Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article SAGITTA'

à laquelle s'applique souvent le nom générique des armes de trait, telum ((1E).o1), comprend une hampe, celamus, arundo (xéÀcp.0ç, Sdvaç), pourvue à un bout d'une encoche empennée, pennata (7LTepmT7t ynu1(Se6), et, â l'autre bout, d'une pointe, spiculum (âxiç), appelée parfois ferrum (a(Sripov), du nom du métal dont elle est faite à l'époque classique4; cette pointe peut être munie de barbelures, unci, kami (yxos, 'oyx(vol), et d'un nombre variable d'arêtes tranchantes, acies (y).wziveç). Structure et évolution de la /lèche. La flèche est, essentiellement, un trait le plus léger et le plus facile à lancer qui soit. Aussi a-t-elle dû commencer par être taillée dans un bois, un roseau ou un os mince et rigide, et, si l'on n'a conservé que de rares pointes en ces matières friables, nous connaissons nombre de peuples qui se servent encore, à l'époque classique, d'une flèche de roseau avec pointe d'os'. Cette différenciation de la tige de la flèche, toujours facile à remplacer, et de la pointe, d'autant plus précieuse qu'elle est mieux acérée, constitue le premier progrès dans l'évolution de cette arme. Dès le début de l'époque énéolithique, dans le bassin de la Méditerra SAG 994 SAG née, on fixe sur des tiges des pointes foliiformes' aiguisées à l'extrémité, arrondies à la base. La difficulté qu'on éprouvait à les fixer amena à tirer de cette pointe primitive les deux formes qui devaient se maintenir depuis: En supprimant la partie arrondie et en la remplacantpar une base droite, on allégeait la pointe devenue triangulaire, mais on ne la rendait pas plus facile à insérer dans la tête fendue d'une tige; c'est en substituant à la base droite une base concave' qu'on obtint un creux où la hampe s'encastrait d'autant plus solidement que les angles inférieurs étaient mieux effilés et rabattus; ces ailerons furent les rudiments des barbelures «fig. 6023). 2° En taillant la partie arrondie en un angle semblable à celui de l'extrémité perforante, on obtint une pointe losangique ; en développant l'angle destiné à frapper et en réduisant l'angle destiné à s'emmancher, elle donna naissance à la pointe à pédoncule', qui ne tarda pas à se compléter par une sorte de cran d'arrêt formé par les angles inférieurs de la partie perforante ; quand ces angles inférieurs ne formèrent plus un angle droit avec le pédoncule, mais un angle de plus en plus obtus, on eut la pointe à pédoncule et à barbelures s ; un trou pouvait la compléter, permettant le passage d'une attache'. En même temps, la succession d'entailles qui forment les tranchants du silex éclaté sont retouchés, ou bien de l'acon à obtenir une arête unie et polie, ou bien de façon à développer, au contraire, ces irrégularités en une série de dents de scie ou barbes qui rendront la pointe plus difficile à extraire. Ce sont les pointes à bords denticulés, dont les angles inf Trieurs sont effilés de façon à en faire les plus saillantes de ces barbes, qui semblent avoir dominé en Grèce, surtout parce que l'obsidienne, qui y remplaça de bonne heure le silex, parait y avoir prêté. Cette matière éruptive, dont les coulées ne se manifestent en Méditerranée que dans la seule lie de Mélos 7, se débite naturellement en petits éclats triangulaires, d'une apparence vitreuse et noirâtre que l'on tonnait, dans les tombes énéolithiques des acropoles de Mycènes, de Ti rynthe et d'Athènes, sous toutes les formes que nous venons de passer en revue, notamment sous forme de lames minces à bords légèrement convexes et à angles inférieurs très saillants (fig. 6023) ; mais on les trouve aussi sous la forme de triangles à pédoncule plus ou moins développé (fig. 6022) 8 et sous la forme tout à fait primitive du carreau à triple arête (fig. 602!i) °, qui se développera aux àges des métaux. Bien que les pointes de silex et d'obsidienne persistent à l'époque des tombes à coupole 10, les lames de bronze apparaissent dès avant Fig. 6024. cette époque proprement mycénienne, dans des couches prémycéniennes qui remontent au moins au début du ne millénaire ; longtemps, elles se bornent à imiter les formes des silex 11 en facilitant seulement l'attache par l'ouverture de deux trous où passeront des lanières" ou en échancrant en A la base du pédoncule ; avec ce pédoncule bifurqué, la pointe s'adaptait mieux à un manche fendu, et les angles inférieurs de la lame, inutiles désormais pour l'assujettir, étaient réservés au rôle de barbelures aggravant la plaie". L'allongement et l'amincissement progressifs du pédoncule permirent de développer la lame sans craindre qu'elle rompit au moindre choc 14. SAG 999 SAG Aux lames plates, acérées seulement sur le pourtour, succèdent les lames où la partie saillante, au centre de l'une des deux faces, se développe à son tour en arête. Ces lames à quatre ou à trois arêtes (fig. 6025), le TptyawXtc ôïr 6S homérique, prennent un poids tel, qu'il devient nécessaire d'enfoncer dans la hampe le pédoncule entier, ce qui empêchait de rendre l'arme plus meurtrière en détachant une bar belure sur le pédoncule. Au contraire, en creusant davantage le pédoncule bifurqué, il devenait possible d'enfoncer la hampe dans le pédoncule et non plus le pédoncule dans la hampe. C'est ainsi que se développa la pointe à douille. La douille cylindrique est simple avec une lame lancéolée ou triangulaire avec deux arêtes 2, ou triangulaire avec quatre arêtes 3 ; elle est plus rarement composite ou avec double cran d'arrêt sous une lame à deux arêtes 4 ou avec barbelure latérale sous une lame à trois ou quatre arêtes Il semble même qu'on ait parfois disposé jusqu'à quatre barbelures métalliques à la partie su flèches en bronze. Avec les pointes à douille, qu'on coule d'une pièce dans des moules', la tête de flèche atteint une perfection qu'elle ne dépassera guère. Aussi, les pointes de fer, qui apparaissent vers le vue siècle 8, ne pourront-elles que reproduire les formes de celles de bronze. Les pointes grecques telles qu'elles nous sont connues par les monuments, semblent être des lames triangulaires, à. douille ou à pédoncule, aux angles inférieurs prononcés; la grotte du Diktè et Dodone ont livré deux spécimens (fig. 6026) de la pointe foliiforme ° et de la pointe pyramidale à pédoncules allongés i0. Italie. Les nombreuses pointes de pierre, de bronze ou de fer rencontrées dans les tombes suffisent à attester l'usage de la flèche dans toute l'Italie primitive 11. Du vue au Tvesiècle, à défaut de textes, des oeuvres d'art et des monnaies montrent que l'arc reste une des principales armes des Ombriens 12, des Lucaniens 13 et des Sardes" (fig. 6027); des peintures (fig. 6028) des bas-reliefs 16, des empreintes monétaires" confirment le -cers où Virgile met les flèches aux mains des Étrusques ". C'est d'Étrurie peut-être que Rome a reçu le mot même de sagitta ; mais les archers n'apparaissent pas dans ses armées jusqu'aux guerres puniques. Dans l'Italie primitive, les premières pointes de fer appartiennent aux types des lames à douille avec lame lancéolée 1° ou triangulaire 20. Les flèches de l'armée romaine, depuis les premiers spécimens qui proviennent du siège d'Alésia (an 52) 21 et du siège d'Os suna (43) jusqu'à ceux des postes du limes se répartissent entre des types différents qu'illustrent les figures 60'29 et 6030: pointes pyramidales et coniques à douille ou petit pédoncule 3; à quatre arêtes et pédoncule plus développé ; triangulaires à petite douille à grande douille et à fort pédoncule'. Il semble même qu'on se soit borné parfois à entourer la tète de la hampe d'un cercle de métal pourvu d'un dard acéré 8; enfin, l'on connait des pointes en plombs (peut-être type d'oit est issu dont les soldats des légions d'Illyrie portaient cinq exemplaires à l'intérieur de leur bouclier (fig. 6031) 10, â ---`___.=µte _=s-28 Sur un sarcophage romain (fig. 603?) on voit des flèches armées d'un fer en croissant employées à la chasse aux autruches : c'est ainsi que Commode les décapitait dans l'amphithéâtre 1L. On est malheureusement très mal renseigné sur la matière dont était faite la hampe des flèches : elle était en bois de cornouillier chez les Lyciens et les Sarmates en bois d'if chez les Anglo-Saxons, les Irlandais et les Scandinaves, et, si l'on en croit l'explication de Td;ov par taxas, chez les.Latins primitifs. S'il n'y a pas de trace que Td;ov ait désigné également l'if en grec, il est possible que ids, qui semble un nom plus ancien de la flèche, et la forme dérivée èiyoeôç (rie-ta ds), soient en rapport avec %tees, ôtcda, qui désignent ou le saule, le bois flexible et résistant par excellence'', ou certains roseaux. C'est au roseau que nous ramènent aussi iéva;, xâ)Aauos, arundo, calames. Si ces désignations de la hampe ont fini par passer pour poétiques, l'antiquité classique ne conservait pas que le souvenir du temps oit la hampe de la flèche était faite d'un roseau. Pline, après avoir énuméré les peuples archers de l'Orient, conclut que la « moitié du monde vit sous un Empire imposé par les roseaux »; il ajoute que le roseau de l'Inde est trop fort, celui de Belgique trop ligneux, mais que ceux du Rhéno, dans le Picénum, l'emportent même sur ceux de Crète par leur rigidité qui, grâce à l'abondance de la moelle, n'exclut pas le poids nécessaire pour n'être pas emporté par le vent". On emmanchait donc, encore au let' siècle, les pointes de flèche sur des roseaux : c'étaient sans doute seulement des flèches de chasse, puisqu'on trouve souvent des fragments de bois à côté des pointes, dès l'époque du palais de Knossos1°, et qu'on voit, à Orchomène, les archers de Mithridate se servir de leurs flèches, comme de poignards, dans la mêlée, ce qui implique une hampe plus résistante qu'un roseau". Pour remédier à la légèreté du roseau primitif et l'empêcher de tourner sur lui-même dans sa course, on garnit de bonne heure l'extrémité qui reçoit l'encoche de plumes disposées le plus souvent en deux rangées opposées, parfois réparties une par une 18. rt Ailée' (=En pdELÇ) est une épithète ordinaire de la flèche chez IIomère, et, Hésiode, décrivant les flèches d'Iléraklès, parle de « leurs grands bois lisses que couvrent, par derrière, les plumes du vautour solaire » 19. Ainsi empennée et pourvue d'une pointe fixée, par un clou si elle est à douille, par un boyau ou un fil de métal si elle est pédonculée, la hampe ne dépasse guère 50 centimètres, donc 60 centimètres pour la flèche entière en prenant les pointes les plus longues. Cette dimension ne résulte d'aucun texte positif; IIomère lui donne le nom de T=gyu; (une coudée, 0,48), mais elle est facile à constater sur les monuments et l'on sait que les anciens s'étonnaient de la grandeur des flèches des Indiens ou des Carduques, longues de 9:) centimètres "-0 ; enfin, les plus petites flèches que lancent les machines ont de 46 à GRECQUES. C'est en Égypte qu'un trait de roseau apparait pour la première fois lancé, non pas à la main, mais sur la fibre ou le boyau reliant les deux bouts d'une tige SAG 1001 SAG suffisamment élastique'. Dès le vl° millénaire, en pleine période néolithique, on y voit deschasseursposant, sur (les arcs d'une seule pièce, légèrement concaves, de grosses flèches, empennées et encochées à l'extrémité inférieure; à l'autre extrémité, la hampe est fendue pour recevoir la pointe d'une lame de silex dont le tranchant transversal ira déchirer plutôt que percer les chairs de la victime 2. L'arc restera l'arme favorite des chasseurs 3 égyptiens, et les archers la force principale de leurs armées'. Durant tout l'ancien Empire, jusqu'à l'invasion des Hyksôs, l'arc et son trait ne diffèrent guère en Égypte de ceux que les monuments égyptiens ou les gravures rupestres d'Algérie prêtent aux Libyens'. C'est au même type que se rattachent l'arc du chasseur d'un relief en stéatite de Knossos et celui que tiennent, sur des sceaux et des gemmes de la Crète minoenne, les dieux archers prédécesseurs d'Apollon et d'Artémis 7. C'est encore le même arc qu'on retrouve sur des monuments bien connus des tombes de l'Acropole de Mycènes, le sceau de la Chasse au cerf', le poignard de la Chasse au lion (fig. 5867), surtout le fragment du vase d'argent représentant la Défense d'une ville par des frondeurs et des archers (fig. 3322)2, tous monuments dont il y a lieu de croire qu'ils ont été exécutés en Crète vers le milieu du n° millénaire. L'auteur du Bouclier d'Héraklès, dans sa description de la ville assiégée, parait avoir eu sous les yeux une représentation semblable à celle du vase des archers. Teukros, dans l'Iliade, qui décoche sa flèche à l'abri du grand bouclier d'Ajax10, n'agit pas autrement que l'archer de la dague de la Chasse au lion. Dans l'ensemble des poèmes homériques, malgré les transformations qu'on leur a fait subir pour les adapter au goût de la société achéoéolienne qui tenait l'arc en mépris, le fond premier de l'épopée exalte les hauts faits d'une époque où c'est cette arme, et non la lance, qui domine. Non seulement, la masse des Achéens tire de l'arc ", mais les Locriens d'Ajax Oiléide 12, les l'Idiotes de Philoctète t 7, les Paeoniens VIII. de Pyraichmès'4 conservent l'équipement des archers mycéniens : court vêtus, sans casque ni bouclier, une peau de bête pour toute arme défensive, ils tirent, un genou en terre, les flèches à leurs pieds dans la position qui restera classique pour l'Héraklès du relief d'Olympie ou les guerriers du fronton d'Égine f9 De part et d'autre, les héros qui conservent leur caractère d'archer, Philoctète, Teukros, Mérionès, Ulysse parmi les Achéens, Pâris, Pandaros, Dolon chez les Troyens, placent, sur le boyau de boeuf 16 d'un arc simple qu'ils ramènent de la droite contre leur poitrine 17, l'extrémité d'un roseau profondément encoché et garni de plumes f 8 ; un autre boyau maintient, à l'extrémité opposée du roseau, une pointe de bronze à pédoncule et à triple arête f°; parfois, des barbelures viennent augmenter encore le poids de la pointe 20 qui, la hampe brisée par le choc, s'enfonce dans la plaie sans qu'on puisse l'en arracher. Le poison, dont on l'imprégnait à l'origine, achevait de rendre la blessure mortelle ". La mésestime que professaient pour l'arc les conquérants achéens et doriens n'amena pas seulement à effacer de l'épopée toute trace des flèches empoisonnées, à faire expier cruellement à Philoctète la possession des flèches envenimées d'Héraklès ou à incriminer comme une preuve de làcheté la préférence de Paris pour le combat de l'arc; l'arc lui-même disparut peu à peu comme arme de guerre pour ne se maintenir, semble-t-il, qu'en Attique, où on croit le retrouver à l'époque du Dipylon 22, en Crète, qui resta la pépinière des archers mercenaires, en Chypre, où le voisinage de la Syrie avait introduit le char pour archer avec l'arc asiatiqueP3. C'est, en effet, au cours du ne millénaire, que divers envahisseurs, Assyriens n, Scythes 2J, IIétéens, Hyksôs 2G, étaient venus apporter, dans les vallées du Nil et de l'Euphrate et dans toute l'Asie Mineure, l'arc asiatique, plus puissant par la détente de ses cornes qu'il faut, pour tirer, ramener d'avant en arrière, et qu'on ne manie plus seulement à pied, mais à cheval aussi et en char. Reprenant l'ceu 126 SAG 1002 SAG vre de ces conquérants, les toxophores médo-perses eurent bientôt fait de réunir sous leur domination le monde oriental. Il ne leur restait à conquérir que la Grèce, qui avait si bien conscience de leur supériorité comme archers qu'elle faisait de Scy'thés ou de Persée l'inventeur du tir de l'arc'. Sur la cinquantaine de peuples que Xerxès menait contre la Grèce, près de lamoitié étaient pourvus d'arcs': les Perses, d'abord, qui se mettent àl'abri pour tirer derrière de grands boucliers d'osier3, à l'intérieur desquels est suspendu le carquois dont ils extraient les flèches de roseau qu'ils placent sur leurs grands ares4 : tel était l'équipement des insulaires du golfe Persique, des Ariens, des Saranges, des llyrcaniens, des Mèdes s surtout, de qui les Perses l'auraient reçu A côté des arcs composites de ces peuples, des roseaux indigènes suffisaient à constituer arcs et flèches des Parthes, Saces, Chorasmiens, Sogdiens, Gandariens, Dadices, Pactyens, tltiens, Myces, Paricaniens 3 ; ces mêmes Paricaniens fournissent, comme les Médes, des hippotoxotes à la cavalerie'; à, sa suite, marchent les dromadaires du haut desquels les Arabes manient leurs longs arcs qui appartiennent au même type que les arcs scytho-perses °. Les arcs des Indiens ne sont pas moins longs f0, bien qu'ils soient faits de roseau ainsi que leurs flèches à pointe de fer". Ce sont, par contre, des pointes de silex que les Éthiopiens placent sur leurs arcs en palmier hauts de 4 coudées12. Enfin, les Ciliciens de la Milyatide, comme les Lyciens montés sur cinquante vaisseaux de la flotte 13, portent des arcs en cornouillier avec des traits de roseau. En face de ces masses profondes d'archers qui, aux Thermopyles ou à Platées, allaient obscurcir le ciel de leurs traits14, la Grèce, depuis la conquête dorienne, avait relégué l'arc au rang des armes de chasse. Sans doute, peut-on trouver cette arme plus en honneur, au v', siècle, dans les cités de la région pontique et hellespontique en contact immédiat avec les archers scythes ou thraces, si l'on en croit les sagittaires gravés sur les monnaies de Thasos (fig. 477), d'Héraclée. de Phanagorie, de Cyzique, ainsi que dans les grandes colonies doriennes de l'Ouest où les luttes avec les indigènes ou avec les Étrusques et les Carthaginois ont pu développer l'usage de l'arc qu'on connaît à Corcyre '°, à Camarine7e, à Syracuse surtout, où Gélon proposera d'aller se mettre àla tête des Grecs avec les `? 000 archers" qui devaient contribuer à la victoire d'Himère. D'ailleurs, si Lacédémone s'obstine dans son mépris de l'arc 'a, l'expérience de Marathon 1f1 a bientôt fait de convaincre les Athéniens de son utilité. Par une tradition qui remonte peut-être aux garde-côtes de l'époque du Dipylon, chacun des quatre-vingts navires athéniens est muni de quatre archers à Salamine20; ce sont eux qui massacrentles Perses de Psyttalie etc'est peutêtre en souvenir de leurs exploits que les héros archers, Héraklès et Teukros, figurent sur le fronton d'Égine. A Platées, les 300 archers athéniens, les seuls de l'armée, font merveille contre les hippotoxotes perses Y1. Si l'on peut faire fond sur ce chiffre, il semblerait que, dans chacune des dix tribus, on ait levé parmi les atèles 30 archers, tandis que les trois premières classes fournissaient 600 hoplites et 10 cavaliers par tribu. Cette répartition par tribu paraît confirmée, en 460, à la fois par l'inscription de quatre toxotes à la suite de la liste des décès que la tribu Erechtheis avait subis en Égypte L2, et par la mention, dans une garnison garnison envoyée par Athènes à Érythrées, d'un toxarque sous les ordres duquel seront placés 10 toxotes, sans doute 10 par tribu 23. Avec l'augmentation de la population athénienne vers le milieu du ve siècle, il devint possible de porter à 160 la quotité des archers que devait fournir chaque tribu ; le chiffre de 1600 archers, que Thucydide2t et Aristote 25 donnent pour l'an 431 doit correspondre aux 16000 hoplites inscrits alors sur les rôles 26. C'est apparemment par exception que ces toxotes étaient appelés à un service de SAG 1003 -SAG garnisaires comme à Érythrées ou de gardes, comme à Athènes même pour surveiller, en 447, les travaux de l'Acropole'Ces fonctions de police étaient assignées à un corps d'esclaves publics [DEMOSIOil2, formé à cet effet, corps qu'on a généralement confondu avec celui des archers d'origine athénienne. Ce sont ces archers d'origine servile et étrangère, dits aussi Speusinioi, du nom de celui qui avait eu l'idée de les constituer, qui sont surtout connus sous la désignation de Scythes 3. La plupart sont, en effet, des barbares, achetés en Thrace ou sur les côtes du Pont, d'abord au nombre de 300, vers 450 vingt ans après, ils furent portés à 1200. Casernés au début sur l'Agora, ensuite sur l'Aréopage, chargés de maintenir le bon ordre dans les rues, les places, les assemblées et les tribunaux, exécutant les ordres des magistrats de police et des présidents du Conseil, ces Scythes, dont le costume national excitait la verve des comiques' et des céramistes (fig. 6033) 5, ne semblent avoir été qu'une gendarmerie, parfois montée, le plus souvent à pied. Ce n'est pas à ces esclaves publics, mais seulement à des corps de citoyens que pouvaient être confiées la garde de l'Acropole et des arsenaux, l'occupation de certains points fortifiés de l'Attique, de ses colonies ou des états alliés ; on a vu que les toxotes ont tenu garnison à l'Acropole et à Érythrées a. Pour la surveillance de l'Attique même et des frontières, on ne se borna pas à porter les hippeis à 300, puis à 1200, en même temps que les archers scythes subissaient la même progression', ce qui laisse supposer que les Scythes servaient d'écuyers aux cavaliers, sinon en campagne lointaine, au moins en Attique 8 [EQUITES]. 0n leur adjoignit encore un corps spécial de 200 hippotoxotes athéniens', qui sont probablement, par rapport aux cavaliers, ce que les toxotes sont par rapport aux hoplites. Si l'on peut chercher au vol' siècle les premières traces des toxotes, les hippotoxotes remontent peutêtre au temps de Pisistrate1o; qu'ils aient été ou non SA (i 10011 SAG constitués alors sur le modèle des archers à cheval scythes, toujours est-il qu'ils sont citoyens et figurent, au vie comme au ive siècle, dans les défilés de la cavalerie athénienne'. Ces hippotoxotes n'étaient guère plus utiles que les hippeis dans les expéditions maritimes; aussi, pour remédier au petit nombre des toxotes à pied, on eut recours aux archers les plus fameux en Grèce avec les Scythes : les mercenaires crétois apparaissent en 4252. Ainsi, au début de la guerre du Péloponnèse, on sonnait à la fois, à Athènes, les toxotai xénikoi et les toxotai slcythai d'une part, les toxotai astikoi ou politai et les hippotoxotai de l'autre. Des 200 hippotoxotes on sait seulement que 20 d'entre eux figurèrent dans l'expédition de Mélos et quelques-uns peut être parmi les deux cent quatre-vingt cavaliers envoyés en Sicile`. A la fin du ve secte, Xénophon en fait encore mention 6, mais aucun monument ne nous a conservé d'eux un souvenir certain ou précis. Les toxotes nous sont, par contre, assez bien connus, par des vases (fig. 6034)6, des stèles 7, des statuettes même ', avec leur équipement qui rappelle celui des Scythes ou des Thraces. Très court vêtus, un justaucorps collant s'arrêtant au haut des cuisses et laissant les bras nus, sur la tète l'aldpékis thrace ou une sorte de bonnet phrygien à gardejoues, les pieds nus ou protégés par de hautes bottines thraces, sans armure ni armes défensives, le carquois à la ceinture ou rejeté sur le dos, ils tirent le plus souvent de la main droite, le genou droit en terre'. Soigneusement distingués des psiloi et autres troupes légères [vELITES], ils comptaient, on l'a vu, parmi les troupes régulières et paraissent avoir reçu une solde de 3 oboles par jour f0. Peut-être leur corps de 1600 hommes était-il divisé en quatre toxarchies" : c'est au nombre de 400 qu'on les envoie à Mélhone, en 429, soit quatre archers pour dix hoplites sur chacun des 100 navires de l'expédition '. En 427, Démosthène perd un grand nombre d'archers en Étolie ; les 60 qui lui restent contribuent, l'année suivante, à la victoire d'Olpai ". En 425, le même général en commande 400 devant Pylos, et Cléon lui amène un renfort d'autant d'archers mercenaires". En 423, Nicias, avec 600 archers, tente l'assaut de Mende' ; en 420, Alcibiade pousse une pointe, d'Argos à Patras, à la tête d'une poignée de toxotes te. Dans l'expédition de Mélos, on retrouve la proportion de quatre archers pour dix hoplites, 300 sur 1200i-1; ils sont 300 pour 5000, plus 80 Crétois, sur l'escadre de Sicile; avec la flotte de renfort, Démosthène semble en avoir amené autant'". De ces 2000 à 2500 archers, au total, mobilisés par Athènes pendant la guerre du Péloponnèse, bien peu durent rentrer dans leur patrie. La dernière mention des archers scythes est de 411"; c'est vers cette époque que les hippotoxotes sont cités également pour la dernière fois par Xénophon, et des paniers à flèches, atépaxot ys ça .â'rtov, recensés dans la Chalcothèque en 362 20, ne suffisent pas à attester la persistance des toxotes ni des hippotoxotes dans l'Athènes du ive siècle. Dans la grande transformation de l'art militaire qu'Athènes subit alors comme la Grèce entière, si le recrutement national continue à fournir des hoplites, de moins en moins nombreux et de moins en moins solides, on s'adresse surtout aux troupes plus légères et mieux entraînées qui ont fait de la guerre leur profession : divisés selon leurs armes, les mercenaires comprennent des toxotes au même titre que des akontistesou des peltastes [MERCENARII]. La première armée de mercenaires, celle des Dix Mille, contient au moins 200 archers crétois21. Ce sont leurs dernières bandes qui se distinguent sous Iphicrate, pendant la guerre de Corinthe (394-3)22. Contre elles, Sparte se décide, à son tour, à faire appel à 300 archers crétois23. C'est, en effet, de Sicile26, d'Étolie 20, de Rhodes 26, mais surtout de Crète, que viennent les archers qu'on a vus, dès 425, pris à la solde d'Athènes 2i. Équipés cretico arlnatu 28, ils portent le car SAG 1005 SAG quois sur le dos, un bouclier léger au bras gauche, et tirent de la droite leur arc simple en bois souple, de moindre portée que l'arc recourbé des Perses', mais qui leur vaut encore une réputation telle qu'on prétend qu'Apollon lui-même leur a donné des leçons 2. C'est à l'effigie de l'archer que la plupart des villes crétoises frappent leurs monnaies; le T6;ov zp't,nx'ov est presque proverbial chez l'historien des Dix Mille', les Gnossia spicula4 passeront de la poésie alexandrine aux poètes latins. Ces Crétois contribuèrent puissamment au succès des armées macédoniennes. Sans doute, Philippe avait déjà trouvé d'excellents archers, montagnards comme les Êtoliens et les Crétois, chez les Agrianes du Rhodope 5. Ce sont eux qui, dans la campagne de Thrace et du Danube, se distinguent à la suite d'Alexandre 6. Mais celui-ci, bon archer lui-même', ne se contente pas, pour la guerre d'Asie, de son millier d'Agrianes; il forme un corps spécial de toxotes crétois mêlés de Macédoniens et commandés par un toxarque rnacédonien 8. A côté de ces toxotes, divisés en deux chiliarchies, il engage au moins un millier d'hippotoxotes thraces'. Crétois, Thraces et Agrianes sont également utiles contre l'immense archerie persei0. Au Granique, les Crétois et les Agrianes passent le fleuve à la tête de l'aile droite; à Issos, ce sont eux qui engagent et soutiennent le combat pendant que l'armée se déploie ; à Arbèles, divisés en deux corps d'un millier d'hommes, ils forment la pointe des ailes ; c'est à leur tête qu'Alexandre force le passage du Taurus; c'est sous la protection de leur tir que s'opère la traversée du Tanaïs. Cette victoire sur les Scythes assura à Alexandre les services de la peuplade des Dahes qu'on comptait parmi les meilleurs des hippotoxotes scythes" ; un millier d'entre eux, joints aux Agrianes et aux autres archers, en accablant les chevaux et les éléphants indiens d'une grêle de traits, décidèrent de la victoire de l'Hydaspe. C'est, en effet, l'un des résultats de la conquête d'Alexandre que de faire entrer, dans les armées de ses successeurs, ces redoutables archers de l'Orient qui avaient fait la force des Perses. Si, en Égypte 12 et en Macédoine 13, Agrianes et Crétois sont encore seuls à représenter cette arme, dès 316 les gouverneurs des hautes satrapies lèvent 10000 archers persesi4. Pyrrhus, qui, à Asculum, disperse 2 000 archers entre ses éléphants 1', dispose trois ou quatre tireurs d'arc sur le dos de ces animaux à la manière indienne, comme Antiochus III le fera encore à Magnésie ; dans cette journée décisive pour sa puissance, le roi Séleucide peut grouper, autour de sa phalange, des sagittaires arabes montés sur leurs dromadaires, 1200 hippotoxotes dalles, 2500 archers mysiens et 2000 archers élyméens à côté d'environ 3000 Crétois16. Contre ces auxiliaires, les rois de Pergame ont recours à des Mysiens47 comme à des Crétois i6. Ce sont leurs archers crétois qui contribuent à la victoire des Romains à Magnésie et au mont Olympe 19. Bientôt, les Romains, qui connaissent leur valeur depuis les guerres puniques 20, s'adressent directement à la Crète ; contre Persée, le Sénat somme la confédération crétoise, d'abord, de mettre à sa disposition autant d'archers qu'en a enrôlés le roi de Macédoine, puis, de rappeler tous ceux qui étaient à son service". C'est seulement à cette époque hellénistique qu'on commence enfin à faire à l'arc une place dans l'éducation militaire de la jeunesse grecque. Alors que Lysias tient encore l'archer en mépris 22, Platon, plus clairvoyant, cite aux Athéniens les Crétois et les Scythes comme modèles à cet égard et les exhorte à faire apprendre le tir à leurs enfants dès l'àge de six ans 23. Bien que l'arc fût enseigné depuis longtemps dans les palestres, ce n'est qu'en 282 qu'un maître d'arc figure parmi les maîtres éphébiques d'Athènes 26 et ce n'est qu'à la fin du me ou au lIe siècle que l'on trouve des toxotes ou des pharétrites mentionnés dans les tironum catalogi béotiens23 et des concours de toxikè institués à Téos 26, Samos 27, Koressos de Kéos 28, Sestos 29, Larissa30, Olbia31. L'usage de l'arc se développa si bien, même dans le Péloponnèse, que Pompée aura, à Pharsale, des archers laconiens ; et la Crète, sinon la Grèce propre, restera une des pépinières où se recru tera l'archerie des armées impériales '9. A.-J. REINACII. TSAGANIN•LXSTIPX'VliJ H S E SAG 1 006 SAG guère question d'archers dans les armées romaines avant l'époque de la deuxième guerre punique; Tite-Live en parle, pour la première fois, à propos des événements de l'année 207'. Il est naturel, qu'au contact des peuples qui combattaient avec des arcs et des flèches, les Romains aient compris les avantages de cet armement et aient demandé à leurs auxiliaires de leur fournir des corps de cette sorte. Végèce rappelle que Caton recommandait l'usage des archers et que Scipion l'Africain, en Espagne, avait mélangé aux légionnaires, dans chaque centurie, un certain nombre de sagittarii Nous retrouvons ensuite des archers crétois employés contre Persée3, puis dans les guerres d'Asie'; il y en a dans l'armée que Cicéron commande en Cilicie 5; César, dans la guerre des Gaules, employa des archers crétois 6, dans celle d'Afrique, des archers Ituréens et Syriens'; au début de l'Empire, Germanicus avait emmené avec lui, contre les Germains, des archers montés 8. Les documents épigraphiques montrent que l'institution s'était régularisée à l'époque impériale ; les troupes irrégulières d'archers étaient devenues des ailes et des cohortes inscrites en permanence sur les contrôles de l'armée romaine. Il est facile de dresser la liste de celles qui nous sont connues : AILES : Ala I Thracum veteranorum sagittariorum civium romanorum (mentionnée au Ile siècle en Pannonie) 9. Ala III Aug. Thracum sagittariorum (en Pannonie supérieure) 10. COHORTES : Cohors I Apamenorum sagittariorum equitata (en Égypte)". Cohors I Flavia Chalcidenorum equitata sagittariorum (en Syrie) t2. Cohors III Cyrenaica sagittariorum 13. Cohors I Flavia Damascenorum miliaria equitata sagittariorum (en Germanie)1i. Cohors f Hamiorum sagittariorum (en Bretagne) 75 Cohors I miliaria Hemesenorum sagittariorum equitata 16 civium romanorum (en Pannonie Inférieure). Cohors I Augusta Ituraeorum sagittariorum (en Pannonie)". Cohors I turaeorum sagittariorum equitata (en Cappadoce)18. Cohors I milaria nova Surorum sagittariorum (en Pannonie) f9. Cohors I Thracum sagittariorum (en Dacie)". Cohors I Tyriorium sagittariorum (en Mésie Inférieure) 2f. Cohors I sagittariorum (en Germanie) 22. Cohors I sagittariorum miliaria (en Dacie)". Cohors I Aelia sagittariorum milaria equitata (en Pannonie) 24. Cohorsl Ulpia sagittariorum equitata (en Égypte) 26. Cohors III sagittariorum 28 Ainsi qu'on le voit, ces troupes avaient été recrutées originairement dans les pays où l'usage de l'arc était le plus répandu : la Thrace (trois corps) et surtout la Syrie (huit corps ). Un grand nombre d'entre elles étaient des cohortes mixtes de fantassins et de cavaliers. A ces ailes et à ces cohortes, il faut ajouter des troupes à pied et à cheval, de formation irrégulière, des numeri, recrutés aussi dans les mêmes régions ; numerus Palmyrenorum sagitta riorum, en Égypte 27 ; numerus Palmyrenorum sagittariorum, en Numidie Y8 ; numerus Surorum sagittariorum, en Dacie 29, etc. Le nombre des corps d'archers augmenta forts-ment, semble-t-il, à l'époque post-dioclétienne. On trouvera dans la Notice des dignités la liste des numeri de fantassins ou de cavaliers armés de l'arc qui existaient alors. A côté d'une seule cohorte, la cohors prima sagittariorum campée à Narthu (?), en Égypte 30, peut-être l'ancienne cohorteI Ulpia sagittariorum 31, elle ne mentionne pas moins de soixante troupes de sagittarii à cheval32 et de treize troupes à pied 33, répandues dans toutes les parties de l'Empire, surtout dans les provinces orientales. A. l'époque byzantine, les troupes impériales contenaient encore un grand nombre d'archers 34. On reconnaît SAG 1 007 SAG avec plus ou moins de probabilité à leur costume des archers et Dacie ou de la Thrace (fig. 6035) ', de la Syrie ou d'autres provinces d'Asie (fig. 6036)2 sur les bas-reliefs des colonnes du Trajan et de Marc-Aurèle et sur d'autres monuments : une tombe de Zahlbach 3, aujourd'hui au Musée de Mayence, et deux autres de Bingerbrück, conservés au Musée de Kreuznach «fig. 6037). R. CAGNAT. SAGMA (Ezyua), bât pour les bêtes de somme. On doit admettre que. comme aujourd'hui, le bât se composait essentiellement d'une armature en bois, sur laquelle on pouvait suspendre ou poser les fardeaux. Cependant, cette armature était rembourrée par un tissu en poils de chèvre ou de chameau [sAccus], destiné à préserver l'animal des écorchures' ; il formait même une partie très notable du bât; car, dans l'Édit de Dioclétien, les sagmae sont rangées au nombre des articles confectionnés avec des tissus de poils, et ces étoffes entrent certainement pour beaucoup dans le prix total de la marchandise. Le tarif maximum en est établi comme suit : bât de mulet, burdo [voir MULUS], 350 deniers (12 fr. 775) ; bât d'âne, 250 deniers (9 fr. 125) ; bât de chameau, 350 deniers (12 fr. 775). Le bât de chameau se vend le même prix que le bât de mulet ; si on l'en distingue, c'est évidemment qu'il était d'un autre modèle, en rapport avec la conformation de l'animal [cAMELUS, fig. 10501'. On remarquera aussi qu'il n'est pas question d'un bât de cheval, parce que le cheval servait plus rarement de bête de somme. En Grèce et dans les pays d'Occident, l'âne et le mulet, chargés de leur bât, étaient les compagnons ordinaires du voyageur ; ils faisaient partie des longs convois que les riches traînaient avec eux dans leurs déplace ments. Hélio*. u gabalelégiféra pour déterminer quelles seraient les femmes qui auraient le droit de monter un cheval bâté, equus sagmariusn ; car la selle de femme dans l'antiquité était plutôt un bât très lourd, sur le quel l'amazone était complètement assise [ EQUITATIo, fig. 2716, SELLA EQUESTRIS] 4. Mais c'était surtout dans les armées que le bât jouait un rôle important; il permettait au train des équipages de transporter les munitions et les approvisionnements là où, à défaut de routes, les chariots ne pouvaient pas passer 5. La figure 6038 représente, d'après un bas-relief de la colonne Trajane, un cheval ou un mulet de l'armée romaine employé à ce service 6. Le bât est muni de pièces de bois saillantes formant support ou il peut même consister entièrement, comme on le voit (fig. 6039), en un bâti de bois sur lequel les fardeaux sont char gés; la figure reproduit un vase en terre cuite, représentant un cheval qui porte des amphores 3. GEORGES LAFAYE.