Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article ATRAMENTARIUM

ATRAMENTARIUM ou ATRAMENTALE 1 (Ms).avîoxeiov, uaaxvîé ov 2, âyyo; tza ctvôd'r.ov 3, (tpo sec 4). Termes qui dé signent l'encrier en général, indépendamment de la forme qu'il peut présenter. On a retrouvé à Pompéi, et l'on conserve au musée de Naples, des encriers communs, en terre cuite (fig. 619). Celui, de même matière, que reproduit la fig. 620, était déposé dans un tombeau du cimetière de Calliste à Rome, et contenait encore, lors de la découverte, de l'encre desséchée '. Le musée de Naples possède d'autres encriers, en bronze, plus ou moins ornés ; celui que reproduit la fig. 621, est décoré de figures en argent damasquiné sur ses côtés et en or sur la plate-forme supérieure °; ils possédaient ordinairement un couvercle. Souvent, comme on le voit dans la même figure et dans la suivante (fig. 622), tirée d'une peinture de Pompéi', deux encriers de même taille sont accouplés, soudés ensemble ; l'un était destiné à contenir l'encre noire [ATRAMENTUM1, tandis que l'autre était réservé pour l'encre rouge [cINNABAR1s], A Byzance. où les empereurs se servaient exclusivement d'encre rouge pour signer les actes officiels le vase qui contenait l'encre impériale s'appelait Tô xavtr.),eiov (canicules), et le fonctionnaire à la garde duquel il était confié prenait le titre de 6 i r) Tc'i men Par profession ou par goût, certaines personnes ne sortaient pas sans une écritoire pendue à la ceinture 10. Aussi ces objets étaient-ils souvent munis d'anses ou d'anneaux. L'écritoire renfermait à la fois l'encrier et les roseaux «Les Grecs la nomment, » nous dit saint Jérôme 12, « xa)sŒg ptov, atranzentariuno, atramentum. » Et il ajoute : « Nuite signi ficantius thecas votant, ab eo quotl thecae sint sceibentium calamorum. » Le mot theca sert à désigner l'écritoire des e notaires » dans un curieux passage d'Ammien Marcellin °. Martorelli 14, en citant un texte grec tout semblable, où elle est appelée xa),auxptov, a, par cet heureux rapprochement, confirmé pleinement le témoignage de saint Jérôme. Il est fort probable que les termes theca, ou theca calamaria, chez Martial 15 et chez Suétone 16, ont déjà cette même signification, que nous leur retrouvons, certainement, un peu plus tard. La theca calamaria se porte, aujourd'hui encore, dans tous les pays orientaux '7. Ceux qui l'ont vue à la ceinture de Turcs ou de Juifs, à Constantinople, rapportent que c'est une boîte, de forme parallélipipédique, mesurant à peu près un pied de long, et que, à défaut de règle [CANON], elle sert pour tirer des lignes. S'il en est ainsi, pourquoi refuser d'admettre 18 que l'écritoire ait pu être appelée aussi xavtsv? Nous considérons donc comme parfaitement authentique le texte suivant de Clément d'Alexandrie, qui est une description Sur un marbre des catacombes 20 qui, à en juger, en l'absence d'inscription, par les emblèmes qu'il porte, dut ATR. _ 529 ATR recouvrir la sépulture d'un LIBRARIUS, on voit, à côté d'un diptyque et d'un style, un encrier attaché à un paquet de roseaux (fig. 623). CIIARLlis GRAUX.