rieux souvent confondus avec les Curètes, les Dactyles, les Telchines, etc. Tantôt ils nous apparaissent comme des dieux secondaires ou des démons, à la façon des Héliastes ou des Gabires. Tantôt ce sont des prêtres phrygiens de Cybèle qui célèbrent par des rites orgiaques, sur le mont Dindyme, les mystères de la Mère des Dieux'. Apollodore les fait fils d'Apollon et de Thalie 2. Suivant Pliérécyde, dans Strabon', ils étaient nés d'Apollon et de Rhytie. D'autres les voulaient fils d'Hélios et d'Athéné3. Dans Cicéron, c'est un Apollon qui est donné comme fils d'un Corybante'. On lit dans un discours de l'empereur
COR. E b'41 COR
Julien que Corybas était un ancien nom du Soleil'. Lin dieu Corybas, dans lequel on doit voir, avec M. Maury, une personnification solaire, et dont le souvenir se serait peu à peu perdu'', aurait eu pour père, selon Diodore$, Jasion, et Cybèle pour mère, ce qui nous ramène au culte de Rhéa. Ses ministres auraient participé de la divinité, et, devenus à leur tour des personnages divins, ils auraient représenté des actions solaires comme les Iiéliastes ou les Cabines a. Suivant Plutarque, les Corybantes, de même que les Dactyles Idéens, faisaient partie des Génies déchus de la vie et condamnés à la prison dans un corps humain. « Au nombre des meilleurs Génies étaient, à ce qu'ils disaient euxmémes, ceux qui se tenaient autour de Cronos, et qui avaient été précédemment, en Crète les Dactyles du mont Ida, en Phrygie les Corybantes 10. »
Les Corybantes étaient au nombre de neuf" comme les Telchines
Quant au lieu d'origine des Corybantes, quelques-uns racontaient qu'ils avaient été donnés à Rhéa par les Titans comme des satellites armés venus de la Bactriane ou de la Colchide 1'. D'autres se bornent à les faire passer de la Troade en Samothrace 'u. M. Rossignol, qui voit en eux des métallurges les fait aller en Chypre, en interprétant un passage de Servius n. Le poète Nonnus les mène même en Crète et donne à cette île le nom de Corybantidet6. Il y a dans tout cela sans doute des confusions de noms. Démétrius de Scepsis ne retrouvait en Samothrace aucune trace des Corybantes et soutenait également que le culte de Rhéa n'avait jamais pénétré en Crète. Il signale comme la cause de l'erreur qui les y a fait conduire par certains mythographes la ressemblance de nom entre l'Ida phrygien et l'Ida crétois ou celle d'une
montagne de Crète, Dicté, avec une localité du canton de Scepsis ". On peut penser, au contraire, que ces ressem
Malices de noms n'étaient pas fortuites et qu'elles témoignaient d'anciennes migrations et de rapports anciens entre des sanctuaires consacrés à des divinités puissantes. Quoi qu'il en soit, le nom de CGREvEs semble devoir être réservé eux prêtres de Zeus en Crète, et on devrait garder celui de Corybantes pour les ministres de la Rhéa phrygienne, la déesse sauvage et montagneuse, amante
Ils exécutaient autour d'elle des danses armées d'un caractère orgiastique, auxquelles ils paraissent avoir emprunté leur nom i8, accompagnés des sons des flûtes et des cymbales et de ceux du tambourin dont ils passaient pour les inventeurs 'v.
Nous reconnaissons un Corybante dans le personnage armé et dansant qui figure sur une plaque de marbre gravée en creux appartenant au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale (fig. 2021). Ce monument a été expliqué par M. de Longpérier 20. On y voit encore un autre Corybante soutenant Attis qui, « assis sur le rocher Agdus, et tenant ude syrinx, semble s'évanouir après la mutilation ». Rhéa est présente à la scène [CcenTRe].
L. ev Roiscxaun.