Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article TIGNARIUS'

TIGNARLUS' (TÉxTwv). Charpentier, menuisier. T€ ertov est le terme le plus général pour désigner l'artisan qui travaille dans les matières dures 2, que la main ne petit façonner sans l'intermédiaire d'un outil, spécialement la pierre et le boisa. Dans les premiers temps, le T5rrwv fait en bois des ouvrages de toutes sortes'' : il est charpentier, menuisier, tourneur, constructeur de navires, et de plus il travaille encore l'ivoire et la cornes et même la pierre s ; pour les métaux, il se borne à recevoir du yaaxei)ç ou du ypucoydoç les matériaux d'applique qui décoreront les chars', ou les murs et les meubles du logis'. A partir de l'époque classique, cette dénomination est habituellement réser TIG 333 TIG vée pour le travail du bois, dans toutes ses variétés' vers le même temps apparaissent les termes généraux l'emportent, avec la même acception, ces expressions qui sembleraient plus vagues : Tér.Tmv, TEXTOCtév-r„ TExTO plus compréhensif encore, englobe aussi l'ouvrier en métaux ', mais le plus souvent se réfère au travail du bois'. Employé seul, il désigne surtout le charpentier d'ordinaire la spécialité de l'artisan se précise par une épithète : tignarius, navalis, etc... Nous n'avons ici à nous occuper que de la technique générale du tignarius, menuisier et charpentier ; du façonnage des matières premières avant l'assemblage des éléments ainsi travaillés. On trouvera décrits sous diverses rubriques les grands ouvrages réalisés : à TECTUM la charpente des toitures ; à NAVIS (p. 31 sq.) les constructions navales s à CATHEDRA, LECTUS, MENSA, etc... les différents meubles exécutés par le menuisier 7 ; à CUPA, les tonneaux ; de même que les articles LIGNA, MATERTA (p. 1627 sq.) renseigneront suffisamment sur les diverses essences de bois, leurs propriétés respectives et leur affectation courante à telle ou telle catégorie d'objets; enfin la plupart des instruments à l'usage du tignarius ont fourni matière à des articles séparés, auxquels il nous suffira le plus souvent de renvoyer. Il y eut des charpentiers et des menuisiers dès les temps obscurs de la préhistoire ; nombre de leurs outils nous sont connus par les vestiges des palafittes et des stations l.acustres.'Les forêts immenses fournissaient à foison le nécessaire, et l'homme leur empruntait de quoi faire, à la cognée, sa demeure, son lit, une table, un siège, une nacelle à pêcher le long des côtes ou sur les rivières. Chacun alors fait un peu de tout ; la spécialisation n'intervient qu'après le perfectionnement de l'outillage. Aux temps homériques, il y a déjà de véritables ouvriers qualifiés pour le travail du bois 8 ; on en fait venir de l'étranger notamment le 'rixTw', ,Soûpwv, le charpentier ; mais ce sont là des professions peu développées ; en dehors des corporations, les profanes mettent la main à l'ouvrage : Pàris élève sa maison aidé des meilleurs zéXTOVEç âvapIS de Troie 10 ; Ulysse collabore au lit de sa chambre 11 et construit de ses mains son canot dans l'île de Calypsos'. Les charpentiers coupent alors euxmêmes leur bois sur pied73 ; à cet abatage répondent habi tuellement les mots v),ouoyt«1s i oupy~, 1", LIGxARIUS, ce dernier artisan étant plutôt un marchand de bois, comme le SIATERIARITJS, qui le vend en gros ; les dendropliori [DEXDROPHOn4A] signalés par quelques inscriptions étaient à l'origine des porteurs d'arbres symboliques consacrés à des divinités, mais ensuite ils joignirent un commerce à leurs attributions religieuses et devinrent fournisseurs de bois. Les opérations dans le travail du bois en général, celles du charpentier et du menuisier plus spécialement, peuvent se grouper en plusieurs catégories, pour lesquelles les termes techniques, en grec et en latin, sont un peu flottants. Avant tout, il faut abattre les arbres à la hache, et débiter les troncs en poutrelles ou en planches, avec la hache encore, les coins ou la scie. Puis, la matière première ainsi dégrossie, reste à lui donner sa forme définitive, en continuant de la fendre ou en la creusant avec le couteau ou la pointe. L'expression y)el?Etv i6, extrêmement large, s'étend parfois au travail du bois 11, mais plus particulièrement et de façon constante elle désigne le métier du graveur en pierres fines, en composition (avec âva, Sta, iv) elle s'applique surtout à l'exécution du bas-relief en métal ou en pierre. Avec autant d'imprécision, /api roty et iyzapa6Ety visent le fait d'introduire un instrument pointu dans une matière dure, notamment le bois, pour y graver, par exemple, une inscription (7apat-rilp)' . Mais primitivement c'est pour le bois surtout que yn6?uts a dû convenir : son correspondant le plus approché en latin paraît être seulpere19, d'où le nom des chaussures en bois [sCuLPONEAEJ. Une spécialité dans la menuiserie est le travaildu tourneur, qui sera étudié à part ['roRNATUiA]. Reste enfin le polissage, désigné ordinairement par ;EECV, lequel a fini par signifier aussi « tailler ». C'est que, dans le principe, le polissage, assez sommaire, s'exécutait avec les instruments de taille, hache et ciseau ; le rabot ne vint qu'ensuite, avec les outils perfectionnés ; les Orientaux en eurent peut-être de meilleure heure : on remarque souvent sur des monuments égyptiens ou sur des scarabées carthaginois un instrument servant à polir le bois : c'est un petit crochet planté à angle aigu sur un manche relativement court ; tantôt il a la forme d'une feuille, tantôt il est légèrement recourbé en dehors, vers le milieu 20. Dans la civilisation homérique, les parois des maisons ont fréquemment des placages de bois ; ceux-ci, comme les colonnesappuis et montants des portes, et les seuils, ont dû être soigneusement égalisés. Les battants sont faits de planches (aavioeç) bien polies (É'i;uarx;) 22, dites aussi ?aotvi, brillantes, ce qui paraît équi TIG 331 TIG valent '. Le travail se fait alors avec le cxd7`xcvov, qu'Ulysse a reçu de Calypso ; il a d'abord façonné les poutres avec la cognée (r.EaE,cilcre ), puis les a polies 2 avec cet outil, plus petit que la cognée 3, et qui doit correspondre à peu près à notre herminette. En latin, la même opération se dit polire 4, parfois levigare °. Ce que nous connaissons le mieux en somme du travail de charpente et de menuiserie, ce sont les instruments y adaptés. Les fouilles en ont mis au jour 6, qu'on a pu comparer avec les descriptions ou les allusions des auteurs, avec les monuments figurés qui montrent des ouvriers à la 'Ache', en particulier avec ce miroir étrusque 8 oit Éros menuisier se présente dans son entourage familier : le banc, la règle, la scie, la gouge, des haches et marteaux, ainsi que l'amphore oit il se désaltère fig. 6987 ; avec ce verre à fond d'or, tiré des catacombes romaines, oit le chef d'atelier apparaît au milieu de ses manoeuvres, adonnés à des travaux variés (fig. 6988,'; avec des stèles funéraires reproduisant en relief les objets dont le mort s'était autrefois servi, ou l'un d'eux seulement, comme l'herminette sur une stèle du Caire, avec l'inscription IIxuwvb-rlç rfxrov t0 ; on trouve une hache et une scie à côté de l'épitaphe chrétienne de Banto " ; tout un assortiment sur la pierre tombale d'un ratvoarlyii (fig.5966) et celle d'un tignarius d'Autun (fig. 6989)". Les épigrammes votives13 donnent une énumération de ces outils, auxquels s'appliquent dans l'ensemble les termes très généraux de exEU q, E, yaaEix ", 2Fyavx 15, âplitEva 16, instrumenta, ferramenla. L'enclume [mus] est plutôt réservée au forgeron, mais peut servir accessoirement au charpentier, par exemple pour ferrer les roues d'une voiture ou encercler un tonneau. Le mobilier le plus indispensable à cet arti san, qui utilise du reste beaucoup d'instruments du for_ geron [FERRUM; cf. les fig. 1092-1093], est l'établi, pour lui donner son nom français, dont nous ignorons abso lament l'équivalent grec ou latin ; mais on le voit figuré dans les différentes scènes (cf. fig. 5966) du vase à fond d'or précité ; c'est toujours une sorte de table allongée, que soutiennent aux deux extrémités des pieds obliques groupés par paires, avec, parfois, une traverse horizontale entre eux. Une représentation meilleure et plus complète nous est fournie par une peinture de Pompéi (fig. 242) : ici il y a quatre paires de supports et les matières à ouvrer sont fixées sur l'établi" par cette sorte de croc appelé aujourd'hui valet ; aux pieds de l'un des travailleurs se trouve l'AJ.vcus, auget où sont remisés les instruments (cf. fig. 661). L'ouvrier opérait debout ou assis, sur un escabeau ou un bloc de pierre18. Le charpentier aussi, quoique à un degré moindre que le forgeron, avait besoin de pinces et de tenailles [FOR(Tus, fig. 3162, 3165] ; les exemplaires nombreux de nos musées paraissent néanmoins répondre surtout aux pinces à feu, avec leurs deux extrémités souvent aplaties l'une contre l'autre13; aucun ne ressemble à nos tenailles modernes servant à arracher les clous; on dirait qu'à cet effet les anciens employaient plutôt une sorte de fourche à deux pointes très rapprochés, qu'on maniait en faisant levier, et comme en ont certains de nos marteaux du côté opposé à celui de la frappes" (fig. 4796, 4797). Le marteau lui-même [MALLEUS, fig. 4802] était indispensable pour enfoncer les clous (fig. 1586) et les pièces d'emboîtage, et non moins la hache [sEcunts, fig. 6262-6263, 6282j susceptible de variétés nombreuses [ASCIA, fig. 561-562; BIPEnv1S, TIG -335 TIG DOLABRA, fig. 2486-2487] et la scie [SERRA, fig. 6374, 6377]. On appelle aujourd'hui affûtage la série des rabots et varlopes, fers coupants engagés dans une monture en bois [RUNCINA], et avec lesquels on réduit l'épaisseur d'une planche ; il en faut distin guer la râpe [RABULA, scOBINA], longue tige de fer garnie depointes aiguës, qui, par frottement énergique, entame légèrement le bois sur une toute petite surface. Ces deux sortes d'instruments sont également représentées dans l'antiquité. Elles n'agissent que superficiellement: pour faire sauter de gros copeaux ou opérer des entailles creuses, on a recours au ciseau ; le terminologie de ce dernier est très mal connue ; enlatin, le seul mot scalprum paraît y correspondre [cf. aussi CAI:LCM] ; encore devait-il désigner des masses d'outils [SCALPRLl1], tous ceux qui servent en quelque manière à scalpere; en grec nous avons Quu'A71', d'ou dérive sans doute le nom du vieux sculpteur de xoana, Smilis ; peut-être aussi y).up«vov 2. Mais ces deux noms sont également ceux du simple canif'. En revanche, les spécimens ne manquent pas dans nos collections : on a des ciseaux néolithiques de silex d'autres en bronze' ; il s'en trouve de toutes formes', de longs et étroits', de larges et courts 8, à tranchant élargi et courbe 9 ou rectiligne". Quelques-uns ont dû recevoir un manche en bois" et peut-être ont été utilisés à la main, pour le travail dans le bois tendre ; mais la plupart présentent une tête renforcée 12 sur laquelle on frappait au marteau 13 (fig. 504). Le ciseau s'engage à plat dans le bois ; pour y creuser des cavités à section courbe, par exemple des cannelures, c'est à la gouge que l'on a recours ; son extrémité est disposée en cuiller, à pointe plus ou moins effilée14, ou même s'achève à bord rond '°. Pourvue d'un manche de bois, la gouge devait être maniée à force de poignet, sans percussion. Ses noms antiques nous échappent ; on peut, semble-t-il, la mettre en rapport avec :EÇeroav, Tpû-xvov, TEREBRA, aussi bien que la vrille, la tarière, le bouvet, l'amorçoir ; tous ces outils en effet perforent circulairement ; la dimension du trou varie seule. Les uns sont conduits avec la main, et généralement grâce à une poignée perpendiculaire à la tige 16 ; d'autres reçoivent l'impulsion d'un archet17, dont la corde quelquefois s'insinue dans une cannelure en hélice (fig. 453 et 6809). Le charpentier et le menuisier ont fort bien pu encore se servir d'objets tels que la tarière et le vilbrequin, présentés (fig. 1404-1405) comme instruments de chirurgie. Leur attirail se complète encore par les clous [cLAvus], le compas [cIRCINUS], la règle [RECULA] accompagnée de son tire-ligne, et dont l'usage est rendu plus rapide par l'emploi de la griffe à réglures permettant de tracer à la fois plusieurs raies parallèles ; il en existe des échantillons aux musées de Rouen et d'Évreux18; la règle était remplacée au besoin par un cordeau tendu enduit de craie [LINEA]. Ajoutons l'AMussis, faite pour reconnaître si une surface était bien plane, la NORMA ou équerre (fig. 5329-5330) pour la construction des angles, le fil à plomb [PERPENDICULU11] et le niveau [LIBELLA, fig. 4447 4448] pour vérifier les lignes verticales et horizontales, le CUNEUS qui est, soit un coin pour fendre les billotst9, soit une cheville pour joindre deux pièces et les consolider ; enfin l'instrument à mesurer les longueurs [l'ES, et fig. 562] et les échelles (fig. 4890) [SCALAE et fig. 6148]. Nous n'avons trace, dans cet ensemble, de rien qui rappelle les accessoires modernes comme le té, le bec d'une qui refouille les fonds des mortaises, ou le pistolet qui aide à tracer les courbes, étant formé d'une plaque mince dont les jours dessinent des courbes de rayons très divers. Le menuisier était pourvu en outre de colle forte [GLUTEN], colle de gélatine et colle de poisson, pour l'assemblage des bois, le placage et les travaux de marqueterie. Nous sommes très mal renseignés sur les particularités de détail intéressant la technique du travail du bois20 ; il faut se contenter de textes rares et confus de Vitruve, Pline et Théophraste [cf. LIGNA, p. 1252]. Le charpentier, bien souvent, était à la fois bûcheron ; c'était lui qui abattait l'arbre et faisait sécher le bois, pour éviter les retraits et gauchissements, sans trop de hâte néanmoins, par crainte dos fissures. Des incisions, pratiquées dans le noyau de l'arbre encore sur pied'', favorisaient l'écoulement rapide de la sève humide. Puis on débitait troncs et branches en fragments 22, et le séchage avait lieu, soit à l'air libre, soit dans la bouse de vache L3, soit dans la fumée 24 ; parfois on durcissait au feu les pilotis pointus 26. L'enlèvement de l'écorce, rendu par les mots u),ol;sty 28, Xo7iv, 27, decorticare 2x, suivait ou précédait le sectionnement. Avec le coin, d'abord inventé 29, on fendait le tronc 30, produisant des billettes et des douves 31 ; ensuite on employa la scie. Les deux méthodes ont leurs avantages et leurs inconvénients. Par la fente on travaille plus vite, mais on donne plus malaisément les dimensions souhaitées aux fragments ainsi obtenus; le bois fendu est plus résistant et plus durable, parce que les fibres ne se rompent pas comme sous les dents de la scie, et il se laisse mieux courber ; mais avec les coins il y a plus de perte et une complication résulte de cette nécessité de les faire du même bois' ; car, plus tendre, le coin s'écrase ; plus dur, il risque d'endommager la masse à débiter. Il y avait des bois qu'on ne pouvait utiliser que tels quels, sans les tailler (5é)1U ct7rEaéx'rlTx, aTpoy(é))a, ligna rotunda) 2;la moelle, ne se retirant que peu à peu, facilitait les ruptures et le fendillement; on préférait donc les ÿ1A7 riEÀExr1T^L, ligna dolutilia. Un passage obscur de Théophraste 3, relatif aux sapins TETpi;OOt, ô.;oct, u.ov;oot, montre du moins qu'on avait égard, en sectionnant le bois, à la disposition de certaines fibres principales; il existait aussi des prescriptions sur la manière de conduire la scie quand on se trouvait en présence de nodosités (rentra)'. Pour l'assemblage des pièces, en dehors de la colle et des clous, on usait de chevilles, de crampons et d'agrafes, en bois aussi ou en métal ((3),~Tpov xcµOV(z6 ansa ', catena B, ancon 9). Les queues d'aronde, dites ite xivot, securiculae 10 (pour leur analogie avec la double hache), les doubles queues d'aronde (subscudes 11), les ivtpages 12 sont à rapprocher de l'assemblage à tenons et à mortaises, que désignent, semble-t-il, entre autres choses, les termes deyN.?o;, you.ç,ouv13, cuneus, cuneare' Nous pouvons juger de ces procédés par les souvenirs qu'a laissés dans l'architecture en pierre l'ancienne construction en bois. Le TéLTwv ou tignarius recevait une qualification plus précise selon sa spécialité. Travaillant à une maison [Dodus], il était oixol6v.o; 1' ; mais ce titre le distinguait mal du maçon; d'ailleurs le même homme remplissait souvent ces deux rôles : on plaçait des poutrelles dans les murs d'argile aux temps mycéniens 16 (fig. 5175) ; des madriers traversaient les blocages à l'époque romaine (fig. 5?05t siunus . Dans les régions marécageuses, comme à Ravenne, la maison s'élevait sur pilotis 17. On plaçait dans certaines parois, dites alors craticii parietes, des solives verticales et horizontales formant un réseau, arrectaria et transversaria 13. Le charpentier avait encore à exécuter les plafonds d'étages (contignationes) et les planchers, et encore à disposer des lattes même dans les toitures voûtées. Il fallait du bois pour les jambages des portes, les seuils et linteaux, les escaliers, les galeries et les balcons saillants. Des ouvrages de charpente des anciens il ne reste à peu près rien, de rares piliers de ponts, sur le Danube, par exemple, et en Argovie 19. Sous les laves du Vésuve quelques poutres carbonisées ont été retrouvées; on a pris des moulages qui permettent de juger des méthodes de charpenterie. Pour le travail de menuiserie fine d'intérieur, Témrçav et tignarius restent les termes usuels", bien qu'on rencontre les noms peu explicites de f'aber intestinarius et subaedanus [1:NTESTINUn1 OPUS] ; ces ouvriers exécutaient les portes, les fenêtres, les caissons des plafonds [LACUNAR] et les panneaux, appliqués contre les murs et sur les meubles, connus sous les noms de laminae21 ou bracteae ligni 22. On croirait, à voir la nomenclature abondante, en grec et en latin, que la division du travail était poussée extrêmement loin dans la fabrication des meubles et qu'il y avait des artisans qui faisaient uniquement des lits (xatvorriyot23, (fig. 5966), ou des sièges (Apovo7ctoi 27), des caisses ou des tables 31. I1 ne nous reste à peu près plus d'échantillons32 de ces ouvrages, faits d'une matière trop périssable ; on en prend un aperçu par les imitations en pierre et en métal, les représentations dans les peintures de vases, les fresques ou les bas-reliefs, les sarcophages de terre cuite". Le polissage, pour ces travaux fins, était tout différent de celui que nous avons indiqué pour les gros ouvrages ; on y employait une peau de poisson à aspérités, de préférence celle du requin squatina 3",), et on devait, par un procédé à l'huile 36 ou à l'encaustique 3t, arriver à un fini, à un brillant permettant de copier à la perfection, en bois de térébinthe, les vases Pour l'organisation des charpentiers en corporations et collèges, voy. FAIM, p. 947-8 et 951 sq. 38. En Égypte, on trouve des charpentiers groupés en a anciens » et en « nouveaux », comme le supposent les Rome une rue inter lignarios en dehors de la Porta 7'rigemina 40. Un monument montre des charpentiers portant sur leurs épaules un ferculum chargé de statuettes, sans doute à l'occasion de quelque cérémonie