Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article NOMEN

NOMEN ('Ovoga). Nom propre des personnes. Les anciens peuples de 'la Grèce et de l'Italie semblent avoir dans l'origine donné un seul nom aux personnes. Les noms correspondant à ce que nous appelons noms de famille furent d'abord inconnus. Toute personne était en naissant sous la puissance d'une autre à titre de fils, de fille, de femme ou d'esclave ; on désignait donc la maison à laquelle chacun appartenait par le nom (au génitif) du chef de la famille. Chez les Grecs on ne dépassa pas de beaucoup ce progrès ; chez les Romains on vit se développer peu à peu tout un système de noms qui devint assez compliqué. GRÈCE. Le jour de l'imposition du nom était le septième ou le dixième après la naissance (o( gtv éêitg'rr, oi ô~ Trl ôexâTr'). Le choix appartenait au chef de la famille, c'est-à-dire au père, qui avait même le droit de changer plus tard le nom de ses enfants ', ce qui avait lieu quelquefois, comme on le verra plus bas. La mère intervenait souvent' et il pouvait y avoir dissentiment. L'usage avait établi â cet égard quelques règles qui n'avaient cependant aucun caractère obligatoire 4. En général, on donnait au fils aîné le nom du grand-père que la ceinture des Vestales est ainsi nouée, dans les statues retrouvées à Rome ; 9 C. rand. pour 1880, p. 38 et vignette du titre. 101bid. p. 39, 36 sq.; Antip. NOM 49 paternel. Quant aux autres enfants, nous avons dans un discours de Démosthène t un exemple de la manière de les nommer. Sosithée, plaidant contre son fils Macartatos, nous apprend qu'après avoir « comme il était juste » donné le nom de son propre père à son fils aîné, il donna au second celui du père de sa femme, au troisième celui d'un parent de sa femme, au quatrième celûi de son aïeul maternel, à lui Sosithée. 11 arrivait aussi, quoique assez rarement, que le fils portait le même nom que son père : ce fut le cas de Démosthène et celui de Démade. Ou bien le nom du fils était un dérivé de celui du père, comme Phocion, fils de Phocos ; ou encore il y avait une certaine parenté dans la signification ou dans la forme, par exemple Stachys (épi), fils d'Eucarpos (fertile, qui produit de beaux fruits); Philothée, fils de Philoclès; Nicias, fils de Nikératos, etc. On peut faire la même observation sur le nom des filles, qui est parfois le simple féminin de celui du père (Kpiouaa fille de Créon, roi de Corinthe) ou un synonyme (K)veosTpâT'efille de Ntx p«Toç). Enfin le nom de la mère peut aussi influer sur celui du fils (Auatp.«xiï mère de Tr),éuaxoç). C'est donc, dans les temps historiques, par une simple analogie de sens que s'exprime la continuité de la famille, et l'usage était suivi sans doute avec plus de rigueur dans les maisons nobles ou illustres ; c'est ainsi que, parmi les descendants de Tléptolemos, les hommes d'une des branches de la famille paraissent avoir porté pendant assez longtemps deux noms seulement alternant du père au fils (flipponikos et Kallias) dont nous connaissons sept générations2; on trouverait bien d'autres exemples dans les familles des Nicias, des Cimon, des Alcibiade, etc. Nous voyons néanmoins que dans quelques familles le souvenir de l'ancêtre commun était conservé non seulement par la tradition, mais encore par un nom générique qu'on pourrait comparer au gentilicium romain : telles étaient celles des Alcméonides, des Eumolpides, des Péonides, des Codrides, des rEacides, des Boutades et en général, à Athènes, de toutes celles qu'on désignait par le terme d'EUPATRIDES (de pères illustres). Ce sont à proprement parler des noms patronymiques, étendus à une série de générations d'une même race, phénomène qui ne s'observe que dans les familles royales ou dans celles des chefs de tribus. Ces désignations tendirent cependant à disparaître de plus en plus avec l'avènement de la démocratie, et partout où régnaient des princes et des tyrans elles durent être également proscrites. Elles n'avaient d'ailleurs rien d'officiel, car on ne les trouve nulle part dans un acte public. Il n'y a d'exception que pour les Eumolpides et les Kerykes d'Éleusis, qui avaient conservé traditionnellement certaines fonctions religieuses [ELEUSINIA, p. 534 ; EUbtoLPInAI]. Ceci explique peut-être aussi pourquoi le développement des noms de famille ne put pas se faire en Grèce comme à Rome, où les plébéiens, loin d'empêcher les patriciens de porter de semblables noms, adoptèrent la même nomenclature. Nous reviendrons sur les patronymiques proprement dits. Il s'agit avant tout de donner une idée de la manière dont on choisissait et formait les noms de personnes. Il règne à cet égard la plus grande variété, et cela se conçoit : il fallait que les noms fussent en grand nombre pour VII. NOM qu'on pùt distinguer chaque individu dans une même ville. Notons en premier lieu que tous les noms ont une signification, et en second lieu, quant à la forme, que ce sont ou bien des mots simples dans leur forme primitive, ou bien des noms composés ou enfin des dérivés. 1. Par rapport à leur signification, il est naturel qu'en général on ait choisi des noms d'heureux augure, exprimant des idées de force, de noblesse, de bravoure et de gloire, de beauté, etc. Mais il y avait des exceptions. Nous pouvons établir les classes suivantes : a. Noms tirés de celui d'une divinité'. Le plus souvent ce sont des dérivés : 'AaoUt,lvtoç, A o',é oç, Ilaaaâctoç ; ou des composés : 'A9-gvdôalpoç, `Ep'.e ydpaç ; plus rarement on conserve le nom tel quel de la divinité ; on trouve, mais rarement '•, 'A7to?) v, Atdvusoç, "Epto pour des hommes, 'Atppoô(T' , .'Aervâ pour des femmes; seul le nom de `Epp.'il'ç se rencontre un peu plus fréquemment. Beaucoup sont formés au moyen des finales yév-gç (issu de) et lo161; (donné par) : `Epµo?EVrlç (issu d'Hermès), `fiodioTo; (donné par Héra) Enfin les composés où entrent les mots led; (Théodore, néogène) et Atdç (de Jupiter), Do; (divin, par exemple Diogène , Diodore) sont extrêmement nombreux'. On trouve également des noms de héros appliqués à la formation de noms d'hommes : `Hpxxaetoç ; `Hpar,),edôolma;. b. D'un nom de ville ou de peuple. Les noms de cette classe indiquaient primitivement l'origine d'un personnage, mais on en trouve aussi qui sont donnés arbitrairement, pour faire honneur à une ville où l'on avait des relations d'hospitalité ou pour d'autres raisons. Ainsi nous connaissons '' un archonte athénien qui s'appelait 'Ax«tdç, et l'on sait qu'un des fils de Cimon s'appelait A«xeiceq.vivtoç• On pourrait citer d'autres exemples en grand nombre : 'Aoyeïoç, Botaerbç, Aeapàç, Aâxnly, etc. Mais en général les hommes libres s'en servaient peu ; pour les esclaves, au contraire, on l'employait beaucoup; quelquefois même on conservait la forme du nom primitif au lieu de la forme adjective ; ainsi Asia, 01bia sont des noms de femme'. ,c. Des qualités physiques ; surtout de la couleur des cheveux ou du visage : Ilé oç (roux) ; Eâv9oç (blond), dont Xanthias, Pyrrhias sont aussi dérivés ; X)A' poç (pale) était le surnom de l'empereur Constance et a servi à former le nom de femme bien connu Chloris. On trouve de même des Maaç (noir), Méaayxpoç (peau noire), Méyaç (grand), EN.txpôç (petit). 'îp.o; (au nez camus) est l'origine de Simon, Et'u.a v. On trouve aussi quelques noms propreà qui proviennent de signes particuliers ou de défauts de constitution: Mo) j.aouç (au pied noir), Xuiaoç (boiteux), E75.à034 (louche), Ai'expoç (laid) qui a une quantité de dérivés: A'taxA, Aiaxpéaç, Aisypéov, etc. D'autres noms qui exprimentl'idée de beauté : KzaataToç, Kaaa(«ç, I{«aa(uop~oç; ou de force : Kpoi rtç, KpaTtaç, KpâTepo; ; enfin quelques dérivés féminins formés avec la syllabe dira, venant de di, voix, visage, par exemple : 'AvTtd7crl, Antiope (qui réplique vivement), IlapOev47crp, Parthénope (à l'air de vierge). d. Des circonstances qui ont accompagné la naissance, par exemple : A(augoç (jumeau), 'E7ctyévrlç ou 'E7c(yovoç (né après, posthume, descendant), 'ErrixT71Toç (fils adoptif) ; 42 NO n-90 NOM 'lilpvoç (né au printemps), Noegnivioç (ne le jour de la nouvelle lune). A cette classe appartiennent aussi plusieurs dérivés en yiv-rjç (issu) : Hpwroyivrç, Protogène (premier-né). e. Des qualités morales. Les noms de cette classe ont en général une signification favorable ou honorable 'Aydxrroç (sans peur), E(éioç (de bonne vie), Euéeu),oç (de bon conseil), Eüvouç (bienveillant), etc. De là vient que la plupart des noms de cette classe sont formés soit avec la particule e , soit avec l'a privatif suivi d'un mot comportant une idée défavorable ou malheureuse 'AléxssOç (sans chagrin) 'APâexavToç (à l'abri des charmes). On peut en rapprocher tous les noms qui expriment, l'idée de bonheur ou de bon augure : Mcexao (heureux), Maxlpie roç, Maxpdééioç (de longue vie) ; et ceux qui emportent le sens de vertu : "Aoi 'roç, 'Apiotaïoç, etc.; enfin ceux qui indiquent l'affection : 'Ay rrraç (aimé), 'E iv(viTOç (chéri), tli(1r, (éi),wv, et l'amabilité : Eüyxpiç (gracieuse), EbyépieToç, "EPaeTO; (aimable). On trouve même des substantifs abstraits employés tels quels comme noms propres, surtout comme noms de femmes "Eaniç (espérance), 'Ap€Ta (vertu), Eipi(vr;, Irène (paix), Eëppoauvr, Euphrosyné (gaîté), tliodvtiiç (raison). On est surpris, quand on connaît la superstition des Grecs et le soin qu'ils mettaient à éviter tout ce qui aurait pu passer pour être de mauvais augure, de rencontrer un certain nombre de noms franchement défavorables, comme par exemple "Aiiixoç (injuste)'. Il est très probable que, dans la plupart des cas, c'étaient des surnorns qui avaient fini par évincer les noms véritables (voir plus loin p. 91). f. Des professions, métiers et occupations de la nie Bouxd),oç (bouvier), 'A7,'tTrç (meunier), etc. On remarque dans les familles d'artistes la tendance à choisir soit les noms d'artistes célèbres, soit des mots d'un bon augure pour la profession de l'enfant, qui se transmettait, on le sait, de père en fils. Ainsi le nom de Dédale (Aa(ôai,cç) se retrouve très fréquemment, de même que des noms comme Euyuip (à la main habile), Keip(mmpoç (habile de sa main), Eilypag.g.oç (bon graveur) 2. g. De la vie militaire et de la gymnastique. Ces noms excessivement nombreux sont composes ordinairement avec des verbes ou substantifs exprimant les idées : en beauté). (i De combat et d'armée (g.iy ,, eTpaTé;) NixdaTpcmToç) i De commandement (.yw, âva, xpyw, Hy€gwv, 'Hyi,Twp; on peut y joindre les composés de ),dycç, troupe, compagnie de soldats : 'Apy(Aoyoç. e De guerre en général; tels sont les noms terminés en ard),egoç `OeV) dTç, AOy(Tr; (hoplite, capitaine). etc. ii. Des chevaux. Les noms qui font allusion aux habitudes équestres de la guerre ou de l'hippodrome et à tous usages qu'on pouvait faire des chevaux sont extrême i. De la vie publique et administrative ; ces noms comportent les idées de discours sur la place publique (ô:xr), d'influence sur le peuple (ôgg.oç) : 'Avaçayôpxç signifiant simplement citoyen, l1o) (rs,ç ; peuple, A tip.oç roi, B«.eeleuç; ou divers titres de magistrats : "Erfopoç, Ir. D'une idée quelconque de gloire ou de renom, se rapportant à l'un des cas spéciaux mentionnés jusqu'ici et formés le plus souvent avec la désinence x),-rç (ou dans la même catégorie rentrent les noms en p i.oç gloire) et en 'rigre (Tiu. j, respect) : 1101si prg.oç, Nixé'gg.oç 1. De noms d'animaux : 'A),ix'pjwv (coq), 'A Tgç (aigle), 'A1dTcr (renard), etc. En général, on peut dire que ces noms s'appliquaient surtout aux hommes de basse condition, aux esclaves, sauf dans les périodes plus récentes de )'.antiquité où ils deviennent plus fréquents. Leurs dérivés au contraire semblent avoir été usités même pour des personnes de conditions nobles : `Ia7c(aç en est un des exemples les plus frappants. m. De divers autres objets ou de substantifs concrets 'Axavtoç (acanthe), "Avoç (fleur), Aâiv-n (laurier), KâaTOç (fruit), ETâxuç (épi), etc. n. De substantifs abstraits. Nous en avons parlé à propos des noms indiquant des qualités morales (e). IL Quant à la manière de composer les noms et de les faire dériver, nous nous bornerons à quelques indications sornmaires. Nous avons vu qu'on pouvait se servir soit' de substantifs, soit d'adjectifs, soit de participes, sans leur faire subir de modifications dans la forme. Pour les verbes, il faut toujours au contraire transformer en une forme substantive ou adjective. Pour la dérivation, les terminaisons les plus fréquentes sont celles 1«m a;, génitifou : Avi9Éxç, de vr p ; plus souvent encore en ix; : Anthias, Archias, Phidias, etc. ; 2° en iiç, gén. éwç 'Eoe'Oebç, Erechthée; 3° en u, gén. do; et no; qui ne sont à l'origine que des contractions de noms en ix;; 4° en ioç, de beaucoup les plus fréquents, surtout vers les derniers temps, où ils semblent s'être formés sous l'influence des noms romains en ius ; 3° en wv, gén. uns; (et surtout KpaTtvoç, dont on peut rapprocher ceux en ivvç : A'oy(vrç ; 7° enfin il v a les formes diminutives en iexoç : AeovT(e ia; Mup'tcv (voir plus bas, Noms de femmes). Revenons à la manière de désigner plus rigoureusement les personnes pour les distinguer de celles du même nom et, comme nous avons à rapporter encore les particularités relatives aux hommes, aux femmes et aux esclaves, nous suivrons ici cette triple division. 1. Noms d'hommes. Quant à la nature du nom personnel, nous en avons suffisamment parlé dans l'exposé relatif à la signification. Il nous reste à dire comment on distinguait plus spécialement tel homme libre de tel autre homme libre du même nom. Ou bien on indiquait le nom du père ou bien l'origine; les deux sont quelquefois combinés; souvent aussi on employait des surnoms. a Nova du père. Il y a deux façons de l'indiquer: NOM -91NOM a. Par une forme adjective qu'on désigne en général par le terme de nom patronymique. La plupart sont formés par l'adjonction de la terminaison (STç (tôaç) ou taôriç. On les voit déjà dans Homère : AzEpTt8gç, Tlrar~aSrç 'ATg(Srtç. Certaines formations dérivées en Euç, wv, twv, tcg et surtout, chez les Béotiens, ts; semblent avoir servi à la même fin. Mais il faut observer d'abord que l'usage s'en perdit de bonne heure, ensuite que, même si l'on trouve dans les temps historiques des minaisons n'indiquent pas le nom du père, elles sont devenues, comme les autres, un moyen de former de nouvelles appellations. Tout au plus le sens patronymique primitif s'est-il conservé pour désigner une famille entière, les descendants, comme nous l'avons dit plus haut. (3, Le nom du père se met simplement au génitif, avec a lµoa8iv 1ç O riN.oaOisouç ; c'était ce qu'on appelait 7rz'rp iOcv b, L'origine ; pour les personnes de la ville même on indique la tribu ou le dème auxquels elles appartiennent; pour les étrangers, la ville ou même le pays d'où ils sont sthène, fils deDémosthène, du dème de Péan (en Attique) : Aaxciatu.âvioç, Agésilas de Lacédémone. Les adjectifs de ce genre étaient ordinairement en toc ou en Eu;, mais on rencontre aussi des formes adverbiales en Ors : lioauxpxTSlç N(rwvoç Ayyt) OEV, Polycrate, fils de Nicon, du dème d'Angélè Du reste, dans les actes officiels il y a des variations, suivant la nature des actes, et suivant les époques et les pays où ils ont été rédigés. Dans les listes des soldats morts à la guerre qu'on dressait à Athènes, le nom de la tribu se trouve en tête et les noms individuels n'ont pas besoin de plus ample désignation ; dans les listes de vainqueurs aux grands jeux de la Grèce; on indiquait le nom de la ville d'origine et souvent aussi, auparavant, celui du père, Dans les décrets du peuple athénien, nous trouvons très rarement le nom du père de l'archonte, tandis qu'en général il ne manque guère. II est aussi omis pour d'autres magistrats, par exemple pour les trésoriers, ou lorsque la personne parait suffisamment désignée par l'ensemble de l'acte 4. 2. Noms de femmes. -Ils sont en général formés de la même façon que ceux des hommes, seulement avec des terminaisons féminines, et sans doute ils étaient choisis parmi ceux qui étaient usités dans la famille : AuataTpâTn (qui met en déroute les armées) ne peut être qu'un nom d'homme mis au féminin.' On remarque après les noms Quant aux formations de diminutifs en tov, qui sont neutres, ce sont des petits noms d'affection : Ilals.tp(atov. On les retrouve dans les comédies de Plaute et de Térence sous leur forme latine : Philocomasium, Acroteleutium, Selenium, Glycerium, etc. Les diminutifs en taxa sont évidemment imités du latin (Néytaaa, Pour la femme non mariée, c'est le père qui est le chef de famille ; pour la veuve, le fils, et pour la femme, le mari. Afin de distinguer plus spécialement une femme de celles qui pouvaient avoir le même nom, on ajoutait donc l'indication convenable pour chaque cas donné. Le génitif seul, ou suivi de ©uyzvr,p indiquait le père; on ajoutait toujours yuv après ou avant le nom du mari et M-cp après ou avant celui du fils. Exemples : K),eoatioxT,) urvr)p, trois désignations que nous trouvons dans un seul et même monument d'Athènes contenant une Iiste des objets déposés au trésor d'Athéna 3. Noms d'esclaves. Dans l'origine, on semble avoir attaché une certaine importance à ne donner aux esclaves aucun de ces noms élogieux ou glorieux que nous avons énumérés plus haut et qui étaient alors réservés aux hommes nobles ou au moins de condition libre `. « Deux choses, nous dit un scoliaste, distinguaient autrefois l'homme libre de l'esclave : le nom et les cheveux. » On paraît toutefois s'être départi de bonne heure de cet usage, du moins à Athènes, car Aulu-Gelle nous apprend qu'après l'expulsion des Pisistratides une loi avait interdit de donner aux esclaves les noms d'Harmodins et d'Aristogiton. Mais en général on voit que les esclaves ont des noms assez courts et assez vulgaires, on les désigne suivant le pays auquel ils appartiennent : Eupoç, +l~ônç ; dans Plaute et Térence nous retrouvons des noms comme Davus (A.2oç, peuple de la mer Caspienne), Geta, Thessala, Lesbia, On pourrait encore citer Kcravotôw), llaxÀaywv et bien d'autres. Nous avons parlé plus haut des noms d'esclaves femmes tirés de leur origine (b). Ou bien on adoptait une appellation d'après leur physique : IIupp(aç (roux), ;r avO(zç (blond), 05a2xo; (sac, c'est-à-dire lourdaud) ou d'après leur occupation : 3,pdµwv (coureur), Ndawv (celui qui va), ou leurs qualités ; 'Ovnat;coç (utile), i é'ctTOç (sage), etc. Dès une époque très ancienne, cependant, on trouve de nombreuses exceptions et l'on voit des esclaves porter les noms les plus brillants : Dionysios, Démétrios, Philon, Katlias, Nikias, etc. III. Surnoms et changement de nom. Le père, avonsnous dit, avait le droit de changer le nom de Son fils et l'on en a un exemple frappant dans une inscription 7 oïi un enfant qui avait été appelé d'abord Athénée ('AFi' 'moç) reçoit plus tard le nom d'Athénophile, auquel vint s'ajouter encore le surnom d'Epaphrodite. Les surnoms semblent avoir été assez fréquents ; ils pouvaient être donnés soit par le public, soit par les amis, et avoir un sens favorable ou défavorable. Dans beaucoup de cas il se substituait presque officiellement au nom primitif. Ainsi Platon, qui s'appelait d'abord, connue son grandpère, Aristoclès, reçut le nom qui lui resta de son maître de gymnastique, mais les auteurs anciens ne savaient pas si ce surnom, tiré de ,raâ'ruç (large), faisait allusion à la stature du philosophe, à son large front, ou àl'ampleur de son discours s, Aristote donna à son élève Tyrtamus le nom de Théophraste (qui parle comme un dieu), par lequel il est toujours désigné. Les Athéniens saisissaient l'occasion d'imposer un surnom à propos du moindre fait : « Quelqu'un prend-il un agneau à un berger par manière de plaisanterie, on l'appelle Atrée; s'il prend un bélier, on l'appelle Phryxus ; si c'est une NOM °°°. 92 -NOM toison, Jason'. » Théognis, qui faisait des tragédies d'une froideur désespérante, avait reçu le surnom de Xftuv (neige)2. Le poète et orateur Denys, qui avait proposé l'usage de la monnaie de bronze, fut appelé b Xaùxod'ç, ce qui était un jeu de mot pouvant signifier à la fois homme d'un coeur ferme et homme de mauvais aloi (ou de billon)'. Lorsque ces surnoms étaient adoptés par tout le monde, ce qui n'était pas toujours le cas, on les écrivait à la suite du nom primitif, en les faisant pré céder des mots b É7ctxx)oûu.EVOç (surnommé) ou b tai (sous-entendu xa),odii.Evoç, correspondant aux expressions de nos vieilles chartes dit ou alias) : Aic4v 'ApTEp.tarou b Mais c'est surtout dans les pays barbares où avait pénétré la civilisation grecque qu'on rencontre des exemples de ce genre, et, chose à remarquer, c'est l'ancien nom barbare qui devient surnom : NEtx"iipaTOç NEtxYlpaTOU b rxi "Oçt~aauoç 6. Ceci provient du reste très probablement de l'influence romaine, car le même fait s'observe dans les inscriptions latines. RomE. Il y avait chez les Romains un seul nom individuel' et pour spécifier on se servait du nom du père ou du chef de maison au génitif : Marcus Marci, Caecilia Crassi. Cet usage paraît même s'être maintenu chez les peuples italiques jusqu'à la fin de la guerre sociale, où l'on trouve encore des monnaies avec la légende G. Papies G. L'indication du père, du mari ou du maître s'est du reste conservée aussi à Rome, où elle occupe une place déterminée dans la nomenclature ; de même la désignation par la tribu, qui correspond à celle par le dème usitée à Athènes et dans d'autres cités grecques. Mais il y a de plus le nom de famille ou plutôt de gens, développé de bonne heure, qui a commencé sans doute par être un patronymique, et qui s'est perpétué conformément à la forte constitution de la famille romaine. Enfin il faut noter que le surnom ou cognomen a acquis une importance que nous ne lui avons vue qu'exceptionnellement en Grèce et que, comme désignation individuelle, il a fini par évincer, pour le moins dans le public, le prénom lui-même. Ainsi, les Romains, après s'être contentés d'un seul nom, en eurent deux : cette opinion est appuyée par la tradition qui appelle les rois de Rome de deux noms (Numa Pompilius, Ancus Martius), comme aussi par les exemples de ce fait que nous rencontrons soit dans les plus anciennes inscriptions latines 3 : Marcus Caecilius, soit dans celles d'autres peuples italiques : Novius Vesulliaus Vibius Popidius 10, Numerius l'amatis". Jusqu'à l'époque de Sylla, et même après, on n'admit également que deux noms dans les décrets du Sénat et les lois : le prénom et le nom de la gens, suivi de la désignation du père : P. Cornelius, L. f. cosol "-, -Q. Martius L. f. -Sp. Postumius L. f. 13. Mais dans l'usage ordinaire le troisième nom ou surnom doit s'être introduit plus tôt dans les familles nobles, qui précisément se distinguèrent longtemps de la plèbe par leurs trois noms (tria nomina nobiliorum), qui devinrent la règle pour tous les hommes libres vers la fin de la République et du I" siècle de l'Empire; plus tard le nombre des noms augmenta, surtout pour les personnages importants ou alliés à de grandes familles, et il n'est plus guère possible d'en comprendre le système. Ainsi, à l'époque où le système des noms a atteint son développement naturel, les hommes de condition libre et citoyens romains sont désignés par trois espèces de noms et deux indications secondaires : Marcus Tullius, Marci Tlius, Cornelia tribu, Cicero. Nous avons d'abord le prénom (Marcus), le nomen gentile (Tullius), puis l'indication du père par son prénom, suivi du mot filins et de la tribu, enfin le troisième nom ou cognomen (Cicero). Cet ordre est constant dans les inscriptions de la bonne époque. Il faut remarquer seulement que les prénoms sont toujours abrégés et le nom de la tribu, qui manque quelquefois, l'est presque toujours. Le mot filins est également remplacé par un simple f, enfin le mot tribu n'est jamais écrit : M. Tullius M. f. Cor. Cicero. Nous allons prendre cette nomenclature comme type d'une appellation complète et passer en revue les différentes parties qui les composent. Nous verrons ensuite ce qu'il y a de différent dans les noms de femmes, d'affranchis, d'étrangers et d'esclaves et les changements introduits sous l'Empire. A. Noms propres de citoyens romains. a. Prénom (praenomen). C'est le nom individuel qui est donné au fils neuf jours après sa naissance, par la famille. Ce nom est constaté officiellement à la prise de la toge virile, alors que le jeune homme est inscrit sur les listes de citoyens. On connaît en tout trente-six prénoms ; dans l'origine il y en avait une beaucoup plus grande variété. Varron nous en a laissé une liste de trente-deux, dont quatorze avaient disparu à l'époque de Sylla'. En voici la liste ; nous ajoutons entre crochets l'abréviation dont on se servait dans l'écriture, pour ceux qui ont persisté. Prénoms disparus au temps de Sylla : Agrippa, Ancus, Caesar, Faustus, Ilôstus, Lar, Opiter, Postumus, Procutus, b'ertor, Statius, Tullus, Volero, Vopiscus; Numa, Deuter, Aruns et Vibius. Prénoms qui se sont conservés : Aulus [A.], Decimus [D.], Gaius [C.], Gnaeus [CN.], Kaeso [K.], Lucius [L.], Manius [M.], Marcus [M.], Publias [P.], Quintes [Q.], Servius [SER.], Sextus [SEX.], Spurius [S. ou SP.], Tiberius [TI.], Titus [T.], Mamercus [MAM.], Appius [AP.], Numerius [N]''. Mommsen a fort bien démontré qu'à l'origine ces noms étaient choisis librement, comme en Grèce. On reconnaît d'ailleurs à leur signification, que la plupart sont des adjectifs dérivés soit des circonstances relatives à la naissance (outre ceux dont le sens est bien évident : Manias, né le matin ; Lucius, né de jour), soit du nom d'une divinité (Marcus et Mamercus, de Mars ; Tiberius, du Tibre), ou bien impliquent simplement une idée de prospérité ou de bonheur (Tullus, de tollere; Servius, de servare ; Volero, de valere; Gaius, de gaudere). Gnaeus ou Gnaevus est rapproché par Mommsen de Naevius, qui a une envie. De quelques autres la signification n'est pas bien déterminée. A côté de ces noms, qui sont purement romains et qui seuls se rencontrent dans les familles patriciennes, il y en avait cependant d'autres usités par la plèbe romaine et par les habitants des municipes et des cam NOM 93 NOM pagnes d'Italie. Ce qui les caractérise, c'est qu'ils ne s'abrègent jamais, ou du moins qu'il n'existe pour eux aucune abréviation fixe, comme c'est le cas de ceux que nous venons de citer; tels sont Novius', Paquius 2, Salvius3, Trebius' et Vibius5, auxquels il faut joindre Statius 9 qui, comme nous l'avons vu, avait disparu de la nomenclature des patriciens, et Volesus ou Volusus, en usage chez les Samnites', mais qui correspond à l'ancien nom romain Volero. Enfin notons que le nom Pupus (correspondant au français poupon) se donne dans les inscriptions aux enfants qui n'ont pas encore reçu de nom ou qui sont morts de très bonne heure. On en trouve même à qui l'on donne ce nom à l'âge de treize ans, ce qui ne peut s'expliquer que par le fait de sa non-inscription sur les listes de citoyens 3. Par une autre conséquence des principes exclusifs de la famille patricienne, on en vint à avoir dans chaque gens un nombre limité de prénoms et il y en a même qui semblent appartenir exclusivement à une seule famille; ainsi Appius et Decimus ne se trouvent que chez les Claudii; Numerius, chez les Fabii ; Mamercus chez les Aemilii. Kaeso est commun aux Fabii et aux Quinctilii. L'assemblée de la gens paraît même avoir exercé une certaine surveillance sur les noms et les avoir en quelque sorte partagés entre les différentes branches; en outre, tel nom pouvait être effacé de ceux de la gens par un décret (decreto gentis), comme cela eut lieu pour les Manlü, qui rejetèrent en 370 le prénom de Marcus 9, et pour les Claudii qui renoncèrent également à celui de Lucius1e. Cette limitation excessive des prénoms fut aussi adoptée par les familles plébéiennes dévenues nobles et devint ainsi assez générale ; elle est d'ailleurs d'un grand secours pour la restitution des inscriptions et pour la détermination exacte de la généalogie de certains personnages. Le Sénat lui-même intervint dans cette réglementation en décidant (314 de Rome) que le fils aîné porterait seul le nom du père''. Mommsen a dressé une liste des prénoms appartenant à sept familles patriciennes ; nous la reproduisons ici, en indiquant ces prénoms, comme lui, par leurs abréviations : Aemilii : C., L., Mam., Ma., M., Q., Ti.; Claudii : Ap., C., D., L. (aboli plus tard), P., Ti.; Cornelii : A., C., Cri., L., M., P., Ser., Ti.; Fabii : C., K., M., N., Q. (Servius ap. Cic. Brut. 21, 81, n'est pas certain) ; Furii : Agrippa, C., L., M., P., Sex., Sp. ; Julii : C., L., Sex., Vopiscus; Manlii : A., Cn., L., M. (aboli en 370), P., T. Ce n'est que depuis Sylla qu'on voit poindre de nouveaux noms dans les familles patriciennes : ce sont soit d'anciens prénoms dont l'usage s'était perdu, tels que Faustus chez les Cornelii Syllae, Agrippa (dans la famille impériale), soit des cognomina dont on fait des prénoms, par exemple Paullus (chez les Aemilii Lepidi), Cossus et Drusus. b. Nomen gentile ou gentilicium. Il appartient à tous les individus de la gens et à tous ceux qui s'y rattachent à un titre quelconque : aux femmes, aux clients et aux affranchis. Presque tous ont une forme adjective dérivée d'un autre nom de personne, par exemple d'un ancien nom, auquel cas ce sont des espèces de patronymiques : Claudius peut venir d'un Claudus; Julius d'un Julus. Ou bien enfih, et depuis une certaine époque les exemples en deviennent de plus en plus fréquents, ils sont tirés de noms de lieux, et indiquent sans doute l'origine de la famille. Les noms de gentes patriciennes appartiennent pour la plupart à la première catégorie, quoique souvent nous ne puissions plus en déterminer l'origine. Tous sont formés au moyen de la désinence lus ou doses variétés en aiusaeus (Poppaeus), eius, eus (Pompeius, Anneus). Les familles plus récentes venues d'Italie ou des provinces se reconnaissent quelquefois à la manière dont sont formés leurs noms; ainsi la terminaison acus est propre aux noms gaulois (Avidiacus); nas ou na est étrusque (Perperna, Spi'rinna, Maecenas) ; enus ou ienu,s est ombrien ou picentin (Savidienus, Arulenus). D'autres familles ont même conservé ou adopté un ethnique comme nom de gens; ces ethniques sont dérivés en lus (Perusius), en ensi.e (Aquileiensis), en as (Fulginas, Lapinas) et surtout en anus (Acerranus, Norbanus, Coranus) 1'; on serait souvent tenté de les prendre plutôt pour des cognomina et certainement ils jouaient ce rôle dans un grand nombre de cas, mais dans d'autres ils sont incontestablement noms de familles. Un gentilicium unique en son genre est celui de Verres 13. c. Cognomen. C'est, dans l'origine, un surnom donné par les amis ou par le public, mais qui, dès la seconde guerre punique, apparaît dans les inscriptions, les monnaies et même dans les listes officielles des censeurs, comme formellement établi et reconnu". D'individuel qu'il était d'abord, il devient un nom général et presque fixe de toute une branche de la gens, ce qui entraîne pour beaucoup de personnages la création d'un second surnom ou cognomen. Les patriciens furent les premiers à adopter des cognomina ; mais, comme en toute autre chose, la noblesse plébéienne ne tarda pas à les imiter. Mommsen suppose que toutes les familles patriciennes avaient leurs armoiries, leur emblème, qu'elles plaçaient souvent à la suite de leurs noms pour se distinguer des autres branches ou comme indication plus intelligible au vulgaire 1G. Les cognomina ont en général une signification beaucoup plus claire et facile à saisir que les gentilia. Ils sont tirés soit de noms de lieu et indiquent alors souvent l'origine de lafamille : Calatinus, Coriolanus(ou quelque fait historique, nous en parlerons plus loin), soit d'une particularité physique : Crassus (gras), Cincinnatus (aux cheveux bouclés), Longus (long ou grand); ou bien d'une qualité morale : Catus (rusé), Lentulus (lent), Lepïdus (aimable), Nobilior; ou bien d'anciens prénoms: Proculus, Cossus, Agrippa ; ou encore des dérivés de prénoms ou de cognomina surtout en inus, par exemple Paullinus, Sextinus, Laevinus, Corvinus. La gens pouvait admettre un nouveau cognomen, soit pour un individu spécialement, soit lorsqu'une nouvelle branche s'en détachait. On tenait donc une liste complète des prénoms et surnoms autorisés dans les fa 94 1V'0M milles. Mais il parait y avoir eu une certaine liberté pour emprunter des cognomina déjà existants dans une autre famille. Seuls les noms des Scipinnes et des Bruti semblent exclusivement réservés à certaines branches des Cornelii et des ,aunii. Le premier cognomen étant devenu la désignation de toute une famille, ii fallut souvent avoir recours à un second qui se fixait aussi parfois et en rendait possible un troisième'. Ainsi on rencontre chez les Cornelii d'abord la branche des Scipiaites, d'où se sépare celle des iVasica et par conséquent des noms comme : P. Cornelius Scipio Nasica Corculum. Ordinairement cependant on s'en tint, pendant la bonne époque, à deux seuls surnoms, et les causes les plus remarquables du second surnom sont des faits d'armes ou une adoption. Le premier ces est assez connu, il suffit de rappeler P. Corrzelire, S'° 4 'riconus, et les cognomina : Asiaticus, Creti as, .liaci/,-meus, Rabariens, Les noms d'adoption sont importants à étudier. L'usage antique voulait que l'adopté prît les trois noms (praenomen, nomen, cognomen) de son père adoptif. Pour rappeler cependant son origine, on ajoutait, comme second cognomen, un dérivé en anus de son ancien gentile : P. Cornelius Scipio AEMILIANUS, fils de L. Aemilius Poulies et adopté par P. Cornelius Scipio. Quelquefois pourtant on conservait de préférence le souvenir d'un cognomen fixe de la famille, par exemple Cn, Cornelius Lentulus MAiICEI LINUS du cognomen Marcellus, au lieu de Clodianus, comme ii eût dû s'appeler. Lorsque le père adoptif n'a pas de cognomen, on voit aussi l'adopté conserver le sien comme troisième nom, mais suivi de celui qui était dérivé de son gentilicium, par exemple M. Pupius Piso Calpurnianus qui s'appelait d'abord Calpurnius Piso 2. Depuis Sylla on ne se sert plus toujours du gentile dérivé, on prend simplement tin quelconque des noms anciens, sans le changer : M. Terentius Vorro Lucuecus ; Q. Martius Rex Vatia. Un cas très singulier est celui de Brutus, l'assassin de César : il fut adopté par Q, Servilius Caepio, ne prit pas le gentile de ce dernier et ne conserva pas non plus le sien. Il se servit tout, simplement de taupin comme d'un gentile et s'appela Q. Caepin Brutus; on retrouve en effet d'autres Caepiones qui n'ont pas de gentile'. d. indication de la descendance. -Quelquefois on ne se borne pas à indiquer le nom du père, dans la forme que nous avons rapportée plus haut (M. f. Mura /Filius), on remonte plus haut, par exemple : Q. Gavius Q, f. Q. n. Q. prou. Q. abn. Pal.h"ulves (Quint esGavius, Quinti filins Quinti nepras, Quinti pronepos, Quinti obnepos, Faleria tribu, Fulvus). On se contente ordinairement d'indiquer le grand-père, mais on a des exemples de personnages qui citent encore plus d'ancêtres que le Gavius dont nous venons de donner le nom complet. II arrive aussi parfois qu'on rencontre l'ancienne désignation étrusque, par la mère, au lieu de celle par le père. Le nom de la mère se met au génitif et plus souvent encore à l'ablatif, avec ou sans le mot natu.s4, Il va sans dire que l'adopté abandonne la désignation de son père réel pour celle de son père adoptif. L'importance de cette mention est fort NOM grande; elle a beaucoup moins pour but de rappeler la généalogie, que de constater la condition d'homme libre et d'ingenuus. Les affranchis (levaient remplacer le mot films par celui de liber'tus et leurs enfants seulement avaient le droit d'écrire un f. Quand donc nous voyons certains personnages remonter si haut dans la liste de leurs ancêtres, c'est probablement afin de constater qu'ils n'ont pas de sang servile dans les veines. B. Noms propres des femrnes de condition libre. Les filles portent en général le gent ile paternel et un petit nom qui se plaça d'abord comme un prénom avant le nom de famille, mais qui est au fond un cognomen, quoique par sa forme il se rappoche souvent des prénoms d'hommes : à côté de Aeela, Gaia, Lucia, Publia, Numeria, on trouve Rutila, Caesellia, Murrula, Burra, Rodacilla, qui sont formés tout à fait comme Ies noms grecs et les surnoms romains Ailleurs, c'est Tertio, Prima, Secundo. Cependant, vers le milieu de la République, ces prénoms semblent avoir disparu en partie ; du moins on ne les rencontre presque plus, ni dans les auteurs, ni dans les inscriptions;les femmes sont désignées alors par leur simple gentilicium'. Au commencement de l'Empire, elles reprennent leur nom personnel; elles le placent après le gentile : Junia Tertullat; Plania M. f. Tertia; Plania M. f. Secunda e. Sous l'Empire, nouvelles transformations : ce sont toujours deux noms ; mais, ou bien ce sont le gentile et un cognomen du père mis au féminin : Aemilia Lepida, fille de L. Aemilius Lepidus Paullus ; ou bien les deux gentilia du père et de la mère : Valeria Attia, fille d'Attius Atticus et de Valeria Sextina 9. Ii semble du reste que ces variations soient plutôt affaire de mode qu'autre chose. D'après quelques-uns des exemples que nous avons donnés, on a pu voir que, comme pour les hommes, on indiquait souvent la descendance en ajoutant le prénom du père suivi du signe f. =/Ilia. Anciennement on mettait simplement ce nom au génitif pour désigner le chef de la famille, celui qui avait autorité sur la femme, qu'il fût père ou mari, et Cicéron f0 lui-même emploie encore cette forme : Caecilia Metelli (sans ajouter Plia), qui se retrouve dans les inscriptions et qui se conserva pour désigner le mari: Antonia Augusta 13rusi (souvent uxor), Agrippina Geronenia Caesaris (uxor). Ainsi, sous l'Empire, quand on trouve un nom de femme suivi d'un nom d'homme au génitif, on peut être presque sûr que c'est épouse qu'il faut sous-entendre. Pour (es filles, au contraire, on ajoute ordinairement le mot [flia entier ou abrégé. Il faut encore remarquer que souvent on mit le cognomen du père au lieu du prénom, comme dans l'exemple que nous avons tiré de Cicéron, ou bien à côté du prénom: Taetania C. fil ta Pacata 1t. Plus tard, vers le Ive siècle, il arrive qu'on rencontre trois noms comme pour les hommes : praenomen, gentile et cognomen, mais les cas en sont fort rares et ne se présentent que dans les grandes familles de quelques provinces ou dans des inscriptions d'une époque de pleine décadence. On s'est posé la question de savoir si, dans la première époque, la femme mariée conservait le gentilicium de son père, ou si elle adoptait celui de son mari. D'après la NOM -95 __ NOM logique des institutions romaines, la seconde alternative devrait être préférée, mais il est impossible de rien conclure de la pratique. C. Noms propres des affranchis. -Les esclaves affranchis conservent en général leur nom d'esclave (voir plus bas) comme cognomen, mais ils adoptentle gentilicium de leur patron. Quant au prénom, il fut dans l'origine celui d'un ami du patron ou bien choisi au hasard ; ainsi Andronihos, de Tarente, fait prisonnier par les Romains vers 514 de Rome, échut comme esclave à M. ii Salinator, qui lui rendit sa liberté ; il s'appela dès lors L. Livius Andronicus, nom sous lequel il est connu comme historien'. Depuis le vue siècle de Rome, on commença à donner le prénom du patron, mais l'usage paraît avoir été chancelant pendant un certain temps. comme on peut le constater dans le décret du pagus flerculaneus', où l'on trouve simultanément Cn, Avius Gn. (libertus) Agathocles et C. Blossius fi(arci) l(ibertus) Protemus, etc. Ce décret date de l'an 660(U. C .. Parfois aussi le nom d'esclave occupe la place du prénom et il n'y a pas de cognomen, par exemple : Cratea Caecilius N. l(ibertus) 3. On en rencontre aussi qui ont un prénom, mais pas de cognomen. Enfin on voit, du temps de César, l'inverse de ce qui avait lieu autrefois, à savoir que l'affranchi prend le prénom de son patron et le gentilicium, d'un ami de ce dernier ; ainsi Cicéron donne à son esclave Dionysius les noms de N. Pomponius Dionysius, par amitié pour son ami Pomponius Atticus On trouve très souvent un deuxième surnom terminé en anus, rappelant le nom d'un ancien maître de l'affranchi : Tr,Claudius Aug(usti) l(ibertus) Secundu.s Philippianus On voit que l'indication du patron remplace ici celle du père comme désignation secondaire et occupe la même place. Le nom de la tribu est très rarement ajouté, parce que les affranchis étaient inscrits dans certaines tribus spéciales. Les affranchis des femmes prennent en général le nom et le prénom du père de leur ancienne maitresse : M. Livius, Augustae filon-tus illenophilus 6, On était assez, embarrassé quant a la désignation de la patronne comme ancienne maîtresse, car on ne pouvait la désigner par son prénom puisqu'elle n'en avait pas. On s'en tirait en indiquant l'un des noms de la patronne, ou si c'était une impératrice, comme dans le dernier exemple, en ajoutant Augustae, mais le plus souvent on se servait du signe ), c'est-à-dire Gaia, qui, dans ce cas, signifie moulier en général '. Les esclaves publics (servi publici) qui avaient appartenu à une ville prenaient, lors de leur affranchissement, un prénom quelconque et comme gentilicium ou bien un nom dérivé de celui de la ville, par exemple : S'ex. Venefranius Fe/lx S, affranchi de la ville de 1Venafrum, ou bien celui de Poêlicius, rappelant leur condition, par exemple ; C. Publicius Felix, affranchi de la ville de Tergeste 9. On remarque que les descendants d'affranchis s'appliquent souvent à effacer le souvenir de leur origine, d'abord en adoptant des cognomina romains et ensuite quelquefois en changeant même leur gentilicium ; ainsi un fils de C. Julius Proculus Pltilagriu,s Augusti libertus Agrippi.anus s'appelle s;'. Gargilius !Menton. D. Étrangers. -Les étrangers qui reçoivent, le droit de cité adoptent le plus souvent le non, et le prénom de, celui des magistrats ou empereurs romains q i leur a conféré ce droit, et conservent comme 1ga7.:;s leur norrl étranger ou barbare : Q. I Irtatius I',mus, ion d'un Grec, Diodorns, qui avait Reçu le droit de cité par l'entremise de (1. Lutatius é;atalusC'est ainsi que s'explique la fréquence du même nom dans telle province, dans telle contrée ou dans telle ville, dont tous les habitants, étant devenus citoyens à la fois, avaient pris le nom du même personnage. Ainsi dans la Gaule Narbonnaise on rencontre un certain nombre de Valerias, de Domitii qui doivent leurs noms à d'anciens proconsuls, La chose est plus frappante encore dans le cas de Cirta, en Afrique, petit État indépendant formé à l'époque de César par P. Sittius de Nucérie. Ce dernier avait obtenu pour une troupe d'aventuriers quil avait avec lui de vastes terres et le droit de cité. Or, à Constantine et dans les environs, les Sittii étaient excessivement nombreux, comme le montrent les inscriptions funéraires, où leur nom revient en moyenne deux fois sur trois ", E. Noms d'esclaves. -On dirait qu'à l'origine il n'en ait pas existé et qu'on ait simplement pris le prénom du maître au génitif suivi de puer, esclave ; de là les vieilles formes Marcipor° ou Marpor' (Marri puer), Quintipor13 (Quinti puer), Olé-or '° (Aulipuer), Ceipor'3 (de Gains), Lucipor16 (de Lucius), Publipor'1 (de Publias) ; mais cette manière de les défigurer ne pouvait convenir que dans le temps oit chacun se contentait d'un seul esclave. Plus tard, on leur donna des noms analogues +1 ceux des esclaves en Grèce, tirés soit de leur nationalité, soit de leur physique, ou simplement un nom étranger 13 Les Grecs entre autres ont souvent de très beaux noms : Dionysius, flemmes, Fuodius, etc. On continua naturellement à rappeler le nom du maître., et on l'indique même à double : Aphrodi.sius Pinti Gai serves'`' doit se traduire par dphrodisius esclave de C. Plotius. II y a dal reste des variations considérables ; ainsi le moi serras, qui avait remplacé l'ancien puer, est quel ii frlis omis. Sous l'Empire, le prénom du maure et sc se suivent au génitif, dans lordre naturel ; quelqu le gentile est suivi d'un copine en ou remplacé par lui. Si l'esclave change de maître, il conserve parfois le souvenir de celui qu'il quitte en ajoutant un cognomen dérivé en anus : Ciss?e,s Geasaris :Vaeeenetialtrrs 'a, Cissus, esclave de César Auguste, autrefois de Mécène, F. Changements survenus dans les derniers si Mites de l'Empire.Ils consistent surtout en ce qu'on n'observe plus aucune règle fixe. Les empereurs donnent l'exemple les premiers. Ils rejettent d'abord leur prénom personnel pour le remplacer par le mot irnperaicr (qui devient praenomen imperatoris)'°, Ainsi Auguste, qui le reput en P1 av. J.-C., par un décret du Sénat, s'appela dés lors Imp. Gaesar et non plus Imp. C. Coesar. Parmi les princes suivants, quelques-uns reprirent un praenosnen comme Néron (Tiberius) ; Vespasien s'appela toujours Gaesar Vespasianus. Mais ce qui frappe le plus, c'est le nombre incroyable de noms qu'un même person NOM 96 nage arrive à porter, surtout dans les grandes familles. Au commencement, on peut suivre les progrès et deviner les causes de cette innovation, mais plus tard cela devient impossible. On donnait sous l'Empire à deux frères le même prénom, en sorte qu'il fallait les distinguer par des cognomina différents, empruntés les uns aux noms du père, les autres à ceux de la mère. Ainsi' : Il résulte de ce système que les cognomina acquièrent une importance de plus en plus grande, qu'on s'en sert pour rappeler tous les parents illustres qu'on peut compter parmi ses ancêtres, les gens par qui on a été institué héritier 2. Avoir beaucoup de noms passa pour un titre de noblesse. On se servit de cognomina en guise de prénoms. Parfois on rencontre deux prénoms C. Appius Junius Silanus, deux gentilia ou plus et un nombre considérable de cognomina; en outre, l'ordre des noms semble complètement arbitraire L. Pompeius Vapiscus C. Arruntius Catellius Celer. On trouverait facilement des exemples bien plus longs, mais il suffit de citer une inscription' où l'on trouve un personnage portant trente-six noms. Il n'est pas toujours facile de déterminer parmi tant de noms celui. que portait de préférence le personnage, ni son nom de famille. Quant à celui des noms par lequel un personnage est le plus généralement connu, il est souvent indiqué à part ou répété en tête des inscriptions, au génitif ou au datif'. Enfin on voit, surtout à l'armée et dans les classes inférieures, surgir de véritables surnoms qu'on n'appelle plus cognotnen, mais signum-t (Lucius Metrovius signa Sapricus, surnommé Sapricus), ou vocabululn6, et qui, donnés souvent par plaisanterie, finissaient par être adoptés de tous; on ajoute ce surnom en dernier rang en l'annonçant soit comme nous venons de le voir par signa, soit par sine, soit à la façon grecque par qui et (b eni), cui et (nomen), et même OC.VE on trouve aussi les expressions qui vocatur, qui et vocatur tout au long'. Parmi les NOM surnoms les plus connus, il faut citer celui de Caligula, qu'il ne porta pourtant pas officiellement, et parmi les plus curieux deux surnoms qui sont restés de purs noms de guerre militaires : Cedo alterant, « Une autre (canne), je vous prie », donné à un centurion qui cassait des cannes sur le dos de ses soldats 8, et Manus ad ferrum, o la main à l'épée », donné à Aurélien lorsqu'il était NOMENCLATOR. Le nomenelator' était un serviteur ou un employé qui avait pour fonction essentielle d'apprendre ou de rappeler à qui de droit et en temps voulu des noms de personnes. Une telle besogne ne requérait aucune condition d'âge : les nomenclateurs pouvaient être de tout jeunes hommes', même des impubères', aussi bien que des vieillards`. Mais elle exigeait évidemment une très bonne mémoire naturelle des visages et des noms propres cultivée par une éducation spéciales. Comme le nombre des gens à reconnaître et à nommer était considérable, plus d'un se laissait prendre en défaut , ou bien, pour dissimuler son ignorance ou son oubli, substituait au nom véritable un nom fictif'. Dès la fin de la République, le nomenclateur avait sa place dans la domesticité des citoyens riches et surtout des hommes politiques; par exemple, Cicéron eut le sien e, Caton d'Utique aussi' ; de même, au premier siècle de l'Empire, l'orateur Domitius Afer 10 ; Pline le Jeune en avait deux". C'étaient tantôt des esclaves 12 tantôt des affranchis 13, parfois même des ingénus ]'. Quand le maître sortait en public, le nomenclateur faisait partie de son cortège et le renseignait tout bas '3, en cas de besoin, sur le nom et la situation des personnes qu il avait à saluer, afin qu'il eût l'air de les reconnaître spontanément et que son affabilité leur fût ainsi plus agréable10. Cette affabilité, ces saluts nominatifs 17 étant un moyen efficace de gagner la faveur populaire, l'aide discrète du nomenclateur avait plus de prix que jamais en temps de campagne électorale. Aussi les candidats employaient-ils couramment cet instrument de brigue 18, et ce fut en vain que la loi le prohiba à un moment donné i'. Telle était hors de la maison la besogne essentielle du nomenclateur ; mais il va sans dire qu'on pouvait le charger aussi d'autres besognes diverses20. A la maison, il avait son rôle dans le cérémonial de la .salutatio. Si l'introduction des visiteurs21, chez les personnes qui n'en recevaient pas un grand nombre, était l'affaire du NOM 97 NOM valet de chambre [CUBICULARIUS], à celles dont une foule d'amis et de clients emplissait chaque matin l'atrium il fallait nécessairement un spécialiste qui, connaissant tous ces gens, d'abord les rangeât par catégories dans le vestibule', puis, au fur et à mesure qu'ils pénétraient auprès du maître incapable de les reconnaître tous `', les lui annonçât, non pas à haute voix, mais en lui soufflant leur nom à l'oreille 3. Les nomenclateurs, fiers de leur importance, faisaient volontiers sentir leur dédain aux visiteurs d'humble condition' ; il y en avait même que, par ordre ou par caprice, ils refusaient de laisser entrer', ou bien, pour être reconnu et introduit, on devait payer tribut à leur vénalité Au nomenclateur revenait le soin de distribuer pendant la salut atio les invitations à dîner, et ses instructions lui donnaient souvent la plus grande latitude pour le choix des invités Il assignait aux convives leurs places à table et, au cours du repas, leur fournissait au besoin des explications sur les mets servis 0. Enfin certains maîtres, sous l'Empire, avaient de si nombreux esclaves domestiques qu'un nomenclateur était seul capable de les appeler par leur nom 10. Presque tout ce qui vient d'être dit sur les nomenclateurs des simples citoyens s'applique à ceux des empereurs. C'étaient, semble-t-il, en général des affranchis impériaux ", plus rarement des esclavest2 . Puisque tel particulier a eu deux nomenclateurs, nous aurions le droit d'affirmer que chaque empereur en eut plusieurs, même si la chose n'était attestée pour quelques-uns, Caligula 13, Claude 14, Hadrien 15. Une inscription où sontnommésdeux nomenclateurs impériaux, le père et le fils, l'un étant appelé nomenclator tout court, l'autre nomenclator ab ammissione 16, nous apprend en outre qu'il y avait à la cour, ce qui n'exista peut-être jamais dans les maisons privées, une catégorie de nomenclateurs attachés spécialement au service des réceptions, à l'o/ficium admissionis 17. Quant au service a cura amicorum18, chargé de distribuer les invitations, l'analogie de ce qui se passait chez les particuliers nous autorise sans doute à y voir une autre catégorie de nomenclateurs impériaux 19, quoique cette dernière qualification ne soit don née àaucun des représentants connus de ce service, un esclave20 et plusieurs affranchis 21. Nous trouvons également des nomenclateurs dans le personnel subalterne de l'administration romaine. L'existence du nomenclator censorius n'est guère douteuse pour l'époque républicaine ; cependant la seule mention connue 22 de cet emploi se rapporte à l'affranchi et auxiliaire, non d'un censeur, mais d'un consul à qui Auguste avait délégué une mission censoriale, la réorganisation de la chevalerie romaine n. L'ensemble des attributions censoriales, le principat, que les empereurs aient pris ou non le titre de censeur, eut tôt fait de les absorber24. Ainsi le prince concéda directement et de façon permanente le lotes clavus et le cheval équestre aux personnes qui justifiaient qu'elles remplissaient les conditions, en particulier celle de cens, par une requête adressée au bureau impérial a libellis et censibus. Les nolnenclatores a censibus ou a census de nos textes épigraphiques, un esclave 26 et plusieurs affranchis impériaux 2e, étaient sans doute des employés de ce bureau 2 Deux inscriptions mentionnent le nomenclator praetorius ou praetorii; mais l'une 28 est aujourd'hui regardée comme fausse, et de l'autre19 nous n'avons qu'une copie où, d'après Mommsen 30, le mot essentiel praetorii ne serait que la leçon altérée d'un nom propre. Quoi qu'il en soit, des nomenclateurs figurèrent, au moins à l'époque de Justinien, parmi les appariteurs des tribunaux : subordonnés de l'ab actis, ils étaient chargés d'appeler les avocats à leur tour de parole ; le témoin qui nous l'apprend ajoute qu'anciennement ils avaient une fonction analogue dans les assemblées du Sénat". Enfin laNotitia dignitatum 32 mentionne, entre autres officiales du préfet de Rome, des nomenculatores. ,PR. FABIA.