Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article VOMITORIUM

VOJMITORIUM. On appelait de ce nom dans les théâtres et amphithéâtres romains, les ouvertures sur la cavea, auxquelles aboutissaient des escaliers et des passages souterrains ménagés dans les substructions de l'édifice. Ces vomitoires s'ouvraient généralement, à chaque étage, dans le mur vertical (balteus) de la praecinctio, en face des escaliers rayonnants qui desservaient cet étage (fig. 273, 274, 6862, 6865). Moins ordinairement, quand l'étage a une élévation excessive, on trouve deces vomitoires en son milieu : ils sont alors entourés de balustrades (ex. Colisée, amphithéâtres de Pompéi, Nîmes, Capoue) [AMPHITIIEATRUM, p. 246, fig. 274]. Les Grecs n'ont connu que très tard ce mode d'accès à la cavea. Dans les théâtres hellénistiques, toujours adossés au flanc d'une colline, les seules entrées des spectateurs étaient les deux couloirs latéraux à ciel ouvert (tdroôot), qui séparaient la cavea de la skènè, et un nombre variable de portes réparties assez irrégulièrement sur le pourtour du mur d'enceinte (exemples : Délos, Athènes, Épidaure) [TREATRUM, p. 187]. C'est dans les théâtres de type asiatique qu'apparaissent d'abord les vomitoires [Ibid. p. 189-191]. Bien qu'appuyés communément, comme ceux de l'époque précédente, à une pente naturelle, ces édifices ne l'utilisent cependant le plus souvent que dans la partie inférieure de la cavea : les gradins supérieurs y sont supportés par des substructions voûtées, ce qui a permis l'établissement de vomitoires. A Aspendos, par exemple, une galerie voûtée sur laquelle repose l'étage supérieur de la cavea enveloppe la précinction unique, et communique avec elle par des portes ou vomitoires «fig. 6862). Même système à Sagalassos A Pergè, quatre galeries voûtées, deux de chaque côté, qui s'étendent dans le sens des rayons sous les gradins de la cavea supérieure, débouchent dans la préci.netion à ses deux extrémités 4. Il faut ajouter que, dans plusieurs théâtres d'Asie-Mineure, par exemple à Éphèse la scène ayant été postérieurement élargie à la romaine, les anciennes parodoi à ciel ouvert, qui de ce fait se trouvaient partiellement ou totalement obstruées, furent en conséquence remplacées par des passages voûtés, ou vomitoires, pratiqués sous les gradins inférieurs [TIIEATRUM, p. 194] ; usage qui devint général dans les théâtres romains. C'est, du reste, dans ceux-ci et, plus tard, dans les amphithéâtres, que se développa le système des vomitoires. Ces édifices sont, comme on l'a vu [AMPRITUEATRUSI, p. 242; TIIEATRUM, p. 194], construits la plupart du temps en terrain plat : d'où la nécessité de vastes et puissantes substructions pour soutenir la masse des gradins étagés. Ainsi furent édifiés, entre l'an 55 et l'an 13 avant J.-C., les trois théâtres en pierre de la ville de Rogne, les théâtres de Pompée, de Balbus et de Marcellus [TIIEATRUM, p. 192]. Ce dernier, dont il reste des ruines (fig. 6863), nous offre le plus ancien exemple connu d'un théâtre où les voies d'accès à la cavea sont toutes ordonnées symétriquement sur la façade extérieure : un portique, enveloppant la cavea, y recevait les spectateurs, et de ce portique partaient des escaliers conduisant aux gradins 7. Voir aussi à l'article TREATRUM, p. 192, fig. 6865, la disposition des vomitoires au grand théâtre de Pompéi. Dans les amphithéâtres, le système fut appliqué de façon plus grandiose encore. Au Colisée, la foule pénétrait à l'intérieur par la galerie du rez-dechaussée, qui enveloppait extérieurement tout l'édifice et dont les 80 arches formaient autant d'entrées ; puis, par un ensemble très compliqué de corridors concentriques, de passages et d'escaliers, qui se répétait en partie aux deux autres étages, elle accédait aux 64 vomitoires qui desservaient la cavea s [AMPIIITUEATRUM, p. 244]. On OCT. NAVARRE. VOTun]. VOT 969 VOT a calculé que, grâce au nombre et à la facilité des dégagernents, la multitude énorme rassemblée sur les gradins du Colisée (40 à50000 personnes') pouvait être évacuée en moins de cinq minutes 2. TOME II TOME III Ix. 1081 Strena Ilelbigiana. nier, Cours complet d'apiculture, p. 342 Memnon du Lexilcon der Mythologie de TOME IV Sitz.-Ber. d. Alcad. d. Wiss. Berlin, 8892, p. 1005 ; Christ, Sitz.-Ber. d. phil. hist. Close. d. Ak'ad. d. Wiss. Miinchen, 8893, Griechen und Romer. Corp. inscr. lai. VIII, 4508, 19. de Petersen, dans Rèmische Afittheilungen, 13G 1082 TOME V tarch. Marcell. 22.