Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article MITTENDARIUS

MITTENDARIUS. Nom de fonctionnaires qui figuraient au Bas-Empire dans l'officium du cornes rei privatael et du cornes sacrorum largitionum2. Dans ce second service, ils étaient soit centenarii, soit duce MIT ®1955 -MIT Il résulte de l'examen attentif du IV" et du Ve 2 livre de l'Iliade que la zèrprl était portée directement sur la peau et autour des parties molles du ventre, qu'elle protégeait. Elle pouvait être employée seule et former alors l'unique défense du guerrier, comme ce parait être le cas pour Arès, attaqué et blessé par Diomède. Elle pouvait aussi s'ajouter à d'autres pièces d'armure qui la recouvraient, telles que la tunique, Oulp-g , et une ceinture extérieure, W5Tl'to, destinée à maintenir le Odpv. Quelque singulière que puisse nous paraître cette conception d'une lame, même épaisse et assez haute, considérée comme l'unique sauvegarde et la seule protection des combattants, il n'est pas à douter qu'elle ne soit exacte, car d'assez nombreux monuments figurés permettent de nous en faire une idée assez précise. Sur des monuments mycéniens 3, tels que les coupes de Vaphio, le pagne, formé d'une mince et longue bande d'étoffe plusieurs fois enroulée autour de la taille, n'est autre chose qu'une tb(TO-q : si les bords en pendent devant les parties, ce n'est point par pudeur, mais parce qu'une v de toile s'assujettissait autrerhent qu'une bande de cuir'. Les fouilles de Delphes 5 et d'Olympie' ont mis à jour un assez grand nombre de statuettes de bronze, de style primitif, qui nous montrent comment était formée cette oérpx. Il est à remarquer que ces idoles, bien que les armes n'en aient pas été conservées, représentaient à n'en pas douter des guerriers : le plus souvent, la tête en est casquée ; la main droite, levée à la hauteur du visage, devait brandir la lance, et la gauche, baissée à la taille, près de la ceinture, tenait sans doute le bouclier. Il s'agit donc d'un emploi tout pareil à celui dont il est question dans les poèmes homériques, et la ceinture que portent ces guerriers est et ne peut être que la p.(Tpou Celle-ci, qu'elle soit en relief comme à Olympie, ou représentée en creux comme à Delphes, est presque toujours à bandes ou bourrelets étagés. Les renflements Fig. 5095. La mit,•a en sont de nature et de forme très varia ceinturon. bles. Sur l'un de ces monuments (fig. 5095) ', six côtes superposées se succèdent au-dessus des hanches. Ailleurs', trois bandeaux en saillie alternent avec deux lames rentrantes, et chacun de ces bandeaux, au lieu d'être plat ou simplement renflé, est formé d'une série de moulures et de Iistels étagés. Enfin, la ceinture peut être simple et à fermeture médiane (fig. 5096)9, mais les bords supérieur et inférieur, ainsi que la jointure, sont en légère saillie sur le fond : il s'agit évidemment ici d'une armature de métal qui était fixée sur la lame de cuir et qui en consolidait les atta ches. Cette dernière statuette est pour nous d'un intérêt particulier, parce qu'elle est plus récente que les précédentes. Peut-être n'est-elle pas antérieure au début du VIe siècle. C'est la preuve que l'emploi de la gTpx, qui commença dès la période mycénienne, dura pendant toute l'époque archaïque. Pollux, sur la métope du trésor des Sicyoniens découverte à Delphes, la porte encore sous la chlamyde. Un torse d'Apollon archaïque trouvé par M. Doublet à Délos a la taille serrée par une ceinture analogue 10. Enfin, l'Apollon colossal offert par les Naxiens 1i parait bien avoir eu la µtypa. L'usage doit avoir duré, avec des intermittences, jusque vers l'an 50012 avant notre ère. Il est singulier qu'aucune I.c(Tpx complète ne soit venue jusqu'à nous, car il n'est pas douteux que la plupart étaient de métal. Homère le dit formellement93 et. les lexicographes sont très nets sur ce point 11. L'un même nous apprend que la ceinture était parfois faite de mailles, âÀuQtln t(1'. Les deux garnitures de bronze, découvertes à Mycènes et signalées par M. Perdrizetl6, paraissent bien provenir de µ(Tpxt, mais ce sont les seuls documents connus ; la plupart des ceintures devaient être de cuir, ou même d'étoffes épaisses et superposées. M. Purtwaingler a publié un bronze acquis récemment par le Musée de Berlin, où il a proposé de reconnaître la N.(rpx 17, mais la ceinture y est extérieure et le tablier qui termine en bas la cuirasse ne paraît pas posée sur une e,vàl intérieure. 11. La N.(Tpx servait aussi à serrer et fixer la chevelure L'usage est ici général, commun aux hommes et aux femmes, et ne se bornant pas à la période archaïque. Les inventaires de temples, celui en particulier de la Héra samienne, mentionnent des t,.iTpat u. Elles apparaissent fréquemment sur les représentations de Dèmèter et de bora, que celles-ci soient archaïques (fig. 1322) 20, ou relativement récentes 2'. Mais elles n'étaient pas spécialement réservées aux déesses, ni même aux femmes. Les athlètes vainqueurs en sont couronnés 72; parmi les dieux, c'est le plus efféminé, Dionysos, qui porte le plus volontiers et le plus souvent MIT 1954 Mli' les mystères mithriaques '. L'espérance d'une immortalité glorieuse réservée aux initiés a certainement exercé sur eux un grand attrait, et contribué à la diffusion des mystères. Ceux-ci ont aussi dû leur succès à la valeur de leur morale, qui favorisait, l'action et où l'on trouvait dans les lutLes de la vie un soutien efficace. La conformité de leurs doctrines avec la science et la philosophie du temps a pu séduire les esprits cultivés, tandis que le caractère très primitif à certains égards d'un culte qui divinisait toute la nature avait fortement prise sur les âmes populaires La lutte contre le christianisme. La religion mitttriaque n'eut rien de l'intolérance du mazdéisme sassanide. Elle adopta dans les diverses provinces les dieux qui y étaient honorés, en les faisant rentrer dans son système doctrinal. Elle resta toujours en relations intimes avec le culte commagénien do Jupiter i)olichénus, et fit probablement alliance avec celui (le la Mater Magna, qui introduisit dans sa liturgie la cérémonie du taurobole (cf. p. 1948-lb '. Sous l'influence du syncrétisme, qui régnait au mc siècle, on inclina même à voir dans Mithra, assimilé è Soi invictus, le dieu unique qui est adoré sous des noms multiples suivant que l'on considère ses aspects divers. Ce panthéisme solaire était soutenu pal les empereurs, dont il favorisait la politique (p. 1947), et il faillit sous Aurélien devenir la religion officielle (le l'État romain Les mystères persiques devaient donc fatalement mtrer en lutte avec l'Église chrétienne, qui condamnait le polythéisme et niait la divinité des empereurs. La rivalité entre les deux religions fut d'autant plus vive que leurs caractères étaient plus semblables, et l'on peut dire que le mazdéisme, dont le culte ntithriaque est une forme, fut, avant l'Islam, l'adversaire le plus redoutable que le christianisme ait rencontré. Nous n'avons pas à insister ici sur les similitudes, signalées par les apologistes euxmêmes t, qui existaient entre les dogmes et les rites chrétiens etmithriaques, ni surtout à trancher la question (le savoir s'il y a eu imitation et de quel côté. Beaucoup d'analogies s'expliquent par l'origine orientale commune des deux cultes, et il n'y a guère que le domaine de l'art où l'on puisse constater avec certitude les emprunts faits par l'Église à ses prédécesseurs païens . Si l'on considère la quantité de monuments que le mithriacisme nous a laissés, on peut se demander si, à l'époque des Sévères, ses fidèles n'étaient pas plus nombreux que les chrétiens. Mais les premières invasions des barbares, notamment la perte de la Dacie (75 ap. J.-C.) et celle des Champs Décumates portèrent un coup terrible )s une religion qui était répandue surtout aux frontières. La conversion de Constantin lui enleva bientôt l'appui que les empereurs lui avaient jusque-là accordé et dès lors elle déclina rapidement F Même la réaction amenée pat' la conversion de Julien, adepte fervent des mystères (p. 19.47), ne rendit à ceux-ci qu'une puissance éphémère. Les troubles sanglants qui avaient marqué le règne de l'Apostat servirent de prétexte à des représailles, et les ruines des mithréums attestent la violence de la persécution . En 377, le préfet Gracchus, nous dit saint Jérôme O, specuin .4fithrae et omnia portentosa sintulacra... subvertit, fregit, excussit et /18.8 quasi obsidibus datés, ilnpetravit baptisinum Christi. Toutefois, malgré les édits des empereurs interdisant l'exercice public de l'idolâtrie, l'aristocratie romaine restait fidèle au culte de ses ancêtres : à la tin du Ive siècle, un grand seigneur releva à ses frais, près de la voie Flaminienne, une crypte construite par son aïeul 11 et en 393, sous le gouvernement d'Eugène, le préfet du prétoire célébra encore officiellement les mystères Mais après la victoire de Théodose sur l'usurpateur (394), on n'entend plus parler d'eux à Rome u• Ils se conservèrent plus longtemps dans certains districts reculés des provinces latines et surtout dans celles d'Orient 14 Mais leur ruine était irrémédiable. Seulement les conceptions qu'ils avaient répandues dans l'empire ne devaient pas disparaître avec eux. Ils avaient préparé les esprits à accueillir le manichéisme, qui, à certains égards, doit être considéré comme l'héritier et i€ continuateur du mithriacisme