VALETUDO
VALETIJDO. Nous avons dit dans l'article sALUS, p. 1058, 1, comment l'introduction en Italie du culte grec d'Asclépios et d'llygieia amena l'identification, chez les Romains, de cette dernière divinité, tantôt avec Salus, tantôt avec Valetudo, personnifications latines de la santé'. Il nous suffira de remarquer ici que Valetudo correspond mieux que Salus à cette notion, mais que, dans la pratique du langage, les deux se complétaient quelquefois et se substituaient l'une à l'autre. Dans une prière à Mars, que Caton l'Ancien nous a conservée, le laboureur demande bonam salutent valetudinemque). A la mème époque, sur la proposition du censeur Postumus, eut lieu une consultation des Livres Sibyllins, pro valetudine collegae. Une épidémie ayant frappé divers personnages de marque, le grand pontife en demanda la cause aux mêmes recueils sacrés, tandis que le consul vouait des dons à Apollon, à Esculape et à Salus, et que les Decemviri sacris faciundis ordonnaient une supplicatio de deux jours, valetudinis causa, à laquelle prirent part tous les Romains âgés de plus de douze ans, la tête couronnée de fleurs et tenant une branche de laurier à la main 3.
Le plus ancien témoignage historique, d'où l'on peut induire un culte de Valetudo à Rome, est celui de Pline', racontant qu'en l'an 219 av. J.-C. s'établit à Rome, in compilo Acilio, le premier médecin grec et qu'il obtint, avec le droit de cité, une boutique payée
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parle Trésor. Trois au moins des _lcilii ayant rempli les fonctions de monétaires, c'est sur un denier frappé en '54 av. J.-C. que se trouve rappelée, avec les origines légendaires de la gens Acilia (dont le nom fut rapproché du grec xalo;.xt),l'action bienfaisante des divinités Salus et Valetudo lfig. 7246)'. Au droit, le denier porte la tête de la première, au revers la figure de Valetudo, sous les traits et les attributs d'Hygieia, notamment le serpent. Le culte de Valetudo est attesté par des inscriptions qui l'invoquent ou seule ou en compagnie d'Esculape 2. S'il en faut croire Martianus Capella, la discipline augurale lui aurait assigné une place dans la XPrégion du ciel, en compagnie de 1F'ortuna, de Pavor, etc J.-A. IIiin.