Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article PTOIA

PTOIA (IIr:étz'. La fête est surtout connue par les inscriptions découvertes au cours des fouilles entreprises par l'École française au sanctuaire béotien du Ptoion, à Acraephiae, M. Ilolleaux a résumé en un tableau d'ensemble' les renseignements qu'on peut en tirer. Le court exposé qui suit ne fait qu'en reproduire l'essentiel. Les inscriptions nous permettent d'abord de suivre assez bien l'histoire des jeux Ptoia. L'une d'entre elles se rapporte sans doute à l'institution même de la fête 2 ; mais la date qu'il convient d'attribuer à ce document n'apparaît pas évidente. M. Ilolleaux plaçait d'abord l'inscription entre 178 et 1/16: il a donné plus tard de bonnes raisons pour corriger cette première hypothèse` et dater l'inscription du milieu du me siècle av. J,-C. M. Van Gelder, tout récemment 6, la rajeunit de nouveau et la place vers 180 av. J.-C. A peine fondés, les Ploie eurent à souffrir des troubles dont la Grèce du Nord fut le théâtre dans la seconde moitié du ne siècle: des inscriptions de la fin de ce siècle' parlent d'un renouvellement de la fête (à' ',co cxa8ul). Dès cette époque, toutes les villes de la Béotie prenaient part à la fête, entre autres Thespies, Lébadée, Tanagra, Copae, Thisbé ; ceux d'Oropos envoient, d'après une inscription trouvée à l'Arnphiaraion6, trois boeufs pour le sacrifice" Plus tard, aux environs de l'ère chrétienne, des inscriptions' mentionnent des vainqueurs aux jeux venus de tous les points du monde grec, d'Athènes, d'Argos, do Mantinée. de Sicyone, d'Ephèse même. Après une interruption au début de l'empire 10, les jeux furent rétablis sous Caligula et célébrés plus luxueusement que jamais, grâce à la munificence d'un citoyen d'Acraephiae, Epaminondas lis l'étaient encore aux siècles suivants'". La fête était pentétérique13. Elle était l'occasion d'une trêve sacrée". C'est l'ievwvsîer-gç rwv Ilrmfmv'' qui semble avoir eu la haute main sur toute la fête. Il est parmi les signataires des lettres d'invitation feadressées aux diverses villes ; il organise le sacrifice et les banquets'', il règle les comptes financiers16. A côté de l'agonothète une inscription mentionne un à n'oi'éçi° La fête comportait une partie proprement religieuse et une partie agonistique, Elle débutait par un sacrifice et des processions' que suivaient sans doute les banquets offerts par l'agonothète aux citoyens et aux étrangers. L'ayow des Ptoia est ereouv_r iç; seulement à une époque tardive, il donne lieu à des récompenses en argent et devient 6eµurlxdç '; il était un zvw mN.e),lxiç'z : on ne trouve pas trace de concours autres que des concours musicaux. Une inscription du i siècle av. J.-C.'3 donne la liste complète des concours à cette époque : ce sont ceux qu'on retrouve dans tous les âymveç du même ordre. Il semble qu'avec le temps les banquets et les réjouissances de tout genre aient pris toujours plus d'importance dans la fête: c'est es qui apparaît clans la longue et verbeuse inscription en l'honneur de l'agonothète Épaminondas'. ÉMILE CAOr,, l'honneur des Ptolémées. l° AAthènes. Des inscriptions inscriptions relatives aux jeux Theseia 1 et inscriptions éphébiques du ne siècle av. J.-C. mentionnent les jeux gymniques des llro),si.ztz. La fête devait être importante, puisque, en même temps qu'aux Panathénées et aux L'leusinia, on y proclamait les couronnes honorifiques. A quelle date PUB 752 PUB fut-elle instituée, et en l'honneur duquel des Ptolémées? On ne peut faire que des hypothèses, et, par exemple, rapprocher l'institution des IITOnEUxÏx de faits comme la construction du gymnase de Ptolémée et l'adjonction de la Ptolémaïs à la liste des tribus attiques 1. La fête daterait alors, plutôt que de Ptolémée Philadelphe, de Ptolémée III Evergète ou même de Ptolémée IV Philopator 2. 2° A Délos. La fête des IITO'AEN.xEta est mentionnée dans les comptes du temple d'Apollon Délien 3 ; elle l'est aussi dans un décret de la confédération des Cyclades'. Elle se place, dans le calendrier délien, au mois Métagitnion °. Elle comportait des chœurs, à l'équipement desquels les comptes font allusion 6. C'est sans doute en l'honneur de Ptolémée I Soter, protecteur de la confédération des insulaires, que cette fête était célébrée à Délos, centre de la confédération En effet, dans l'inscription de Nikourgia (voir ci-dessous), les insulaires se font un titre d'honneur d'avoir les premiers rendu à Ptolémée Soter des honneurs divins' ; allusion évidente à la fête des IITO)e~aFz, instituée dans les dernières années du règne de Ptolémée 1'. 3° A Alexandrie. Un décret du xotvbv T wv NratwTwv °, découvert à Nikourgia, près d'Amorgos, révèle l'institution, par Ptolémée II Philadelphe, de jeux gymniques, musicaux et hippiques à Alexandrie, en l'honneur de son père Ptolémée Soter. Le nom officiel de la fête n'est pas indiqué; mais celui de IITonzuxîx est plus vraisemblable que celui de Eti--J,ata10. Les jeux étaient isolympiques, c'est-à-dire que les vainqueurs avaient droit aux mêmes honneurs que les olympioniques. Le décret de Nikourgia n'est pas daté; mais la fête paraît avoir été instituée vers 28011. On s'accorde à reconnaître la procession des n'rOAE.p.xîa dans la fastueuse 7cop.70' alexandrine décrite, avec un luxe de détails extraordinaire, par Callixène de Rhodes f2. On voyait figurer dans la procession l'allégorie de la IIEVTET-l'i0iç et celle de l"EvlauT6ç; c'est que, comme l'indique d'ailleurs son titre d'isolympique, la grande fête était pentétérique13, un sacrifice étant d'autre part offert chaque année, depuis 283, en l'honneur du roi divinisé. 4° A Lesbos. A la fin de la partie conservée d'une inscription de Méthymna dans File de Lesbos, datant du règne de Ptolémée IV Philopator 14, il semble être fait mention d'une fête des IITO)LEp.zïa. EMILE CanEN.