Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article NASITERNA

NASITERNA .Vase à contenir l'eau et autres liquides. Il est nommé avec la vaisselle usuelle, l'amphore, le bassin, la cuvette, le pot à eau 1. C'est sans doute un récipient d'assez grande capacité, car on s'en sert pour faire la récolte de l'huile 2, pour nettoyer la maison etc. Il est donc fort peu probable qu'on doive, comme certains archéologues 4, l'assimiler au petit broc à vin dont les musées contiennent de nombreux spécimens [oINOCHOÉ]. Cette identification serait fondée sur la racine nas, nanus, et la terminaison terna, qui semblerait indiquer un vase 1 NAS à bec trilobé, comme I'cenochoé. ;\lais cette étymologie est loin d'être certaine et, d'ailleurs, un récipient pourrait avoir un déversoir de cette forme, sans être une cenochoé. Il faut s'en tenir actuellement à la définition de Festus f : vase pour l'eau, muni d'une anse et largement ouvert. I1 pourrait ressembler à ce que sont nos seaux de ménage et d'écurie. L. P. NASSA «E",47,43, et, pa.;ç 'l. Nasse, piège à prendre le poisson. La nasse des anciens ne différait en rien de celle dont on se sert communément aujourd'hui; c'était une longue cage en osier, dont l'orifice allait se rétrécissant en entonnoir à. l'intérieur; quand le poisson s'y était engagé, il ne pouvait plus revenir en arrière ; des tiges pointues dirigées vers le fond lui barraient le passage `. Le pêcheur lestait l'appareil avec quelques pierres; il mettait à l'intérieur un appêt fortement odorant, tel qu'un poulpe ou un crabe grillé; puis il le plongeait dans l'eau à l'aide d'une corde, terminée par un morceau de liège qui restait flottant à la surface 6. La pêche à la nasse est une des quatre sortes de pêche que les auteurs d'Jfalieutica ont successivement passées en revue [PISCATio] ; mais ils l'ont traitée avec moins de faveur que les autres, parce qu'elle exige moins d'adresse. Ils la recommandent comme convenant surtout dans les eaux basses, sur des fonds rocheux, couverts de plantes aquatiques'. Les poissons de mer qu'elle servait à capturer sont énumérés en détail par Oppien. La figure 5259 reproduit une monnaie de Byzance frappée au lue siècle de notre ère; on y a vu, peut-être Festus et d'autres écrivent 'rassi!erna; Krause, L. c. p. 447, note 3, suppose une forme apparentée à 'lassa. Rich, Diict. des Antiq. s. u. rappelle la terminaison de cistre, cisterna. 2 M'est. p.168, éd. Müller : genus vasis aquarii ansati et patentis. NASSA. 1 Plant. Mil. i(, 6, 98; Cie. Ad Att. X1', 2; Sil. Ital. V, 47; Plin Dalieul. 12.10. 2 Etyo,. Magn. p. 548, 50; Hesych. s. e'.; Schol. Hom. Il. 1I, Lcg. Vli, p. 823 E; Tint. p. 78 P, 79 D; Theocr. XXI, il; Anth. Pal. VI, 4 et 5. Lucian. De mette. coud. 3; Plut. De sol. anim. p. 977 C, 983 D; Oppian. Ralieuc 1!, 85, 341; IV, 47, 49; Aelian. Nat. anim. XII, 43. 3 Hesych. s. v.; Soph. ap. Schol. Aristoph. Eq. 1147 (fr. 438). 4 Voir notamment Sil. Ital., Oppian. L. c. Opp. III, 365. ï, Ibid. 85 ; Aelian. L. c. d'après un grand nombre de sources t. V, an 12, p. 359-363), resté inachevé. ne traite que de la pèche à la ligne.7 Du.ersau, Descr. des ,oed. du cabinet Altier de [lauteroche (1829), pl. ni, n. 8. Thrace, p. 108-109, n°^ 1, 2, 3, 5, G; cf. Guhl u. Kohner, Leben cl. Gr. s. Rom. p. 183. Voir encore Arch. Zeit. XXXI (1874), p. 59 (douteux). La figure de Riel', llict. des ont. s. v., parait imaginée d'après deux mosaïques de Rome, dont une se voit encore à.. Ste-Marie du Transtévère : Ciampini, Vetera monimenta, 1693, cf. Eun. Ouir. Visconti, Mus. Pio Cle,,,. HI, p. 277, pI. c 3 et Ill, 4. 8 Gaucklcr, Douve et Hannezo, Musée de Sousse. 1903, pl. vr, 2, p. 29.