Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article MAGISTER

MAGISTER. 1 Il contient la racine nnaj, qui se retrouve dans magnas, mugis, etc. (texte de lecture non certaine). 3 Ibid. 8730. -6 Ibid. Vlll, 822. 7 Ibid. 121,a transition semble indiquée par l'inscription du beau-père de Gordien Timesi vicesinnae. 13 Cf. par exemple la Not. Dign. (Ed. Sceck, indices, p. 304 et 303), p. 7 et 24. 2t Corp. inscr. lat. VI, 2025, 2065 a, etc. -22 Cf, Marquardt, Le MAG 1322 MAG Le lendemain, il entrait seul dans le bois sacré pour le purifier par un sacrifice spécial (porciliae peculiares), suivi d'un second (vacca honoraria), après quoi il examinait les exta et dressait un procès-verbal'. C'est seulement alors que les autres Arvales pénétraient dans le bois et procédaient sous sa conduite à d'autres cérémonies et, en particulier, à la fameuse danse sacrée. Le troisième jour, le magister ouvrait encore sa maison à ses collègues et présidait à leur festin comme l'avantveille 2. En dehors de cette fête solennelle, chaque fois qu'il y avait lieu à la réunion du collège, à la suite d'accidents arrivés dans le bois sacré, ou pour la cooptation de nouveaux collègues, pour émettre des voeux en faveur de l'empereur, pour lui conférer un titre, pour consacrer un membre de la famille impériale, le magister convoquait les autres frères, dirigeait les délibérations du corps et assurait leur exécution 3. Il en était de même pour tous les autres collèges religieux à Rome ou dans les provinces. On donnait aussi le titre de magister à celui qui avait la direction des exercices religieux et le soin des chapelles dans les différents quartiers (vici) de Rome et dans les bourgades rustiques suburbaines (pagi) 4. Dans le Latium, d'ordinaire, chaque pagus ne possédait qu'un seul magisters présidant au culte, assisté parfois de sa femme, appelée pareillement rnagistra ; mais on rencontre aussi plusieurs magistri pour le même pagus. De leur côté les vici choisissaient quatre magistri par vicesi"PAGUS, vlcus] De même, dans les municipalités italiennes°, d'après la lex coloniae Genetivae, les magistrats suprêmes devaient désigner tous les ans plusieurs magistri pour chaque fanum ou sacellum de la localité, qui suo quoque anno ludos eircenses, sacrificia, pulvinariaque facienda eurent 9. C'étaient des affranchis ou des gens de condition ingénue, auxquels étaient adjoints pour les besognes matérielles des esclaves, ministri Dans les associations professionnelles ou funéraires, aussi bien à Rome qu'en province (COLLEGIUM, SODALIcluMl, le titre de magister désignait le chef reconnu de la corporation. Les exemples abondent dans les inscriptions pour les collèges de toute sorte, aeditui, centonarii, dendrophori, fabri, fullones, etc. " Élus par l'assemblée, parmi ceux des membres de la société qui avaient déjà géré des fonctions d'ordre inférieur 12, les magistri étaient désignés quelques mois d'avance (magister designatus) f3 pour entrer en fonction au 1 janvier. Dans certaines compagnies ils restaient un an en charge f4, dans d'autres ils demeuraient cinq années en fonction (quinquennales) " ; à leur sortie, ils pouvaient être nommés honoraires (magistri perpetui)'6. Eux aussi avaient à s'occuper de tout ce qui intéressait la corporation : sacrifices aux fêtes religieuses 17, organisation des banquets 18, surveillance de la stricte observation des statuts ", convocation 20 des assemblées, dont ils dirigeaient les discussions21 et dont il faisaient exécuter les décisions 22. Ils avaient même parfois certains pouvoirs judiciaires elle droit d'infliger des amendes à ceux des associés qui avaient violé le règlement 29 Dans les collèges funéraires, à eux revenait, naturellement et avant tout autre, le soin de veiller aux funérailles des membres ; ils dirigeaient eux-mêmes les obsèques, du moins dans certains cas24, et assignaient, dans le monument ou le cimetière commun, les places réservées aux restes de chaque défunt 20. Ici les magistri étaient donc revêtus d'un caractère civil autant que d'un caractère religieux26. Les présidents des sociétés financières, qui, on le sait, existèrent surtout à l'époque républicaine, ne possédaient, au contraire, que des fonctions administratives. C'étaient les directeurs généraux de l'affaire à Rome. Ils surveillaient les employés, tenaient la main à ce que les conditions imposées par le cahier des charges et consenties par le manceps fussent fidèlement exécutées, faisaient la correspondance, gardaient le double des lettres reçues et envoyées, tenaient les livres et les comptes de la compagnie 27. A la fin de leur gestion, qui durait généralement un an, ils transmettaient les pièces de comptabilité à leur successeur 28 ESOCIETAS, PUDLICANUS, VECTIGALIA,I. Le nom du magister servait, là aussi, à dater les actes de la société 29 4° Emplois divers du mot. Étant donnée la signification du mot magister, on comprend qu'il s'appliquât, dans les institutions privées ou la vie journalière, à tous ceux qui avaient la direction d'une entreprise ou d'un groupe. Par exemple, le capitaine d'un navire était dit magister navis, le maître d'école se nommait magister ludi litterarii, le président d'un banquet, magister couvivii ou bibendi, etc. On trouvera les développements nécessaires aux différents articles, NAVrs, LUDUS, etc. R. CAGNAT.