Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article PARO

PARO (IIapcnv)', MYOPARO (Mvoaâpinv). Embarcation servant au transport des voyageurs en temps de paix, des troupes en temps de guerre. La mosaïque d'Althiburus 2 (Medeina en Tunisie) représente le paro (fig. 5515) à côté de ses congénères le myoparo et le mus reusement l'image est mutilée. Il ne subsiste que l'avant du paro, qui nous apparaît comme un bateau à rames, à coque arrondie et, proue relevée en volute, renforcée par une préceinte débordant à l'avant. Deux paires de tolets indiquent l'emplacement d'autres rames. Au-dessous du navire est inscrit ce vers : Le paro, très rarement cité par les auteurs grecs et latins, semble avoir été d'un usage beaucoup moins fréquent que son dérivé, le myoparo, N.uaszptuv. Celui-cil' tient le milieu, comme son nom l'indique 5, entre le paro et le musculus ou N.•;ôtcv e, entre lesquels le mosaïste d'Althiburus a pris soin de le placer (fig. 5516). C'est un navire à voile et à rames. La coque arrondie se relève fortement à l'avant, dont la proue se recourbe en volute. L'arrière, très bas au contraire, est coupé droit, en écusson, avec quille saillante. Une préceinte, renforçant le bordage et à laquelle est accroché un câble, fait 3 Extrait du Marius de Cicéron, ap. Isid. XIX, 1, 20. 4 Cecil Torr, L. 1. p. i 18-119. Fastes, ap. Paul. éd. Müller, p. 147, donne l'étymologie exacte de ce mot composé, formé de mydion contracté en rayon et de paro. L'étymologie proposée par Isidore, XIX, 1, 21, n'a aucune valeur. 6 Voir eescur.es, 7 Textes réunis par Cecil Torr, L. 1. 8 Les Milésiens employaient le myoparo comme VI1. saillie à l'avant. Le mât, à hampe bariolée, maintenue par deux haubans, supporte une large voile grise, qu'un matelot est en train de carguer. Très fréquemment mentionné par les auteurs grecs et latins 7, le myoparo, d'invention grecque, parait avoir été employé dans tout le bassin de la Médi terranée dès le I°^ siècle av. J.-C. C'était sans doute une sorte de frégate, ou de brigantin, non ponté, assez large, à un seul rang de rames, qui servait à surveiller, à défendre 8, mais aussi et surtout à piller les côtes. C'était l'embarcation favorite des pirates 9. Par ana logie, le mot fut aussi appliqué aux nacelles à armature d'osier tendue de cuir qui servaient aux pirates saxons à sillon ner les marais du littoral germanique 1''. P. GAUCELER.