Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article AGON

ACON ('A n'v). I. Lutte, concours [GERTAMINA, Luni]. II. Personnification des luttes athlétiques et des concours de tout genre [CERTAMINA]. Les Grecs en avaient fait un dieu. 11 avait une statue à Olympie, qui le représentait tenant des haltères '. On le voyait dans le même endroit, figuré en relief parmi de nombreuses divinités, sur une table d'or et d'ivoire, oeuvre de Kolotès, où étaient placées les couronnes destinées aux vainqueurs des jeux'. Sur un vase peint, à figures rouges, de la fabrique de Nola (fig. 180), où il est clairement désigné par l'inscription AroN', il a les traits d'un éphèbe. Son front est ceint d'une bandelette ; il est vêtu d'une tunique et d'un manteau et a pour attribut le long bâton que tiennent constamment, dans les monuments, les personnages qui présidente aux luttes [AGONOTUETES]. Dans sa main droite Fig. 180. Rermès et Agon. est une coupe avec laquelle il fait une libation à Hermès, le dieu de la palestre, debout devant lui. C'est peut-être le même dieu que l'on voit sur une pierre gravée °, ailé, tenant une palme et s'appuyant sur un bouclier que soutient un amour accroupi. Il a la figure d'un éphèbe; cependant ses formes se rapprochent de celles d'une femme. Le même mélange de formes, voulu et nettement accusé, se retrouve, uni à un merveilleux sentiment de la beauté, dans un ouvrage de la plus belle époque de l'art grec (fig. 181) : c'est une boîte de miroir en bronze, trouvée à Corinthe, actuellement au Musée de Lyon'. L'image, gravée à l'intérieur du couvercle, est encore celle d'un génie des jeux. Le coq qu'il tient dans ses mains désigne même plus précisément le génie des combats de coqs [ALEKTRYONON AGONES], dont les Grecs étaient amateurs passionnés, à moins qu'il ne soit ici un symbole facile à interpréter, destiné à rappeler d'une manière générale les luttes des athlètes. Les jeunes enfants représentés sur des sarcophages et Thesaurus d'Estienne, M. Didot, I, 583. B,nmocnerxix. Caillemer, Étude sur d'autres monuments, tantôt ailés et tantôt sans ailes, dans toutes les attitudes que comportent les luttes, sont aussi des génies des jeux qui doivent être au moins mentionnés ici [GENIUS, LUDI]. E. SAGLIO. 111. Terme de procédure employé à Athènes comme synonyme de DIRÈ ou de GRAPHE. Il était surtout en usage avec les qualifications de -ctµRti6c ou d'i.tî coç. L'7luoTOS âyoiv, d'après Harpocration', était un procès dans lequel le défendeur qui succombait était condamné à une peine fixée par la loi et non abandonnée à la discrétion des juges'. Le TturiTin xyddv était un procès dans lequel, après la condamnation prononcée, les juges, sur la proposition du demandeur et le défendeur entendu, déterminaient la peine, que le législateur avait laissée à leur appréciation 3. Nous devons dire, toutefois, que certains grammairiens" donnent de l' iys oç âyôrv la définition que nous avons rapportée au ny 'tdo, et réciproquement ; mais leur opinion est inadmissible en présence des textes que nous avons cités'. E. CAILLE5IER.