Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article PARAZONIUM

PARAZONIUM (Ilapcettivtovl. Le nom de cette arme ne nous est connu que par le titre d'un des apophoreta de Martial'. Elle y est définie decus nzilitide; dans l'espèce, cette arme d'honneur est accordée à un tribun militaire ; mais on ne peut en conclure qu'elle fut réservée aux tribuns ou même aux gradés en général. Le nom de l'arme et les vers de Martial nous apprennent seulement qu'elle était passée au ceinturon [CINGULI"I . Chez les simples sol dats, dont l'épée, suspendue généralement à un baudrier [BALTELpendait du côté droit afin que le bouclier, tenu du bras gauche, n'empêchât pas de s'en servir, il est vraisemblable que c'est du côté opposé que pendait le parazonium; quant aux officiers, qui portaient l'épée au côté gauche, ils pouvaient le porter à droite; mais, en fait, on ne rencontre pas de représentation d'officier portant deux épées, et il est probable que le parazonium, arme d'honneur pour les soldats, était pour les officiers insigne de commandement. La forme du nom porte à croire qu'il n'est venu en usage, dans le monde grec, qu'à l'époque macédonienne ; le seul exemple, dans la littérature grecque, de l'emploi, sinon de u z z dviov, du moins de Tmpzlwv(Stov, est un passage de Posidonius 2 qui se rapporte précisément à cette époque et dont on peut seulement conclure que ce n'était pas une arme d'un usage ordinaire. Comme la description de l'akinakès perse [ACINAGES], plus petit que l'épée grecque, droit, porté à une ceinture distincte par les rois et les chefs et conféré par eux comme une distinction', répond au peu que nous savons du parazonium, il est permis de supposer que c'est de cette arme, empruntée par Rome à l'Orient macédonien, où les Parthes continuèrent à en faire usage, que dérive le parazonium 4. Nous donnons (fig. 5507), comme représentation du parazonium, une arme avec lame et soie de fer, fourreau et poignée de bronze', dont l'identification avec le parazonium a été proposée par Al. Bertrand On peut encore reconnaître sacrorun, ministris, 1867, Gtitting. K,,,orr, Die Paresitea ben den Griechen, 1875; Ribbeck, Kola, (Ableandl. der Sric uisch. Gcsellsch. der W'issenselt. iV, 1884, p. 3 sq.) ; J. Marquardt, rie privée des Rom. trad. fr. f, p. 241. 253; il est question de la guerre entre Larissa et Apaméa de l')rante en 146275. 3 Herod. Vil, 54, 61; vHl, 120; Ken. Anab. 1, 2, _7; 8, 29. 4 32edus acinaces, dit Horace en parlant des Parthes (Carvi. t, 27, 6). 5 Cette arme. longue de 0 m. 50, large de 0 n. 06, trouvée au Faon (Ffuisiere), est conservée au Musée de St-Germain (n' 41 698) et a été décrite par A.B. F,dscards dans l'Academy, 1386, p. 226. Le British Museum paraît posséder également un parazonium (Berl. Philol. 'Â'ochensclu' 1885, p.:470). M. S. Reinach a encore proposé d'eu reconnaître un exemple dans une statuette de Mars (Bronses figurés de Musée de -6 3F,,,. Soc. Autiq. 1869, p. 139,et, Be,. crie. 1885, p. 479); 1.. Pass9°(Ibid. p. 146) se fom.dant sur les croissants adossés au haut du fourreau et les autres ornements lunaires, l'attribuait ànn soldat du ive siècle affilié au culte de Mithra.Cela est é, idemment inadmissible.7 Cf. Lindcnschmit, T'acht und Beau, ffurine, Brunswick, 1882, p,. Pola Istrie), publié par Bcichel, 11,1 ii. ont, Oestereeuh, t. BVI, (8'3, p, 99 le parazonium dans l'arme un peu plus longue que te PUGfo, un peu moins longue que le GI.ADLUs, et attachée à un ceinturon distinct, qu'on trouve sur les bas-reliefs militaires romains reproduits plus haut (fig. 1494-1496, 41i`?3 1. Un autre que nous reproduisons (fig. 8508) 8 porte les deux motifs qu'un officier romain du ue siècle fit sculpter sur sa tombe comme insignes de son grade : un casque avec aigrette et un ceinturon avec fourreau en cuir richement ornementé de plaques de métal où passe le parazonium : on voit par là qu'il faisait bien corps avec une :ônè, partie intégrante de l'arme d'honneur ou de commandement. A.-S. PCLINACIi.