Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article PAEDAGOGIUM

PAEI) IOUtUM --Sous l'Empire, on appelait de ce nom', à Rome, des écoles spéciales, oit un directeur (poedegorus)'-, aidé de sous-maîtres (subpaedagogi 2, 'Jecant °), dressait de jeunes escl oves à l'emploi de pages ou de o, t 't ';,ga=i p uea'i), La plus brillante de ces écoles + ' . n éurellttilent, celle de l'empereur (poe a gngia s, -a , lF le esi attestée lès le règne de Libère', et on en peut, suivre l'existence, sous ses successeurs, ,jusqu'au V' siècle de notre ère On croit en avoir retrouvé 1'emplacem.ent d'après des inscriptions gravées sur les murs, parmi les ruines situées vers le midi au pied. du Palatin )PAtATIUM, fig. 5-455]. Au temps d'Hadrien il y avait un autre pi,; .''/0,,'tua impérial, distingué par le nom de Capta Afrieoe, dans le cocus du. même nom, sur le Caelius'. Les enft,sts qu'on y élevait vivaient ensemble, avaient un réfec','ire et un dortoir corn PAEi1AGOGLS (Ilaiiaywyéç). En Grèce, les pre gouverneur ou paedapoqus. PA E ---27e -PAG plusieurs siècles plus tard, Plutarque ont vainement protesté. Les esprits les plus éclairés suivaient en cela la commune routine. C'est ainsi que Périclès lui-même avait confié son pupille Alcibiade à un esclave thrace, du nom de Zopyros, « qui était devenu impropre à tout autre emploi, en raison de sa vieillesse » 2. Aussi, les traits épars chez les auteurs anciens nous donnent-ils du pédagogue athénien une idée peu favorable : à peine parle-t-il grec (useoââapôa;,(Wi), il est bourru et brutal, il s'enivre à l'occasion Le pédagogue apparaît sur de nombreux monuments, en particulier sur les terres cuites et les vases 4. En général, son signalement est le suivant: crâne chauve, barbe ébouriffée, courte tunique à manches, manteau à long poil, de hautes chaussures lacées (e7nbades), un bâton recourbé à la main. Plusieurs détails, notammentla tunique à manches et les chaussures [MANICA, EMBAS], symbolisent l'origine barbare du personnage 5. Tel est le costume traditionnel du pédagogue (fig. 5450) dans les scènes mythologiques (voy., aussi fig. 707 et 4877), par exemple, aux côtés des Niobides ou des enfants de Médée (fig. 4877) 7. Mais cet accoutrement est sûrement conventionnel. Selon toute probabilité, il dérive du théâtre, où les pédagogues, comme on sait, jouent souvent un rôle 8. Dans la réalité, il semble bien que la mise du pédagogue ne se distinguât en rien de celle des hommes libres 9. C'est ce qu'attestent plusieurs peintures de vases, et, en particulier, celle de la coupe de Douris (fig. 2598, 2599). Sur cette dernière, les deux pédagogues portent, comme les vieillards de condition libre, le manteau, le chiton et le haut bâton recourbé. Dans beaucoup de terres cuites, les pédagogues portent la tunique ou le manteau, ils ont souvent les jambes et une partie du corps nuest0. A Rome, le pédagogue n'apparaît que vers la fin de la République, c'est-à-dire au moment où l'étude de la langue grecque devient un des objets essentiels de l'éducation ". Jusque-là, l'enfant romain avait été confié aux soins de quelque parente, ou d'un vieil esclave, ou d'un affranchi, qui lui servait de mentor 72, Mais, pour apprendre le grec aux enfants, il fallut leur donner un gouverneur de naissance grecque '3 . On l'appela généralement paedagogusj4, ou encore pedissequus 16 cornes 6, custos t7, rector'a : noms qui traduisent les divers offices de sa fonction. Comme le pédagogue grec, il accompagnait l'enfant dans toutes ses sorties 19. II le menait en VIl. classe et assistait à la leçon 20, Il le reprenait, chaque fois qu'il était en faute (a sic incede, sic cens u) 21, et, à l'occasion, le châtiait, même physiquement 22. Trop souvent, comme en Grèce, les familles n'apportaient aucun discernement dans le choix du pédagogue (ex omnibus servis plerumque vilissimus nec cuiquam serin ministerio accommodatus) 23Sa fonction ne cessait, en général, qu'au moment où son pupille revêtait la robe virile2Y. Sous l'Empire, le mot paedagogus prit un sens nou veau, celui de directeur d'un PAEDAGOGIUM, O. NAVARRE,