et de leurs méthodes, et ne cachent pas la mauvaise humeur que leur cause le spectacle de ce qui se passeà Athènes, où professeurs et enseignement sont, à leur gré, beaucoup trop indépendants des lois' 50. Au ve siècle, rien de pareil. Aristophane, dans ses Nuées, censure les moeurs de la jeunesse; il les avait déjà censurées, quelques années auparavant, dans ses J«rra),i~; ; mais ces critiques plus ou moins sincères ne peuvent passer pour l'expression de théories pédagogiques mûrement élaborées. La vérité est que cette vertu à laquelle l'éducation devait aboutir dans la pensée des philosophes, comme dans celle des anciens législateurs, personne n'en avait nettement conscience. On ne s'attachait pas, comme on s'y était sans doute attaché à l'origine, comme les théoriciens devaient plus tard le recommander, à diriger l'éducation dans un sens exclusivement moral ; on faisait faire aux jeunes gens des études musicales, non pour élever leur âme et apaiser leurs passions, ce qui était l'objet primitif de la musique 1J1, mais parce que chanter, manier la flûte et la lyre, étaient au nombre des occupations libérales que devait cultiver tout citoyen d'une certaine classe '" ; on les conduisait chez le pédotribe, non pour leur enseigner, comme le veulent les philosophes, la patience, la résignation, le courage, et leur faire trouver dans les luttes de la palestre un complément de culture morale i53, mais parce que ces luttes entretenaient la santé, communiquaient aux membres la souplesse et la grâce, parce qu'elles étaient surtout une préparation efficace aux concours et que, sans tomber dans l'athlétique proprement dite, sans obliger les adolescents aux rudes travaux des athlètes de profession, elles leur ouvraient le chemin de la gloire et les enivraient des plus flatteuses espérances. Seul, des trois enseignements qui concouraient à l'éducation, l'enseignement littéraire visait résolument à rendre les âmes meilleures; encore n'était-ce pas là le résultat d'un système : cela tenait simplement à la manière dont les Athéniens, dont les anciens en général, comprenaient la littérature ; ils la regardaient, non comme une source d'émotions esthétiques, mais comme un ensemble de grandes leçons adressées à l'humanité par de sublimes penseurs, qu'inspiraient les dieux (tel était, du moins, le cas des poètes) et qui se trouvaient être les dépositaires de toute science et de toute sagesse i64. La façon dont les lettres étaient enseignées, le profit moral qu'on y cherchait étaient les seuls côtés par où l'éducation s'accordât, à ce qu'il semble, avec les vues de Solon, ainsi qu'avec les principes des pédagogues postérieurs. Il est juste d'ajouter qu'en dehors de l'école on s'efforçait de développer chez l'enfant les sentiments honnêtes, de le préserver du vice, de le mettre en garde contre les mauvais instincts; les parents, le pédagogue, qui en avait la surveillance pendant toute la durée des études et même au-delà [PAEDAGOGUS], faisaient en sorte qu'il se montrât toujours réservé et modeste, silencieux à table, ne parlant que pour répondre, observant dans les rues une tenue décente, respectueux envers les vieillards, paré, en un mot, de toutes ces qualités discrètes et charmantes que le mot (somovûvrl suffisait à exprimer'''. Mais cette direction morale n'était pas la conséquence d'une profonde pédagogie ; les Athéniens la pratiquaient parce qu'elle est le fond de toute éducation; ils ne songeaient point à y ramener l'éducation tout entière. Il y avait des arts, comme la musique et la gymnastique, dont ils ne se demandaient pas s'ils pouvaient avoir sur la conduite une influence salutaire ; ils les enseignaient parce qu'ils leur paraissaient agréables et beaux, et qu'en cela, comme en bien d'autres choses, ils se laissaient conduire par leur imagination et par leur goût inné de la beauté. Dans les dernières années du ve siècle, nous voyons l'éducation athénienne se modifier, ou pour mieux dire, les écoles et les palestres continuent à fonctionner comme par le passé, mais à côté de ce qu'on y enseigne, d'autres études sollicitent l'attention des jeunes gens. Ce changement se rattache au grand mouvement intellectuel et moral qui marque la fin du siècle. Les idées nouvelles apportées par les sophistes cessent de bonne heure d'être confinées dans le cercle étroit où elles se sont fait jour; des réunions d'hommes faits qui les ont d'abord accueillies, elles ne tardent pas à passer dans les palestres et les gymnases, où les sages qui les répandent groupent autour d'eux de nombreux auditeurs et trouvent dans la jeunesse un public avide de les entendre. Les palestres des pédotribes, les écoles mêmes des grammatistes deviennent, à de certaines heures, dans l'intervalle, sans doute, des exercices ou des leçons, des lieux de conférences où tel sophiste en renom expose ses théories sur la morale, sur le monde, sur les dieux 366. On y discute, et les jeunes gens ne se font pas faute d'y questionner leurs savants visiteurs; ils quittent leurs jeux, interrompent leurs travaux pour entourer Socrate et recueillir de sa bouche des vérités qu'ils ignorent 167. De là, chez eux, des préoccupations nouvelles. C'est vers les sciences qu'ils se tournent de préférence. Déjà auparavant, leur éducation comportait, semble-t-il, quelques notions scientifiques : bien que, sur ce point, les renseignements nous fassent défaut, il est probable que le grammatiste leur enseignait les éléments du calcul". Maintenant, ces connaissances sommaires ne suffisent plus à leur curiosité : ils se lancent dans les spéculations astronomiques. Platon nous montre deux enfants agitant ensemble, chez le grammatiste Dionysios, un problème d'astronomie et traçant sur le sol des cercles et des courbes 168. La géométrie est en honneur dans les palestres, et l'on y passe des heures à suivre la démonstration des plus difficiles théorèmes 560. Il en est de même de la géographie : Plutarque nous fait voir, à la veille de l'expédition de Sicile, les jeunes gens des palestres dessinant sur le sable la figure de la Sicile et marquant l'emplacement de la Libye et de Carthagef6t. Mais si les sciences surtout sont cultivées avec enthousiasme, la jeunesse n'est pas indifférente aux nouveautés introduites par les sophistes dans la critique littéraire. Nous n'avons aucune idée de la façon dont le grammatiste commentait à ses élèves les poètes qu'il leur faisait lire ou apprendre par coeur, mais tout porte à croire que son commentaire était très simple. Les sophistes enseignent à voir chez ces vieux auteurs autre chose que ce qu'on y voyait; ils découvrent dans leurs vers des allusions qu'on n'y avait point aperçues; volontiers ils les représentent comme de profonds philosophes qui n'ont écrit que pour l'instruction de leurs semblables 112. En même temps, ils étudient la langue de ces poètes dont les idées seules avaient frappé jusque-là. Ils apprennent à distinguer les genres des noms 163 ; dans un cours auquel on peut assister moyennant cinquante drachmes, Prodicos révèle l'art de classer les synonymes '6N; Hippias, Licymnios, Polos d'Agrigente, tout en s'occupant de géométrie, d'astronomie, d'histoire, de rhétorique, ne négligent pas la grammaire 1", et ces études, ignorées jusque-là, acquièrent de jour en jour dans le public une plus grande faveur. Nous ne savons pas à quelle époque elles passèrent dans l'enseignement; ce qui est certain, c'est qu'au ive siècle on les y trouve ; des maîtres spéciaux y appliquent les jeunes gens; elles font partie du programme communément suivi dans les écoles. Dès le temps, en effet, des premiers socratiques, nous voyons apparaître des noms de professeurs nouveaux, xpTtxot, ypauµaTtxoi, y£0,(I.ÉTpat, etpt6p.rraxoi f 66. Il est difficile de déterminer la part que prenait chacun d'eux à l'éducation du jeune homme. Sans doute, le xptttxds, qui paraît s'être de bonne heure confondu avec le ypapN.aTtxds, se chargeait particulièrement de l'exégèse des textes, tant au point de vue de la forme qu'au point de vue des idées. Peut-être le géomètre enseignait-il à la fois l'astronomie et la géométrie. Nous ignorons s'il avait recours à la méthode en usage au temps de Plutarque et qui consistait à mettre entre les mains des écoliers des corps solides, représentant les différentes figures sur lesquelles on voulait attirer leur attention 167. Platon recommande, dans tous les cas, de conserver à l'enseignement de la géométrie un caractère pratique et de n'y faire entrer que ce qu'il est nécessaire de savoir pour être un bon général "a. Quant aux âpt6parr xoi, sur l'enseignement desquels les témoignages nous manquent absolument, nous devons conjecturer qu'ils apprenaient aux enfants une arithmétique plus savante que celle à laquelle les initiait jadis le grammatiste. Un fait incontestable, c'est que le dessin, au Ive siècle, figurait parmi les arts et les sciences enseignés à la jeunesse athénienne. Aristote, qui nous en instruit, laisse même entendre que certaines personnes attachaient III. à cet enseignement une extrême importance et le considéraient comme une partie essentielle de l'éducation'69 C'est le peintre Pamphilos d'Amphipolis, un des plus illustres représentants de l'école de Sicyone, qui passait pour l'avoir introduit dans les écolesf7'. Les enfants dessinaient sur des tables de huis, probablement avec du charbon ou de la craie 1'f. On ne se proposait pas, d'ailleurs, d'en faire des dessinateurs ni des peintres : on voulait simplement exercer leur coup d'oeil et les mettre en état d'apprécier comme il convenait les oeuvres d'art 172. Tels sont les enseignements nouveaux sur lesquels nous avons quelques données. Relativement à l'âge où se plaçaient ces nouvelles études, nous sommas renseignés par l'auteur de l'Axiochos et par le philosophe Télés, cité par Stobée. Tous deux s'accordent à partager l'éducation du jeune Athénien, de sept à vingt ans, en trois périodes : la première, durant laquelle il apprenait la littérature et la musique, la gymnastique et le dessin ; la deuxième, consacrée à l'apprentissage de la grammaire, de la géométrie, de l'arithmétique, de l'équitation, de l'art militaire ; la troisième, où il était éphèbe et cultivait, sous la surveillance de l'État, les exercices auxquels étaient soumis les jeunes gens de son âge 13. Si on laisse de côté la période éphébique [EPIIEBI], on voit que l'éducation de l'enfant, au Ive siècle, comprenait deux parties, l'une où l'on retrouve les anciens enseignements, l'autre tout à fait neuve. Aux leçons dont se contentait l'ancienne pédagogie sont venues s'en ajouter d'autres, et cette pédagogie elle-même s'est modifiée par l'addition du dessin ; nous savons aussi qu'au lieu de s'en tenir à l'épopée et au lyrisme, le grammatiste faisait lire et apprendre à ses élèves des passages de tragédies 1"; élargissant son cadre, il leur faisait même étudier des ouvrages en prose 15. A partir de ce moment, il nous est difficile de suivre les changements qui s'accomplissent à Athènes dans l'éducation. Tout en se modifiant, elle semble, d'ailleurs, ne pas s'altérer dans ses principes fondamentaux : Strabon parlant, non pas, il est vrai, de l'éducation athénienne, mais de l'éducation grecque en général, nous apprend que de son temps c'était encore l'usage, dans les écoles de la Grèce et de l'Orient, de familiariser les enfants avec les poètes et de leur enseigner la musique, pour façonner leur âme à la vertu'''. Inspirer aux jeunes gens l'amour du bien, tel paraît être toujours le principal souci de l'éducateur. C'est la préoccupation qui domine chez Plutarque, dans ceux de ses traités qui touchent à la pédagogie 17. Lucien, qui vécut longtemps à Athènes, nous donne, sur la façon dont les écoliers y travaillaient, quelques détails qui ont leur prix. Voici, d'après lui, quel était l'emploi de leur journée : le matin, au lever du jour, leçon de littérature ou de musique; ensuite, équitation et exercices militaires, puis gymnastique dans la palestre, bain et repas; dans l'après-midi, de nouveau littérature''' Ce programme, évidemment, n'était pas suivi par tous les écoliers; il s'en fallait que l'éducation, chez les Grecs, fût réglée aussi minutieuse GO mont que chez nous. Ce qu'on peut affirmer, c'est pa'au temps de lLucien, comme au Fe et au ive siècle., les écoles s'ouvraient avec le jour et que les enfants élu's°y rendaient de grand matin, y retournaient encore dans la journée'70, Ajoutons qu'on n'y connais a'`. les vacan ces : les jours fériés, si nombreux den., . as -.__soient nitrer aux jeunes esprits ces moments de détente ii istote juge si nécessaires 19°° Quand on considère dans son ensemble l'éducation 1n'elle apparaît chez les Athéniens, on ne peut s'orne 1 r 1' en remarquer la douceur. Ce n'est pas que les et 1 -,tcorporels en soient tout a fait absents° Dans la L. mille même, l'enfant est durement traité par ses parents qI. ,.1 il fait une aute981 ; -une peinture de vase j`f=ig. JbOhJ représente une more qui tient `ion fils par I-e deux mains et, le maintenant acre le pied pour l'empêcher de fuir, le corrige à coups de sandale''' L'enfant est rudoyé par son pédagogue, et les épithètes de yoerpol, de par quelques a ïrteurS e ces esclaves barbares amis à sa garde, oc aillant de preuves. . M. qu'ils luitns a, A le no. cithariste iii craint pas de le frapper 1 peu docile à ses conseils "h Grarnrnat lui infligent de sévères corrections, et L°.. Fait allusion àt, des écoliers qui sortent en pleurant de chez leurs pio eiise ui e F1. Mais ii faut se garder de rien exagérer ; se (vire 'le la vie de l'enfant etheni a, pendant la période scolaire, l'idée qu'en donnent c i' philesuphes e l'humeur mo--, es l'ose,comn e l'auteur d..1 A as et Télés dans Stahée'Be serait se ïrtrag.'r grossièrement: Si le ,jeun, Athénien redevait par mil: admonestation un peu rude, i? était niions 'n. phiet plus heureux que reniant de Sparte et ne sentait . ilium. moment peser sur lui la lourde disciplsne si. fort en honneur sur les bord de 1'Lurotas. Sicile et Italie m ridfionale, Péloponnèse; Grèce du Nord,, îles de la me, L'dée, Asie Mineure, Égypte. En dehors de la Crète, de Sparte et d'Athènes, les r ° n. ments que nous possédons sur l'éducation gr, lt sont assez rares. Nous savons cependant que, de très bonne heure, il y eut des écules en Sicile et dans l'Italie méridionale. C'est à Charondas qu'en était dû l'établissement. Frappé des ,avantages de l'instruction, ce législateur, suivant Diodore, avait fait une li d'après laquelle tous les enfants, a quelque classe ,qu'ils appartinssent, devaient suivre les leçons de maîtres salariés par l'État'''. tin a contesté l'authenticité de cette mesure''. Rien ne s'oppose pourtant lr que Charondas ait pris quelque disposition analogue soit a Catane, soit dans une des nombreuses cités de l'Italie et de la. Sicile pour lesquelles il légiféra,. Ses lois, très obscures pournous, avaient, dans tous les cas, un caractère moral qui s'accorderait assez bien avec ce souci de l'éducation dont etaient pleins les anciens législateurs c'est a elles qu'Athénée :semble faire allu I mou quand il parle de ces v4un? du vieux législateur sicilien qui figuraient, parmi les poésies de ton sévère qu'on chantait à Athènes dans les banquets'''. Nous savons encore qu'une antique tradition voulait que tes jeunes Arcadiens apprissent par coeur, dès l'âge le plus tendre, des hymnes et des péans ou étaient célébrés les dieux et les héros de leur pays; il y avait même des lois concernant cet usage, ce qui paraîtrait prouver que F éducation, en Arcadie, dépendait dans une certaine mesure de l'EtatYO. La culture musicale y était d'ailleurs très développée : enfants et jeunes gens y prenaient part, chaque année, a des concours de danse et de chant. dans lesquels ils faisaient entendre les nomes de Timotliéos et de Philoaénos. Ils étaient si fiers de leur talent musical, que l'ignorance sur d'autres points leur semblait naturelle, mais qu'en musique ils la considéraient cornait= honteuse''. A Trézène également, dès le début du t aiede, nous voyons les enfants se rendre régulièrement au ; écoles : avant I'oc' :tpatiou d'Athènes par tes Perses, les Athéniens en, '. 1. cène eer, femmes et leurs en fants, et les irez i :soldent par décret que les ?en fui, ,e i _onti auer'ont leurs ( ris ,-es iiari.s les écoles de ville _ au°~ frais du trésor p tblici°-. Si du Péloponnèse nous passons dans la Grèce, septen- triona nous trouvons en Béotie, au ve siècle, des écoles r ,ü par de nombreux élèves.. Thucydide, racon tant , tee Mycalessos,. vers ?i4( par un corps de Thraces, este au nombre des atrocités qu'ils y coins mirent le massacre de torrs les enfants dan., un gravide école qui. était, à ce qu'il sen,hle, une des plus peuplées de sa contée 1s6. A Delphes; il e i ï lt si-rie avant notre „te, Ors écoles dont les met". etat payés par la. ' 11,' ; une inscriptinn nous mon dons envoyant une ambassade à Attale roi de gaine, trip titç .issu °.rcièasv P,è0'T_ralïa;, Attale répond en. -nt aa v députés une somme de dix-huit mille drachmes idrines dont les arrérages seront affectés au salaire dei professeurs'''. Dans les îles de l'Archipel, l'instruction est j,, moine partout répandue. De bonne heure, à Lesbos, il y a des écoles, que les Mytiléniens, au temps de leur puissance maritime, transportent dans leur ville, pour 1' s l'importance d'une sorte de capitale i . En file, d'Astypalaea, soixante enfants péri s sous le toit d'uns école que l'athlète Clé.. pns ue drl mei.ce, e ébranlé et fait tomber sur e_ A ,.e époque L` D L' 4,7'5 -E D CI très postérieure, une inscription signale, dans la mème île, I existence d'un peilonoine, qui reçoit des enfants un salaire ou des cadeaux 737. A Rhodes, des écoles sont entretenues aux frais de l'État, comme à Delphes, grâce à la libéralité d'Euuiene II, roi de Pergame, qui a fait don aux Rhodiens d'une telle quantité de blé, que la vente de ce blé a produit une somme assez considérahle pour permettre, avec les revenus, de payer les maîtres de la jeunesseMais c'est à Chias surtout que la culture intellectuelle est en faveur. La tradition des homérides y était sans doute pour beaucoup. Les habitants de Chias, qui comptaient Homère parmi leurs compatriotes, devaient, plus que leurs voisins, se piquer de littérature. Aussi les écoles, chez eux, étaient-elles très fréquentées. L'une d'elles, qui s'écroula subitement en 404, peu de jours avant le combat naval de Lade, ne contenait pas moins de cent vingt élèves 192. C'était à chaos égaiement qu'on rencontrait de ces maîtres instruits et quelque peu pédants, qui s'érigeaient en juges et en censeurs des anciens poètes, comme celui dont Sophocle confond si spirituellement l'outrecuidance dansle morceau d'Athénée connu sous le nom de Soirée de Chios". Une inscription agonistïque de date récente nous fait connaître les principaux exercices auxquels on appliquait les jeunes Chiotes. Elle nomme ensemble les enfants (7cailaç), les éphèbes et les viot [senÉBol], mais il est évident que chacune de ces trois classes a concouru séparément. Voici, pour les enfants, les épreuves littéraires et musicales qu'elle mentionne : la lecture (âvolyvetatç), la récitation épique (a'Lp)âia), le jeu de la lyre sans plectron (y-a),u.âç), et avec plectron (x;vantul;.é ). Suivent différents exercices gymnastiques 0f En Asie Mineure, des écoles existent à Lampsaque, où la fête d'Asclépios est pour les écoliers l'occasion d'un congé annuel 202, à Cyzique 90', Stratonicé 201, Iasos 2°5 Érizauu Téosf07, où les enfants sont dirigés par des pédonomes qui suivent de près leurs études et veillent sur leur conduite [PACnoNOlffos]. Sur Téos notamment et sur la façon dont la jeunesse y était instruite, Ies inscriptions nous fournissent des renseignements précieux. Un décret, qu'on peut rapporter au me siècle avant J.-C., nous apprend que Polythrous, citoyen de Téos, a fait don à sa patrie d'un capital de trente-quatre mille drachmes, dont les intérêts sont destinés à subvenir aux frais de l'instruction de tous les enfants libres, garçons et filles ROB. Ces enfants forment trois classes : 1° o€ aetihç xai x€ 7rapi vol ; 2e les jeunes gens séparés de l'âge éphébique par une ou deux années; 3° les éphèbes. Les maîtres qui doivent les instruire sont les suivants : trois professeurs de littérature élus annuellement et payés, suivant leur importance, 600,550 et 500 drachmes ; deux pédotribcs payés chacun 500 drachmes; un professeur de musique payé 700 drachmes et spécialement chargé de l'éducation des enfants de la seconde classe et de celle des éphèbes; un hoplomaque et un professeur d'arc et de javelot ayant à s'occuper des mêmes élèves que le maître de musique et payés, Fun 300 drachmes, l'autre 250. Le collège tout entier est sous la haute surveillance d'un pédonome, assisté d'un gymna.siarque [sititn (iaRentLa jeunesse, comme on le voit, y pratique à la fois le_ exercices du. corps et ceux de l'esprit. Elle y passe des examens (ènode(i;atç) de littérature et de musique, les premiers dans le gymnase, les seconds dans le bouleutérion29°. Un catalogue agonistique énumère les différentes epaeus qui composaient ces examens : c'éiaient la lecture, l'écriture (xvàÀtypaiia), la récitation épique alternée ~e o?~', la récitation de morceaux tirés des tragiques et ces co ypa?ial, le maniement do Ia, lyre avec et sans plectron, le chant avec accompagnement de lyre (xi0cyla 1, la composition musicale (jiutav' panics .e)tsypaoia), des interrogations générales portant sur l'ensemble des sciera ses étudiées à l'école (tatOui zŒfda) 2ii, Ces épreuves, il est vrai, n'étaient pas toutes subies par les mêmes enfants : le catalogue distingue troc catégories d'écoliers dont un n'exigeait probablement que des efforts proportionnés à leur âge. Ce document fait voir, dans tous les cas, combien l'instruction était en honneur à Téos. La jeunesse y formait une sorte de corporation ayant son prêtre à elle Rt£ et qui décernait, à l'occasion, des couronnes à ses gymnasiargees 212 Nous avons peu de lumières sur ce qu'était en Égypte, à Alexandrie par exemple, l'instruction qu'on donnait aux enfants. Les épigrammes de l'Anthologie y font parfois de fugitives allusions"; Athénée nous montre la ville d'Alexandrie, sous Ptolémée VII, peuplée de grammaintins, de philosophes, de géomètres, de musiciens, de dessinateurs, de pédotribcs, de médecins, truc tous donnent des leçe rs et virent des honoraires ria ei,°r31 vent de leurs nombreux élèves2i". Mais ce sont là des renseignements peu explicites. Tout porte à croire, cependant, que dans une cité où la philosophie et la littérature jouissaient d'une telle faveur, où le haut enseignement était représenté par des maîtres aussi illustres, l'enseignement de l'école n'était point négligé. 11 en était de même, très certainement, â Antioche, à Éphèse, à Smyrne, à Byzance, à Naples, à Marseille, dans toutes ces grandes villes restées célèbres par leurs écoles de philosophie et de rhétorique, et qui possédaient de véritables universités où la jeunesse affluait de toute part [sopals:5 , Si, d'après ce qui précède, on essaie de se rendre compte de ce que valait, en somme, l'éducation grecque, on reconnaîtra qu'à de grandes qualités elle joignait des défauts sur lesquels il serait puéril de vouloir fermer les yeux. Les qualités, surtout à Athènes, sont l'heureux équilibre que sait maintenir l'éducateur entre la culture de l'esprit et celle du corps, l'effort pour développer de bonne heure chez l'enfant, par la poésie et la musique, le goüt du beau; à Sparte, le souci d'exercer la volonté„ de tremper le caractère, d'inspirer au jeune homme le sentiment de l'obéissance et du respect. Les défauts sont, chez les Spartiates, une discipline étroite et, dans l'application, une rigueur excessive qui rend les âmes farouches; chez les Athéniens, une tolérance qui affranchit trop tôt l'adolescent de toute contrainte salutaire; à Sparte comme à Athènes, une action insuffisante de la EDU 476 EDU famille sur la vie et la conduite de l'enfant215. Il faut aussi ranger parmi les vices de cette éducation si séduisante à beaucoup d'égards, certaines moeurs étranges dont les auteurs nous entretiennent sans nous en donner toujours une idée très précise. Il se formait dans les palestres, entre jeunes gens, des amitiés très vives qui dégénéraient en affections passionnées et coupables. Des relations du même genre s'établissaient entre jeunes gens et hommes faits et se traduisaient par des présents dont les vases peints ont conservé le souvenir216. Les témoignages anciens touchant ces relations ne laissent, dans bien des cas, subsister aucun doute sur leur caractère 217, mais parfois aussi ils font allusion à des passions nobles, à de généreux enthousiasmes d'où semble exclu tout calcul condamnable 218. Il y avait des pays, comme la Crète par exemple, où, du moins à l'origine, ces rapports étaient si purs, que l'opinion les encourageait et que c'était une honte pour un adolescent de ne trouver personne qui conçût pour lui un de ces tendres attachements où il ne faut voir, semble-t-il, qu'une forme exaltée de l'amitié'''. L'usage réglait la manière dont l'éraste (Yc)r',-rwp) devait se conduire : avait-il fait choix d'un jeune homme renommé, non pour sa beauté, mais pour sa bravoure et sa bonne conduite, avec l'aide de quelques amis, il l'enlevait et le conduisait dans la montagne, où tous deux, escortés des complices de l'enlèvement, passaient deux mois à chasser. Au bout de ce temps, toute la troupe revenait à la ville, et là, l'éraste offrait à l'érornène (xnecvôc) un vêtement de guerre, un boeuf, un vase à boire; à ces cadeaux tradition nets, il en ajoutait d'autres, parfois d'une telle richesse, que ses amis devaient se cotiser pour l'aider à en supporter la dépense. L'éromène sacrifiait le boeuf à Jupiter et se prononçait solennellement sur les procédés de l'éraste à son égard : avait-il à s'en plaindre, le pacte était rompu; dans le cas contraire, l'alliance subsistait et l'enfant, reconnaissable à son riche accoutrement, montrait fièrement dans les gymnases la préférence dont il avait été l'objet 220. A Sparte régnaient des moeurs analogues. Les unions qui se formaient entre jeunes hommes avaient un caractère moral ; ce qu'on y voyait surtout, c'était l'heureuse influence que pouvaient exercer sur l'adolescent les conseils et les exemples d'un ami plus âgé 221. Ailleurs, il en était autrement, et de quelque poésie qu'on pare les sentiments de cette nature, ils restent pour une bonne partie de la race grecque une tare ineffaçable. Nous n'avons rien dit, jusqu'ici, de l'éducation des filles. L'idée que les Grecs se faisaient du rôle de la femme, la condition inférieure où ils la reléguaient, expliquent qu'elle ait été en général assez négligée. Certains peuples, cependant, s'en préoccupaient. C'est ainsi que chez les Spartiates, la loi voulait que les jeunes filles fussent exercées, comme les jeunes gens, à courir, à lutter, à lancer le disque et le javelot. Ces épreuves avaient pour but de les rendre vigoureuses et propres à enfantdr des hommes robustes et bien conformés'. Aristophane nous montre, dans sa Lysistrata, la déléguée de Sparte, Lampito, supérieure aux Athéniennes en force et en santé ; c'est à la gymnastique qu'elle le doit223. Non seulement les jeunes Lacédémoniennes développaient leur vigueur musculaire, mais elles apprenaient à chanter et à danser; les parthénies d'Alcman, composées exprès pour elles, en fourniraient la preuve à défaut d'autres témoignages'''. Elles chantaient et dansaient sous les yeux des jeunes gens, comme elles luttaient nues en leur présence, sans que personne en fût choqué. Témoins, en retour, de leurs exercices, elles les excitaient à bien faire tantôt par des moqueries, tantôt par des éloges qui entretenaient parmi eux une salutaire émulation'''. Les jeunes filles Athéniennes n'étaient point soumises à un pareil régime. Platon rêve, il est vrai, de leur donner la même éducation qu'aux garçons. Dans son projet de république idéale, il propose de laisser jouer les enfants des deux sexes jusqu'à l'âge de dix ans. A dix ans, on les séparera, momentanément du moins, pour les instruire : aux garçons, on enseignera à monter à cheval, à tirer de l'arc, à manier la fronde et le javelot; aux filles, on fera faire des exercices analogues 225; elles lutteront dans les palestres, sans autre voile que leur pudeur; elles s'accoutumeront à porter les armes et à s'en servir 277. Instruites aux frais de l'État, dans de grandes écoles qui seront situées, les unes dans la ville, les autres au dehors, elles seront à même, plus tard, de rendre à la patrie les mêmes services que les hommes". Platon consent, d'ailleurs, à ce que la gymnastique ne soit pas leur unique occupation; elles chanteront et cultiveront la danse sous la direction de maîtresses à danser (ôpxr,carpt' E4) spécialement chargées de les initier à cet artY2'. II s'en fallait que, dans la réalité, les choses fussent organisées ainsi. La petite Athénienne ne quittait guère le gynécée, où sa mère lui apprenait les divers travaux auxquels il lui faudrait un jour se livrer dans son ménage'3'. S'y montrer habile et suivre docilement les conseils maternels constituaient à peu près toute la science qu'on exigeait d'elle23f. On se tromperait cependant si l'on imaginait sa vie tout entière confinée dans la pratique de ces austères devoirs. Les fêtes religieuses auxquelles elle était mêlée influaient certainement sur le développement de son esprit. Aristophane énumère les différents rôles qu'elle y jouait, soit que, en qualité d'errhéphore ou d' èsrrpiç, elle se trouvât associée aux cérémonies en l'honneur d'Athéna, soit qu'elle fît partie du personnel sacré qui se rendait à Brauron pour célébrer Artémis, soit encore qu'elle remplît dans quelque pompe solennelle les fonctions de canéphore232. Sans occuper toujours dans les fêtes un rang aussi important, elle en contemplait la magnificence et s'y divertissait en compagnie de ses parents et de ses frères. C'est ainsi qu'elle assistait aux joyeux ébats des Choës et prenait part au repas qui avait lieu ce jour-là dans le théâtre 232. Il faut ajouter que, se EDU 1477 EDU ton toute vraisemblance, la jeune fille d'Athènes apprenait à lire et à écrire 234, mais on ne trouve nulle part la preuve qu'il y ail eu des écoles qu'elle fréquentait. Probablement c'était sa mère qui lui enseignait ces premiers éléments. Le groupe de terre cuite que nous reproduisons (fig. 2605), bien que de provenance non athénienne, donne une idée de ces leçons maternelles: on y voit une petite fille sur les genoux de sa mère et lisant un volumen dont celle-ci lui montre les lignes avec le doigt 23 '. On peut de même conjecturer que la jeune Athénienne cultivait la danse : c'est ce que semble, du moins, prouver la figure 2606, qui représente une petite fille dansant et agitant des crotales, sous la direction d'une maîtresse On a vu qu'à Téos il y avait pour les filles de véritables écoles, que dirigeaient des maîtres payés par la cité. Ces écoles étaient aussi fréquentées par les garçons; l'enseignement y était commun aux deux sexes. Mais l'inscription qui nous renseigne sur cette curieuse organisation semble indiquer que les filles ne poussaient pas leurs études aussi loin que les jeunes gens. L'instruction qu'elles recevaient était surtout littéraire 231. Un autre document nous les montre, il est vrai, apprenant à chanter et formant des processions, dans certaines occasions solennelles, sous la conduite du pédonome, de qui elles dépendaient, tout comme les garçons''' A Chios, jeunes gens et jeunes filles luttaient ensemble dans les palestres 239. A Clos, en Bithynie, Plutarque, sans nous renseigner exactement sur l'éducation qu'on donnait aux jeunes filles, nous apprend qu'elles jouissaient d'une grande liberté : elles se rendaient en bande aux fêtes publiques, passaient le jour ensemble et laissaient les épouseurs assister librement à leurs danses et à leurs jeux 200 En Arcadie, des choeurs composés de jeunes gens et de jeunes filles évoluaient ensemble dans certaines solennités 241. En Élide, les jeunes filles cultivaient la gymnastique avec ardeur; aux jeux célébrés en l'honneur de Véra, elles se disputaient le prix de la course; divisées en trois classes, suivant; leur tâge, elles luttaient de vitesse et recevaient pour prix de leur victoire une couronne d'olivier et une part de la victime ilnmolee à la déesse'''. On voit par ces exemples que les jeunes Grecques ne restaient pas dans l'ignorance; mais il faut faire une différence entre la race ionienne et les races dorienne et éolienne. Tandis que les Ioniens avaient la femme en médiocre estime et la tenaient volontiers emprisonnée clans le gynécée, les Doriens et les Éoliens lui accordaient dans la société une place plus considérable; de là, chez eux, un plus grand souci de la culture physique et morale de la jeune fille. Au point de vue intellectuel, l'infériorité de l'éducation des filles par rapport à celle des garçons n'en subsista pas moins toujours chez les Grecs. Il faut regarder comme des exceptions les femmes poètes et celles qui, plus tard, brillèrent de quelque éclat dans la philosophie'''. Ce qui est vrai, c'est que nous voyons les philosophes se pénétrer chaque jour davantage de la nécessité d'instruire la femme et donner sur ce grave sujet des préceptes (lui, de plus en plus, vont se rapprochant de ceux que mettent en pratique les temps modernes'''. ROME. Le mot latin educatio n'a pas la même extension que le beau terme de natôeia employé par les Grecs et comprenant tout ce qui a rapport à l'enfance, au physique et au moral. Par le sens étymologique il s'applique surtout à l'existence matérielle : l'educatio, c'est ce qui apprend à l'enfant à vivre, ce qui le conduit et l'assouplit comme une jeune plante (e, ducere). Varron distingue les différentes phases de l'éducation et précise les termes propres à chacun de ces degrés en disant : educit obstetrix, educat nutrix, institua paedagogus, docet magister245. Cicéron confirme cette terminologie en employant la double locution educatio doctrinaque puerais pour signifier la direction matérielle et intellectuelle, nécessaire au développement complet de l'adulte'''. Cette dualité de langage correspond à une division réelle de l'instruction chez les Romains, l'éducation dans la maison et l'éducation au dehors. La première a beaucoup plus d'importance que chez les Grecs ; elle ne consiste pas seulement en notions élémentaires acquises sous la surveillance des femmes, en principes généraux sur la bonne tenue et la conduite morale à observer. Elle est véritablement la base du système pédagogique ; elle exige l'intervention fréquente et régulière du père et de la mère. L'enseignement du dehors vient se greffer sur cet enseignement domestique pour le compléter et le parfaire, pour entraîner le jeune homme à l'exercice de sa future profession. Mais le fonds essentiel lui est donné par des leçons reçues à son foyer : leçons théoriques ou pratiques, venant d'un simple surveillant ou d'un précepteur attitré ou enfin des parents euxmêmes, mais toujours dirigées vers un triple but, la santé physique, la vigueur intellectuelle, la fermeté morale. Cette remarque fera comprendre tout de suite en quoi l'éducation romaine diffère de l'éducation grecque, sur quel principe contraire elle s'appuie et pourquoi elle rencontre.' 1 flues elle péri de conne ,le Ireoraili l,' ascendant eu. diluer de lui d: tes égards °. Jusau métre degré .ces alors répandues ifant. Elle prenait homme, il ne pouait la touchante (aai f?t3ge. l'autre t ' dit eut vers d'adrriira l'obéissance pair `i' Font paternelle prêts aussi po sentiment p; rut-,nd et appuyée sur les lois t -itîraste su'prerxl,t eu 5431 ir fiions théorie;ue.s, la Col-riii f5teer l'édites étroits ente d'€anse, nation a t 'esprit, m Lis lime" a le joug des i..9 liberté à ta fa pouvoirs publics dans l's "it, dut ' r grande partie à ce fait I or=i.o1 M d ', ut die ses loir 0s pot tirpdtes, L aw€atre part, le iule co .tsi!£ 1..1a:t, donné aux par nts coton agents ..:ducat oto et, suis'aut; la belle expression de Senego e. tt r iagistrats doriiestique s 2V' , a créé une pie 't i+ femme romaine dans l'histoire i'cn ait Nient exagéré le ("n'a ce de -famine eu G' ' C:ect e0:5tr;e,i ,., 'oit's fris prerogai: de pays, A. Rouée, n'est pas une lité. La mère aven le l'enfant d'une manière toute si' .e ères années, Cher elle et au dam rait se d iistoire de Coriolan accordant aux larmes de 'Vcatrtrie ce ?,1l_.las aux Ci' bas e ris romains "4. Les figures de f a es célèbre so l:':-.r plus fréq cnt.es dans f romaine que Tendent ailleurs. Cornélie, mère des i avais sa statue a Rome 25' et au temps de Cicéron mi, I t , acore avec admiration, ses lettres s fils . L.a =renre harangue funéraire fut faite en l'honneur d'une feniane, Eopilia, mère de Ca+ Il;,s 2'c Cette t ,ty~Y tt, eoïrirae l'appelle Plutarque, effrayait vieux l,a Nous 't minaudons a Lus les honlires, tlisait-i nos femmes nous commandent'", It i`is République e' sous l'Empire, l'a -dardé historique des Fui.'st la preuve, Liber.. ,tèteprist de2Cdticatian, i 1 uma,:e tt a ,;, dz père et de-, la mère de faille, telles sont lies hases de l'éducation ami-Laine, Il nous a semblé nécessaire de donner d'abord. cet aperçu l'ensemble pour frire, _lieux comprendre tes détails dans nous allons entrer. Avant de parler de t éd"ura.. :rroprement dite, nous dirons quelques mots des ma-,r-ri donnaà l'enfance. Nous connaissons écris gins de I'n e, --cale il examinerons ensuite l'histoire die .'1 la divisant en trois périodes tsqu'aux Guerres Puniques, pcii purement romaine; e depuis le jusqu'au régne d'Hadrien, période .de cé.e par les idées grecques= 30 depuis Empire, période ou l'enseignement 1s en plias un caractère public Quand. l'enfant était né L4.rarUs 1, misait aux pieds de soit père. Si cane prenait dans ses bras, c'est qu'il le et s'engageait a, l'élever, C'est ce t Fier., iipe 'e iü b2rrt ara Cet acte n'avait 'pas seulement pour be de déclarer le nouveau-né 'régi m ; il constituait l'engagement moral de donner à c les moyens de vivre, En effet, si le père trout, qu'il avait, déjà, :op de famille, i.l était libre d'expo ut a n,'t 'tu-; t 11O£llbr'e de in lier sur c". .figes forain toilette donnés pi«igénrtitn, ot£oSltiol,.Il,t avait à. ,tutu ce publique, devant le temple de la Pie (la?' ix i' pied de lapa iie on déposait malheureux, que es £ mises sa,ns enfants ou 1.. sonnes l'a it, bles venaient recueillir s trot' . entre les mains de gens qui les élevaient pti ter sans scrupules'''. Un autre usage, plus encore, 6ttri fut de tout temps y.ratiglu ic Rome, meurtre des enfants monstrueux ou non viables; on les étouffait ou bien on les noyait. Le philosophe ;st: tué parle avec tranquillité de cette coutume corseté chose tout ri fait nulu£1,lle à son époque La, 7-i,l 's donnait foro',ellement ce droit aux _'riens en fa :_ remonter l'or:'` i ulus lui-it , Dams le ciras., 1 it reconnu par le père paie t dci es as ceux de la i . ' . !a i an.d'niµi.: et des parente. pit~tt bu bout du do ;t humecté de a, on traçait, sur son front des signes destinés t éloigner les mauvaises influences 200 Chi I"enfle lof )ait dans des langes et on l'e,nriaillütait au moyen dei bancha., autour du corps [Fa.scIAI, 1. carat parfois 1e, bout de(fig. 12607), comme on .pe..t une terre cuite de: silt.r.,. I musée lias pst ei rt i iciurs 11'' ri t. 1 i `u.ac,n c t Hercule, jouaient L 00't le r put dans l'intérieur de la, maison l :mur dressait des tables avec des offrandes'''. Le poupon, Lupus, n'avait pas encore de non"; c'est seulement en cas de da:i ' i peur sa 'n qu'on procédait iinre 't1 la est /fous On cornait des Ou :oq polars, ou. 'PCI4e qui pc➢rtei,t ii '°' Mais la L eta1t ut Taire la ppou une fille, ne;lf iz£,r grès t_'.i11£ .. Conne dans le ïi8.iptriile l'enfant avec de l'eau, ftistraii..O, ei£ d: ses p,r nts et des amis de la famille, gs11 nitrai ut à cette -ion u-_ sacrifice aux dieux 200. Il n'y avait .pas d'état, llgieax constatant le nombre d naissances dans l de, jusqu'au temps de Mare-surf qui, le premier, institua des registres d'inscriptions a -'et effet' .. t ocicasion de ce baptême, on donnait au nouveau-u" o, S jouets coup.;unis1, on suspendait à son cou 1.e petit medafilon d'or ou de cuir qui renfermait une amulette destinée à, lui porter bonheur (CCLI -l et gui tuait en méfie temps le signe de sa condition libre, insigne o'igenu: Les Truc, et rl t` 3 o i. a,° lent leur enfant, Les gents de ea 1',lsil'sopr''o mandaient au r ir , mais ils rl i 1.a t'tC!.te temps 268 dama luxe d'une rniuri nourrices sèches, gées de tous les c-0i' ru;. P_ourr'tus-e [NIT IF,iVl, Ces servantes lavaient le 'r. natal€t, dans SOU ber,n'ii. le loup ou de i apprenaient, : ?latta pour t£ t'enta,, dl ici t, ses pi et rare rrionut ment encore £ii:£.té sur q u p°'tit qui lrot€'. inàrre celte frappaient s'était bietirté 'aient 'leu cilO,,',sIIS''. .tel iue'Se prC;",r'a p-,; '1Gtlrelie sur •n f: pour odes.. dom. ,'-1, 0,1 'ifle fOIU," '161110, éQ-}lii'' des bonnes, f 1, »,i ou ljers w Cette éducation fies années d i ru_'ance. .:lle est repl se. ée r isii.élga a etr , D ss, Tib rrt. i, d, e'. I, f, iCie. De fatder. il,, EDU 480 EDU (fig. 2608) 27e, aux joies intimes de la maison où le bambin passe tour à tour des bras de sa mère à ceux de son père (2609), où plus grand, il se divertit avec des animaux ap privoisés, se fait traîner par des chèvres dans un petit char279 (fig. 2605 et 2607), etc. Le formalisme religieux avait placé les moindres phases du développement corporel sous la protection de divinités spéciales, dont les noms mêmes indiquent bien à quelles minuties puériles on supposait occupées les puissances d'en haut et avec quelle fertilité (l'imagination les Romains créaient des dieux dès qu'ils en sentaient le besoin. Outre la déesse Levana, qui présidait à la reconnaissance faite par le père relevant de terre son fils ou sa fille, il y avait un dieu Vagitanus pour les moments où les poupons vagissaient, une déesse Cunina pour les veiller dans leur berceau, Ossipage pour leur faire pousser leurs dents, Potina et Educa' pour leur apprendre à manger, Statilina pour leur enseigner à se tenir debout et à marcher, Fabulina, /tortilla, pour les faire parler, etc. La déesse Rumina, de son calté, prenait soin que la mère ou la nourrice eût toujours du bon lait280. Une fois sorti de cette premièro période de développement purement physique, l'enfant arrive à l'âge où l'on s'occupe de meubler son esprit de connaissances utiles. Nous abordons l'éducation proprement dite. 1. Depuis la fondation de Rome jusqu'aux guerres Puniques. Pour les deux premiers siècles de Rome nous ne disposons d'aucun document certain relatif à l'instruction des enfants. Plutarque nous dit bien que Romulus et Rémus allaient à l'école à Gabies 281, mais il s'agit évidemment d'une de ces anecdotes faites après coup, comme en est remplie l'histoire des rois. On nous dit aussi que Numa avait été élevé chez les Sabins, que Servius Tullius avait reçu de Tarquin l'Ancien une éducation très soignée dans laquelle les lettres grecques avaient elles-mêmes une part'. Il est permis de supposer, en effet, qu'en Étrurie, d'où venait la famille des Tarquins, on avait une culture d'esprit, beaucoup plus raffinée que dans le Latium. Il est hors de doute, d'après M. Mommsen, que sous les rois on savait en général lire et écrire, 28'. Mais tous ces renseignements sont vagues ou sujets à caution. Le premier fait historique où se révèle l'existence, dûment constatée, d'une école à [tonne date de l'année 305 (Ir49 av. J.-C.) : la jeune Virginie allait chaque ,jour, conduite par sa nourrice, à une école installée parmi les boutiques du 'Forum, et c'est pendant ces allées et venues quotidiennes que sa beauté attira l'attention du décemvir Appius Claudius 28"'. Si cette histoire n'a pas été embellie de détails légendaires, il en résulte qu'au va siècle avant notre ère il y avait en pleine Rome des écoles assidlîment fréquentées par les enfants, même d'un âge assez avancé, puisque Virginie était déjà fiancée à Icilius, et que les filles pouvaient y aller comme les garçons. Au temps de Camille, des écoles existaient dans les petites villes et étaient fréquentées par les rejetons des meilleures familles, ainsiquel'attestent le récit connu du maître d'école de Palerii livrant en otages ses élèves au général romain et la surprise du bourg de Tusculum par le même chef d'armée, au moment où la cité, fort tranquille, bourdonnait du bruit des écoliers psalmodiant leurs leçons 28a Deux textes, fort discutés, donneraient à penser que dans les premiers temps de la République on apprenait à parler étrusque à Rome, comme plus tard on y parla grec. Tite-Live le dit en termes exprès en s'appuyant sur des auteurs plus anciens que lui 282; mais il convient d'ajouter qu'il se montre lui-même assez sceptique sur ce sujet et qu'il y voit bien plutôt des cas exceptionnels et isolés qu'un usage général2fl7. D'après Cicéron, le sénat, à une époque reculée, aurait pris la résolution d'envoyer chez les différents peuples d'Étrurie des jeunes gens appartenant aux plus grandes familles de Rome « pour s'y familiariser avec la science de ces nations : on voulait empêcher ainsi qu'un art si important ne tombât entre des mains mercenaires et cupides2", u. Il s'agit évidemment ici de la science divinatoire, dans laquelle les Étrusques étaient passés maîtres [DIVINATro, rlARDSPEx]. Que cette sorte de mission à l'étranger ait été mise à exécution ou que le sénatus-consulte soit resté sans effet, nous n'en sommes pas moins en présence d'un fait tout particulier, sans valeur pour la connaissance de l'instruction générale des enfants 2"9 On voit combien sont pauvres les renseignements sur cette période primitive. Si l'on veut se faire dans l'ensemble une idée de ce que pouvait être l'existence d'un jeune Romain aux premiers temps de la République, le mieux est de lire dans Plutarque la vie de Caton l'Ancien et d'y voir comment il élevait son fils. Bien que le personnage appartienne déjà à l'époque des Guerres Puniques, on connaît trop son attachement aux vieilles traditions pour hésiter à voir dans son système pédagogique une image fidèle de l'éducation more majorum. Caton avait chez lui un esclave litteratus, chargé d'instruire les enfants de la maison; mais il n'avait pas voulu lui confier son fils, trouvant qu'un jeune homme de ce rang ne devait pas être mis sous l'empire d'un esclave. Lui-même prenait soin de cet enfant; il était son professeur de lettres, de jurisprudence et d'exercices corporels (av2ôc sis ypau V.aTlC:fç, nRliç ès VOIJ.oèmèéxTYl aveôç Ÿuuvaat 7sç 290) I ç, SE On ne peut pas trouver de meilleur exemple du rôle pré pondérant du père de famille comme éducateur. Le biographe donne un détail assez touchant : Caton avait pris la peine d'écrire lui-même un cahier en gros caractères pour apprendre à lire au jeune garçon. Mais son enseignement était avant tout actif. Il prêchait d'exemple : qu'il s'agît de monter à cheval, de faire des armes, de lutter, de passer une rivière à la nage, de supporter le froid et le chaud, le père ne laissait à personne l'honneur de montrer à son fils comment on devenait un citoyen et un soldat digne du nom romain. Il est certain que ce système, essentiellement pratique, fut pendant longtemps la règle d'éducation dans les bonnes familles. Pline le Jeune rappelle avec regret ces heureux temps où l'enseignement se faisait par les yeux, bien plus que par l'oreille, et il donne la formule concise des moeurs alors régnantes : suas cuique uarens pro magistro 293. Quand l'enfant n'avait plus son père, il trouvait toujours quelque personne considérée et d'âge mûr pour lui tenir lieu de précepteur et de directeur moral29'. La surveillance du père sur son fils s'exerçait à tous les moments de la journée ; c'était en même temps pour lui un frein salutaire et un stimulant que d'avoir constamment à son côté un jeune témoin de ses actions. Même quand il sortait pour aller dîner chez des amis, il emmenait son fils 293 dont la présence empêchait les convives de tenir des propos trop libres ou de se livrer à des débauches. On réprimait, en effet, avec une grande sévérité toute action qui aurait pu porter atteinte à l'innocence de cet âge. Caton comme censeur n'hésita pas à exclure du sénat Manilius, parce qu'en plein jour il avait embrassé sa femme devant sa filleul. A la fin des repas, aux jours de fête, on chantait des poèmes qui célébraient les actions des grands hommes: les enfants prenaient peut-être part aussi à ces chants 293. I1 faut nous contenter de ces indications générales pour juger l'éducation romaine durant les cinq siècles qui suivirent la fondation de la ville. Ce sont là les instituta majorum, le mos pairius, qui reviennent si souvent sous la plume des écrivains de l'Empire, quand ils expriment leurs regrets sur la décadence des moeurs contemporaines. Ces plaintes sont de tous les temps : la Grèce les a entendues dans la bouche d'Aristophane ; elles seront le lieu commun de toutes les générations, l'homme arrivé à l'âge mûr étant par nature laudator temporis acti. Cette éducation avait le grand avantage de faire des corps robustes, des caractères fermes, des âmes disciplinées et aveuglément soumises aux lois divines et humaines. Rome lui doit sans doute d'avoir mérité l'empire du monde, en ne se laissant jamais abattre par aucune adversité : la deuxième guerre Punique fut la plus rude épreuve où s'affirmèrent la constance admirable et l'énergie de son peuple. Mais une lacune grave subsistait. La pratique était la règle unique de la vie : rien n'était prévu pour le développement des facultés sensibles du coeur, pour les jouissances délicates et désintéressées de l'esprit. Le type du Romain suivant la mode ancienne, c'est Caton recommandant de vendre l'esclave vieilli dans la maison quand il ne peut plus rendre de services ; c'est aussi Mummius entrant dans III. Corinthe et saccageant avec tranquillité les chefs-d'oeuvre de la cité prise. Il était temps que l'influence grecque vînt déposer dans ces esprits solides et bornés un germe de philosophie plus souriante et plus curieuse de l'idéal. II. Depuis les guerres Puniques jusqu'au règne d'Hadrien. C'est la période la plus riche en renseignements. Elle conserve à l'éducation un caractère essentiellement privé et laisse intacte la puissance paternelle, mais elle complète l'insuffisance des connaissances générales par de larges emprunts faits à la civilisation grecque. On dit que la première révélation de l'éloquence enseignée suivant les principes de l'art fut faite aux Romains par un ambassadeur du roi Attale, Cratès de Mallos. Un accident, une chute qui lui cassa la jambe, l'obligea à rester en Italie plus longtemps qu'il n'en avait l'intention et, pour utiliser ses loisirs, il eut l'idée d'employer son talent de ypauuaTta iç en donnant des conférences296. Le succès fut très grand et la jeunesse romaine se porta en foule à ces leçons, qui prouvèrent la puissance de la parole maniée par un homme habile. Ce côté pratique de l'éloquence devait séduire un peuple appelé à traiter à l'extérieur avec toutes sortes de nations étrangères et occupé à l'intérieur par les débats publics du Forum. L'ambassade de Cratès date probablement de l'an 159 av. J.-C. 207, entre la deuxième et la troisième guerre Punique. Cet événement fait époque, mais l'entraînement vers les études grecques date de plus haut. Au début du lue siècle, l'usage de la langue grecque n'était pas encore familier aux Romains de bonne famille. Postumius, envoyé comme ambassadeur à Tarente en `28?, s'exprimait avec une gaucherie qui fit la joie de ses auditeurs, très portés à la raillerie 206. A la fin du ni' et au début du ne, les progrès faits étaient considérables. Le père des Gracques, consul en 177 et 163, adressait aux Rhodiens un discours en grec du style le plus pur299. Licinius Crassus, proconsul d'Asie en 131, possédait cinq dialectes et les parlait avec facilité 300 La porte était désormais ouverte à l'hellénisme. Ce ne fut pas, dit Cicéron, un mince ruisseau, mais un fleuve aux larges flots qui de Grèce roula jusqu'à Rome'''. A cette époque s'introduit la mode grecque du PAEDAGOGGS, appelé aussi custos ou cornes, qui accompagne l'enfant, s'attache à tous ses pas, surveille ses repas, sa toilette, ses jeux, son maintien et ses paroles; il devint l'auxiliaire précieux du professeur aux leçons duquel il assistait ; ordinairement originaire des pays helléniques, il entretenait l'élève dans l'usage du grec par sa conversation. Les grammairiens, les rhéteurs, les philosophes, venus d'Athènes, de Pergame, d'Alexandrie, s'abattirent en même temps sur la ville. Le système pédagogique devait être profondément modifié par cet état de choses : l'étude du grec, des belles-lettres, et, à leur suite, l'enseignement de la musique, des beaux-arts, d'inconnus qu'ils étaient autrefois, passèrent, sinon au premier plan, au moins à un rang honorable dans les occupations des jeunes gens. Il ne faut pas se faire d'illusion sur cette conversion. Les Romains ne s'enflammèrent pas. Ils avaient un fonds de mépris pour les Graeculi qui les em 61 .ans ;.:ortie des moeurs tidult. de tir appris, le pas inspirer la pe de Cicéron i1 qu'on ne s'en.. rtue rié.a;1 pour mn. Hircin de l'ensei;neies grammairiens i. tata, ent amenés otique, différent i lent proposé les Athée du Forum et aux. dis li régna nt ()isards c n donnant un e_ i.r tl plus cour ph :d, rve., un lei ha_n nombre de t ers recevant p .ointe•rnien fixes., tandis qu'auparavant les émoi tilts te maîtres étai 1t laissas la s rt'ro'ité des tts r réglés , a, une sorte: de convention tacite'. cela est p" 3.)able que ta vies principes de l'Empire, en pieute a . e r s textes de lois qui ,! tisseur s de droit de poursuivre en paya l . eignem t a i ' rerlestt, constitué ),, ons quel en est le fonctionne,11Oll l;oac déSigner une école appartient analité n'était d.e ce genre,. bal des y,ll Tables'", mais fuse e s'en perdit z Cette instruction du premier d était beaucoup pins répandue qu'on ne le croît r Hab.-ment, même Mn-1s les Basses classes de la société. Beaucoup d'esclaves savaient écrire et compter, ide fait prouve mies que tout au la, diffusion de l'instruction primait' : 31' temps de le rnot d'ordre à l'arme'était donné par _,c;rit''t' Boutique du maître .d'école devait contenir un oe tri restreint, quelques tables et des bancs pour le élèves ji.vnusj Quelquefois même la leçon se pour' tait au dehors le professeur emmenait sa petite troupe dans les faubourgs de la ville; on s'asseyait dans un carrefour, au revers d'un fossé, et on lisait. La scène se passe quelquefois sur une place publique, au milieu des boutiques établies en plein vent, comme on le vit dans une peinture de Pompéi ih?g. 2i$ P ânes enfants apprenaient Ii 1i"O en épelant.. O leu" nomma it. d'abord les lettres de l'alphabet, puis on -es leur faisait assembler et épeler, enfin on formait files mois entiers et on terminait par des phrases "'id Quintilien r'cornmande de veiller à ce que Poe lève distingue bien fie lettres par leur fendue, et non pal' la place qu'elfes ()campent dans 7a. _" série il veut qu'ors b Oalï e S;iuvont 'L'ordre de l'alphabet pour empêcher que l'enfant ne répète machinalement le nom les lettres sans fixer leur aspect dans sa mémoire, L'usage des jetons 'l'ivoire portant une lettre lui parait favorable é cet er°cice .'''Pour cire, IL"nt 'tes tablettes enduites de cire et un 1,-let, pour 3' rra,' r 1."s caractères rABUL..4, STF`LUSj, lien apportait `3 ta, maison ces Instruments s taxait.. te:it MCrile ure C,,-"S Rir`::o, Un SClaye "il rtaïtdni lire eux leurs affaires flan; la d.. On commençait par leur tenir la, main .!.'lait leurs doigts pour former les lettres. ou :Ire faisait îui-même un modèle que l'enfant en cherchant à ne pas s'éloigner des contours marqués; plis tard il copiait à, rivoir= libre des mots ou. dus, phrases proposés en exemples'. Pour le calcul, on comptait '' haute voix sur un ton chantant : un et un font deux., etc a''° Puis ont exerça à calculer sur ses -doigts, sur 'abaque avec les ai,ciii jAeAet s enfin t, faire des opérations sur les tablettes'''. Le s, l: Foe Livius dn,li eiicue. Lie était e a..or•e reps d'Ho.a:•.e es E , -.on raire rbilius 'th fl t (MO t' :r,ut;oi4ja pros Lard en , la s, e 1 E € o lue de ocIi r _.. ~rErs vint après Livius « ne Irrir i,., _?o_nains dla'.. grecque , ;mo, liri a mémo prétendu"' que r. avaient tenu de véritables ecoles ma-s r en , st moins de l'enseignement primaire à ii-mise s", Poser récomprobables", ,c ils enseignaient, dit Suétone, chez eux pense; aux petits enfants qu'on vantait encourager à et au dehors précisément parce qu ffe époque lire on donnait des friandises, on leur promettait de avait point de eévrs égr.uli. r.. C'étle t sin.; auute des enh direz' nds de Dion, proté geaipat, 1eetu r miche peu liter les modèles Plies ! _ e de Te de ne les mass es Enfants !.a ambon sut le c ti," de numération étant assez compliqué chez les ttf;.aiabus, il fallait un., certaine persévérance pour se rendre com plètement maître de ces procédés E=_RT. = I0JiCAJ. 1Mu ce goût était instinctif dans la race et las enfants gmontraient de bonne heure une habileté singulière, était. avec quelques morceaux appris par coeur, des sentences morales comme certes qu'avait rédigée_", Caton, le fond belles fleurs, des poupées, etc. 32A Tous passons au second degré, à ce que nous appellerions l'enseignement secondaire. 11 est représenté par l'école du gr°ammatico'. Apulée ir'q.ie avec netteté les trois genres d'instruction qu'un t .urne hie n devait recevoir; la, classe du 1. rai (;entre . p;'ima ci a!mi'e iii seconda grammaiici. doct7ina grtentia aimet221. L'enfant, entré vers se primaire, venait aux environs de douze à treize ans chez le grammairien. Ii faisait partie des uvertes, seize ans, quand il en sortait pour passer a l'école '4t; rhéteur3"; il était alors sur le point de quitter la rit 51,5, et de prendre la toge v irile (TOGE]. Le local du gamilaat" us était sans doute plus confortable et plus riche en mobilier que celui du maître d'école. On y voyait des bustes d'auteurs célébres, tout noircis par la. frimée des bas-reliefs représentant 1es scènes principales de la mythologie homérique ['e eEULiEMATAF],pain étre même des cartes de géographie'", Les salles le travail. étaient peu. séparées du public; d'après '-es peintures de *001péi (fig. 2614), elles sont souvent établies sous un simple portique, en bordure sur te rue, Peu'i-âtre des tentures empêchaient-elles de voir l'intérieur, afin que les élèves n'eussent pas de trop fréquentes distractions'''. Mais nous savons que rien n'était moins fermé qu'une école on allait et on venait; des parents, des amis, quelquefois des auditeurs illustres, entraient sans avertir et assist'aient aux leçons''. On ne recherchait pas coraaiue aujourd'hui le recueillement et la solitude, "On pensait que les enfa t5 Seraient pios fa °domo it tenus e: ' étant continuellement en spectacle, et que du public les stimule ait davantage. L'enseignement donné par le gr'in maticm n`.. une simple extension des éléments appris chez lrates' C'est une méthode nou elle qui s'ajoute l'autre . sous l'influence hellénique. Le point central de cet enseignement est la, i'et+ere et l'explication des poètes 'es exercices oraux et écrits en langue grecque et latine. Le temps est loin on l'on se moquait des poètes et cd l'on traitait de piassator quiconque donnait son temps à ces occupations puériles °"1. Le graemmaticvs fut d'abord lui-même un latin et professa en latin, On ne pouvait pas, aa.. itt' siècle avant notre ère, aborder directement l'étude de la littérature hellénique sans passer pair l'intermédiaire de la langue nationale. Ainsi, récole de Spurïus, on lisait l'Odyssée d'Hom e dans ,a t, aduc iC( a"ri.2'o, ng -^ro ue lar'f 1;Lotr:; e p; or rOPrr{" ~ J-eineirt "ici', :cons di Çna,od or nn Pe l' sp ou. 1Ci, tre rame, sa vaut de l'on parlait en latin ou en grec 'a Dans chacun de ces enseignements méthode du professeur était peu près la n ea7e ;ec ma..ll.Ies seules différaient. Fi' greon li-ait Homère, un peu d Hésiode Ménandre. les l'allaid" un choix discret des poètes ssiques, en latin 1'11 , e de Livius drenlcois, Ennius, h., rus,'c uvius, Aetius, Afrenïus, Plaute et T..: n 3" s f. tait un peu et Cicéron Mt. "'h C.. mie sous l'Em' habit, d'emprunter ,-.traits le, auteurs e. vina..: ou 'cent_ ' Tite-Live, Salluste, "Virgile, f fini'. levain e, Stace jouirent _e cet li oi'itnatr fla,téair",, En général, on commençait par tétude dl grec avant de adresser au professeur de latin. Quintilien mite cet usage et troue bon de faire passer modèle a; .,lm', l3 copie, rais il trouve ((Mon -'s attarde u : peu udr? t qu'on habitait. vite Rt' Mener de fur' 1... L3 études, de façon à ce que p.n2.a ou de latin pr'1I'1 .i.. ies p. I d d i é' t Ms `P'tribaut u, nnant d:. t ifs d, style, en rr;sictl an d ndigirait aux i à "e;, e tr'_-ice age i i ,.el.li ente e rta_as gels n, renfermaient dans .Mrtr spécialité et poussaient fort lei,la, miraide. La pureté des fort ' lb graphe, l'emploi propres, ; ta inpi'e et 7 ort 1?s ne ti ,,.,oa t,.is, ou' :le J'ouvr_rl'ïrite' des él mes les 'textes écrits'''. 1 Cil° IC éléments on n, ,ra.;nm.i:=e EDU -484EDU fait en grec par Denys de Thrace, disciple d'Aristarque363 On se servait encore de celui-ci à Constantinople au xsua siècle de notre ère 346. La déclinaison et la conjugaison occupaient de nombreuses journées. Mais les maîtres célèbres effleuraient rapidement ces notions premières; ils pensaient qu'on devait les acquérir chez le maître d'école'' et ils se hâtaient d'aborder des sujets plus élevés, d'indiquer les règles du pur hellénisme ou de la pure latinité. Deux partis étaient en présence : ceux qui fondaient l'orthographe ou la déclinaison sur l'usage général, ceux qui cherchaient une réglementation méthodique par analogie, c'est-à-dire en ramenant les mots de même racine ou de même consonnance à une forme identique. Cicéron et César se prononçaient pour la règle par analogie et repoussaient les solécismes entrés dans la langue par corruption vulgaire366. Devaiton décliner turbo comme Calo et Calypso comme Juno? Devait-on dire à l'ablatif corona navale ou nevali? Fallait-il écrire fera ou terra, narare ou narrare, obtinuit ou optsnuit? Toutes ces questions étaient posées et discutées par le maître avec un grand soin3". Le public se passionnait, de son côté, pour ces querelles. Comme de nos jours, il y avait des réformateurs qui voulaient tout simplifier en réduisant l'écriture à l'expression pure de la prononciation, et l'empereur Auguste lui-même fut partisan de cette tentative "'. Un acteur ou un orateur qui faisait une faute de langue était sifflé par les auditeurs 319. On prétend qu'Auguste cassa un officier parce qu'il avait manqué grossièrement à l'orthographe en écrivant icsi pour ip.si 360. On voit par ces faits quel rôle important la grammaire avait pris à Rome et comme le formalisme rigoureux de la nation s'accommodait bien du caractère tyrannique de cette science. Il est certain que les enfants devaient être initiés de bonne heure par le grammaticus à ces subtilités. La métrique venait, à son tour, réclamer leur attention. Des traités spéciaux furent composés par Ennius, par Epicadus, affranchi de Sylla, par Varron et par Vindex, contemporain d'Auguste 359. Le maître lisait le texte du poète en battant la mesure sur chaque syllabe accentuée, soit en faisant claquer les doigts, soit en frappant du pied : de là le nom d'ictus donné au signe placé sur le temps fort". Ces exercices, fréquemment répétés, rompaient l'élève à la pratique de la langue grecque ou latine. Tous ces travaux n'étaient qu'une préparation à la lecture même des auteurs. La littérature proprement dite était le corollaire indispensable de la grammaire. Les anciens, qui avaient le goût inné de l'ordre et des divisions méthodiques, y reconnaissaient quatre parties, la lectio, l'enarratio, l'emendatio, le judicium 353. L'art de bien lire exigeait de longues études; l'expression, l'accentuation, la ponctuation, étaient l'objet de prescriptions minutieuses. Atticus était un lecteur renommé ; le fils de Quintilien, mort jeune, montrait des dispositions remarquables en ce genre 356, Un grammairien, dans son épitaphe funéraire, se vante d'avoir été surtout un bon lecteur 356. On devait éviter avec soin la rusticitas ou peregrinitas dans la façon de prononcer366; il fallait avoir la pure élocution de la capitale 367. Certains lecteurs, pour donner plus de charme à leur voix et pour être plus expressifs, abaissaient et élevaient le ton de façon à produire un véritable chant. Les juges sérieux critiquent fort cette façon d'agir368, de même que la psalmodie insupportable des écoliers récitant sans comprendre 359. César disait spirituellement à un de ses amis qui lisait ainsi : « Si tu chantes, tu chantes mal ; et si tu lis, tu chantes". o Dans les écoles, le professeur lisait d'abord lui-même avec tout l'art convenable (praelectio), puis il faisait venir devant lui chaque élève et lui faisait répéter le même texte en le corrigeant. Si les élèves étaient trop nombreux, un seul lisait tout haut et ses camarades profitaient des remarques du maître". On leur faisait aussi apprendre le texte par cœur et ils le récitaient debout'''. Un relief de sarcophage romain représente la lectio (fig. 2608). Le maître est assis sur un escabeau, tenant un rouleau à la main ; devant lui et le dos tourné pour que le professeur puisse suivre sur le texte et faire ses observations, un jeune garçon est debout, soutenant son livre à deux mains et lisant; dans le fond on aperçoit deux femmes dont l'une porte un masque comique. Ce sont sans doute les personnifications de la comédie et de la tragédie qui président à cet enseignement 365. La recitatio figure sur un autre relief analogue (fig. 2609) : l'enfant est debout et fait face à son maître assis; il tient le volumen fermé d'une main et, l'autre main élevée avec un geste d'orateur, il récite ou dé Le commentaire (enarratio) accompagnait la lecture. Il comprenait l'explication historique, géographique, mythologique, littéraire, de tout le sujet traité par l'auteur. Il suppose donc une très vaste érudition et c'est là qu'un maître distingué pouvait briller. Certains d'entre eux y apportaient un pédantisme extraordinaire'''. On cherchait surtout les anecdotes, les récits contenant quelque moralité, les traits d'esprit. Les Facta et dicta memorabilia de Valère-Maxime sont un spécimen des manuels faits pour faciliter leur besogne aux professeurs36s Tacite trouvait cette méthode plus superficielle qu'utile. D'après lui, on donnait trop peu de soin à la connaissance vraie des événements, des hommes et des temps 3fi7. C'est aussi cette recherche minutieuse des petits faits anecdotiques que Sénèque caractérise d'un mot juste en l'appelant litterarum inutilium studia 358 L'emendatio portait sur la correction du texte luimême et sur la pureté du style. Ce que nous appelons aujourd'hui critique verbale était couramment pratiquée par les maîtres de la jeunesse romaine. On examinait si le texte était bien exact, si l'édition était bonne, quelle valeur on pouvait attribuer au manuscrit. Virgile avait-il écrit tris ou tres; Cicéron, peccatis ou peccato; Virgile, scopulo infixit acuto ou inflixit 3692 Pour le style, EDU -485EDU on se montrait exigeant vis-à-vis des plus grands écrivains. Cornutus, le maître de Perse, reprochait à Virgile des expressions molles et basses. L'obscurité de Salluste, son goût pour les formes archaïques, lui attiraient d'aigres critiques. Cicéron lui-même, au dire des grammairiens, avait laissé échapper un solécisme et un barbarisme; en traduisant des vers d'Holnère il avait mis dans la bouche d'Ajax ce que dit Hector 370. Quintilien blâme cette rigueur de purisme qui allait jusqu'à reprocher aux poètes leurs licences comme des barbarismes. « L'enfant, dit-il, doit savoir qu'en vers ce sont là des tolérances qui méritent l'indulgence ou même l'éloge 371. » On étudiait avec soin les changements de construction, les inversions, les rejets, tout ce qui pouvait donner une idée de l'art de l'écrivain, puis le caractère des personnages, ce qu'il y avait de louable dans leurs idées et dans leurs expressionsJ72. On comparait les mêmes situations ou les mêmes descriptions en grec et en latin, souvent au détriment des auteurs latins qui paraissaient fades à côté de leurs modèlessi3 Tous ces exercices de détail amenaient enfin à un jugement d'ensemble, judiciurn. Il fallait se prononcer sur la valeur de l'auteur et enfermer dans une formule précise la caractéristique de ses défauts ou de ses qualités. Horace a mieux senti que tout autre ce qu'il y a de pédant et d'outré dans cette façon de distribuer des places et des récompenses aux grands écrivains de la Grèce et de Rome377. Quintilien, qui est professeur dans l'âme, approuve cette méthode et l'applique aux orateurs romains 376. Pour mieux faire ressortir le caractère des auteurs, on instituait des parallèles, Homère comparé à Virgile, Ménandre à Cécilius, Démosthène à Cicéron 37G. Les Alexandrins d'ailleurs avaient transmis aux professeurs romains des canons tout faits, où les principaux écrivains étaient admis par ordre de mérite 377. A leur exemple, Volcatius Sedigitus avait rédigé une liste de comiques latins où la première place était donnée à Cécilius, la seconde à Plaute et la sixième seulement à Térence, ce qui indignait fort ses admirateurs373. Le professeur parlait beaucoup ex cathedra ; il cédait rarement la parole à ses auditeurs et cherchait peu à se rendre compte par des interrogations si les élèves s'étaient appropriés utilement son enseignement. Les écoliers, assis sur leurs bancs, écrivaient beaucoup. Prendre des notes était un exercice où ils excellaient; quelques-uns arrivaient, par une sorte de sténographie, à écrire aussi vite que le maître parlait 379. Mais tout cela devait être peu digéré, assez confus. Pourvu qu'il rapportât ses tablettes pleines, le jeune garçon était satisfait 330 Cependant son rôle n'était pas absolument passif. Il avait aussi des devoirs à faire, reproduire par écrit un récit fait en classe, par exemple une fable d'Ésope, mettre des vers en prose, paraphraser une sentence (zps(s), d'abord en la déclinant simplement à tous les cas, puis en la développant par un commentaire concis"' ; enfin, on abordait le récit, la narration, narratiuncula, généralement faite sur un thème mythologique ou poétique 332. La traduction, ou version, ne paraît pas avoir fait partie des exercices prescrits par le grammaticus; elle était encore réservée aux élèves d'un degré supérieur, ceux qui chez le rhéteur composaient des suasoriae et controversiae333 Les exercices qui suivent appartiennent, en réalité, au domaine de la rhétorique. Les grammatici avaient peu à peu empiété sur le domaine de l'éloquence pratique : sous prétexte de préparer les écoliers au degré supérieur d'instruction et de ne pas les livrer complètement inexpérimentés aux rhéteurs (ne sicci omnino atque acidi pueri rhetoribus traderentur) 38C les professeurs de grammaire retenaient plus longtemps auprès d'eux les jeunes gens et leur faisaient traiter des loci communes, même des controversiae. Cet abus excite le courroux de Quintilien. Les rhéteurs, dit-il, ont abandonné leur rôle; les grammairiens ont pris celui d'autrui. Les premiers se bornent à donner la science et la pratique de la déclamation; les autres envahissent jusqu'aux prosopopées et aux suasoriae. II en résulte que des élèves assez àgés pour recevoir un enseignement supérieur restent chez le grammairien et apprennent de lui la rhétorique 33'. Sué tone confirme ce fait en disant : I'eteres grammatici et rhetoricam docebant3sc Mais comme c'est par une sorte de déshérence, par une négligence de leurs droits et de leurs devoirs que les rhéteurs sont arrivés à ce partage, il est probable que l'abus n'a pas existé de tout temps. Nous avons donc le devoir, pour tracer un tableau régulier et normal de l'éducation à Rome, de rendre au rhéteur ce qui lui appartient et de quitter ici la classe du grammairien, tout en constatant qu'il pouvait pousser plus loin l'instruction de ses élèves. Il y avait des manuels de rhétorique (7*royspedi p.zra), dont le plus célèbre est celui d'Hermogène, qui n'est pas antérieur à Marc-Aurèle, mais qui s'inspirait de livres plus anciens dans lesquels Quintilien a puisé aussi la plupart de ses préceptes oratoires'''. Ils établissaient une échelle graduée des différents exercices qui devaient mener à la pratique de l'éloquence politique ou judiciaire, les récits, les sentences, les lieux communs, les éloges, les comparaisons, les descriptions et enfin les thèses, suasoriae et controuersiae. Beaucoup de ces devoirs ont une grande ressemblance avec ceux que nous venons de voir pratiquer à l'école du grammairien. Ils portent sur les mêmes matières, se développent suivant la même méthode, mais les sujets sont plus difficiles et exigent une invention d'idées plus personnelle 333. Par exemple, les sententiae ou chriae deviennent une véritable oeuvre oratoire dont le plan, presque invariable, comprend différentes parties énumérées par les traités des rhéteurs, l'éloge de l'auteur de la sentence, la paraphrase ou commentaire du mot cité, le motif, où l'on expliquait pourquoi la pensée était vraie, la recherche des contraires pour montrer ce qui arrive à ceux qui ne suivent pas cette maxime, la comparaison, l'exemple fourni par un personnage connu, les témoignages tirés des auteurs anciens, enfin la conclusion ou exhortation donnée aux auditeurs. Le professeur donnait parfois un modèle ou un corrigé à ses élèves. On en a retrouvé des spécimens339 On connaît aussi une composition d'élève, probablement d'un venus célèbres, gliale avec indignation des grammatici osant aborder comme Plotius, au temps de la jeunesse de Cicéron, et, même ce genre d..'etudes supérieures ;9G, ce sont les plus tard, Fabianus, Blandus et Ces.,ius399 s;. r ae et les crriroi.ee'sioe. Le premier de ces exercices Nous avons passé en revue les trois ordre correspondait a l'éloquence délibérative du Forum ou ' finement qui formaient le tond essentiel de des .éances du Salat. L'autre préparait aux plaidoyers romaine dans les quatre sSécles qui précédèrent cii sui judiciaires, qui-tenaient tant de place dans la vie publique virent, l'ère chrétienne. Il convient d'ajouter un mot sur et privée des Romains. Ces devoirs de rhétorique avaient les études accessoires 200, qui n'étaient peut-être pas pra sur•tout un caractère pratique, car on ne se contentait tiquées régulièrement par tous les écoliers, mais qu'on pas de les rédiger par écrit on les déclamait véritable1 grand nombre ajoutait au reste comme une culture inment en présence des camarades et du. maître, qui faisait j dispensable à l'homme bien né. Les sciences auraient dû ses observations, corrigeait autant le débit, l'attitude, le séduire par leur caractère exact des esprits aussi prageste, que les idées mêmes et les expressions. il y avait là un champ si vaste d'études que l'on comprend pourquoi. les rhéteur:; avaient fini par s'y consacrer entièrement, abandonnant le reste aux grammairiens39t. Le zèle des élèves était surexei%é par° les petits triomphes que la science de géométre, qu'on apprenait. Sous Au oratoires que leur ménageaient la complaisance de leurs guste, il y eut des écoles de géométrie, mais on peut camarades, sou.cieuxeux-mêmes de recueillir à leur tour supposer qu'elles avaient le même but pratique soz des applaudissements, et la vanité des parents qui asDans l'école primaire, on eut un calculator spéciale ! EDU .-486 EDU chrétien., faite comme réfutation de la légende d'Adonis etq _iii est traitée suivant toutes les règles du genre 3°0. Les lieux. communs, loci communes, comptaient parmi 1.es exercices les plus importants. Ce n'était pas le développement d'une idée générale quelconque, comme on pourrait le croire, mais une sorte de plaidoirie et d'invective contre un crime ou .un vice : on attaquait 1 a,duitere, le ,jeu, l'orgueil, le sacrilège, la tyra,nnie 392 etc. Les éloges, elouta, étaient devenus un des exercices favoris de. la rhétorique. Nous possédons quelques devoirs faits sur ce thème dans les classes 398. L'exercice d'éloquence proprement dit consistait â. faire parler un personnage illustre sur un sujet donné ; c'est ce qu'on appelait l.'éthopéc, et le moyen âge l'a transmis â l'enseignement classique de nos jours, où il est pratiqué sous le titre de discours latin ou français. La donnée était généralement forte et dramatique : Jupiter blâmant le Soleil è au'oir prêté son char à Phaéton, Médée sur le point d'iamouler ses enfants, Niobé pleurant ses enfants, Achille exhalant sa fureur contre Aga.menlnon, etc. 393 ou bien c'était une thèse développée sur un sujet général. Pourquoi, chez les Lacédémoniens, Vénus est-elle armée? Pourquoi l'amour est-il figuré sous les traits d'un enfant ailé, portant des flèches et un flambeau Y94 Tous ces exercices, comme nous l'avons dit, qui amenaient par une échelle méthodiquement graduée à la pratique de l'éloquence elle-même, auraient dû rester dans le domaine du rhéteur-ouais valent été :peu peu c;e;,,fl Ce que les rhéteurs conserv-érent commepropriété incontestée, bien C uin ti sistaient à ces joûtes scolaires en y conviant leurs amis. Plus d'un jeune homme fut sacré orateur dans ces tournois intimes et salué comme un futur Cicéron. Un . sarcophage du Louvre où sont retracés les divers épisodes de la vie du défunt, le montre dans sa jeunesse assis sur un siège élevé et déclamant, tandis qu'autour de lui les Muses l'écoutent avec recueillement (fig. Qtitl) 397. L'article rECLAMATIO nous dispense d'ailleurs d'insister davantage sur cette partie de la rhétorique, qui en est comme le couronnement. Ajoutons seulement qu'il y avait un partage entre les rhéteurs analogue à celui des grammairiens. On allait chez le rhetor graecus ou chez le rhetor latines. Cette dernière classe de rhéteurs avait eu quelque peine à s'établir à, Rome. Les partisans de l'éducation ancienne avaient toléré l'introduction de l'enseignement grec par des professeurs de race hellénique. Mais quand ils virent des compatriotes se faire les propagateurs des idées nouvelles en les appliquant à la, langue et â la littérature latine, ils s'émurent davantage. Les censeurs Ahenobarbus et Crassus publièrent un édit en 66d de Rome, (92 av. J.-C.), interdisant les rhetores latin,'. Les considérants contre le nouum ,genus discilalinae étaient fort sévères on s'inquiétait de voir ia vogue que ces exercices déclamatoires avaient auprès des jeunes gens; on blâmait cet enseignement comme contraire aux coutumes et aux moeurs des ancêtres 393 Mais le courant qui portait lesRotnains vers la pratique de l'éloquence était trop fort pour être endigué par ces mesures de répression, et l'on nomme des rhéteurs latins de tiques que les Romains. Mais il ne semble pas qu`on se soit élevé au-dessus d'une moyenne très médiocre Cicéron disait lui-mème que la géométrie était réduite à l'art de mesurer °6i. C'était le métier d'arpenteur, plus EDU ment affecté à, cet enseignement, et, chez le gr'canrraatticr,s un géomètre. Mais on consacrait à ces exercices les moments perdus'. Les détails dans lesquels entre Quintilien portent, surtout cm des problèmes d'arpentage et des constructions élémentaires de figures géometriq?1i . °n. Les connaissances astronomiques n'allaient pas au delà de ce qui est nécessaire .' la rie pratique et sur-tout à l'explication des pètes''' Le goût des occupations artistiques avait péné4,ré lenttement, sous l'influence des Grecs, "nais sans produire de résultats remarquables. Le germe était tombé dans une terre stérile. On considérait toujours les sculpteurs et les peintres comme des manoeuvres, malgré l'exemple donné par un membre de l'aristocratie, Fabius Pietor 408. dessala fit apprendre la peinture à son petit-fils, irais parce qu'il était muet et, que cette infirmité l'empêchait de se livrer à toute autre occupation `07, On peut citer aussi l'exemple d'une peinture die r Po :péi (fige '161'è , où l'on voit un jeune garçon assis sur une place publique et cos piani une statue équestre placée devant lui". La musique et la danse furent très longtemps considérées comme absolument méprisables. Cicéron lui-même, pour caractériser la bassesse des complices de Catilina, les représente comme des gens heb lies à danser et à jouer de la lyre "e. On n'aurait plus commis la méprise du préteur i*sricius, qui, en 168 av. 1,C., voyant des musiciens grecs préluder et ne comprenant rien à leurs préparatifs, leur envoya l'ordre de cesser ce bruit désagréable et de commencer à se battre°'-' ; mais on n'admettait la musique que cornai accompagnement des chants religiei _, la dar..e nne lr-r rltrrel litrdrgigtre°19.L'exemple oe al léseri(. ~, réuss t pas à déra,cirer ce Qu.and'_ .r ",lieu. Julien apfirenait à marcher au n d; la : il prenait ni leçon de maintien plana, t qu'il r étui,' t un art'''. Les exercices gymniques ne trouvaientmmême pas gr°acc devant ce peuple de soldats,1e nudité des athlètes leur parut toujours immorale et révoltante"'. D'ailleurs les palestres étaient pour eux une école d'oisiveté et de corrupfion, plus que de développementphysique'. Sénèque disait que c'était une science faite d'huile et de boue i'", Cependant la contagion était si puissante que, bon gré mai gré, nous voyons ces différents arts `i décriés se glisser peu à peu dans l'éducation, au moins en théorie. Quintilien rait par , petite place à la 'nasique dans les écoles, EDU ,l'abord pour l inrelligence de la poésie, ensuite polir former la voix de l'orateur, pour . égler le jeu des poumons et du gosier, pour diriger les mouvements du corps'Sous le nom de x,5ipiniogÉoi, 011 dissimulait la danse en la réduisant a, une leçon de maintien, à l'art de se tenir droit et sans gaucherie". Les enfants seuls se livraient a ces exercices ° un citoyen devait en conserrer pour l'âge nitr une noble prestance, mais il eut rougi de les contin les' b Quant aux. exercices corporels, loin d'être négligés, ils étaient continuellement pratiqués, non point en vue d'une vaine beauté, mais pour la santé et pour l'apprentissage militaire, comme au temps de Caton. Le Champ de Mars était le lieu ordinaire des ébats des jeunes gens [courts °,r11tiIUS]; niais il y eut probablement des palestres closes pour les enfants . la course, la natation, le saut, le jeu du ballon et du ''t..=.:tue, du cerceau, v étaient les divertissements accou-. tum.sz20 Une fois l'instruction du jeune homme terminé et après le prise de la loge vinifie, ii arrivait souvent que son père l'envoyait à, l'étranger compléter son éducation. On allait surtout à Athènes, à Rhodes, à Mytilène, à Pergame ou Alexandrie, partout où ta renommée de professeurs illustres attirait les voyageurs42i, D'autres passaient directement des mains du pa'aeiroaticus ou du laet.^a à, la vie publique; ils s'attachaient â la personne d'un orateur connu ou d'un jurisconsulte pour l'assister dans ses travaux". D'antres enfin, moins bien doués, allaient administrer les "mens de leur famille dans les Le succès de é i adan ,^rte période de l'histoire romaine fut, considet'rshie, mais nous répétons encore qu'elles gardèrent un caractère exclusivement privé. Même après que l'usage d'envoyer tes enfants à l'école primaire et à la classe du graramatteus fut définitivement entrai dans ires moeurs, certaines familles aimaient mieux encore, quand elles en avaient les moyens, faire élever leurs enfants à domicile. Auguste avait adopté une sorte de compromis i, avait .renié ses petits-fils, avec d'auIres enfants, eu grammairien 'cr,.ius flacc'is, malt; il avait installé la, r'in dans une partie menues du 'Pala tin '2'. Pline le ~ lape, ,donnant de.' ccr, Jr 1 ."uea fion du fils d'Hhp~sida, u'-e'tre que IC1 ne homme était :reg;'., jusqu'à, quinze, ou s,.(7e ans 'd ot1'a centea.g,ilium, ayant de 2poecepte'es à la maison pour l'instruire. Mais ii fallait maintenant se décider à lui faire suivre des cours .u dehors, extra 1.,7aea et trouve' un bon rheto, latins à qui l'adresser". "vous voyons par la même lettre qu'à cet âge on ne laissait pas sortir sec I un jeune homme bien né. On jugeait que c'était le moment le plus dangereux pour tes mauvaises liaisons il devait avoir près de lui un gouverneur qui fût à la fois lin CUSLOS et fin i eCt'n' [PACDAGUGCa]. Mais, en générai, les écoles étaient fréquentées par les enfants depuis l'âge de sept ou huit ans. Elles étaient fort nom EDU -488EDU breuses et florissantes à Rome sous l'Empire. Sénèque le Rhéteur comptait plus de deux cents condisciples dans l'école où il allait dans sa jeunesse : aussi étaiton obligé de diviser les écoliers par groupes, par classes, mot entré dans le langage moderne 426 Les rejetons des plus grandes familles se rencontraient là. Le fils de Sylla s'y fit gourmer d'importance par le jeune Brutus, un jour qu'il vantait la dictature de son pèreL27. Les discussions politiques pénétraient dans ce forum en petit : il y eut des Césariens et des Pompéiens qui se livrèrent bataille à coups de poings dans les rues438. Dans l'intérieur de l'école les luttes étaient d'un autre genre. Les compositions scolaires existaient, comme chez nous, au temps de Quintilien, mais elles n'avaient lieu ordinairement qu'une fois par mois429. Verrius Flaccus eut l'idée de stimuler ses élèves par l'attrait d'un beau volume qu'il donnait au vainqueur : c'est l'origine de nos distributions de prix 430. Les vacances duraient plus longtemps que de nos jours : elles commençaient aux ides de juin et finissaient aux ides d'octobre 431. Outre ces quatre mois, les chômages revenaient souvent dans le cours de l'année, grâce aux fêtes dont le calendrier était rempli : les Saturnales, les Quinquatries, les Nundines de chaque semaine, les jours de jeux publics, etc. On ne voulait pas d'ailleurs fatiguer le cerveau de l'enfant. « Je ne veux pas, dit Sénèque, que vous soyez toujours penchés sur un livre ou sur des tablettes 433 » Malgré ces repos largement accordés, les écoliers paresseux trouvaient encore prétexte de ne pas aller en classe; ils feignaient d'être malades, avaient des moyens de paraître pâles et abattus 433. Ceux-là pouvaient s'attendre aux punitions dont les maîtres n'étaient pas toujours économes, si l'on en croit le ressentiment d'Horace contre le plagosus Orbilius 434. Les soufflets, la férule, les verges, le fouet ou la lanière de cuir [FERULA, FLAGELLUM, LORUM, SCUTICA, VIRGA], jouaient un rôle fréquent dans l'éducation un peu rude de l'antiquité 435. Un disque en marbre du musée de Naples (fig. 2613) nous montre un pédagogue à figure de Silène présentant une lanière emmanchée à un enfant debout devant lui, qui hésite à tendre la main aux coups 436. Quintilien protestait contre ces brutalités, quia deforme atque servile est637. Une peinture d'Herculanum représente la punition appelée par les Grecs xa'rw ztc(2.cl , qui consistait à dépouiller de ses habits le coupable, à le faire enlever de terre par deux camarades, pendant que le maître le frappait de verges (fig. 2614) 438. On donnait aussi des pensums écrits, comme celui dont on croit avoir retrouvé un exemple dans un graffite de Pompéi 439. Pour terminer avec cette période de l'éducation romaine, nous dirons quelques mots de l'instruction donnée aux femmes, sur laquelle les renseignements sont beaucoup moins nombreux. Nous avons vu plus haut que les jeunes filles allaient à l'école dès les premiers temps de la République. Il semble que l'influence hellénique ne soit pas restée sans effet sur la classe féminine, au moins dans la. haute société romaine. La mère des Gracques faisait instruire sous ses yeux ses fils et leur donnait des maîtres grecs6t0. La femme de Pompée, Cornélia, passait pour fort instruite en belles-lettres, et même en géométrie; elle goùtait la lecture des philosophes et jouait de la lyre4if. Une des complices de la conjuration de Catilina, Sempronia, était litteris graecis atque latinis docta442. De tels exemples étaient sans doute exceptionnels, car nous savons par Sénèque que, même sous l'Empire, les hommes de poids blâmaient ces incursions faites par les femmes dans un domaine réservé aux hommes". Quand on donnait des maîtres aux jeunes filles, c'était ordinairement dans l'intérieur de la maison qu'elles prenaient leurs leçons, comme la fille d'Atticus 444. M. Marquardt a cependant admis qu'elles pouvaient aller avec les garçons chez le grammaticus, en s'appuyant sur des textes d'Horace et de Martial 445. M. Jullien combat cette opinion : dans les vers d'Horace il s'agit de jeunes et belles affranchies, c'est-à-dire d'une catégorie spéciale de femmes, qui, sous la direction des grands musiciens de Rome, apprenaient à chanter les poésies de Catulle. Quant aux passages de Martial, ils s'appliquent aux écoles primaires et à un âge où le mélange des sexes n'offrait pas de dangers". Le même savant admet toutefois que les jeunes filles de bonne EDU 489 EDU famille étaient élevées avec soin, qu'elles recevaient à peu près le même enseignement que les garçons, mais dans la maison, et quelquefois par les soins d'une femme faisant office de professeurt47. Quintilien se montre tout à fait favorable au développement intellectuel des femmes, afin qu'elles puissent diriger leurs fils"° Plutarque avait écrit un traité spécial sur ce sujet et il n'hésitait pas à leur demander les connaissances les plus sérieuses, même l'astronomie, les mathématiques, la philosophie 4'9. Dans une peinture d'Herculanum on voit une jeune fille debout, répondant aux interrogations d'un professeur assis, ayant à côté de lui une capsa remplie de manuscrits roulés 460 (fig. 2615). III. Depuis le règne d'Hadrien jusqu'au Bas-Empire. Jusqu'à la fin de l'histoire romaine le programme d'études que nous venons d'exposer dans ses traits essentiels subsista. La biographie de l'empereur Alexandre Sévère nous montre qu'au lue siècle de notre ère les jeunes gens de haute naissance continuaient à parcourir les trois degrés d'enseignement, chez les maîtres précédemment énumérés: le litterator, qui était ordinairement un affranchi, les grammatici et les rhetores pour la langue grecque et latine. On trouve adjoint aux précédents un professeur de philosophie 461. Le cycle des connaissances est encore plus complet dans l'éducation du jeune Marc-Aurèle : outre son litterator, il a auprès de lui un acteur, probablement comme maître de diction et de maintien, un musicien, un peintre. Pour le second degré d'enseignement on lui donne un grammairien grec et trois latins. II apprend enfin l'éloquence sous trois maîtres grecs et un seul latin, qui est Fronton; il s'adonne avec passion à la philosophie 42. Nous n'avons donc pas à insister sur les matières ordinaires de l'enseignement. Ce qui marque une différence profonde avec la pédagogie antérieure, c'est l'ingérence des pouvoirs publics dans des institutions dont ils s'étaient jusqu'alors tenus soi III. gneusement écartés. La liberté traditionnelle, qui avait fait la base de l'enseignement romain, reçoit une atteinte profonde par l'entrée en scène des privilèges accordés de la main des empereurs, des fondations charitables, des constructions d'écoles exécutées aux frais de la cassette impériale; tous ces bienfaits, accueillis avec reconnaissance comme un témoignage de haute protection, sont en réalité une main-mise sur le domaine de l'éducation. C'est une évolution lente qui se dessine, qui enferme dans des règlements de plus en plus stricts la vie des écoliers, qui les fait bientôt prisonniers d'une coterie et d'une corporation, sous la surveillance jalouse des autorités locales. Ainsi s'accomplit sans bruit, du u° au Ive siècle de notre ère, une métamorphose complète de l'organisation pédagogique : c'est la période de transition entre l'indépendance absolue de l'ancienne école romaine et le formalisme rigoureux des universités du moyen âge. Les méthodes et les maîtres n'ont guère changé; mais la puissante centralisation de l'Empire a réuni en faisceau tous les éléments jadis éparpillés et étrangers les uns aux autres, pour en faire un corps considérable dans l'État, une administration nouvelle à côté des autres. Non point que les écoles particulières cessent d'exister : on ne leur retire point le droit légal de vivre; mais elles ont maintenant à compter avec la concurrence redoutable des grands établissements où le nombre des écoliers, la facilité du travail, l'importance des salaires, attirent de préférence les professeurs de mérite. Un réel désir de venir en aide à l'instruction nationale fut d'abord l'unique mobile des empereurs. Nous avons vu Auguste installer dans son palais même une école dont il payait le maître. Tibère protégea ouvertement le personnel enseignant; sous son regne on vit pour la première fois arriver au rang de sénateur un simple litterator 453 Il entrait volontiers dans les écoles et prenait part aux discussions grammaticalestS4. Mais le premier qui donna une subvention régulière de l'État aux professeurs fut Vespasien, sous forme d'un traitement annuel "6. Trajan, par l'institution des ALIMENTARII PUEBI, fit un nouveau pas vers l'enseignement officiel d'État, puisqu'il s'engageait à donner le munus educationis à tous ces enfants, au nombre de cinq mille 456. Le littéraire et savant Hadrien étendit ces bienfaits à toutes les provinces de l'empire romain, créa en grand nombre des écoles, les dota de subsides, y installa des professeurs salariés. La nouvelle ère pédagogique date vraiment de son règne et Antonin le Pieux ne fit que fortifier l'oeuvre commencée'. On doit à Hadrien la fondation du premier établissement d'instruction publique, qu'il appelle l'Athenaeum, magnifique édifice avec salles de cours en amphithéâtres, où rhéteurs grecs et latins venaient développer leurs idées devant un auditoire nombreux de jeunes gens 456. D'Antonin le Pieux nous avons conservé un édit précieux dans lequel l'empereur exempte les rhéteurs, les philosophes, les grammairiens et les médecins de certains impôts ou charges ; mais, pour ne pas étendre ces pérogatives à un trop grand nombre de 62 lpersonn, , il détermine combien de professeurs pourrons dur de cette faveur dans chaque gille dans le pilet :Y s, on pourra exempter cinq médecins, trois sophïs'es t trois grammairiens''", Cette mesure suffit à io ntrer combien tait, profonde déjà l'int, ru:uce des municipes et du notivoir centrai dans les affaires du personnel enseignant et même ro ..tical, En réalité, les frais de l'entretien des écoles incombent surtout aux municipes, et les empereurs, par ut-.s dotations particulières, ne font qu'assister et encourager les villes dans les dépenses consacrées à l'éducation des enfants. C'est vraiment une organisation municipale de l'ensei gnement 410 Marc-Aurèle, en 176, dépense à son tour des sommes enne jerahles pou installer à Athènes quatre chaires de philosophie, deux if éloquence, une de sophistique et une d'enseignement pratique "n Alexandre sévère fonde des locaux spéciaux pour l'étude de la grammaire, de la rheto'rque, de la médecine, des mathématiques et de la mécanique appliquée à la construction, en stipulant que les enfants pauvres, dont les parents ne peuvent p payer l'instruction, auront droit de venir à ces cours pendant une année 482. La création d'un enseignement officiel est chose faite. tin rescrit de l'empereur Julien constate que les nominations de professeurs dans ces établissements publics lui appartiennent; mais comme il ne peut se déplacer partout, Il confie l'examen des candidats ., une assemblée des Curiales dans chaque ville'Lacs cr..;suces. de i earpire bénéficiaient aussi dn ha. recrudescence littéraire élire à la libéralité des emoeI•eurs. Marseille, Dcr,.caux, Autun, 'Lèves, deviennent des centres d'instruction florissants', Différents rescrits de Gratien, de Théodose Il, réglementent tes `alaires des, professeurs et le nombre des chaires 465. En 3'70 un édit de Valentinien le porte sur la surieillance des nombreux étudiants établis à Rome le jeune homme doit étre muni d'une carte d'Identité sil bée par le magistrat de la province don il est origine me et mentionnant son fie 2 de naissance, son âge, or éducation anterieul.e ; il dort se présenter devant le ici e, 'sus et lui deelar°er quel t ors il n mpa slrivre ou il logera. C'est tee mages irai a `°'nliozmer si l'élève est a 'e _+, ,école, s il e: va pas trop souvent au théâtre et aux jeux, s'il ne rentre pas tard dans la nuit. Quand ii donne des s q -te 'de mécontentement, on a droit de le rembarquer à destination de sa patrie. La permission de séjour est valable jusqu'à vingt ans: mais, passe ce8 âge, les étudiants dorer-kt s'en aller et le p9.m-t .lus ue'iti a, rcdssiau de les y eonlraindr8F6'. La peinture imagée que le rhéteur [,ibamas a faite de sa vie détudiant à Athènes peut servir a taire comprendre ce qu'était l'organisation des écoles dans tout l'empire, au Ive siècle de notre ère. Les ,,t Ferment de véritables associations ou eorporati( ri a leur tete un senior ps'aeses. Comme la conenrrcnce tire les rnailires était fort vive, chacun aimait ses auditeurs rideles qui cherchaient par tous les moyens à grossir leurs rangs. Quand on signalait l'arrivée d'élèves étrangers, les ban, s jeunes gens descendaient au port et là on ' 1..,'-I ois à de véritables batailles pour incorpore i veaux venus dans telle ou telle association Liban i. pris ainsi et enlevé presque de vivo force par une troupe }e camarades qui l'empêchèrent de s'inscrire à lécole du professeur dont :la réputation le faisait venir de iï loin, On était lié malgré soi par des porae'Bee et t'. ' menti; on ne devait scivre les leçons que des sol: acceptés et protégés par la corporation dont ou `e partie 4. L'ère du moyen âge et des ?doms er21e ouverte. E. POTTIER.