Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article ACATUS

ACATUS, ACATIUM ('Axa'roç, AxzTtov). Petit bâtiment dont le nom se rencontre assez fréquemment dans les auteurs anciens, mais dont aucun n'a laissé une définition précise. Des divers passages où il en est question, il résulte que ce nom, resté indéterminé, comme chez nous ceux de barque ou d'embarcation, s'appliquait à des navires d'importance et de destination diverses. Hérodote parle d'acates servant à transporter des grains ; Lucien 2 appelle de même un navire de charge pouvant contenir des passagers en grand nombre, des armes, des provisions, et en état de résister à une longue et pénible traversée; mais, en général, ce nom désigne des bâtiments légers et surtout propres à la course. Tels étaient ceux dont se servaient les pirates, u légers, étroits, de facile manoeuvre, embarquant, dit Strabon environ vingt-cinq hommes, rarement capables d'en porter trente. s Thucydide raconte que les habitants de Mégare assiégée par les Athéniens, dans la guerre du Péloponèse, sortaient pendant la nuit pour exercer la piraterie; ils transportaient sur une charrette jusqu'à la mer et faisaient rentrer de la même manière dans la ville, avant le jour, un de ces navires, que l'historien appelle «xâ'rtov aaapAptxév, c'est-à-dire que chaque rameur y maniait deux avirons 4. Quand Carthage fut réduite à toute extrémité par la révolte des mercenaires, elle arma les plus grandes acates qui se purent trouver'; c'étaient par conséquent des navires qui n'avaient pas auparavant cette destination. D'autres témoignages prouvent encore que des acates servaient à la pêche6, ou comme embarcations attachées à de plus grands vaisseaux7, qu'elles naviguaient tantôt à la rame 3 et tantôt à la voile 9, et qu'elles étaient au besoin munies de gouvernails 10, d'ancres u, et quand elles devaient combattre, d'éperons. Ce dernier trait leur est attribué par Pline 12, aussi bien que la poupe arrondie et courbée en dedans; mais ce sont là des caractères qui ne les distinguent pas de la plupart des autres navires. Plutarque 43 appelle «x«rtov le bateau dans lequel se jeta César surpris à Alexandrie, d'où il gagna à la nage un bâtiment en rade , et Suétone, racontant le même fait 14, lui donne le nom de SCAPHA ; il s'agit donc ici d'une chaloupe. Enfin, les poètes grecs se servent quelquefois du mot «xa-oç en parlant de la barque de Caron, le nocher des enfers. On voit combien serait peu rigoureuse toute définition de l'acate. ACC 1-5 ACC H. Acatium, 'Ax«Ttov, 'Axâ-recoç i rlg, nom du deuxième mât (et sans doute aussi, dans les plus grands bâtiments, celui du troisième), par opposition au grand mât du milieu ((mroç aé^(as). Le nom venait vraisemblablement de ce que ce mât ressemblait par son gréement au mât unique des petites embarcations appelées acates, quand elles naviguaient à la voile. De même, on appelait acatia, «xcirnce 16Tix, les voiles attachées à ce second ou troisième mâti6 [MALUS].