Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article THEUERGÉSIA

TIIEUERGÉSIA (E ttepyiatz). Les 7'lieuergésia paraissent être le vrai nom de la fête des EUEIIGÉSIA, instituée par Ptolémée III Évergète ou par un particulier, en l'honneur de ce prince'. EMILE CAMES. désigné dans le monde grec une des catégories les plus importantes d'associations religieuses. Il a eu primitive 1A. mentie sens très large de choeur, danse', et par extension d'une troupe de gens réunis pour célébrer une fête bruyante, en particulier celle de Dionysos A Athènes, les premiers thiases ont été les petits groupes formés à l'intérieur des phratries sur le modèle des orgéons primitifs et qui, sans avoir de culte particulier, ont été utilisés par le pouvoir central pour le contrôle de l'état civil et du droit de cité [PURATRIA, oRGÉONES]. C'est sans doute de thiases de ce genre qu'Il s'agit déjà dans la loi de Solon 3 et ensuite dans un décret du dème du Pirée qui interdit d'en former de nouveaux ; mais beaucoup de textes du Ive siècle avant J.-C. peuvent se rapporter indifféremment à cet ancien type de thiases ou au nouveau II. Développement histola fin du Ive siècle et au début du 111e que les mêmes causes qui ont amené la transformation des OHGÉONES, c'est-à-dire l'insuffisance des anciens cultes et des anciens groupes, le besoin d'une religion plus personnelle, plus vivante, la conquête de l'Asie par Alexandre, la dissolution des anciens États, le mélange des classes et des races, le progrès du commerce, du cosmopolitisme et de l'individualisme, l'affluence des étrangers dans les grands centres commerciaux, Athènes, Délos, Rhodes, Alexandrie, provoquent brusquement une véritable floraison de thiases du second type et d'associations analogues, dont les traits essentiels sont l'importance des étrangers et des métèques et, à un degré moindre, des femmes et des esclaves, la prédominance des cultes étrangers, d'abord asiatiques, puis égyptiens, le développement de la vie corporative. Ce mouvement dure environ jusque vers la fin du Ier siècle av. J.-C., pour reprendre une nouvelle force sous l'Empire, surtout en Orient, dans les confréries de cultes mystérieux, surtout de Dionysos. III. T/oiases. Dans l'Attique la plupart des thiases où prédomine l'élément étranger se placent de 302 à 278. av. J.-C.' ; les principaux sont ceux d'Aphrodite, de Tynaros, de Zeus Labraundos au Pirée 8, d'Aphrodite 33 TII I 2:iS THI syrienne 1, d'Artémis2, de Bendis à Salamine', et de dieux inconnus' ; puis le mot thiase disparaît presque entièrement à l'époque impériale. Ailleurs, on trouve les thiases dans la Macédoine, la Thrace 6, à Byzance 6, surtout dans les colonies grecques de la mer Noire et de la Chersonèse Taurique, à Kallatis, Tomoi', Chersonèsos, Panticapée, Phanagoria, Gorgippia, Tan aïs 8 ; dans les îles, à Égine 9, Mytilène 10, Délos ", Tènos f2, Céos ", Thèra", Astypalaia'5, Cos f6, Chypre 17 ; sur les côtes et à l'intérieur de l'Asie Mineure, à Cnide 18, Halicarnasse"9, Téos20, SmyrneY1,Nikaia2', hios23,Chalcédoine ", Magnésie du Méandre 23, Phrygie, Palmyre26. Ils ne durent que du ive au 1e° siècle av. J.-C., sauf dans le nord de la mer Noire et la Chersonèse Taurique où ils fleurissent seulement au lue siècle ap. J.-C. ; le mot thiase continue cependant à désigner les associations bachiques, en particulier dans les pays de langue latine, qui adoptent la traduction thiasus 27. Du mot Oiuco; 26 dérivent les substantifs OtacwTxt, surtout dans l'Attique29 et la Cher ciTat qui désignent les associés et associées30, et les adjectifs OlaatTtx et fitacwrtxx 31. L'Attique emploie uniquement les substantifs dérivés; l'Asie Mineure et les îles préfèrent le terme concret. Les confréries sont désignées tantôt par le mot thiase ou thiasotes, seul ou accompagné d'un nom de dieu au génitif 3S, ou sous la forme adjective 33, ou du nom de personne, chef ou fondateur 34, tantôt par un adjectif en cTcd, tiré du nom du dieu, seul, ou ajouté au mot thiase 35. Dans le culte de Dionysos et dans d'autres Mystères, les thiases ont en outre des noms spéciaux 36. Dans l'Asie Mineure, la Thrace et sur les côtes de la mer Noire, il y a souvent équivalence entre Omai:T t et ti1/6Tat : les confréries de Mystes sont des thiases 37. Au contraire, sauf à l'époque postérieure 38, il ne paraît pas y avoir eu confusion entre les deux termes thiase et orgdons30 IV. Autres formes d'associations religieuses. Aux thiases se rattachent naturellement un grand nombre d'autres associations religieuses qui n'en diffèrent en réalité que par le nom 40. Ce sont : 1° Le"Epzvot, désignés plus souvent par le nom collectif i paso raf, et probablement issus des éranes, simples sociétés de prêts [éRANOS]. Nombreux à partir du me siècle av. J.-C.", ils représentent un type de confrérie plus récent que les orgéons et les thiases, moins stable, où les rapports sociaux et financiers prédominent sur le côté religieux, où les étrangers, les femmes et les esclaves jouent un certain rôle. On les trouve surtout à Athènes42, à Rhodes et dans ses dépendances 43, à Syros". Les 2,uv0ûrat, quand ils se distinguent nettement, d'une simple réunion de fidèles, qui sacrifient en commun'', enBéotie46, en Attique", à Rhodes 3° Les Mûerat, mystes, qu'il est difficile de distinguer des groupes de fidèles adonnés aux Mystères publics ; ce sont les confréries qui exercent des cultes secrets, plus ou moins mystiques, en particulier ceux de Dionysos, Déméter et Koré, Sabazios, Cybèle, Mithra. des Cabires. Leur extension géographique est à peu près la même que celle des thiases, sauf Athènes et les îles; leur centre est l'Asie Mineure. On les trouve à Argos '0, Mèlos 50, dans la Macédoine, la Thrace et le Pontà Téos 52 Sardes et Gordos 53, surtout à Smyrne, Éphèse 54, Magnésie du Méandre 55 et dans de nombreuses villes de l'Asie Mineure, Prusa, Daskylion, Poimanénon, Dorylaion, Akmonia, Amorion, Pessinus, Ap ollonia de Pisidie, Tarse 56, et ils portent aussi le nom générique de enefpa 57. 11° Les chanteurs de péans, IlatavtaTxt, pour Asklépios Mou nychios au Pirée et Ilèlios, Sarapis et les empereurs àBome, qu'il faut rattacher aux Iiymnodoi58;uYMNOuus]. 5° Beaucoup d'autres noms peuvent désigner aussi bien des communautés de fidèles ou des réunions de serviteurs du culte que des associations véritables. 1l est difficile de se prononcer. Dans le premier groupe paraissent rentrer par exemple les 0pr,rxeuTa( d'Akanthos et de Panion, les 0epa7tsuTa( de Délos, Démétrias, Pergame, Cyzique U9 ; les OuA.xTat de Trézène 00 ; les (iouxd'zot TITI 259 TTII au service de Dionysos, à Pergame'. On a des associations d'anciens prêtres de Koré, Koaayoi', et de prêtresses de Déméter à Mantinée 2, de prêtres d'Asklépios 3. Ce sont des groupes du même genre que les TeaEaTT(psc, peut-être chefs d'un Télestérion, à Trézène 4 ; les lepoupyo( d'Amorgos et d'Ancyre ', les 'aEptecô[i.iot de Mélos', les û7rs r ot de Démétrios les KoptAxvTe; du culte de Dionysos en Asie, Ionie et Pont, et la yepoua(a d'Asklèpios Sôter à IIyeltos 8. Les (5sEVÔpo?dçot sont intermédiaires entre les associations religieuses et les collèges d'artisans (DF.NDROPnoRIA1. Les groupes dits au,a.euSae au( t.Y (, paraissent être tantôt des réunions d'amis 9, tantôt des collèges d'artisans 10, parfois de vraies confréries religieuses". Une catégorie spéciale est formée par les Itymnodes [HVMNODL'87i L2. Ce sont sans doute simplement des groupes réunis pour la célébration de fêtes, et non de vrais collèges, qu'indiquent de longues listes de fonctionnaires à Thyrrheion, Corcyre, Ambracia, Palairos, Trézène", à Sparte pour les cultes des Dioscures et d'Hélène 14, de Poséidon du Ténare (les 'f' oi) '°. En revanche on peut considérer comme des associations les us.) vr,sdt-ot de Délos, porteurs de vêtements noirs en l'honneur des dieux égyptiens'"; des tccâ-roçeç de Lydie et de Mysie à l'époque impériale'-, des âieal,of de Tanais, de Sinope, moitié païens, moitié juifs, voués au culte dit OEÔç é'Ltaro; ° ; des auvaoataazai d'Asklepios, des esuvrjIet; d'Héraclès, sans doute corporation d'artisans j4. Mais les groupes de soldats (eiivax-t,vot) ou d'anciens soldats (auv6TEITeuU,e9 01), qui portent à Rhodes des épithètes tirées de noms de dieux, paraissent n'être que des membres de collèges antérieurement existants 20. 6° Il faut également assimiler aux thiases les très nombreuses associations, en majeure partie des éranes, à Athènes et particulièrement à Rhodes, qui portent des noms individuels, dérivés de noms divins, habituellement avec la désinence «0-T1( ou ta72(21. Ces noms viennent soit du nom du dieu général, 'Aiwvtaa7a(,'AOxvxïa7a(, surnoms, Atvâxar (,'_'aµoOpatxtxrTli, soit d'une de ses fêtes, mois de sa célébration, TETpxSta7a(23. Pour Dionysos-Bacchus, la formation en ara, B(XxZta-«(, Bax/Exa-«(. est remplacée généralement par les mots Bx7ot 24 et 'Id6axyot". Tous les noms des associations, orgéons, thiases, éranes, mystes, noms en arx(, sont souvent complétés par un des termes généraux, avoSo; et xotvdv. Le premier, qui a eu primitivement le sens de réunion et aussi de contribution 26, est très fréquent à l'époque postérieure, surtout dans l'Attique et la Chersonèse Taurique, et a donné le terme auvoÔCT«t 2'. Le second, fréquent dans l'Attique 28, prédomine surtout à Rhodes et dans les îles23. Rarement un collège est désigné par un de ces mots et le nom d'un dieu au génitif 30. Un nom individuel, tiré d'une personne, généralement en eto;, ajouté au terme principal, désigne soit le fondateur, le réformateur, le président de l'association 31, soit une personne honorée 32. L'addition des mots : oi ativ, ou TEO'', rarement aeT un tel, indique. comme pour les thiases, nn chef, une personne importante 33 Quelquefois est ajouté un nom de ville 34, de local, de quartier36. L'épithète xûzovouot, peut indiquer une scission dans un groupe 311. Dans quelques régions de l'Asie Mineure des villages (xa u 7) forment des espèces d'associations cultuelles 37. 7° Une catégorie spéciale de thiases comprend les confréries, soit d'étrangers, soit surtout de parents, '1l3715-x( ou `Eto0t':xis:1t", destinées à assurer le culte des héros privés, soit des fondateurs, soit des mernbi es de la famille. La plus intéressante a été fondée par le testament d'Épictéta à Théra 33 [REROS, p. 147]. Le thiase fondé par Posidonios à Halicarnasse 40 comprend ses descendants, les maris de ses descendantes et personnes assimilées par décret du collège, pour le culte de plusieurs dieux et des génies du fondateur et de sa femme. A Acraephiae 41, une femme, agissant seule, crée pour le culte de son fils et de sa fille des IIéroistes, recrutés parmi les éphèbes. A Cos'', Diomédon crée pour le culte d'Hercule Diomédonteios, pour sa mémoire et celle de ses ancêtres, un collège perpétuel composé de ses descendants légitimes. On a quelques autres fragments de statuts de fondations analogues43 Une partie essentielle des associations est formée exclusivement, surtout dans les grandes villes de commerce, par des étrangers, Grecs surtout des îles, de l'Asie Mineure, très peu de la Grèce propre, Syriens, Phéniciens, Sémites, Égyptiens, groupés soit simplement avec des noms ethniques, soit en outre avec des noms de professions, vauxa•gpot (armateurs), ëu.7sooot (négociants en gros), dyiozelç (expéditeurs ou courtiers), en confré TITI 260 THI ries de compatriotes, qui sont presque toutes en même temps des corporations professionnelles. Elles ont pour but de réunir, d'aider, de protéger leurs membres, mais avant tout de pratiquer le culte de leurs dieux indigènes. L'élément religieux est au premier plan'. Il en est de même d'ailleurs pour les confréries d'indigènes, à Rhodes par exemple, où il y a probablement des marchands citoyens dans les collèges désignés simplement par des noms de cultes. Dans l'Attique on trouve, dès ]e ve siècle avant J.-C., des Thraces qui ajoutent ensuite à leurs premiers orgéons du Pirée de nouveaux orgéons à Athènes, avec un second temple, et gardent la direction de la fête de Rendis et la procession qui va du Prytanée au Pirée 2; au Ive siècle, des Égyptiens adorateurs d'Isis, des Chypriotes de Kition, adorateurs d'Aphrodite: au m°, des Salaminiens de Chypre des Sidoniens qui adorent entre autres dieux Baal-Sidon et la déesse assyrienne Nergalis des gens d'Amasia dont on ne sait au juste s'ils forment un collège 5; au II°, des 7tpxyi.aTEura( du Pirée 6 ; à Délos, des iEpovxûrat de Tyr, des Égyptiens', des négociants et armateurs de Laodicée de Phénicie, de Tyr (tièracléistes), de Béryte (Poscidoniastes)' ; à Thasos, des marchands voués à Hermès; à Symè des Syriens adorateurs d'Adonis, d'Aphrodite et d'Asklèpios 9 ; à Périnthe, à Tomoi, où ils constituent un oixoç, des Alexandrins 10 ; à Pergame, des gens de Dioscurias; à Magnésie du Sipyle, des Smyrniotes; à Périnthe et en Moesie, des Asiatiques " ; à Rome, des gens de Nyssa. de Sardes", et dans leurs stationes de Rome, de Puteoli [sTATIO] 13, des Syriens de Tyr, de Béryte, avec le culte de Jupiter Ileliopolitanus ou Dolichenus ; à Malan, des Syriens et des Asiatiques ". Ce sont les marchands égyptiens qui paraissent avoir joué le rôle le plus considérable dans le mondq gréco-romain, à en juger surtout par les confréries d'lsiastes, d'Anubiastes, d'Osiriastes, de Sarapiastes. Les collèges d'artisans indiquent rarement leurs dieux' S. V. Dieux des associations 16. A. Dieux grecs. 1° Les douze grands dieux à Chalcédoine t7. 2° Zeus, seul, à Athènes 'a ; avec les épithètes : Eévtoç, qu'il faut sans doute prendre au sens propre, à Athènes', à Rhodes (AtcaÿEtVtaaTa() 20; Meô()t.toç à Nisy influence orientale, surtout juive, dans la Propontide, à Panorme ; Nzïoç, qui habite dans un temple, `rértos, qui amène la pluie 2'; puis avec des épithètes et des noms étrangers, Heliopolitanus chez des cultores de Labraundos dans un thiase du Pirée 25. 30 Athéna, rarement citée, à Athènes 26, Cos, Rhodes, Chalkè, Téos honoré, surtout par les marchands, soit seul, soit avec sa mère et sa soeur, principalement à Rhodes ( 'A7ro).),6nVIaaT91( lIsO; r'raO 28, quelquefois avec des épithètes ETpaTtytc;, dieu des armées, 'E7EO(u.og, dieu des champs20, AôxEtoç à Lerna Y0. â° Aphrodite, dont le culte, soit grec, soit sémitique, est très important, à Athènes chez des thiases et orgéons d'étrangers 31, à Rhodes et dans les environs, à Cos, Chalkè, Néontéichos, vers Simé 32 à Kition3'` 7° Déméter, objet surtout d'un culte mystique, à Éphèse avec les épithètes Iéarpopâoros'5 et Thesmophoros ; Koré à Smyrne 36 et chez les lobacchoi. 8° Dionysos, le dieu principal des associations et en particulier des Mystes, surtout sous l'Empire, dans tout le monde grec et même latin, principalement dans l'Asie Mineure lui rapporter une foule de collèges de Mystes dont le dieu n'est pas nommé 30 [IiAccuus]. Il a de nombreuses épithètes, indiquant souvent sa force bienfaisante, ainsi tll),éutç, l:sTâvsco;, ou locales, Tasibastenus 39. 9° Héradès", qui dans les ports, à Rhodes, à Délos '7, représente sans doute souvent un dieu étranger (`Ilpax)stf Ta). 10° Hermès, le grand dieu des marchands, surtout à Délos, à Rhodes, à Cos; à Thasos avec l'épithète l u rl (,. raO 44. 12° Iléhatè, fort rare". 13° Aslclèpios, dieu du salut,'à Athènes, Rhodes, Chios [AKLAPIASTAI.] "'fi. 140 Pan (llavtxarxO37. 15° Poseidon, sans doute nom grec d'un dieu étranger, surtout à Délos et à Rhodes (noactBxvcaaTai) 4S. 16° Les Dioscuri, dieux du salut L. 17° Pria pus 1. 18° llygieia 19° Les Musae 20° Les A'ymphae 4. 13. Dieux étrangers. 1° Hélios, à Rhodes chez les 'A; Laôa(, 'Aata6T.i où il y a réunion d'un culte public et d'un culte privé, à Rome 5. 20 Dietynna (ALx.-cuvvecrat) 30 Cybelè, la Magna Mater, surtout dans l'Attique 7, à Argos, à Rhodes, dans l'Asie Mineure, à Tomoi s, avec différentes épithètes, 'Opa(x 9, (9ek 'Avy(ctfi ' ° ; à Pessinonte des 'AT-rrGorao( célèbrent Attis ". 110 Adonis [ADONIASTAI] 12. 5° Bendis, chez des orgéons du Pirée 13. [MEN, LI;NUS]. 8° Atargatis à Astypalaia 1/. 90 Tynaros, au Pirée'''. 10° Ilèros, dieu thrace, dans la Thrace 16. 11°Deloptes 11. 12° Baal au Pirée 'R. 13° Belèla, chez des orgéons du Pirée19. 110 Les Cabires de Samothrace, honorés surtout comme dieux protecteurs par les soldats, les marins, les marchands, principalement à Rhodes, 15° Les dieux égyptiens, Isis, sÉRAPrs 2', généralement associés, quelquefois en outre avec ANUBIS, HARPOCRATES C. Divinités diverses. Villes personnifiées, ainsi la déesse Rhodos ( 'Poôt16Txl) 24 ; empereurs divinisés, généralement avec d'autres dieux, quelquefois seuls (Kac6a personnages honorés comme des dieux, le premier ou le second Attale à Téos [ATTALISTAI], un autre Attale à pée (Hov7rrl'carza() à Délos 27; Agrippa à Sparte2"; héros et êtres divins de l'époque primitive, tels que chez les Iobacchoi IIaaa(m,iv et H TEUOUO,üo;; Amynos, Ilypodek tès chez des orgéons d'Athènes 29 ; Ganymède à Smyrne (Pavuur,SEïTal)30; 'Avôtcrc4,peut-être surnom de Dionysos, à Théra 31; héros récents, dont les adorateurs s'appellent `HOOtaTa( ou 'Hpw'iarra(; philosophes devenus l'objet En général les associations adorent dans leur patrie des dieux étrangers; en dehors de leur patrie, leurs dieux indigènes. Il n'y a pas une relation aussi étroite qu'à Rome entre le dieu et la profession ; cependant les marchands ont souvent comme patrons hermès et les Cabires protecteurs de la navigation, et on a remarqué 33 l'importance de l'épithète 6wTr,p, 6wTE(pa, et des dieux Ee,3 7Eç, sauveurs, adorés par les Sôtériastes. Chaque collège a en général un seul dieu, mais très souvent plusieurs qui constituent soit des groupes naturels, tels qu'Asklèpios et IIygieia, Aphrodite et Adonis, Déméter Korè et Dionysos, soit des groupes artificiels de deux, trois, quatre noms et plus, dont on ne voit que par exception 34 l'origine et le caractère, surtout dans l'Asie Mineure, à Délos et avant tout à Rhodes où sont réunis jusqu'à sept noms (Sôtèriastes, Asklapiastes, Poseidoniastes, lléracléïstes, Athanaïstes, Aphrodisiastes, IIermaïstes, et de la Mère des dieux 32). VI. Organisation 36. A. 1"'ondation. L'association peut être fondée 37, soit par l'accord spontané des premiers membres 38, soit par la volonté d'un fondateur, généralement en même temps bienfaiteur de son vivant ou par testament 39, surtout pour lus collèges de famille. Une association existante peut être réorganisée, élargie, pourvue de nouvelles fêtes, de nouvelles cérémonies 40, quelquefois unie àune autre'', divisée42. La dissolution est rarement prévue ; dans le collège d'Lpictéta il est défendu de la proposer sous peine d'une amende de 500 drachmes43. Dans beaucoup d'associations, outre celles de famille, le recrutement porte de préférence sur les parents et descendants des membres, qui jouissent, surtout chez les lobacchoi et les orgéons d'Alnynos ", de quelques privilèges financiers; mais en général il est libre; les seules conditions sont le paiement du droit d'entrée et la dokimasie qui paraît porter sur les qualités morales, pureté, piété, bonté (â,tvdç, E'i0a 7;, âysidc), et qui a lieu à la réunion principale 43; chez les lobacchoi il y a en outre la présentation au prêtre et la confection de la carte de membre 7ct6T0),7,). On trouve aussi un serment de teneur inconnue chez les Eikadeis de l'Attiqué «6 B. Rôle des femmes. -Indépendamment des anciennes prêtresses qui forment des collèges ou des groupes spéciaux à Mantinée'°7,chez les orgéons de Cybèle à Athènes43 et peut-être ailleurs 49, et des prêtresses en exercice, ou des servantes du culte", ainsi que des femmes fondatrices ou membres des collèges de famille, ou bienfaitrices d'autres associationsJ', on ne trouve de femmes, comme associées réelles (OLa6(TLSeç), que dans quelques ',trioses d'Athènes pour des divinités étrangères, Artémis, Kolainis, Sarapis 52, et rarement ailleurs ü3. Elles ne paraissent donc pas avoir joué un rôle considérable. THI 262 TITI C. Esclaves et affranchis. Les esclaves figurent surtout comme aides et fonctionnaires inférieurs. On ne les trouve comme associés réels que dans quelques collèges et on ne connaît que deux collèges d'esclaves seuls, dont un d'esclaves publics dans les pays grecs 2, quelques autres dans la Thrace latine2. En dehors des collèges romains de Délos [IER11IAISTAI], les affranchis ne figurent également et en petit nombre que dans les services inférieurs et à Rhodes. D. Lisses. Chaque collège fait graver sur une stèle' une liste de ses membres, généralement exposée dans le temple par les soins du prêtre, quelquefois renouvelée tous les ans 5. Les listes que nous avons, gravées à différentes occasions, surtout de concessions d'honneurs, sont généralement mutilées, incomplètes et ne nous permettent ni d'établir la composition des collèges, ni de savoir s'ils ont un nombre d'adhérents limité ou illimité. Les lobacchoi et les Dionysiastes du Pirée paraissent être des collèges fermés°. Pour Athènes on a des chif Bélèla 13 ; à Sparte, 33 dans le collège des Dioscures 1' 38 dans un collège de Béotie' 109 dans un collège romain d'esclaves en Thrace '6, 18 à Cos citez des Osiriastes'', au moins GO à Méthymna chez des Sarapiastes 18, 40 fréquemment dans la Chersonèse Taurique 19. Les chiffres paraissent plus considérables à l'époque postérieure; mais en somme ils sont peu élevés. E. Enfants. Les enfants mineurs sont quelquefois admis pour le service du culte et dans les banquets 20, surtout dans les collèges de famille. Chez les Iobacchoi, sous le titre de iEpoè nxïBEç, ils sont probablement serviteurs du culte et membres extraordinaires à côté de leurs pères, sans payer de cotisation 21. F. Citoyens et étrangers. Les noms des listes fournissent des renseignements sur le nombre respectif des citoyens et des étrangers, en dehors des associations d'étrangers purs22. Dans l'Attique les citoyens seuls forment la plupart des orgéons L3 ; ils prédominent en outre même dans des orgéons des dieux étrangers, Cybèle, Bélèla [0x0ÉoNES]. Dans les thiases, les éranes et les groupes analogues, sauf quelques exceptions où il n'y a que des citoyens2", il y a mélange des deux éléments, avec prédominance tantôt des Athéniens 2", tantôt des étrangers; les collèges d'étrangers seuls sont une faible minorité. A Délos, il y a presque uniquement des collèges formés de marchands étrangers 26. A Rhodes les citoyens, pris par tant d'autres groupements civiques, ne figurent que dans une douzaine de collèges et encore mélangés aux étrangers ; ceux-ci paraissent remplir environ trente autres collèges21 ; originaires de tout le monde gréco-romain, ils comprennent surtout des hommes libres, mais aussi des esclaves, des afl'ranchis28; la prédominance des intérêts sociaux et économiques a donné aux collèges rhodiens une composition beaucoup plus variée qu'à Délos. Dans la Chersonèse Taurique il n'y a pas d'étrangers. Les autres pays ne donnent pas de renseignements suffisants. VII. Constitutions. A. L'assemblée. La direction et l'administration des associations appartiennent théoriquement à l'assemblée générale, Éxxnrirsia âyooz, noyoç 30 A Athènes elle se réunit régulièrement une fois par mois (âyop zu,ia). Il est rarement question de réunions extraordinaires, sauf chez les lobacchoi pour le jugements des délits. La convocation appartient chez les orgéons de Bendis aux hiéropes et aux épimélètes 31, dans le collège d'Épictéta à l'égissoghos, chez les lobacchoi au prêtre ou à l'anthiéreus ; la présidence au plus haut magistrat. Chez les lobacchoi l'assistance à certaines réunions est obligatoire sous peine d'amende ". La procédure est analogue à la procédure publique, mais avec beaucoup moins de précision. Les propositions sont généralement faites par les fonctionnaires directeurs 33, sauf en Attique jusqu'à l'époque impériale. Chez les Iobacchoi l'interrogation est faite par le prêtre et le vote a lieu à mains levées, sauf pour certaines questions, réception des membres, choix des magistrats, où il est secret. Les décrets de l'assemblée portent principalement sur la religion, les finances, le choix des magistrats, les honneurs 34 et le statut. Mais elle parait en général laisser la plus large initiative et presque tout le travail aux magistrats. B. Statut. Le statut, émane soit de l'assemblée, soit très souvent du bienfaiteur, du fondateur, surtout dans les collèges de famille n. La plupart de ceux que nous avons ne renferment que des règles de détail mal classées 36 C. Régime légal. Les associations religieuses n'ont besoin d'aucune autorisation de l'État. La liberté d'association est le droit commun attesté pour Athènes. par la loi de Solon3', qui reconnaît toutes les conventions établies par les associés, pourvu qu'elles ne dérogent pas à l'ordre public. 11 en est de mème dans le reste de la Grèce. Les collèges jouissent donc en principe et en fait de la plus large liberté, sont des personnes morales qui peuvent contracter, posséder, acheter, vendre, hypo TITI 263 THI théquer'. Naturellement, en certains cas, ils ont besoin d'autorisations spéciales, par exemple pour élever une statue dans un lieu public2, pour obtenir, s'il s'agit d'étrangers, le droit d'acquérir le terrain nécessaire à la construction d'un temple: c'est le cas à Athènes en faveur d'Égyptiens adorateurs d'Isis, marchands de Kilion, adorateurs d'Aphrodite, des orgéons thraces de Bendis3. D'autre part, au moins depuis la deuxième moitié du ve siècle av. J.-C., l'autorisation du peuple est nécessaire à Athènes pour l'introduction de cultes étrangers s; quoique les Athéniens aient montré à ce sujet la plus large tolérance, il y a plus d'un exemple de répression outre le procès de Socrate'; c'est ainsi que s'explique le procès de Phryné, accusée de l'introduction du dieu nouveau Isodaitès et de la réunion de thiases illégaux, comportant sans doute des réunions nocturnes et des sacrifices à ce dieu 7. D. Honneurs et peines'. Les honneurs accordés aux membres méritants sont : 1° L'éloge, ittatvoç, d'abord lié à la concession de la couronne, puis accordé seul. 2° La couronne, d'abord de feuillage, laurier, peuplier, chêne, surtout de lierre en l'honneur de Dionysos, puis d'or, sauf pour l'Attique qui garde généralement le feuillage souvent avec l'indication du prix 10. 3° La concession du portrait peint ou de la statue". 4° Le vote, surtout en faveur des fonctionnaires, d'une certaine somme qui leur permet d'offrir au dieu un don, un âvxrmp.x12. 5°Des honneurs divers, proédrie, concession d'une plus grande portion de viande, dispense du droit d'entrée, de la cotisation mensuelle13, titres honorifiques, tels que xt(aTr,q, fondateur, a s yéTr,ç,bienfaiteur 14. 6° La gravure des honneurs sur une stèle ; la publication orale (âvay(lsiuouq, âvayya),(a, âvcuelipu;tç), usitée depuis le me siècle av. J.-C., surtout pour les couronnes, à l'époque des fêtes et dans les temples, non pas seulement une fois, mais à différentes époques de l'année et indéfiniment'". Les peines (5rip.(a, Tlp.ta, É7t(Ttpov, E7ItT(p.10V, pdcTtµov) qui frappent les infractions aux statuts, les délits de divers ordres, commis par les membres et surtout par les fonctionnaires, négligences et manquements à l'égard du culte, illégalités, violences contre des associés, sont rares 16. On trouve : 1° L'exclusion temporaire contre celui qui ne paie pas une amende ou la cotisation17, et chez les Iobacchoi comme peine spéciale, outre l'amende. 1 C. ins. gr.2338 ; Ins. gr. 2, 5, 1111 ; 12,1 , 22. -2 Ins. gr. 2, 475. 3llittenher ger,551 ; Jahresh. d. arch. Inst. 5, 128. Dans le collège deI'osidonios àHalicarnasse il paraît y avoir une reddition de comptes des Éprmèntoi devant le peuple (Dittenberger, 641). 4 L'assertion de Josèphe sur ce point (ln Apion. 2, 37; cf. Serv. ad Aen. 8, 187) est acceptable en principe, sinon dans la forme. V. l'art. aseanas caaeni; ; Foucart, 1. c.; Sleier-Schémann-l.ipsius, Altosclies Recht, p. 358-368. 5 Condamnation de Théoris et de fines pour impiété, initiation à des dieux étrangers, magie, empoisonnement (Dem. 19, 281; 25, 79; 39, 2 ; 40, 9 ; Plut. Dem. 14). 6 Diog. Laer'. 2, 5, 40. 7 Ilyper. fr. 211-218 ; Notices et 1900, 26, 216-218. 8 V. Poland, 1. c. 423453; 503-513; Ziebarth, 1. c. 162166, 170-179. 9 Couronnes d'or cependant à Dittenberger, 725; lus. gr. 2, 5, 620 b. 10 100, 500 drachmes (Dittenberger, 724, 725). 11 Inc. gr. 2, 621; Ath. Mitth. 7, 335, 7 b. 12 Ins. gr. 2, 661; 2, 5, 611 b; Dittenberger, hell, 13, 308, 2: 240; Dittenberger, 725; Or. gr. ins. sel. 735; C. ins. gr. 2271 ; on trouve l'atéhe complète pour un ou deux ans (Dittenberger, 741 ; Ins. yr. 12, 1, 155). 14 Inc. gr. 2, 5, 630 b ; 12, 1, 35, 114, 127 ; 12, 3, 1098; 591. 1r 1ns. gr. 2, 611, 614, 615 ; 2 ; 5, 615 b. 16 inc. gr. 2, 611, 617, 624 ; 2, 5, 623 c; 3, 23 ; Dittenberger, Or. gr. ins. sel. 753 ; Ber. Ét. gr. 2, 20 B. 17 lns. gr. 2, 610, 630; 12, 3, 330. 18 Ins. gr. 2, 610 ; É'ph. arch. 1905, 234, 9. 19 Ins. gr. 2, 610, 611 ; Bull. de corp. lien. 8, 122. 20 Ditlenberger, Or. gr. ins. sel. 573 ; Bh. Mus. 55, 506 ; Ins. yr. 12, 1, 55. 21 Dittenberger, 737, 1. 72-110. Droit de police analogue chez un érafle (Ins. gr. 3, 23). -22 Ins. 20 L'amende, d'abord faible, 3, 4 drachmes te, puis plus forte, souvent 50 drachmes à Athènes et Délos"; 100, 300 ailleurs 20; 100, 150, 300, 500 dans le collège d'I pictéta ; chez les Iobacchoi 25 drachmes légères contre ceux qui désobéissent à l'eukosnlos, contre les auteurs d'injures ou de violences dans les réunions, jugés par l'assemblée générale, contre les victimes de ces actes qui porteraient leur plainte devant un tribunal public, 30 contre ceux qui font une allocution sans la permission du prêtre, 50 contre ceux qui ne viennent pas à l'assemblée quand elle juge les procès précédents 21. Les amendes reviennent au début à la divinité, plus tard en général au collège22. Mais la discipline est peu rigoureuse et n'emploie souvent que des menaces morales, des malédictions". VIII. Finances 2:. -A. Fortune. 1° Propriétés foncières. Silo lieu de réunion appartient quelquefois àl'État, la possession d'un sanctuaire est la règle générale ; c'est le iepd'e 2o, d'abord modeste, mais qui est devenu plus important à l'époque romaine, a compris alors des chapelles, des hérôons, s'est entouré d'une cour, de portiques 26. Il y a généralement devant le temple l'autel principal des sacrifices et des autels secondaires destinés surtout à porter des inscriptions, des listes. Le temple renferme les statues élevées à des membres, des inscriptions honorifiques, le mobilier sacré27, les dons de toutes sortes faits par les fonctionnaires ou les membres 28 [DONAit1UM]. I1 est protégé par des règlements qui défendent de le vendre, de l'hypothéquer, de faire paître, de labourer, de déposer des objets dans l'enceinte 20. Il comprend souvent en effet une enceinte, avec des locaux annexes pour les fêtes, les repas30, l'administration", parfois, surtout dans les collèges de famille, un enclos plus étendu, un Tp.EVOÿ 32, qui comprend des terres, des maisons, tantôt réservées au culte ou à l'habitation du prêtre 3', tantôt louées à des fermiers sous certaines réserves, en particulier celle de mettre à la disposition du collège pour les fêtes le temple et le mobilier31, Le temple avec ses annexes a été quelquefois fondé par le collège3o ; mais il le tient généralement de la libéralité de fondateurs, de testateurs 36 ; c'est surtout le cas pour les collèges de famille ['FESPLUOo, p. 34]. Outre le sanctuaire, les assoèiations possèdent beaucoup d'autres biens fonciers, terres, maisons, boutiques, généralement affermés 37, lieux de sépulture 3S, qui pro gr. 2, 610, 611, 611; 12, 3, 330; Dittenberger, 737 ; Ph. Mus. 55. 506. 23 C. ins. gr. 3439 ; Dittenberger, 1. c. 641, 734. 24 V. Poland, 1. c. 453-498; Ziebarili, 25 Aussi ou.4ç (Ins. yr. 2, 619 ; 2, 5, 623 d). 26 C. Ins. lat. 3 suppl. 7212; Bull. de cotir. ]tell. 7, 434, 2; 1907, 421-470, n' 34-38. Exposition des décrets dans la cour (Ins. yr. 2, 624 b ; Dittenberger, 734). Restes des temples d'Arnynos, des Diouysiastes du Pirée, des Mystes de Mélos, des Iobacchoi(Diltenberger, 725, 737 ; Ins. yr. 2, 5, 623 d ; Journ of hell. Stud. 18, 64), des Orgéons de Bendis (Foucart, Mélanges Perrot, p. 95-10i). -211ns. gr. 2, 5, 615 h, 623 d ; 3,74 ; Dittenberger, 734, 737; Or. gr. ins. sel. 326. 28 Bureseh, 1. e. 12, 8 ; Ins. gr. 12, 1, 9:37 ; 4, 659 ; C. ins. gr. 1681. 29 Dittenberger, 561, 734 ; Ben. Ét. gr. 2, 18 A ; C. ins. gr. 2152 ; Ins. gr. 12, 3, 330. 30 Ins. gr. 2, 5, 623 b ; Ath. Mitth. 21, 294, 1 (tentes et huttes provisoires). Chez les Iobacchoi l'E~nncdpnoo ou n'r6o,. 31 Ins. gr. 2, 1061 ; Ben. Pt. gr. 15, 140, 2. 32 Ins. gr. 2, 1336, 619 ; 2, 5, 630 b ; 4, 659; 12, 1, 506, 736 ; Dittenberger, 734. 33 Ins. gr. 2, 614, 1336 ; 4, 659, 757 ; 14, 1059 ; Dittenberger, 561, 731. -34 Ins. gr. 2, 610. 842, 1058, 1061 ; Dittenberger, 734, 937 ; Or. gr. ins. sel. 326; 11h. Mus. 55, 502, 2; Ath. Mitth. 3 suppl. 7217-7218. 36 Ins. gr. 2, 1336; 618; 3, 74; 12, 1, 736; Dittenberger, Or. gr. ins. sel. '326. 37 Aristot. Oec. 2, 2, 3; Ins. gr. 7, 1785, 1788-90; 4, 257; C. ins. gr. 2052, 2338; Bull, de corr. /tell. 1885, 405, 16; Michel, 1. c. 1375; Ath. Mitth. 13, 178, 25; Arch. epigr. Mitth. 6, 23, n° 46; Dittenberger, 740; C. Ois. lat. 10, 1579. 38 Collitz, 3680; Dittenberger, 746; Ins. qr. 12, 1, 9, 155, 937; Latyschev, 1. c. 2, 365 ; Ber. Phil. 1906, 141 (Cumes, où il parait être question d'initiés, possesseurs d'un terrain de funérailles). THI 264. -THI viennent surtout de fondations', en particulier dans les collèges de famille. Rentes instituées par des fondations. On les connaît surtout dans les confréries familiales. Celle de Posidonios a été pourvue de terres, de maisons et de la moitié du produit d'une terre tenue probablement à bail emphytéotique ; la jouissance des biens appartient au prêtre, le plus âgé des descendants, à charge de verser par an quatre pièces d'or aux trois officiants annuels (É piinènioi) ; si le prêtre n'accepte pas ce fermage, les biens sont mis en commun et affermés par les officiants. Le collège de Cos a reçu comme immeubles une maison, deux logements d'étrangers et la redevance emphytéotique d'une famille affranchie ; ces biens sont inaliénables et ne peuvent être hypothéqués. Au collège de Théra Épictéta a légué les intérêts annuels de 3000 drachmes, soit, à 7 p. 100, 210 drachmes ; le capital reste aux mains de l'héritière ; la rente dont le paiement incombe à Epictéta et à ses héritiers est garantie par une hypothèque perpétuelle établie sur les acquêts de la testatrice ; le musée et ses dépendances sont affectés au service de la confrérie et inaliénables ; il est défendu de les hypothéquer, de les échanger, d'en aliéner aucun objet, d'y faire aucune construction, sauf un portique, de les prêter. sauf pour les noces d'un descendant d'Épictéta. Si l'intérêt n'est pas payé par les héritiers, la corporation peut le prendre sur le revenu des terres désignées. Une clause obscure autorise les successeurs à transférer la garantie hypothécaire sur d'autres fonds suffisants. D'autres associations reçoivent, à Myconos les revenus de 200 drachmes chez les Dionysiastes d'Athènes de 1 000 3, chez les Attalistes de Téos de 10 500, à Théra de 500 4. 3° IIéritages laissés surtout par les fondateurs °. 4° Droit d'entrée des associés, eicdôtov, plus Lard Eicrinuat,v, chez les lobacchoi de 50 deniers réduits à 25 pour les enfants des membres morts ; dans la gérousia de IIyettos de 100 deniers, réduits à 50 pour les fils et proches parents des morts ". 5° Cotisation des membres, généralement mensuelle, ~o?z, coh.eGX-,i quelquefois yotî; a. Chez les lobacchoi elle est réduite de moitié pour les impubères, fils de membres actifs. 6° Produit de la vente de la prêtrise, des amendes, des sacrifices. 7° Fournitures imposées aux magistrats, par exemple au trésorier des Iobacchoi pour les repas ; contributions extraordinaires des membres, quêtes et souscriptions B. Dépenses. Ce sont celles des sacrifices, des fêtes, des banquets, des honneurs, de l'acquisition ou de l'entretien du temple ; puis celles des funérailles des associés. On ne trouve pas trace de collèges spéciaux pour les funérailles 10. En revanche on a vu des lieux de sépulture commune ; en Attique quelques thiases et orgéons versentla somme dite ,rx?txdv11, analogue au funeraticiunl romain. L'enterrement par le collège est indiqué àTanagra, dans le Pont-Euxin et surtout à Rhodes et dans l'Asie Mineure12. Il élève quelquefois un monument funéraire 13. Les lobacchoi offrent une couronne de 5 deniers et tous les assistants ont droit en outre à une libation de vin. A Tomoi on couronnt, à Délos on parfume les statues d'un associé". A Iliérapolis le uTEI«vorrtrdv est un legs laissé aux associés qui couronneront la tombe du défunt". De même une fondation a souvent pour but d'accorder aux associés une indemnité sous la forme de libation de vin ou de repas, pour couronner de roses tous les ans la tombe du fondateur 'G; c'est le boStupd; ; à cette cérémonie, des Mystes de Thessalonique portent eux-mêmes des couronnes de roses 17 [liosARIA; HÉROS, p. 147 J. 11 n'y a pas de budget régulier, mais, comme dans l'État, le mauvais système des affectations spéciales, surtout pour le temple, le sacrifice18. La situation financière parait avoir été souvent mauvaise et exige le recours à la générosité des associés sous la forme de l'iirllout; 10, et surtout à celle des magistrats qui sont de plus en plus chargés de liturgies 20. l . Fonctionnaires21. On ne trouve ni hiérarchie fixe, ni collégialité, ni traitements. Le nombre des fonctionnaires, d'abord très petit, est allé en augmentant. Ils sont généralement élus 22; le tirage au sort n'est appliqué qu'au prêtre ou à la prêtresse, sauf dans les collèges de famille où ces fonctions sont souvent héréditaires73. La durée est en général d'un an, mais souvent avec prolongation 2'; quelquefois à vie pour le prêtre et les principaux chefs 2'. Il est question d'un serment 26. Le directeur du collège est en général le prêtre, iEFEÛ;, qu'on rencontre presque partout, rarement à Rhodes, généralement unique ' ; à sa place ou à côté de lui se trouve parfois une prêtresse, surtout pour les cultes mystiques et orientaux, à Athènes de Cybèle, de la déesse syrienne, de Bendis, d'Artélnis, de Bélèla, en Thrace et dans l'Asie Mineure, où elle est généralement l'épouse et l'assistante du prêtre 2s. Chez les Iobacchoi le prêtre est assisté d'un âvOmEpsû,. En général il a le soin du culte, des fêtes, des sacrifices, du temple et de l'idole ; souvent il a l'éponymie et représente seul le collège 29; il a de nombreux honneurs et privilèges, reçoit le produit des sacrifices 30. Chez les Iobacchoi, assisté en beaucoup de cas de l'anthiéreus, de l'archibacchos et du prostatès, il peut proposer des décrets, reçoit les droits d'entrée, établit les cartes des membres, recueille les plaintes, les amendes, propose les peines. Au lieu du prêtre ou à côté de lui se trouve souvent un chef qui porte différents noms : 4zt9« THI 265 THI a(Triç à Délos 1 ; r'rpzEavtaTiç 2 dans des thiases de l'At tique dont il est souvent le fondateur 3, à Syros, Rhodes ; epytp.'iarriç dans la Thrace et l'Asie Mineures; sent identiques, dans la Thrace, la Chersonèse Taurique, qui n'est probablement que le chef de la danse bachi que 8 ; a7tE(papZoç 9 ; âp~U)v, connu seulement à Délos 10 ; 7:p05-rTrlç, rare et seulement de l'époque impériale 11 ;7ttaad?os, à la fois président, secrétaire, trésorier, avec l'aide de deux subalternes dans le collège familial d'Épict.èta ; 7odoSpoç chez les Iobacchoi pour la direction de l'assemblée. Le 7ratilp, placé généralement après le prêtre à l'époque romaine, paraît n'avoir qu'un titre honorifique ". Au-dessous viennent : pour la direction des finances un trésorier, -rxµlaç le ; un p curflp, avec des éyôavaiaTxt dans le collège d')Jpictèta et des É7(a-r07ot à Théra et à Délos pour gérer le capital 17, un ôcotxv;Trç à Cyzique l8, trois apyuaTEUCa( à Ormèlé 12, des ) oytara! à Rhodes 20. Pour le secrétariat, la rédaction, la gravure des listes, des décrets, le ypaN.uaTEU„ un ou plusieurs, de plus en plus important, souvent éponyme, quelquefois même chargé de l'exécution des décrets 21 ; un âvTtyaac,EUC, un ypauu.atotFûaal;, un voµo;pdÀx; un sxoeuo5 chez les Iobacchoi. Pour le culte : un (iftvrjr'r,ç 23, des vEmx1pot, '(axdpot, soit hommes, soit femmes, dont le rôle paraît important24, des IEO07:oto( avec leurs attributions habi Chalcédoine 26 ; personnages intermédiaires entre les prêtres et les magistrats ; un û7tr)p€Tr;ç, un ôtaxovoç, un oç, un auia.7.oat4zslc, puis le héraut", un hiérophanle des Mystes 30 ; les porteurs de différents objets du culte, pour Dionysos 32 ; un porteur du bateau sacré d'Isis 33 l'a7r7Zaç chez des Mystes 34 ; des `i7 rst, sortes d'huissiers chez les Iobacchoi et les orgéons de Bélèla3J ; un 7:poyriTYlç3U; un agonotllète et des phylarques dans un collège de famille'. Pour différentes missions des ËxStxot, plutôtprovisoires que permanents, pour soutenir les procès 38, des a;)vôtxot 30 et de nombreux épimélètes 40 lÉPISIÉLÛ'rAI]. Enfin des associés sont honorés de titres tels que c?LM-rCUoç, cptaz•(zîoç, surtout à Tomoi et dans la Chersonèse Taurique41. IX. X. Cultew2. Il offre à peu près les mêmes caractères généraux que le culte public. Les principales solennités sont les fêtes, appelées souvent du nom du dieu, BŒ tyEia pour Dionysos, 'Arlovca pour Adonis, 'Iaa, .i.'apa7ctcix pour Isis, Sérapis. Il y a en général une fête annuelle" et des fêtes mensuelles, surtout à la nouvelle lune (Nou ur,via, Nouµ-r(vtaa7a), sanscompterles fêtes extraordinaires, les anniversaires en l'honneur de rois, de fondateurs, de bienfaiteurs" ]NA'l'ALIS MES]. Les Iobacchoi célèbrent une fête annuelle, une fête anniversaire de leur fondation, une fête mensuelle, le neuvième jour du mois, le jour d'arrivée du dieu à Athènes et des fêtes extraordinaires. Chaque fête dure généralement plusieurs jours 45 L'acte principal oit se concentre la vie religieuse est le sacrifice, Oucla, Tx :Tl, accompli selon la tradition avec des gilteaux, de l'encens, outre les victimes i. C'est à la réu nionqui suit le sacrifice (auvoôoç, quelquefois auvaymy-i) 47, qu'a lieu le repas avec les parts des victimes (N.Ep(ç, µEpoç)4R THI 266 TIII Le repas, ôetrvov 1 (quelquefois déjeuner)', est devenu de plus en plus important 3, surtout dans les collèges de famille. Les associés fournissent quelquefois de l'argent généralement une mesure de vin, le zolq', avec lequel est faite la libation préliminaire, et qui a un rôle important dans le culte de Dionysos, chez les Mystes de l'Asie Mineure'. Les autres accessoires du repas sont l'huile pour l'éclairage, les couronnes pour les convives, le local et le dieu 7. Une stèle en marbre de Lesbos (fi g.6901 nous montre le banquet des membres d'une association, hommes et femmes (6tasïTr et Ota6(TtSs;), réunis pour célébrer une fête en l'honneur d'Apollon et de Cybèle 8. Chez les Iobacchoi il y a de nombreuses occasions de libations ; le prêtre en doit une le jour commémoratif de l'arrivée du dieu; l'arciiibacciios le dix Élaphébolion ; chaque nouveau membre pour sa réception ; chaque membre pour tous les événements importants de sa vie, mariage, naissance d'un enfant, son admission aux Cllous, à l'éphébie, dans la cité ; entrée dans les rhabdophores, le sénat, l'athlothésie, le collège panhellénique, l'irénarchie, la gérousie, l'archontat, dans une fonction publique quelconque, dans une autre confrérie, victoire dans un jeu sacré; il y aussi libation après l'enterrement des membres. Les autres actes importants du culte sont : la procession, 7Cop7C1] 9, la prière 10 ; chez les Iobacchoi les allocutions aux membres et le panégyrique du dieu (OeoaoY(a) ", dans les collèges bachiques et de Mystes le drame mystique, dont les parties s'appellent probablement chez les Iobacchoi psptrsp.( [mozYsiA] 12, XI. Rôle moral et influence 13, Les associations religieuses ont donc eu comme caractère principal l'adoration des divinités étrangères, surtout orientales et égyptiennes, qui sont généralement restées en dehors de la cité et de la religion publiques. Elles ont largement contribué à la diffusion de nouveaux sentiments religieux, à la propagation de ces religions étrangères qui, grâce à leurs mystères, à leurs symboles grossiers, à leurs expiations, à leurs purifications, ont fait au paga_ nisme officiel, épuré, rationaliste, une concurrence victorieuse. Leur valeur religieuse et morale a dû être exactement celle de ces nouveaux cultes. Quoique nous ne connaissions pas suffisamment leur vie intérieure, elles ne paraissent pas avoir été un élément actif de progrès moral. Elles n'ont pas été des sociétés charitables. La bonté, la piété, la pureté que réclament quelques formules d'admission ne constituent pas de hautes qualités de cœur, mais simplement la générosité envers la société, l'accomplissement des cérémonies et des obligations rituelles. Il faut cependant reconnaître que par leurs repas, leurs réunions et beaucoup d'autres pratiques, par l'admission des fidèles de toutes les classes et de tous les pays, les associations ont contribué dans une certaine mesure au développement du chris tianisme. Cu. LuCIuVAIN.