Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article HALOA

IIALOA Fête attique célébrée en l'honneur des divinités Éleusiniennes', en particulier de Déméter 'A3,wa(r; ou 'A)a?1q, déesse des aires 2, et de Dionysos, dieu de la vigne a ; à ces divinités était associé, par une procession spéciale, Poseidon $u-iÀEi.toç 4. C'était donc essentiellement une fête agricole, la fête des paysans, qu'on devait célébrer à la fois dans tous les dèmes de l'Attique, autour des aires 5. Elle était pour l'Attique ce qu'étaient les THALYSIA pour d'autres parties de la Grèce 6. Elle avait lieu annuellement, au moment de la récolte des fruits (hd avYxoutBr~ xap7r7iv) et des vendanges (hrl Tr~ TOI1.'(T7I; U.stbou X CZI Tr; yEt1GEt T0Û O[voU) 7, dans le dernier mois de la cinquième prytanie, le mois Poseidéon; cette date, déjà indiquée par un historien ancien, est aujourd'hui confirmée par les découvertes épigraphiques 8. Nous n'avons aucun détail sur les fêtes locales des différents dèmes. La fête principale durait évidemment plusieurs jours, car elle commençait à Athènes, se poursuivait et s'achevait à Éleusis 9. En tant que fête des paysans, c'était une fête gaie, occasion de réjouissances populaires et de grande liesse '0. Mais c'était aussi une fête religieuse ; la procession sacrée partait d'Athènes, portant les Cinupz; à Éleusis, où les sacrifices solennels étaient offerts" ; alors aussi avait lieu la IIontôtwo; 710!1.7roo. Puis venaient des mystères, avec la cérémonie d'initiation à laquelle présidait la prêtresse de Déméter et Coré 12. C'est sans doute aux Ilaloa qu'il faut rapporter un texte de Photius, qui dit que la prêtresse chargée d'initier les mystes aux fêtes de Déméter et Coré à Éleusis était choisie dans la famille des (Dt).3.E 3lt, car nous savons que, pour les Grandes Éleusinies, les prêtresses appartenaient aux familles des Eumolpides et des Kéryces'a. Il semble d'ailleurs qu'il y eût plusieurs prêtresses désignées pour les Haloa'',, et d'après une inscription, malheureusement mutilée, on a supposé qu'une d'entre elles était choisie dans la famille des Lycomides15. Aux Ilaloa, la prêtresse avait, à l'exclusion de l'hiérophante, le privilège de présenter les offrandes 1G ; seule aussi, elle initiait les mystes. Quant aux mystères euxmêmes, nous en savons peu de chose. Les femmes seules y étaient admises; elles échangeaient entre elles les propos les plus libres et portaient des emblèmes licencieux; puis elles s'asseyaient à des tables chargées de toutes les productions de la terre et de la mer 77, à l'exception de celles qu'interdisait une raison mystique, comme la grenade, le miel, les oeufs 18. Enfin les fêtes se terminaient par des jeux solennels 19, dont nous ne connaissons pas le détail. La désignation de -zrpto; yJn,, qui accompagne en général la mention de ces jeux, indique sans doute que nous avons affaire à des solennités purement éleusiniennes, par opposition aux jeux qui étaient communs à tous les Athéniens 20. Il résulte d'un texte daté du règne de Commode qu'au 5 1IAL moins à l'époque impériale les éphèbes avaient le devoir de faire une harangue particulière aux Ilaloa'. I1 est superflu d'insister sur les étymologies fantaisistes du mot `A),ç3ce qu'ont proposées les auteurs anciens; la seule vraisemblable est celle qui fait des IALOA la fête des aires2. Louis Couvi.