Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article AISYMNETES

AISYMNETES (Aiauuv rrç). Ce titre, que l'on trouve déjà dans Homère servit, en Grèce, à l'époque historique, pour désigner les magistrats suprêmes qui, dans les moments de crise, lorsqu'une guerre civile était imminente, étaient chargés de rétablir la paix entre les partis. Ils recevaient à cet effet les pouvoirs les plus étendus, soit pour toute leur vie, soit seulement pour un temps déterminé et jusqu'à ce qu'ils eussent atteint le but qui leur avait été indiqué. Cette forme de gouvernement, appelée aieuuvrlrata, et que les anciens qualifiaient volontiers de tyrannie élective (aipErrl rup«vvtç)', offrait de très-grandes similitudes avec la monarchie ; elle s'en différenciait toutefois en ce que la monarchie était héréditaire, tandis que 1'aiaol1V'1reia était personnelle. On l'a souvent comparée à la dictature des Romains; mais le dictateur n'avait pas le pouvoir législatif qui appartenait à l'aiauuv-lrs ç; de plus, les fonctions du dictateur n'étaient pas, comme celles de l'aigu sv~rrlç, viagères, ni même conférées seulement pour un temps illimité. On peut citer, comme exemples d'aiauuvr'Irrlç, Pittacus à Mitylène 4, Tynnondas en Eubée Epiménès à Milet', etc. Quelques républiques grecques donnèrent le titre d'aiaup.vrlrrlç à des magistrats réguliers ; nous citerons notamment Téos7 et Cyme'. A Chalcédoine, les présidents du sénat, renouvelables tous les mois, étaient appelés aiauu V6)VTEç 9. E. CAILLEMER.