Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article MANICA

MANICA XEtc(ç, 7e(p.-Manche, gant, brassard, menotte. 1. On peul, dire, d'une manière générale, que les vêtements à manches ne firent pas partie du costume national des Grecs et des Romains. C'est improprement que l'on parle, quand il s'agit d'eux, de tunique à manches (yfitpt3WTOS ïLTov), au moins jusqu'à une période très avancée de leur histoire, si l'on entend par là autre chose, comme on l'expliquera au mot TUNICA, que les plis de la tunique retombant à l'endroit où passent les bras, resserrés ou non par des agrafes, des boutons ou des points de couture. Des manches véritables, ajustées et rapportées, appartenaient au costume des Barbares et, dans les monuments, servaient à le caractériser [BARBARI]. C'est à cause de leur origine étrangère que des serviteurs, les pédagogues en particulier [PAEDAGOGUS, SERVI], sont représentés avec un pareil vêtement, qui les fait reconnaître. D'autres exceptions apparentes à la règle générale ont des motifs tout semblables : telles sont celles qu'on remarque dans l'habillement de certaines divinités ou personnages mythologiques, dans celui des acteurs [RISTRIO, TRAGOEDIA] ou de personnes dont la profession a subi l'influence du théâtre [CITHAROEDDS, TIBICEN], et dans le costume d'apparat que la peinture a prêté aux rois et quelquefois à des prêtres [REX, SACERDOS . Au ve siècle, les manches apparaissent dans le vêtement féminin; les exemples en sont encore bien i Bien de plus démonstratif à cet égard que la lecture des Carmiuuem reliquiae, sortes d'élégies funèbres qui font suite dans le Corpus (t. VI, p. 2917 et s.) aux inscriptions proprement dites et qui ont été, comme elles, relevées sur des tombes. On n'y rencontre que des expressions de deuil, do désolation et de regret, ou des professionsd'indifférence épicurienne à l'endroit de la mort; les défunts sont satisfaits quand ils ont la paix et l'immortalité du souvenir, Outre les fleurs, d'autres symboles sont figurés sur les tombes, ainsi l'aigle, ou seul (VI, 15396, 16059), ou emportant un serpent dans ses serres (16481); on rencontre des génies ailés offrant la coupe de l'oubli (10490), quelquefois l'image du défunt sous les traits d'une divinité (15594; cf. Apul. Met. 8, 7; Kaibel, Epigr. n' 705). Mais à part ces dernières représentations, rien n'y affirme la foi en l'immortalité ; le D. M. est une formule vide qui exprime le respect de la mort, non l'espérance en une survivance dans l'au-delà.