Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article ARCHAIRESIAI

ARCHAIRESIAI (Apyatpeciat). La désignation des magistrats par l'élection s'appela d'abord, à Athènes, ai «pyatpsacet, et plus tard irà «pyeetpéCCu '. Ce mot était employé, non-seulement pour les magistratures de la république, mais encore pour les magistratures des dèmes. Christian Petersen a soutenu, il est vrai, que le mot cf pyacpea(at devait être exclusivement réservé aux premières; mais cette restriction est inadmissible. Les orateurs nous disent, en effet, que l'inscription des jeunes gens sur le nr,çtapytxly ypaµua-.Eîov avait lieu iv pyatpecfatç 2; cette inscription devait nécessairement se produire dans l'assemblée du dème, lorsque les démotes étaient réunis pour nommer leurs magistrats, -ri v «pydv roly «yo;,â 3 ; par conséquent, cette nomination rentrait bien dans les «pyacpsa(at °. Il est naturel de supposer que la nomination des magistrats ordinaires de la république athénienne devait avoir lieu vers la fin de l'année ; mais aucun texte digne de confiance ne nous permet de préciser l'époque. Un grammairien inconnu paraît dire que les quatre derniers jours de l'année lunaire, c'est à-dire ceux qui restaient encore à franchir pour atteindre l'année nouvelle après la révolution de dix prytanies de trente-cinq jours chacune, étaient affectés aux «pyatpsa(at 3. Mais il n'est pas vraisemblable que les Athéniens aient différé jusqu'aux derniers moments de l'année courante la désignation des magistrats de l'année à venir. Ceux-ci, en effet, avant d'entrer en charge, étaient soumis à une docimasie qui prenait nécessairement un certain temps. On avait, par conséquent, dû laisser un intervalle plus ou moins long, mais suffisant pour procéder à une enquête sérieuse, entre les «pyacpEz(ac et le premier jour de l'année suivante. Convaincu par cet argument, Petersen a soutenu que les quatre jours dont parle le grammairien étaient, non pas les quatre derniers jours de l'année, mais les quatre der niers jours de la neuvième prytanie, en d'autres termes les 20, 21, 22 et 23 thargélion 6. Voici, en peu de mots, son argumentation : Un passage d'Isée 7 prouve que l'inscription des jeunes gens, inscription qui avait lieu iv «AacpEC(acc, coïncidait à peu près avec les fêtes pythiques; les fêtes pythiques étaient célébrées dans le mois do munychion, peutêtre même dans le mois de thargélion ; il est donc probable que les pyatpsa(at avaient lieu à l'expiration de la prytanie finissant en thargélion. On employait la dernière prytanie à vérifier la capacité des nouveaux magistrats, et ceux-ci pouvaient entrer en fonctions le premier hécatombéon suivant. Mais le raisonnement de Petersen a des bases inexactes. Les etpyatpea(at, dont parle Isée et qu'il présente comme contemporaines des fêtes pythiques, ne sont pas les «oyatpsc(at de la république, celles dont nous nous occupons maintenant; ce sont les clpyatpea(at des dèmes. De plus, il est aujourd'hui démontré que les fêtes en l'honneur d'Apollon étaient célébrées dans les mois de metagitnion ou de boedromion, et l'on se résignerait difficilement à croire que les magistrats fussent nommés dix ou onze mois à l'avance. Il faut donc rejeter les conclusions de Petersen et reconnaître, avec la plupart des érudits, que l'époque exacte des pyaepsa(at de la république ne peut pas être indiquée La nomination des magistrats désignés par le sort avait lieu dans le temple de Thésée, sous la surveillance des Thesmothètes 9. Quant aux charges électives, elles étaient conférées par le peuple assemblé sur le Pnyx70. et l'assemblée paraît avoir elle-même porté le nom d'«pyatpsa(at. Elle était présidée par les neuf archontes lorsqu'il s'agissait d'élire les stratéges et autres commandants militaires"; par les prytanes ou les proèdres, lorsqu'il s'agissait des trésoriers ou autres magistrats électifs. Platon u indique minutieusement les règles qui, dans sa république, devront être suivies pour l'élection des chefs de l'armée. Est-ce un emprunt fait par le philosophe aux coutumes en vigueur à Athènes? Ce que nous savons seulement, c'est que, dans les élections, le vote avait lieu par mains levées et non par bulletins. Nous avons parlé jusqu'ici des c1pyatpsa(at de la République ; nous aurons peu de chose à dire des àpyatpEC(at des dèmes. Il résulte d'un texte d'Isée t3 que, dans un certain dème au moins, les magistrats étaient nommés à peu près à l'époque de la célébration des fêtes pythiques, c'est-à-dire dans les mois de metagitnion ou de boedromion. Mais en était-il de même pour tous les autres dèmes? Nous savons que chacune de ces associations avait une organisation propre et distincte. Aussi nous croirions agir témérairement en tirant d'un renseignement isolé une conclusion générale 11. E. CAILLEMER.