Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article PAREDROI

PAREDROI. Nons porté par les assesseurs de plusieurs magistrats à Athènes. Les trois premiers archontes en avaient chacun deux qu'ils choisissaient à leur guise et qu'ils pouvaient changer'. Chaque eutiiyne en avait aussi deux tirés au sort, à Athènes et dans les dèmes 2 Chaque hellénotame en avait un dont nous ignorons le mode de nomination '. Une inscription signale le parèdre du stratège`. Les parèdres des archontes. et peut-être aussi ceux des autres magistrats, étaient assujettis à la double dokimasie et à la reddition de PAIIENTALIA, PARENTATIO. La parentatio est un acte du culte des morts chez les Romains; comme son nom l'indique, il s'adressait tout d'abord, dans le cercle de la famille, aux parents défunts, de la part des enfants et des proches. Dans une lettre dont C. Nepos nous a sauvé un fragment. Cornélie, la mère des Gracques, recommandait à son fils de lui rendre les honneurs mortuaires (parentabis ntihi; en invoquant le dieu de sa race (deani parenten)t. La parentatio comportait les sacrifices, offrandes, repas et hommages pieux qui sont en usage dans toutes les cérémonies funèbres, soit privées, soit publiques [r u:us, FEBALIA, MANU, 227 on y procédait auprès des tombes, le jour anniversaire du décès ou des funérailles, et dans la famille, en se groupant pour un repas qui paraît en avoir été l'épisode le plus populaire ; du moins Tertullien se moque des grandes dépenses que l'on faisait pour honorer les morts, et des ripailles dont ils fournissaient le prétexte 3. Pline nous apprend que la fève, que Pythagore bannissait de l'alimentation parce qu'elle renferme 1'ème des morts :FADA, LE3ICRESI, faisait partie du menu De bonne heure cette pratique familiale passa dans le culte public, sous la forme des Parentalia, fête dont l'institution était rapportée au roi Numa'. Cette fête, qui PAREDROI. I Aristot. Ath. pot. 36, 1; Aesch. 1, 158; Dem. 20, 178; 58, 32; 59, 72, 81; Poli. 8. 02; Harp. e. r. racs0,,;; Ça p. inscr. ,,tt. 4, 2, 318 b; 2, 597; ' 2, 834 b. 2 Aristote L. c. 48, 4; C. i. att. 2, 809, 1. 75: Bull. de cary. .hell, 1961, p. 93-104. 3 C. i. att. 1, 188-289 a, 1. 41, 45, 49, 51, 113; 4, 1, 3. 62 L, 1. 20, 56, 58, 60, 61. 63; 1, 180-t83, 1. 3, 8, 56, 59, 61, 63, 63, 4 1, 180-183, 1, 40, 53. .; Un texte d'Athénée (6, 335 c) signale des parèdres d'archontes probablement à Methpmna. PARLNTALIA, PARENTATIO. I Corn. Nep. Fragm. 12; cf. 'unes, p. 153, eL lV issos,a, Religion und Keeltes der Roezner, p. 187 sq. (Munich, 1902). 2 Cie. Fiai. 1, 6; Pro P iocc. 38; Le g. ll, 21 ; Crut. laser. 763, 4; Tert. Spect, 12, 13; Sen. Bp. L"2, 3, qui oppose les repas en l'honneur des merls, pris de jour, à ceus qui, durant la nuit, font, par les excès, mourir les vivants Maerobe, Sut. I, 16, cite des prescriptions concernant celte Pète, édictées par rab. Max. Servilianus, Pontife, au livre XII, où il est dit que la parentatio ne doit jamais avoir lieu un jour néfaste, puisqu'il y faut invoquer Janus et Jupiter, dont le nom ne peul étre prononcé ces jours-là. 3 Tort. Besoin. cadi. l; De anime 4; Calend. Paient. Site. Mommsen, ✓'o,p. inscr. lat. I, 358; cf. Calend. rust. Id. Febr. 4 Plin. 11ist. nul. sVIII, 30, 2; cf. ''o,, es, p. 2100. 5 Auson. Parmi, praef, Ovide repporie l'institution d la f ite à Lnée Piast. Il, 711 ; cf. Virg..1, o V, =44, 45, 60, Plut. lion,. 21 1.,d. th' Wren a. PAR -334 -PAR clôturait en février les FE1IALIA aveelesquelles elle se confondait dans le langage', commençait auprès du tombeau de Tarpeia par la parentatio des Vestales; preuve manifeste que cette héroïne, dont la légende postérieure travestit les actes, mais qui conserva un sanctuaire à la pointe sud-ouest du Capitole, ne perdit jamais son caractère national et religieux. Pour le surplus, ce que nous avons dit des ["catie s'applique également aux Pareatafia les magistrats y prenaient part, mais après avoir quitté leurs insignes'. Quoique la fête Mt commune à Ious les morts de la cité, les familles en profitaient pour honorer ce jour-là leurs morts particuliers: les mots parentatio et parentare en résumaient les diverses pratiques'; par extension on appelait de môme Parentalia la célébration en famille des anniversaires funèbres 3. Des inscriptions nombreuses font mention de legs et de fondations soit à titre privé, soit par des associations on des villes, pour la célébration des Parentalia, qu'elles fussent à date fixe et d'intérêt commun ou variables et à intentions particulières. L'une de ces inscriptions nous a réservé un décret de la ville de Pise, ordonnan t une mucus latin annuelle en l'honneur îles mânes de C. Caesar ; une autre, de caractère privé, fait mention d'une fondation pour un repas qui devra compter an moins douze convives' Quant à l'expression de pa)'enlare, elle passe dans la langue commune avec la signification ou d'un sacrifice expiatoire ou d'un hommage posthume à une mémoire chère ou insigne C 1, A. 1LLD. PARIES (Town:), mur d'habitation ou d'édifice'. On a décrit à oie mues les appareils les plus usités dans la maçonnerie antique. Il reste à étudier ici les éléments constitutifs des murs clans les constructions couvertes. 1. Substructions (BTsaoi; , -, subsh'uetio, .colidatix)o Elles comprennent une partie enfouie, les fondations (0o )OEj-E),tx', o.F 3, fulttlantentum, fundatioues 7), et dans certains cas, une partie apparente, le sT EHinB ATEs t.a r 12[ixv7gç zcr,r , o,,ôzr-r,, o-Fôlu-a Les fondations étaient tantôt établies dans des tranchées creusées jusqu'au sol dur 8, tantôt posées sur le roc superficiel. Diverses précautions étaient prises pour raffermir le sol. dans les terres rapportées, dans les fonds humides ou marécageux : Vitruve préconise le pilonnage à la FISTHCA (outil analogue à la « demoiselle des paveurs, 10, 1 Voir à l'ail. rf Li Ii la discussion de la question des Jales et ce que nous wons dit de la confusion qui établit dans le langage euh•,' les deux fines 49 et Pauly, Bealencycl. 4i 2. p. 100i, n. 3. Il Loi. Loc. cit.; pour les autres salia; cf. unaus, Loc. cil: de meule Orelli-Henz cl ailleurs. 19ar luardl, lir ,forme qui se retrouve dan. I in_cripl ion citée par Gruger, 703, 4. -s Caen. des ier auteur a composé, sous le titre de Paren isba, mie s une de trente petits poèmes, la plupart en vers élégiaques, consacrés à commémorer des pareils morts. PARI118.1'1 ,,r,,; est toujours employé dans les textes épigraphiques pour désigner les mu s autres que les remparts. En latin, paries revient le plus souvent chez Vitruve dams I. môme mus :la locution intra pcmetes équivaut a domi (Cobrm 12, désignerait plutôt un mur de soutènement (Choisi, lit. épiai. p. 224), 3 Vitr. I, !es formes poétiques i,,9ii„u, voir H. Estienne, ries. s. v. E-o,eâ baser. les pilotis en bois d'aune, d'olivier, ou de chêne", avec un garni de charbon absorbant n. Théodoros de Samos avait établi les fondations du temple d'Artémis d'Ephèse sur un lit de charbon recouvert de peaux n. Certaines parties des Longs Murs d'Athènes reposaient sur un lit de chaux ou de gravier14. Les murs de fondations consistaient en libages de pierre commune, tuf, calcaire, brèche, conglomérat, grossièrement dressées et ravalées O,:Oot 06)1.03.155 J 11, ),fan xpoupa`tot 1 i ou xpfrirutlvios ' 7), posées en assises sans aucun mortier. Pour les murs légers de maisons, on employait de menus matériaux, moellons comme à Tirynthe", morceaux de tuf ou de lave comme à Pompéi, et l'on comptait sur la pression des terres extérieures pour maintenir en place ces petites pierres. Dans les édifices publics et pour les temples, les fondations étaient souvent constituées en assises de tuf équarri, reposant sur un lit inférieur de dalles formant efnpattementJl, En général, les murs de fondation devaient être un peu plus larges que les murs d'élévation : c'est une des prescriptions que Vitruve renouvelle le plus souvent °-0. Quant à la profondeur, elle variait suivant la nature et le poids des constructions : pour les maisons, les fondations ne s'enfoncent pas très loin, comme à Cnossos, à Tirynthe et à Pompéi. tandis que, pour les remparts et pour les temples, on cherche à asseoir l'ouvrage à même le roc21. Le principe de donner à chaque mur ses fondations particulières est généralement observé, même dans les soubassements massifs des temples, dont l'homogénéité n'est, dans bien des cas, qu'apparente 22 [CAI?Ploc, r' xvis l IUII, sL i GESTI?s]. La partie supérieure des fonda tions, souvent visible et de construction plus soignée, s'appelait otiuaoôi2'0ç [s'rvLoBATes], quand elle supportait une colonnade, et ûrssïwr'rip(a'-3 quand elle supportait un mur. IL Le soubassement xpi,rriç2", al0o),dygg,xOC est un socle apparent, destiné à isoler le mur du sol humide. I1. se trouve surtout dans les murs extérieurs de quelque importance, et peut manquer dans les constructions économiques ou dans les murs en maçonnerie très étanche. On a vu à suces p. '2.05':?,-2053) le rôle du socle de pierres dans les remparts de briques crues ; dans les murs d'édifice, les architectes surent tirer d'un élément pratique de la construction un motif d'ornement. On distingue trois parties dans le soubassement : 1° la 1 2 3 ) ; Vi1r. 1, 3, 1 et HL 3, I : fodianfur ad solidum et in solido. 10 III, 3, 1 ; Cat. 1, putt'. xVlll, 7. 1l Vitr. II, 9, 10; H1, 3, 2. Tous les édifices de Garenne étaient sur pilotis (Vilr. II, ', 15 Strab V, ::13). 12 nitr, IH, 3, _ 4; V, 12, 6. 13 Plin. Nisen (Povnp..Slud p. S5) et LIbnme, (Technoi. H1, p. 99 et Ion) fraduiseot 7ax,x: par char (cl. T hue. 1 13) ; DorpfcldSchliemann Tirynthe, p. 239) interprète par gracier et dit que les Crees employaient souvent le gravier dans les murs de fon 422 1862-73, n" 44,. i-s Schliemann, Tirynthe, p. 253. 19 On y employait parfois des matériaux de rencontre ou de rebut, des déchets de chantier (Thucyd. I, 93 ; Vitr, 11, 7, fi). A Athènes, la pierre de fondations était surtout la pierre d'Acné (Cor),. inscr. ait, 11, 1084, 1, 19; °E9. ti)z. no 421.1 20 1, 5, 1; III, 3, 1 ; V, 12, 5; VI, 11, 1. 21 Schliemann, Tirynthe, pl. in; Evans, Ann. of Grit. Schooi, 1X, 003-93, p. 26-27. 23 hliimner, Technol. III, p. 85, a trop généralisé sur les exceptions, comme celles que décrit Hittorff, Mon. de la Sicile, p. 905. 23 Tnscr. Gr. tort, semble-t-il, que le mot a été compris dans le sens de remplage, blocage ( Ditlenberger, Sylloge, n° 510, 1. tif.), puisqu'il est question de la taille et du dressage 1. e. -23 Corp. insc), att. 112, 83'i i, 1. S7, 76. Dans le mur d'enceinte d'Amènes, ce socle avait 2 pieds de hait (I. 39-€01. PAR --333 -PAR plinthe (e.~OUVrr,pix) , assise inférieure apparente, reposant sur 1'ûrrou9uvi7b1 des fondations et formant un empattement plus bas et plus large que le corps du soubassement. Dans le devis de l'Arsenal de Philon, au Pirée, cette plinthe a trois pieds d'épaisseur sur un pied et demi de hauteur. La fig. 5509 donne, d'après la restauration de Choisy', le croquis de ce dispositifA), tel qu'il résulte exactement des données de l'inscription. 2° L'ortlaostate (p0orrz-rt,s) 3, assise formant le dé du soubassement, un peu en retrait sur la précédente, et plus haute B). Elle se compose normalement de dalles dressées sur leurs tranches (éoOO 7crxt) °, soit en parpaings, soit en deux lignes parallèles de parements. L'orthostate en parpaings de l'Arsenal du Pirée avait deux pieds et demi et un doigt d'épaisseur et trois pieds de hauteur, et reposait sur le milieu de la plinthe. Dans les orthostates à deux rangées de dalles, l'intervalle était soit laissé vide, pour mieux assécher la base du mur, soit comblé par un remplage [muras, fig. 5188 et 51921. Les constructeurs des palais de Cnossos et de Phaestos ont employé en grand ces dalles de soubassement, à la base des murs extérieurs. Ils se servaient surtout de larges plaques de gypse naturel; on y remarque, sur la tranche supérieure. des entailles oit s'emboîtaient les ferrures transversales ou les crampons de bois destinés a prévenir l'écartement des deux parements -. Mais, souvent aussi, ces dalles ne font pas partie intégrante du mur et ne servent que de revêtement décoratif, imitant l'ordonnance d'un soubassement 8. Dans la Grèce de l'époque classique, du v° au In° siècle av. le dispositif le plus usité, dans Ies petites constructions, pour cette partie du mur, était un appareil de soubassement à deux lignes de parement, l'une extérieure en pierres polygonales à joints vifs et de surface bien dressée, et un contre-parement de matériaux plus menus, le tout fourré de mortier, de terre et de petites pierresLa figure 3510 représente ce genre d'appareil, d'après une photographie d'un temple de Rhamnonte '. 3° La tablette (xx-rx),oéed;`t) assise de dalles posées à plat sur 1orthostate, en manière de couronnement sall lant. Si la saillie était profilée, elle faisait une corniche ou une cymaise inférieure °. Les orthostates en parpaings massifs pouvaient se passer de cette tablette : tel était le cas à l'Arsenal du Pirée ; mais elle était nécessaire pour couvrir les orthostates creux ou non homogènes et servir de base à la maçonnerie subjacente de brique crue ou de moellons, comme le montre clairement la figure 3511, qui représente le soubassement des murs du gymnase d'Épidaure 10, A Tliéra, à Délos, à Priène, à Timgad, beaucoup de murs en façade le long des rues reposent sur un socle épais à deux parements, l'un extérieur en pierres d'appareil équarries, ou à bossages, et contre-parement en carreaux longs. La figure 551°} reprit sente ce genre de façade, dans une rue de Priène11. Ill. Le corps du tuer ( c? ov~V' 2( était constitué suivant les divers modes d'appareil et d'assemblage décrits à àloers. Dans un mur d'appareil, les pierres équarries ou carreaux (tu),iv0ou, tètvt(îsç 1s) avaient en moyenne quatre PAR 336 PAR pieds de longueur 1 ; les pierres d'angle ([.i.aayaAtaïat) étaient plus fortes 2. Dans les palais mycéniens, les murs de briques crues ou de moellons se terminaient par des antes (aaoaaTZieç) renforcées et protégées par une applique de madriers dressés et emboîtés sur des socles de pierre, comme le montre la figure 5513 d'après une restitution d'un mur de Troie `voir AyTAG'. Les murs des palais de Cnossos et de Phaestos présentent une particularité remarquable : ce sont des retraits de la partie centrale de la muraille, qui forme ainsi des panneaux creux encadrés par les parties plus épaisses jouant le rôle de pieds droits ou jambes de force saillants : cette ordonnance est probablement originaire de la Chaldée et s'observe dans les ruines des palais assyriens 4. L'épaisseur des murs dépendait des matériaux et du rôle assigné au mur dans la construction. Les murs extérieurs, murs de face et murs latéraux, sont d'ordinaire d'appareil plus robuste et plus massif ; au mégaron de Tirynthe, ils mesurent 1 m. 33 d'épaisseur, et sont constitués par des assises de deux longueurs et d'une épaisseur de brique ; les refends mesurent seulement de 0 m. 68 à 1m. 06 ou 1 m. 20'. Au palais de l'île de Gla (Copaïs), l'épaisseur du mur extérieur, assis sur le rempart, est de 2 In. 70 ; celle du mur de face, du côté de l'intérieur, de 1 m. 20 à 2 m. 10; celle des refends de 0 m. 90 à 1 m. 40 e. A Délos et à Priène, les murs extérieurs ont une épaisseur moyenne de 0 m. 65 à 0 m.70, les refends de 0 m. 60 à 0 m. 65 Il ne s'agit là que de murs grecs, liés au mortier de terre, sans chaux s ; les murs romains, liés au mortier de chaux, pouvaient être moins épais: l'épaisseur réglementaire des murs de maison à Rome était de un pied et demi (0 m. 45) ° ; la hauteur maxima autorisée par les règlements d'Auguste et de Trajan était de soixante-dix et de soixante pieds (20 m.25 et 17 m. 70)t0. La brique crue était interdite à l'intérieur de Borne ". A Priène, dont les maisons datent du île siècle av. J.-C., le corps du mur et les étages supérieurs étaient souvent en brique crue, reposant sur un socle de pierres de 1 m. 25 dehaut; à Délos, l'appareil ordinaire, vers la même époque, est, du haut en bas, en plaques de schiste à deux parements fourrés de petites pierres et d'argile, avec quelques parpaings de place en place. Souvent les pierres d'angle et l'assise inférieure sont en granitf2. A Théra, domine l'appareil en moellons ; à Pompéi se trouve aussi la brique cuite. supérieure de pierres profilées, dites rra(vOot i7CtxpaV(Ttae.ç l`, saillantes à l'extérieur (Arsenal de Philon : voir fig. 5509) ou des deux côtés (Érechthéion). Au-dessus régnait l'architrave (i1)'), la frise à triglyphes ou à bas-reliefs, et enfin la corniche saillante (ynïvov) avec cymaise et astragale : ces détails sont représentés sur la figure 5509. V. Revêtements, enduits, décoration. La décoration des murs extérieurs, et surtout des façades, empruntait ses motifs aux éléments organiques de la construction et s'appliquait à les mettre en valeur, en accusant les appareils, les plinthes, les corniches, les encadrements des portes et des fenêtres ; plus tard, aux époques hellénistique et gréco-romaine, en appliquant des colonnades et des ordonnances de portique plus ou moins engagées dans les façades. Même les murs de petit appareil, recouverts d'un enduit et peints à la chaux, pouvaient offrir à l'oeil une ordonnance simulée, toujours empruntée aux organes dela construction. La figure 5314 montre, d'après de petites plaques de faïence découvertes dans le palais de Cnossos et qui représentent des maisons o, comment l'imitation des assises de l'appareil équarri, ou des lignes extérieures des chaînages de bois longitudinaux et des têtes de rondins transversaux, fournissait aux constructeurs du temps de Minos les éléments d'une décoration rustique parfaitement appropriée à l'architecture privée. Dans les habitations princières, les effets étaient plus riches: revêtements ouvragés en bois, en dalles de gypse, placages et rosaces de bronze, frises d'albâtre sculpté et polychrome sont attestés dans les ruines du Cnossos, de Phaestos, de Tirynthe, de Mycènes. Les murs intérieurs étaient presque toujours revêtus d'un enduit "voir Dosius, TECTOHICAI, PICTL'RA(, composé d'un premier crépi grossier destiné à racheter les inégalités de l'appareil et d'une couche superficielle de chaux10, sur laquelle s'appliquaient des peintures ornementales ou des fresques à sujets variés. A Délos, à Priène, à Pompéi, la décoration peinte des intérieurs simule le plus souvent l'ordonnance du mur d'appareil, avec soubassement, assises à refends, couronnement, etc. Parfois la décoration de stuc est en relief, imitant toute une architecture de placage, avec colonnades, triglyphes peints en bleu, corniches, frises et bas-reliefs en stuc. Ajoutons enfin l'emploi, comme à Palatitza et au Palatin, de revêtements en PAR 337 PAR marbres polychromes (opus sectile) [voir DOMUS, p. 3116, et MUSIVUM opus]'. VI. Législation. Les prescriptions du droit [SERVITUS] concernent surtout la communauté et ses servitudes. Les murs mitoyens (p.ed-d-rotxov, paries medius, intergerinus ou intergerinus) 2 sont communs (paries commuais)'. Le droit d'appuyer un bâtiment contre le voisin crée, à la charge de celui-ci, la servitude spéciale ad faciendum, qui l'oblige à entretenir en état le mur ayant charge (paries oneri ferendo uti nunc est, ita sit) La servitude tigni immittendi défendait de s'opposer à l'introduction parle voisin d'une poutre dans le mur commun Les fenêtres ouvertes clandestinement dans un mur commun devaient être bouchées et le mur remis en état aux frais du constructeur, ainsi que le mur exhaussé dans les mêmes conditions L'usufruitier n'avait pas le droit, sans l'assentiment du propriétaire, de revêtir d'un enduit un mur simplement hourdé 7. G. FoutERES.