Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article PALMUS

PALMUS. Mesure linéaire qui vaut quatre doigts' èDIGITLS], soit le sixième de la coudée ou le quart du pied. C'est l'analogue de notre ancienne paume, du palme et, parfois aussi, de l'empan. Quant à sa valeur réelle et absolue, on ne peut la calculer que si on connaît celle du pied ou de la coudée dont elle dérive; or, le palmus n'est pas une subdivision légale du pes monetalis, c'est un sous-multiple des différents pieds ou des coudées diverses employées dans le monde hellénique. Quant aux formes palmipes, palmopes et palmipedalis employées par Pline Vitruve 3, Varron' et Columelle 5, ce ne sont que des transcriptions de aat6ap.o7toiaioç Le palme n'avait à Rome aucune valeur légale ni usuelle; ce n'était qu'une expression vague pour traduire tous les noms grecs de mesures prises avec la main comme unité et quelle que soit la position des doigts ; ce n'était qu'un équivalent de lapov, 7zaÀatai„ Les seuls auteurs latins qui se servent du palme sont ceux qui parlent des choses de la Grèce ou ceux dont les ouvrages ne sont que des imitations plus ou moins déguisées du grec. Doron (Aapov) était, d'après Pline, le nom que les anciens Grecs donnaient au palme 6. Ce mot se trouve dans l'Iliade' : il exprime la longueur des cornes dont se servit Pandaros pour fabriquer son arc; Hésiode l'emploie, à propos du chariot rural'. Au Im siècle de notre ère, il est encore en usage chez les briquetiers, mais aucune découverte archéologique ne nous permet de préciser dans quelle partie du monde hellénique on employait la brique pentadoron pour les édifices publics et la tetradoron pour les constructions particulières'. llaA«to'°i est le terme le plus fréquent pour désigner le palme. Il se trouve aussi bien chez les auteurs qui s'occupent de l'Egypte ou de 1'Asie1e que chez les historiens de Rome " ; chez les naturalistes " que chez les ingénieurs f 3 ou les métrologues 14 ; c'est le mot employé par tous les scoliastes et les lexicographes pour expliquer les autres noms moins connus du palme. A Athènes, c'était une mesure officielle figurant dans les actes publics comme subdivision du pied. On la trouve dans PAL 295 --PAM l'inscription de Chandler ' relative aux réparations à faire à 1'Erechthéion sous l'archontat de Dioclès (409-408 av. J.-C.). Le palaiste y est mentionné sous deux formes : l'unité fAAAIT6 employée comme quart de pied, et le quintuple 71EVTE7tz) CToç qui égale cinq quarts de pied ou un pied et quart. Quant au demi-pied, il est rendu par ou.tirdltov et non par l'adjectif 'tinâ),xotioç qu'on trouve plus tard dans Xénophon 2 sous une forme moins ancienne Foévtos est le poing, c'est-à-dire notre ancienne paume. 4oyµ-4 se trouve seulement dans Aristophane `. Pollux en fait un synonyme de palaiste 6 ; d'autres, comme Photius, un équivalent du spithame '. D'après Ilésychius et Suidas, elle vaudrait tantôt un palaiste, tantôt un spithame. Le ôxtiuà,oôéyl.t-rl n'est guère mieux connu. AL. SORLIN-DORIGNY.