Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article COTORIAE

COTORIAE. Carrières de pierres à aiguiser, aussi comprises dans l'expression générique de METALLA, qui renfermait, sensu lato, les diverses substances métalliques ou minérales cachées dans le sein de la terre 1. En général l'exploitation des mines fut laissée aux particuliers sous la République, sauf le payement d'une redevance [VECTIGAL]. Cependant l'État s'empara, comme AGER PuBLlcus, des biens appartenant aux cités ou aux rois dans les provinces cédées ou conquises, et entre autres, de leurs carrières et mines. Alors l'État en affermait l'exploitation2 [CENSORIA LocATio] à des compagnies de publicains [PUBLICAxl, VECTIGAL]. Les clauses (leges) du cahier des charges établissaient parfois un monopole au profit des fermiers. C'est ainsi qu'un article du bail fait par Jules César pour les cotoriae de l'île de Crète interdisait à tout autre que le preneur (redemptor) d'exploiter ces carrières, à partir des ides de Mars, époque habituelle de la location sous l'empire. L'État s'appropria souvent les mines et les fit exploiter par des metallarii ou par des condamnés, sous la surveillance d'un procurator Caesaris, chevalier romain ou affranchi de l'empereur assisté d'un nombreux personnel' ; mais les carrières demeurèrent en général abandonnées à la libre exploitation des propriétaires du sol, sans autorisation préalable 6, et même à des tiers, sauf payement, dans ce dernier cas, d'une double redevance du sol au fisc et au propriétaire du terrain. On interdit sous le bas empire l'exportation chez les barbares des pierres à aiguiser, cotes. G. HUMBERT.