Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article UNCIA

UNCIA (Oiyx:a). Once, la petite unité pondérale et monétaire des peuples siculo-italiotes, puis des Romains. La grande unité était la litra ou as, la livre [As, LrrRA]. L'once fut toujours le 1/12 de l'as ou de la livre. Dans le système monétaire libral des Romains, l'as pesant une livre ou 227 gr. 45, l'once pèse 27 gr. 28. Mais par suite des réductions pondérales succes sives que subit la monnaie de bronze de la République romaine, on en vint à créer en 217 av. J.-C. le système de l'as oncial ou as pesant une once de 27 gr. 28 ; l'once monnayée fut conséquemment réduite au poids de 2 gr. 27. Nous en donnons un spécimen signé de M. Aburius Geminus, triumvir monétaire vers l'an 120 av. J.-C. (fig. 7230)'. Plus tard, lorsqu'on créa en 89 av. J.-C. le système de l'as semi-oncial (13 gr. 14), l'once monnayée ne pesa plus que 1 gr. 142. Il y eut même à la fin de la République l'as quartoncial (1/4 d'once) de 6 gr. 57, ce qui donne à l'once un poids normal de 0 gr. 54 3. Chez les populations italiotes et en Sicile, l'once monnayée, bien que demeurant toujours le 1/12e de la litra, présente des variations pondérales non moins grandes qu'à Rome. Elle se distingue généralement par un point ou globule placé dans le champ des pièces. Sur un bronze de Syracuse, on lit explicitement OI'KI (iyxiu) ; sur un bronze d'Eryx on trouve la forme ONKIA 4. Des onces marquées du globule se rencontrent dans les suites monétaires d'Agrigente, Camarine, Géla, Lipara, Capoue', et dans l'abondante série monétaire de la République romaine. La seinuncia ou demi-once est beaucoup plus rare. Au point de vue pondéral, la livre romaine n'ayant jamais varié et étant demeurée toujours fixe à 327 gr. 45, l'once-poids est restée de même à 27 gr. 28 jusqu'à la fin de l'Empire. Dans les textes ou sur les monuments pondéraux, la marque de l'once est UNC 591 UNG un globule ou un trait. A l'époque byzantine, le nom de l'once est abrégé sur les poids, tantôt e, tantôt r, r, r L'once pondérale ci-contre (fig. 7231), marquée PUA, porte sous un dais les figures des empereurs Valens, Gratien et Valentinien II. E. BABELON. vu [BALNEUM, GYMNASIUM] le rôle considérable des onctions d'huile dans la vie antique [0LEA] ; elles étaient d'usage au sortir du bain et même après les trois sortes de bain : chaud, tiède et froid'. Accompagnées de frictions énergiques, elles avaientla vertu d'assouplir les membres par l'huile et de les fortifier par le massage [TRACTATOR] ; enfin elles parfumaient du même coup, car l'huile était généralement aromatisée [UNGUENTUM]. Aussi se pratiquaient-elles également dans les gymnases et palestres, en un local spécial dit elaeothesium, inato,) ctov [T. II, p. 1689]. L'employé chargé de ces fonctions, ALIPTES chez les Grecs, unctor 2 à itorne, ou unetrix, car ce pouvait être également une femme (fig. 222), frottait souvent les athlètes, avant la lutte, avec une pommade ]CEROMA] ; les exercices terminés, il se remettait à la besogne, nettoyait avec le strigile [sTRIGILIS] les membres poissés par cet onguent, imprégnés de sueur et de poussière, les nettoyait avec les ingrédients ordinaires, tjM1,IXTa [LAVATIO], et recommençait les onctions. Il semble d'ailleurs, d'après nombre de représentations (fig. 743, 3677), que, tant au bain qu'au gymnase, beaucoup de gens ne dédaignaient pas de se frotter eux-mêmes : l'îa(zi, pevoç était un type courant de la statuaire 3. Souvent on le figurait simplement tenant en main le flacon; tel l'Apollon Philésios du British Museum (fig. 373), dieu de la jeunesse, donc adonné aux exercices du gymnase 4. Certaines monnaies de Sinope sont au type d'Apollon ayant un petit flacon suspendu au poignet par un cordon'. L'onction d'huile ne s'appliquait pas seulement aux personnes, mais aussi, en certains cas, aux objets. On frottait d'huile et de parfums la stèle funéraire, véritable représentant du défunt [FuNus, p. 1381, fig. 3348]. A [tome, par une idée semblable, on oignait de beurre et on barbouillait de lait la tête de certains dieux protecteurs [STATUA, p. 1483]. La vzvaictç ou xc(,.-rictç, destinée à pro téger les statues et leurs couleurs contre les intempéries, était une véritable unclio faite avec dela cire liquide, que l'on renouvelait autant qu'il était nécessaire [scULPTURA, p. 1147]. On lavait aussi avec de l'huile et on entretenaiten état de constante humidité les pièces d'ivoire qui composaient les parties principales de la statuaire chrys éléphantine, et même les abords de la statue [EUH, p.448]. Quelque chose de ces usages passa dans la vie religieuse des chrétiens° : il y avait onction du baptisé, au sortir de son immersion'. De même que l'huile desbains était parfumée, l'huile du chrisma se disait uûpov eton la consacrait en présence des fidèles 9. Dans l'Église primitive d'Orient, les autels étaient consacrés par effusion de N.upov10. C'est par onction que se fit dès l'origine la consécration des personnes et des choses au culte divin ". Plus tard seulement s'inaugura l'onction des empereurs nouvellement couronnés 12. VICTOR CITAPOT.