Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article IMPILIA

IIIPILIA, Iliaot. -Sous ces noms on trouve dans divers textes l'indication de feutres servant à envelopper les pieds ou les jambes, chez les Grecs et chez les Ro mains [COACTILIA]. Tantôt on y reconnaît de véritables chaussures; telles étaient celles que portait Démétrius Poliorcète, qui ressemblaient, dit un historien, à des É(J.e Tat [EMBAS] teintes de la pourpre la plus précieuse et couvertes de broderies d'or' ; et d'autres dont Lucien parle2 comme faisant partie d'un costume riche et efféminé : c'étaient, dit-il, des É~t. fat de Sicyone, de feutre blanc. Tantôt on peut se demander s'il s'agit d'une enveloppe de feutre non façonnée', ou même de bandes ou des pieds'. Dans l'inscription relative aux mystères d'Andanie il est prescrit aux prêtresses de n'avoir de chaussures (u7roô v.a:z) qu'en feutre ou faites de la peau des animaux sacrifiés; il n'y est rien dit de la façon. Le mot latin, impilia, se rencontre en trois endroits : une fois employé par Pline', qui traduit ainsi le mot 7cdiota, d'un passage emprunté à Théophraste', où il est question d'une plante dont le fruit était enveloppé d'une fibre laineuse que l'on feutre pour en faire des chaussures et des vêtements ; une autre fois par Ulpien8, qui décide que les impilia doivent être rangés parmi les vêtements de corps, avec les fasciae crurales pedilesque, à l'exclusion des udones, également de feutre, qui font office de chaussure [uno]. Un autre jurisconsulte, Paul, met les impilia avec les couvertures et les matelas garnissant les lits°. Une inscription de Romet° nomme un impiliarius, qui demeurait au quartier de Subure. E. SAGLIO. 1MPUIIES. On appelle ainsi, en droit romain, les personnes qui n'ont pas encore atteint la puberté ou âge parfait (celas perfecla)1, c'est-à-dire le développement physique qui rend l'homme et la femme capables d'engendrer. L'ancien droit fixait l'époque de la puberté d'après l'état extérieur du corps, et les Sabiniens soutinrent cette règle; mais les I'roculéiens admirent une époque fixe, tirée de la moyenne des cas, à savoir quatorze ans pour les mâles. Le jurisconsulte Priscus voulait réunir à cet égard les deux conditions de l'âge et du développement corporel ; mais la règle des Proculéiens finit par prévaloir, comme elle prévalait depuis longtemps pour les filles, que des motifs de pudeur avaient fait présumer pubères (nubilis, viripotens) à douze ans, sans examen INA 435 INA On distinguait dans l'impuberté plusieurs époques [Voy INFANS et pour la condition des impubères sui juris, 1XAC11h1 ('Ivzlta, 'IvslyEtm). Fêtes en l'honneur d'Ino-Leucothéa, célébrées en Crète. Elles ne sont connues que par une brève mention d'Ilésychius'. Il n'est pas facile d'expliquer la formation du mot Inachia. Ilésychius le fait venir d'Inachos; mais on voit mal le lien entre ce héros argien, fils de l'Océan et de Téthys et père d'Io, et la fête d'INO-LEUKoTHÉA2, fille de Cadmus et mère de Mélicerte-Palémon. Il est possible qu'lnachia vienne d'une forme inusitée équivalente de 'Iv«53. A Mégare, on offrait annuellement un sacrifice solennel à Ino4. A Épidaure Limera, en Laconie, il y avait aussi une fête d'Ino; on jetait dans le petit lac qui portait le nom d'Ino des gâteaux de sacrifice; et suivant qu'ils s'enfonçaient ou non, c'était signe de bonheur ou de malheur'. Les textes signalent encore des fêtes d'Ino à Milet, avec des jeux gymniques pour les jeunes garçons 6 ; à Élée, dans l'Italie méridionale, avec des sacrifices solennels et des thrènes7. Mais rien n'indique qu'aucune de ces fêtes portàt le nom d'Inachia. A Téos il y avait une fête, appelée LEUCATHEA en l'honneur d'Ino 8. Enfin à Lemnos, Ilésychius signale les INUNIA ('Iv'i;z) qui sont peut-être aussi une fête d'Ino°. L. COUVE.