Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CANISTRUM

CAPIISTRUII, CANUDI (K«voüv, xâvryç, x«v(axtov). Corbeille large, ouverte, peu profonde ' et se distinguant par là d'autres ustensiles de même sorte [CALATIIUS, CORBIS, CISTA, vANNOS], avec lesquels ils pourraient être confondus dans certains cas. Indépendamment des emplois qui étaient communs à tous ceux-ci servaient particulièrement à porter les offrandes et les instruments nécessaires aux CAN 891 ---CAN sacrifices '. La plupart des textes où on en rencontre le nom sont relatifs aux pratiques du culte et on peut voir dans les monuments ces corbeilles plates et découvertes, contenant les objets qui devaient y figurer (voy. p. 349, fig. 417). Ce sont ces corbeilles queporion tles canéphores, souvent représentées par la sculpture, dans les processions en l'honneur de Minerve ou de toute autre divinité, et que les peintures des vases grecs nous montrent fréquemment dans les mains de personnes assistant à un sacrifice, ou de parents groupés autour d'un tombeau (fig. 1123). Nous renvoyons aux exemples déjà indiqués au mot CANEPHORAE. Celui qu'on voit ici, placé sur un vase (fig. 1124), à côté d'attributs bachiques, et voilé se rapporte aux mystères dionysiaques. On sait, en effet, que des corbeilles appelées rav« y servaient, comme le van ou la ciste dans d'autres cas, à renfermer les symboles qui devaient être dérobés aux regards des profanes D'après Servius on servait à table, de son temps, les vases à boire dans des corbeilles d'argent appelées sicca canistra. E. SAGLIO. CANON (Késeev). -Ce mot grec, qui a passé avec quelques-unes de ses acceptions dans la langue latine, signifie un objet droit, tel qu'un bâton, une barre, une traverse, une règle : par exemple, la règle et le cordeau au moyen desquels on constate ou l'on peut tracer une ligne droite [RECULA]; le fléau d'une balance [LIBRA, Taul'INA]; les traverses intérieures d'un bouclier [cLIPEus] ; les bâtons de croisure qui séparent les fils de la trame sur le métier [TELA]; les mâts ou piquets soutenant une draperie I; Ies barreaux d'une grille Par suite le même mot a été appliqué, au figuré, à tout ce qui peut servir de guide, de modèle ou de type: par exemple, en musique, on a appelé canon la règle déterminant les rapports des intervalles des sons [niusIcA]; dans la chronologie, les principales divisions qui servent à supputer les périodes écoulées [CnntoNOLOGIA]; dans le langage et les productions littéraires, les préceptes et les exemples à suivre pour rester dans la pureté et la correction'; chez les écrivains alexandrins, c'est la collection d'auteurs acceptés comme des modèles et que nous appellerions classiques, et aussi la Iiste donnée comme authentique des écrits d'un auteur pour lequel cette authenticité a été controversée 4. E. S. Ce mot, appliqué aux oeuvres de l'art, signifiait la règle, la mesure, le type d'après lequel les artistes composaient leurs ouvrages. On appelait aussi canon, dans les écoles de sculpture, la statue même dont les proportions servaient de modèle définitif. Enfin Polyclète donna ce nom au traité où il avait exposé les principes de la statuaire 5. Il est certain qu'il y eut des canons pour l'architecture. Les temples grecs des différentes époques et des contrées les plus diverses reproduisent sans cesse le même type. On sait qu'Ictinus fit un livre sur les règles de son art. Les écoles de peinture avaient sans doute chacune un canon. Apelle rédigea pour ses élèves les théories qu'il avait adoptées 5. Mais les canons que nous connaissons le mieux, grâce aux témoignages des anciens, que nous pouvons vérifier par les monuments mêmes, sont ceux des sculpteurs. La partie essentielle de leur canon, qui établissait d'ailleurs la proportion de tous les membres, était le rapport mathématique de la tête au corps entier, la tête étant prise du menton au dernier sommet. Selon Vitruve ce rapport est de 1/8. Cette proportion, qui fait la tête petite et lataille allongée, convient surtout àLysippe, qui changea le canon de Polyclète, en rendant les têtes plus petites et les corps plus élancés 8. En effet, l'Hercule Farnèse, qui est dû à l'école fondée par Lysippe, mesure 8 + longueurs de tête. C'est un fait curieux que l'analogie de ce canon de la décadence grecque avec celui de l'art primitif de l'Égypte. Nous avons rapporté de Sakkarah (Memphis) des estampages pris sur les bas-reliefs du grand tombeau, dont les personnages ont environ 8 1/4 longueurs de tête. Les statues de Polyclète, au contraire, selon Varron cité parPline ', étaient carrées (grsadrata), c'est-à-dire, suivant le commentaire de Celse 90, bien découplées, ni grêles, ni obèses; elles représentaient encore pour Lucien 11 la mesure moyenne et convenable du corps humain. On doit néanmoins supposer que celui-ci, d'après le canon de Polyclète, était plutôt un peu ramassé et trapu. Le type du sculpteur d'Argos fut retrouvé à peu près, croyonsnous, par Albert Mirer, pour qui le rapport de la tête au corps entier était de 13 1/2 à 100, ce qui donne une mesure totale de 7,419 longueurs de tête'. Nous avons perdu le Doryphore de Polyclète, que les peintres mêmes avaient pris pour modèle mais ii nous reste un exemplaire de son. athlète à la bandelette 1L, qui appartenait encore, il y a quelques années, au palais Farnèse, Cette statue, que nous avons mesurée nous-même, a en hauteur totale 1m,50; la tête est de 001,205, soit un peu moins de 7 1/2 longueurs pour toute la statue. Mais, entre les canons extrêmes de Polyclète et de Lysippe, la sculpture des deux grandes écoles de Phidias et de Praxitèle fixa une proportion plus conforme à la notion de la beauté idéale : les bas-reliefs du Parthénon et le Faune du Capitole ont entre 7 1/-2 et 8 longueurs de tête. On doit supposer que l'exemple des Égyptiens confirma les Grecs dans la pratique constante des canons statuaires. Selon Diodore de Sicile 15, les anciens sculpteurs Téléklès C N et Théodoros auraient appris de É y,pte l'art de faire une statue en.. autant de. raoreeiffix distincts qu'il de sculpteurs attachés à un ouvrage. Les morceaux, rapportés, formaient une oeuvre parfaite en toutes ses proportions. Ce résultat était dû à. la rigueur dit canon. J's Égyptiens, selon Diodore, avaient divisé le corps humain 2 en vingc et une parties et un quart. 'Nt ,r Ce chiffre, que la fraction rendit singulier, a été éclairci, grâce à. I a_ reproduction dans les Monuments fundraares de l'Fgylpte, de M. Lepsius if, d'un personnage debout, de face, dont k corps cet partagé par des lignes parallèles en 19 parties égaies (fig. 1125). L'unité canonique est déterminée par le médius de la main gauche qui tombe étendue le long de la cuisse, Cette unité, reportée dix-neuf fois, répond à la mesure exacte du corps entier. Mus il reste deux divisions et un quart pour la coiffure surmontée du disque traditionnel, ce qui rend compte à la fois du. chiffre et, de l'erreur de. Diodore ", Polyclète avait m en tion.n é,dans son canon écrit, le rapport, signalé par Chr; fsippe J8 « du doigt avec le doigt, du doigt avec le métacarpe et le carpe, de ces parties avec le cubitus, etc. lia main, en effet, dont les os croissent t. u=t.urs dans la rnéme proportion, donne une unité de mesure rigoureuse, par son rapport toujours égal de longueur avec l'ensemble du corps. On trouve dans les collections d'antiquité égyptiennes de doigts en pier°r, de touche cru en. basalte sur lesquels sont marquées des sections inégales. Tantôt le médius est seul, -tantôt il. est ,oint à l'index (fg, 1126) 4'. M. Charles 31an pense que sections mesurent les mêmes parties du corps humain. E. (jaspasrr.