Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article ARCHONTES

classique, donnaient le titre d'archontes (épyov'Geç, les magistrats par excellence) à neuf magistrats désignés chaque année par la voie du tirage au sort. 1. Quelles furent les origines de cette magistrature? C'est une opinion généralement admise aujourd'hui que les Athéniens, après la mort héroïque de Codrus (xi° siècle av. J.-C., 1068-1045), supprimèrent la royauté ; les Eupatrides, sous le prétexte que nul n'était digne de porter à l'avenir le titre de (3aatà,EGi, profitèrent des dissensions existant entre les fils de Codrus et décidèrent que le pouvoir souverain appartiendrait à des archontes responsables. L'archontat fut d'abord une magistrature perpétuelle et héréditaire; mais en 132, elle devint élective et fut réduite à une durée de dix ans. Plus tard, en 683, les fonctions de l'archonte furent partagées entre neuf magistrats, toujours élus, mais renouvelés chaque année. Enfin. à une époque encore indécise, le tirage au sort remplaça l'élection. Est-il vrai, comme le disent les meilleurs historiens, que personne; après la mort de Codrus, ne fut autorisé à porter le titre de roi? Cette opinion se fonde sur trois arguments principaux. 1° Le chronographe Castor contemporain, s'il faut en croire Suidas, de Cicéron et de César, et l'évêque Eusèbe de Césarée distinguent les rois des archontes perpétuels ; ils terminent la liste des rois par le nom de Codrus, et commencent la liste des archontes perpétuels par le nom de àlédon: différences qui ne peuvent s'expliquer que par la suppression de la royauté. 2° Velleius Paterculus 2 s'exprime nettement sur ce point : « Athente sub regibus esse desiel unt , quorum ultimus rex fuit Codrus... Hujus filins Medon prunus archon Athenis fuit. o 3° Justin dit enfin ' : « Post Godrun aer,to Athenis regnam' t. t' M. Karl Lugebil, dans une dissertation récente vient de combattre cette opinion par d'excellentes raisons. Aux témoignages de Castor, de Velleius Paterculus, de Justin, on peut, en effet, opposer des autorités plus anciennes et plus dignes de confiance, attestant qu'il y eut encore des rois à Athènes après la mort de Codrus. Le titre de asoXiés, porté à l'époque classique par l'un des neuf archontes, s'est transmis d'âge en âge, sans interruption, depuis l'éta blissement de la royauté : « On trouve toujours, dit. Platon, des rois dans notre histoire; seulement tantôt ce titre a été transmis par hérédité; tantôt il a été conféré par l'élection 5.n Les marbres de Paros donnent aux successeurs de Codrus la qualification. de f3aat)àmlovreç. Pausanias s emploie la même expression pour les désigner. Georges le Syncelle, qui reproduit évidemment de très-anciennes traditions, applique le mot EàaviXEuae, non-seulement aux archontes perpétuels, mais encore aux archontes décennaux. Enfin les grammairiens disent qu'Hippomène, le quatrième des archontes décennaux, était un roi de la Corona, § 28, R. 231, et non pas seulement d'une obole, comme le scholiaste de