Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

COTICULA

COTICIJLA, BnOEsoç', pierre de touche. La pierre de touche est encore désignée par les noms de lydius lapis 5, heraclius lapis COsç )wh ou)l(s, ipstdsn(s) pierre lydienne héraclienne; tous ces noms s'appliquent à la variété noire d'une roche siliceuse très dure. Les anciens ne se sont pas toujours servi des mêmes pierres pour éprouver l'or et l'argent; cela ressort assez nettement d'un passage de Théophraste qui, du reste, en cet endroit comme en beaucoup d'autres, ne parie que par ouï-dire. On possède une pierre gravée qui a servi de pierre de touche, comme on peut le conjecturer d'après une sentence de flacchylide, un peu altérée, que porte une de ses faces, en caractères à demi effacés. Cette pierre, selon Caylus , qui l'a vue et en a reconnu la nature, est une petite plaque de marbre de deux pouces deux lignes de haut (58 millimètres) sur un pouce huit lignes de large (45 millimètres) ; sa couleur d'un blanc sale tire sur le roux, et la face opposée à celle qui porte l'inscription est altérée à force d'avoir servi. Les pierres qui étaient préférées au temps de Théophraste venaient toutes du Tmolus ° en Lydie, où on les trouvait sous la forme de cailloux plats de grandeur médiocre (quatre pouces de long sur deux de large 7); plus tard, au premier siècle de notre ère, la pierre de touche se rencontrait un peu partout 8; néanmoins le nom de lydienne lui fut conservé. Elle servait comme maintenant à l'essai des matières d'or et d'argent, c'est-à-dire des minerais et des alliages. L'épreuve se faisait en comparant les traces laissées à la surface de la pierre de touche par les objets à examiner et par des alliages dont le titre était connu . Car bien que les anciens n'aient pas eu connaissance des acides minéraux, les touchaux paraissent avoir été en usage chez eux 56; mais l'aspect seul des empreintes, au moins autant que nous en pouvons juger, guidait les experts dans leurs évaluations, auxquelles l'habitude donnait une précision telle qu'ils pouvaient dire immédiatement, sans se tromper d'un scrupule, dans quelle proportion les métaux se trouvaient mélangés soit naturellement, soit artificiellement ". C'étaient les alliages de l'or avec l'argent, le cuivre et le plomb, de l'argent avec le cuivre que l'on éprouvait ainsi u Malheureusement l'obscurité du texte de Théophraste ne permet pas de déterminer le titre des touchaux qui servaient de termes de comparaison tu On croyait que pour les épreuves la face de la pierre qui avait été tournée du côté du soleil valait mieux que celle qui avait touché la terre, parce qu'elle était plus sèche et que l'humidité empêchait la pierre de bien prendre les empreintes. Théophraste va jusqu'à dire que pendant les chaleurs les essais se font moins bien parce que la pierre transpire ' K fJ Le nom de coticula a été aussi donné à de petites tablettes ou mortiers de pierre dure, comme l'agate, le basalte, COT 1549 COT le marbre, dont les médecins se servaient principalement pour la préparation des collyres u. Ces tablettes sont plates et unies sur les deux faces, l'une est ordinairement taillée en biseau; au milieu de l'autre est creusé un petit godet de forme circulaire. L'exemple que l'on voit (fig. 2034) est emprunté au musée des antiquités de la Côte-d'Or as