Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article TRABEA

TRAIIEA. La trabea ' était une variété de la toge. On la compare aussi à la laena 2 [PALLIUu, p. 292]. D'après de nombreuses traditions anciennes qui paraissent fort' vraisemblables, c'était primitivement un insigne royal. Après l'expulsion des rois, elle fut réservée aux consuls [coNscL, p. 1479] quand ils ouvraient les portes du temple de Janus [.[ANUS, p. 6111', aux prêtres Saliens dans la danse des armes [sALI1, p. 1020], aux chevaliers dans diverses cérémonies, en particulier dans la transvectio ou decursio equitum [EQUITES, p. 774j 6. Mais il n'en faut pas conclure que ce vêtement soit d'origine guerrière ; car il a été porté, dans les premiers siècles de la République 8, par des prêtres tels que les augures s, le Flamen Dialis et le Flamen 111artialis 'o, dont les attributions étaient loin d'avoir un caractère militaire. Dans la comédie trabeata ce costume caractérise l'ordre des chevaliers [IlISTulo, p. 226]. Le port de la trabea persiste jusque sous le Bas-Empire 11 coNSLL, p. 1479 et sq.]. Peut-être se confondelle alors avec la vestis palmata ou picta 12 [TOUA, p. 348]. La trabea, comme l'indique son étymologie (trabs), était ornée de bandes [rEXTRINUOI, p. 170]. Mais nous ignorons comment ces bandes étaient disposées. Sué tope distinguait trois sortes de trabées73 : celle qui était consacrée aux dieux, entièrement en pourpre (on remarquera qu'il n'est pas question ici de trabes) ; celle des rois, en pourpre, avec une partie blanche '«album aliquid) ; celle des augures, en pourpre et safran '° (ou écarlate ?). Denys d'IIalicarnasse nous apprend de plus que la trabée des Sa liens était bordée g lates, et que celle des chevaliers, avec les mêmes rxpuLx( écarlates, était entièrement de pourpre 16. Par r:acuï.a( il faut sans doute entendre les trabes". Unreliefromain (fig. 7036)" nous donne une image de la trabée ; il représente une decursio de chevaliers aux obsèques d'Antonin le Pieux. Nous citerons aussi un petit bronze étrusque du Cabinet des médailles( fig. 7037) 19. On est en droit de conclure d'un passage de Tacite 20 que les chevaliers, en telles occurrences, revêtaient la trabée. Cette trabée peut donc être identifiée avec un manteau, plus court que la toge, agrafé sur l'épaule droite ; c'est une sorte de chlamyde [(minus]. La présence de l'agrafe semble en effet caractéristique, car Denys d'Halicarnasse 21 dit expressément des Saliens qu'ils sont i c s7oprr~u~vot 71Uvvxç 22 Il est très probable que la trabée consulaire ne différait de celle-ci ni pour la forme, ni pour les TRACIIIXIA (Tpaytvtx). Fête delphique mentionnée TRA 383 dans l'inscription de la phratrie des Labyades' ; la lecture n'est d'ailleurs pas tout à fait certaine'.