Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article IACCHUS

IACCIIUS ("Izxyoç). Ce dieu de la religion éleusi nienne a déjà été étudié par P. Lenormant dans différents articles auxquels nous renvoyons pour le détail et pour les références de textes [BACCHUS, p. 595, 634, 635 ; CERES, p. 1061-1065, 1070 ; ELEUSINIA, p. 546, 549, 552, 563, 56'7, 568, 577, 578;. Nous rappellerons d'abord les traits essentiels de cette analyse. 1. La personnalité d'Iacchos est extrêmement complexe, si l'on s'en rapporte aux témoignages souvent contradictoires des auteurs. Tantôt il est fils de Déméter, tantôt de Perséphone, tantôt époux de l'une ou l'autre déesse. Ailleurs il est synonyme de Dionysos ou de Zagreus et se confond entièrement avec ce dieu, ou bien il est son fils'. Sous ces différents aspects, il reste une des plus hautes personnifications des Grands Mystères. Il est l'âpy rl^(éf7iç Trov p.ua.rlp icov 2. Un des jours de la fête des Éleusinies, le 20 du mois l3oédrolnion, lui est spécialement consacré et c'est un des épisodes les plus importants de la cérémonie '. On venait prendre dans le Iaccheion d'Athènes ('loizzaov) la statue du jeune dieu et on la portait processionnellement jusqu'à Éleusis, en même temps que les objets sacrés qui avaient leur rôle dans la légende mystique. Les mystes chantaient l'hymne appelé lui-même izxyoç et poussaient de grands cris d'invocation (izxzot xx1 (3oaO où revenait incessamment le nom du dieu. A Éleusis même, parmi les sacrifices offerts aux divinités du sanctuaire, on compte l'offrande d'un verrat à Iacchos et aux Grandes Déesses Dans les représentations dramatiques que l'on suppose avoir fait partie des nuits d'initiation, un texte de Clandien donne à penser que l'on voyait apparaître le jeune Iacchos couronné, aux côtés de Triptolème, et peut-être un vase de Panticapée permet-il de se figurer l'aspect du fils divin de Perséphone (fig. 2630) La cause de la grande vogue dont jouit à Athènes le culte d'Iacchos tient surtout aux circonstances qui transformèrent la religion attique au vle siècle. Sous l'influence de l'Orphisme, les idées relatives à la vie et à la mort, à la destinée de l'âme après la tombe, prirent un développement considérable. Les cultes de Dionysos et de Déméter, distincts à l'origine, s'unirent sous l'empire de la même préoccupation, celle du mystère de l'au-delà. Le Zagreus des Orphiques, le Dionysos thrace, l'lacchosPluton des primitifs Pélasges arrivèrent à se fondre et à s'amalgamer dans un concept qui, n'excluant pas les différences d'origine, aboutissait naturellement à des personnalités mystiques très complexes, mais en qui dominait finalement le caractère chthonien et funéraire 6. Iacchos a même pu, avec ce caractère, se manifester sous la forme du serpent Il. Telle est la thèse soutenue par F. Lenormant et appuyée par lui sur les nombreuses recherches de ses devanciers. Mais des travaux plus récents tendent à modifier sur un point capital les conclusions précédemment admises : c'est l'importance d'Iacchos lui-même dans la religion d'Éleusis. Actuellement on le considère comme un dieu essentiellement attique, peu mêlé au rituel de l'initiation, introduit tardivement, au ve siècle, dans le cérémonial de la grande procession. Pour M. Foucart, la religion éleusinienne aux origines a un caractère surtout agraire. Le culte le plus ancien est celui du dieu et de la déesse, reproduisant le couple égyptien d'Osiris et d'Isis, présidant à l'agriculture et régnant sur le monde souterrain8. Après l'invasion dorienne, la déesse du couple primitif se dédouble en Déméter et Coré. Le caractère chthonien et mystérieux subsiste, mais les mystères ne paraissent avoir aucun rapport avec la vie future ; les rites et les symboles expriment surtout l'idée de la fécondité universelle 9. L'Attique jouit de la possession des objets sacrés, confiés aux descendants du roi Codrus, et, après la chute de la royauté, aux familles sacerdotales des Eumolpides et des Iiérykes. C'est entre leurs mains que s'accomplissent de notables changements. Sur les anciennes fêtes de Déméter se greffent de nouveaux mystères, accessibles aux hommes comme aux femmes, réservés d'abord aux Athéniens, puis ouverts aux étrangers de race hellénique. L'initiation comporte plusieurs degrés de purification et elle garantit à celui qui les a franchis une vie heureuse après la mort; détail très important, promesse nouvelle qui distingue la religon d'Éleusis de toutes les autres. Les deux déesses alors ont pris le premier rang. Le dieu s'est effacé, mais il n'a pas cessé d'exister; on le retrouve sous les noms d'Eubouleus, de Pluton, de Dionysos10 Et Iacchos ? « Quant à Iacchos, dit M. Foucart, c'est un nouveau venu. Absent de l'hymne homérique", il paraît pour la première fois dans le récit d'Hérodote" comme le génie qui conduit d'Athènes à Éleusis la procession du 20 Boédromion. Les poètes l'ont célébré dans ce rôle ; puis on lui créa une légende qui a toujours été en grandissant. A une époque assez basse on en fit un Dionysos juvénile, tantôt le fils, tantôt l'époux de Déméter ou de Coré ; quelques modernes ont même vu en lui une sorte de médiateur mystique entre l'homme et la divinité. C'est beaucoup exagérer la nature et l'importance de Iacchos. Il est plus exact de s'en tenir à la définition donnée par Strabon 13. « "I«xx6v TE Xüt àmiurov xa),oûat xai C'était un simple génie du cycle de Déméter; c'était lui qui marchait en tête des mystes, une torche à la main' On peut même croire qu'à l'origine il ne fut que la personnification du cri mille fois répété par le cortège qui se déroulait sur la Voie Sacrée 15. Une inscription HYP 368 HYS ses héritiers, sauf par ses enfants et descendants 1. En cas de concours entre créanciers hypothécaires privilégiés, on applique la règle: Privilegia non ex lem pore aestimantur sed ex causa 2 [PRIVILEGIUM]. Mais la loi ne s'est pas toujours expliquée clairement sur la faveur qu'elle attache à telle créance par rapport à telle autre. On peut cependant classer ainsi qu'il suit les hypothèques privilégiées : 10 Hypothèque du fisc pour le recouvrement de l'impôt. Potion est causa tributorum, dit Caracalla 3. 2° Hypothèque de la femme pour la restitution de sa dot. Toutefois cette hypothèque est primée par celle du fisc sur les biens des primipiles [PRIDIIPILUS]. De même celui qui vend à crédit au mari une militia et qui s'est réservé une hypothèque pour sûreté du prix jouit d'un privilège supérieur à celui de la femme 5 ; 3° Hypothèque pour cause d'in rem versio; .4° Hypothèque du fisc pour ses créances contractuelles. Le fisc passe avant les créanciers à hypothèque générale, et seulement pour les biens acquis depuis que le débiteur a contracté avec le fisc 3. ÉDOUARD CIIQ.