Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CRATER

CRATER, Kpe rip t. Pour l'étymologie il faut rappro dont le sens indique bien l'usage qu'on faisait de ce vase où l'on mêlait l'eau et le vin. Les autres étymologies, tirées de zipas 3 ou de xpcTe'iv sont erronées. On trouve ce vase employé dès la plus haute antiquité. Les Grecs en ont évidemment emprunté la forme et l'emploi aux populations orientales de l'Asie, et c'est par les Phéniciens qu'il a été répandu dans le commerce, comme le prouve le célèbre cratère des Sidoniens qu'Achille pro pose en prix dans les jeux en l'honneur de Patrocle Il y a même de plus anciens cratères connus : Pline rapporte que Cyrus, dans ses conquêtes à travers l'Asie, avait mis la main sur le cratère de la reine Sémiramis pesant quinze talents e. C'était évidemment un de ces énormes vaisseaux, comme la métallurgie de cette antiquité reculée aimait à en produire, analogue à la fameuse « mer d'airain » qui au xe siècle servait aux libations et aux sacrifices devant le temple de Salomon' ; du même genre est le colossal cratère de pierre que le musée du Louvre possède sous le nom de vase d'Amathonte (fig. 2037) et qui était placé à Chypre, avec un autre vase semblable, devant le temple d'Aphrodite-Astarté 8. L'usage des grands cratères d'airain, qui servaient de réservoirs pour le rituel religieux, est évidemment emprunté par les Hébreux et par les Grecs aux Assyriens, comme le prouve un basrelief de Khorsabad, qui représente la façade d'un temple avec deux grands récipients portés par deux trépieds' (fig. 2038). On mentionne encore le cratère d'or que possédait le roi de Perse et qu'avait fabriqué au début du vie siècle Théodoros de Samos 10. Depuis ces temps reculés jusqu'à la fin de l'empire romain, le cratère n'a pas cessé, sous des formes et des matières différentes, de faire partie du mobilier de chaque maison, riche ou pauvre". On y mêlait le vin et l'eau, CRA 1553 CRA soit pour la col?NA (2E:rvov) ", soit pour la COMISSS'TIO ou le svMPOsmN (voir p. 1373). On sait, en effet, que si le des anciens ont souvent dégénéré en orgies, ce n'etait pourtant pas l'usage de boire le vin pur; on flétrissait même d'un nom particulier, ÉrtaxuO itv (boire comme un Scythe, comme un barbare) l'habitude de s'enivrer avec du vin pur 73. Avant le banquet, les serviteurs faisaient donc le mélange du vin et de l'eau dans les cratères, selon des proportions variables et déterminées d'avance 1A. Ensuite le cratère était placé sur la table et chaque convive, ou l'esclave échanson, y puisait à volonté, soit avec des vases spéciaux comme l'CENOŒOÉ n (voir la fig. 1693), le cYATHUS (fig. 1326), le COTYLE, le xr3mloN 1E, soit avec une coupe quelconque 17. Il est important de noter que la qualité de vase à mélange, et non pas de vase à boire, est indiquée pour le cratère par la plupart des auteurs. C'est seulement sous le nom de xpaTq,piaxoç 13, xpu'ra(ptov, xpetTrlpiatov 19, que le cratère peut prendre place dans la classe des vases à boire; c'est alors un simple synonyme du CANTHAHUS ou du sexenuS 20. Dans le culte religieux, le cratère ne tient pas moins de place que dans les usages domestiques. On pourrait même croire, si l'on ne savait avec quelle facilité la religion antique transformait en objets consacrés les ustensiles les plus vulgaires, que le cratère était un vase exclusivement religieux, car il symbolise le rite important des libations, et son nom fait partie des formules religieuses les plus solennelles. La loi excluait des libations et des cratères (arovôwv xai xpuTpsv) le meurtrier ou l'impie n. Dans les fêtes de la cité, on plaçait aux carrefours des rues plusieurs cratères où tout le monde pouvait venir puiser la libation à, faire en l'honneur des dieux ". Quand le choeur conseille à OEdipe de faire une libation aux Euménides, il lui dit de prendre un cratère et lui prescrit tout un cérémonial sur la façon de s'en servir 23. Le même vase avait certainement un rôle important dans les mystères et dans les cérémonies des initiés , comme le prouve l'expression xpuTrIpiltov , s'appliquant à celui qui fait une libation dans les mystères "; rappelons qu'un poème orphique, attribué à Zopyre, portait le titre de KpxTiipeç 23. Dans une inscription on trouve un xpaTDptaxôs parmi d'autres prêtres attachés au culte des mystères 26. Enfin, nous voyons par les textes et par les inscriptions que les cratères d'or, d'argent et de bronze, figuraient en grand nombre parmi les offrandes que la piété des fidèles accumulait dans les temples; les inventaires du Parthénon et du temple de Délos en mentionnent de toute grandeur et de toute nature 97. Parmi les plus célèbres dans l'antiquité il faut citer à Delphes les cratères d'or consacrés par Gygès, roi de Lydie 28, le cratère d'Alyattes avec 11. son support de bronze fabriqué par Glaukos de Chio", deux autres en or et en argent attribuées à Théodoros de Samos et consacrés par Crésus30; l'un d'eux servait à mélanger le vin et l'eau dans la fête de la Théophanie. Dans l'Héraion de Samos, on voyait un cratère colossal d'airain, orné de plantes et d'animaux en relief, que les Lacédémoniens envoyaient à Crésus et que les Samiens s'approprièrent 31 ; un autre en airain, orné de têtes de griffons et posé sur trois statues d'airain à genoux, qu'ils consacrèrent par reconnaissance pour une expédition fructueuse 32; à Patara en Lycie, dans le temple d'Apollon, un cratère d'airain qu'on disait fabriqué par Vulcain lui-même et offert par Télèphe33; près d'Athènes, dans le bois des Euménides, un grand cratère sur lequel Thésée et Pirithoüs avaient gravé leur serment d'alliance 34 Dans la pompe de Ptolémée Philadelphe, à Alexandrie, on admira un cratère colossal d'argent, orné de reliefs ciselés, traîné sur un char par six cents hommes; deux cratères en métal de Corinthe également ciselés ; un cratère d'or laconien3°. Citons encore parmi les offrandes de prix un cratère d'argent du temple d'Apollon Mien qui pesait environ quarante kilogrammes ; les comptes des hiëropes mentionnent dans le même sanctuaire deux grands cratères en argent donnés par la reine Stratonice et ornés de cannelures (MS( -roi) 3s Les inscriptions, comme les textes, montrent la présence fréquente du support (ûroxprIT)lptov, ûroxor,T]puàtov, ûrôarovov) qui était indépendant du cratère et qui est souvent catalogué à part dans les inventaires 37 ; on le trouve aussi mentionné dans les inscriptions latines 3B. Enfin un accessoire très ordinaire est l' jeµôç 34, sorte de passoire dont on se servait pour filtrer le vin en le versant dans le cratère [emiu11, fig. 1729 à 1734]. Le cratère était d'usage commun dans tous les pays grecs ; mais il affectait des formes différentes suivant certaines régions. C'est ainsi que les auteurs distinguent le cratère argien 'r0, laconien A1, lesbien "2, corinthien 43 tyrrhénien"; ailleurs ils sont désignés par leur forme e éyyuaoç 45) ou par le nom de l'inventeur (tgpi)ù loç "5). En Italie, le cratère a eu la mème destination qu'en Grèce, domestique et religieuse. Il avait sa place parmi les ustensiles de ménage''"; on le posait sur tes dressoirs destinés spécialement à recevoir la vaisselle (voir fig. 7 et 1200). Mais il servait aussi de vase à libation dans les cérémonies religieuses "8, et on le consacrait dans le temple comme offrande pieuse aux divinités 43. A côté de cette double destination domestique et religieuse, il faut remarquer qu'en certains cas le cratère paraît avoir servi simplement d'objet décoratif, en particulier dans la maison des riches Romains où on rem 195 CRA --1.554 CRA ployai t parfois comme une vasque de fontaine pour recevoir des eaux ,jaillissante". Nous ne savons pas si c'est r ,lia usage de ce genre que le chevalier romain fti avius destinait le cratère dont il avait payé le modèle en plâtre un talent au sculpteur Arcésilaos 6Y. De tous ces témoignages il résulte clairement 1° que le cratère est essentiellement un vase à mêler le vin e,i'eau; 2° qu'il avait en général une grande capacité, mais avec des dimensions très variables 52 ; 3° qu'il }' en avait de matières différentes, les plus simples en argile 53, les plus riches en métal, bronze, argent, or, ou bien en marbre ; 4° que les formes décoratives en. étaient très variées, avec ou sans support, posé sur un pied ou sur des figures agenouillées, orné de cannelures ou de reliefs représentant des animaux, des plaintes, etc. li faut reconnaître néanmoins que ces nombreux documents, tirés des textes ou des inscriptions, ne nous éclairent pas beaucoup sur la forme précise que nous devons attribuer au cratère. Ils nous permettent, au contraire, de supposer que Ies formes en étaient infiniment variées, autant que tes dimensions. Quand nous passons de l'étude des textes à celle des monuments, nous nous trouvons donc en face de graves difficultés pour fixer le genre de vase auquel convient ce nom. La qualité de vase à mélange ne suffit pas à le distinguer, car on sait que le i'l jouaient aussi ce rôle dans la vie domestique des anciens. Nous ne pouvons méme pas nous fier aux inscriptions xp«zr:g qui sont tracées à la pointe sur le pied de certains vases3'', car d'après Letronne ces graffites désignent simplement des commandes de vases que le potier a inscrites sur le premier vase venu pour s'en souvenir, et ils ne se .'apportent pas nécessairement au vase lui-même Aussi, en général, les archéologues modernes qui ont parlé des noms de vases ont signalé le cratère comme un nom commun à des vases à mélange de formes diverses S6. Quant aux assimilations tentées pour reconnaître le cratère }saxnlrtxé; ou 6•1pixkii.ç dans tel osa tel -vase spécial de nos musées ei 9~ t ce sont des hypothèses Titi n ,'fi, f ent pas de garantie scientifique. Pourtant, malgré l'élasticité évidente de ce terme., qui permettrait de l'appliquer e toute espèce de vases à mélange, avec ou sans support, avec ou sans anses, il n'en est pas moins vrai que dans la phraséologie admise pour les noms de vases par les auteurs modernes, le mot de cratère désigne fine forme de vase très précise ou plutôt deux formes spéciales ; l'une (fig. 2039) qui se rapproche davantage de la forme de l'amphore avec ses flancs rebondis et convexes, son col resserré et court, mais dont l'embouchure est très ouverte et dont les anses ajustées au sommet de la panse s'élèvent en volutes au-dessus de l'ouverture ; l'autre (fig. 2040) dont le. forme présente l'aspect d'un calice ais flancs concaves, largement ouvert e l'embouchure, avec un pied très aminci, reposant sur tin socle arrondi et deux anses simples s'élevant à la hase de la panse 68. ll y a là une convention éta blie, contre laquelle clous n'avons pas Fig. 2640, Antre forme de à prendre parti, mais sur laquelle il est essentiel de faire des réserves. L'antiquité n'a certainement pas restreint à ces formes le cratère, et rien n'empêche qu'elle ait attribué ce nom par exemple au vase rond sans anses, placé sur un support, auquel aujourd'hui on veut, plut,1t donner le nom spécial de rimas (fig. 20411 sa; de même, de grandes jarres en forme de pouvaient recevoir aussi dans l'antiquité le nom de cratères 60. Ces réserves faites, nous prendrons le mot cratère dans le sens qui lui est ordinairement attribué et nous examinerons le rôle qu'il joue dans les monuments figue rés.Lapremière forme que nous avons décrite. à. panse forte et rebondie, paraît être la plus ancienne ; elle se rapproche plus que l'autre 5°_e types de tisses de la période arcs-aiq_ie. C'est elle mie nous voyons sur des peintures de vases a figures noires tees anciennes, par exemple sur celtes qui sont attribroees à la fabrique de Cyrène du vl° siècle av. J--C. (fig 2042) oi On y remarquera que l'ornementation même de la panse et du col semble indiquer un modèle en métal, et l'on sait combien la métallurgie était florissante a cette époque pour ce genre d'ustensiles, même dès l'époque homérique, comme le prouve le cratère des Sidoniens mentionné phis hau'. 67. Le rôle de vase à mélange cil l'on puise avec un plus petit récipient est bien indiqué par les mêmes CRA pr nuises 311i montrent foutes l'cenochoé suspendue au dessus ou placée sur le couvercle du cratère E3. Au contraire, c'est l'autre forme à panse amincie et aux flancs légèrement concaves qui dousine dans la peinture des vases à figures rouges florissante à partir du ve siècle (fig. 2043) ; le galbe en est beaucoup plus élégant, et l'on sent le perfectionnement des formes que les céramistes grecs avaient réalisé à l'âge classique. L'emploi en est très clairement indiqué par les gestes des personnages. tin apportait l'amphore ou l'outre contenant le -vin et on le versait dans le cratère 6i; parfois c'est avec une phiale qu'on fait le mélange du vin pur dans le cratère déjà rempli d'eau avec la proportion voulue (fig. 2043) s5 ; on y Puisai' avec le cyathus ou d'autres vases plus petits (voir fig. 1326 et 2044)", Cependant l'autre forme CliA. n'est pas abandonnée (fig. 2012) et garde sa place parmi les ustensiles ordinaires des banquets". Le caractère religieux du cratère n'est pas moins évident sur les monuulents que l'usage domestique. On a déjà publié (p. 891, fig. 1121 une peinture représentant le cratère nlyFsl que enttluré d'attributs d onysiaqu es Ce C'est un sy"mhole très usité sur les peintareo de vases et les reliefs qui représentent Bacchus ou le illïasc nachique, et il v a la valeur d'un ernhléme religieux 61; fl figure galeruent ses titre dans les relief 'lei oal,rifices n.ithriagues '0. Les auteurs nous ont parlé aussi. du cratère centime vase déc'.oratif ,lier. les particuliers, placé dans les jardins pour y secavolr sana doute des prames ou pour servir rra vasque de fontaine, et nous en voyons, en efit.l:, de spécimens sur les peintures d'Herc'ulanum C'est a dette catégorie qu'appartiennent probablement les beaux et grands cratères ;le marbre 27a dent la, pl 't des musées ont des SPI l imons et parmi lesquels les plis célèbres pour les reliefs et ligure qu'ils portent sont l_e cratère Corsini" le cratère de Sosie finis et celui de Saipion ', le cratère Borghèse, etc. ". Ceux de, plus petites dimensions étaient souvent placés sur d, hauts piédestaux, comme on peut le voir sur des monoments déjà publiés (fig. 8311 et 982). Pour les spécimens en. bronze, nous en possédons quelques-uns qui, sans être d'une dimension aussi considérable que les cratères de Delphes ou de Samos, rappellent par l'ornementation quelques-unes de ces pré e se'a offrandes; entre autres un cratère de bron , sans anses, de la forme du oivoq qui est décoré, comme le cratère consacré par les Samiens dans l'Héraion, de têtes de griffons saillants et qui est posé sur un trépied de métme métal ". Un autre exemplaire, intéressant pour la richesse de l'ornernentation, est le beau cratère en bronze, en partie incrusté d'argent, qu'on e trouvé à Pompéi dans la rue de l'Abondance (fig. 2046) "; c'est une véritable pièce d'orfèvrerie, cligne du burin d'un de ces cae'latores dont on a parlé ailleurs f aA'Et.('ruBA et qu'on voit, sur une pierre gravée, occupé à ciseler un vase du mollie genre (fi g, 943). CI-IX 1556 CR4 On remarquera aussi dans ces exemplaires la présence de l' 'ru'rov ou oxpsp(hov, souvent mentionné dans les inscriptions. Lus formes en sont diverses; c'est tantôt un haut trépied dans lequel est insérée la hase même du vase fig. 2017); tantôt un simple plateau à trois pieds peu élevés sen lequel est posé le pied du cratère (fig. 2016 on a trouvé un assez grand nombre de suppoi es en bronze du cc genre dans les fouilles de Dodone '°. Signalons en terminant quelques autres sens du mense mot, qui sont eviclensmeut dérives de la forme du rase, comme les cratères volcaniques8 et en général toute ouverture de ce genre à ta surface de la terre, par exemple les cratères des dieux Paliçues à Syracuse, nom donné par les habitants à deux sources d'eau bouillante, sorties en même temps que les deux frères du sein de la terre 8!; le même nom est encore donné à un golfe près de Baies83 et à une importante constellation . E. POTTIFR, CItÂTES, Tupuéç, tàysu, ''éppov. Ce nom s'applique à toutes sortes d'ouvrages faits de bois, d'osier, de paille, de jonc entrelacé, et doit se traduire suivant les cas, par les mots claie, clayonnage, treillis, manne ou panier, châssis, herse, etc. 1. Des clayons appuyés l'un sur l'autre de manière à former un toit à double rampant sero aient à défendre de la pluie ou de la rosée les fruits que l'on faisait sécher. Columelle les appelle crates pastorales1 , et Caton5 rrates ficariae, dans un passage où il conseille d'en employer de semblables à protèges les semis dans une pépinière, Il. Caton nomme aussi' parmi les instruments d'agriculture des crates stercororiae, c'est-à-dire destinées au transport du fumiez'. III. Un châssis ou un clayonnage suspendu au plancher pouvait servir à garder des provisions, comme une LRNCiOiUM'. IV. Ammien Marcellin parle2 (le crates, d'un tissu serré (riensius textes) employées au siège d'Aquilée par Julien, pour abriter les assiégeants quand ils s'approchaient (les ii,urs, de la même manière que les plutei. Les assièges faisaient aussi usage pour la défense de claies ou de mannes remplies de pierres, qu'ils précipitaient sur la tête des ennemis quand ceux-ci montaient à l'assaut. On les appelait aussi metella°. V. César et «autres auteurs7 appellent mates, tantôt des fascines, tantôt des mantelets destines à protéger les murs. VI Le même nom est donne à un assemblage (le bois ou de jonc formant une clôture pour parquer le bétail, claudcs'e textis cratibns laetum pecus»), On eut rapprocher de ce texte la fig. 208 tirée d'un bas-relief', où l'on voit une clôture de ce genre, derrière laquelle courent des bêtes fauves. VII. Des boucliers (voy. p.1230, fig. 1639) étaient toits de tiges entrelacées recouvertes de cuir ou de métal cent ce que Virgile appelle umbonum crates'°. VIIL Les Romains se servaient de claies (dm/tes), traînées par des boeufs pour herser, soit quand ils voulaient rompre les mottes (occare) et unir les terres labourées'', soit pour ratisser les épis, les racines arrachées ou les mauvaises herbes", Pour cet usage de rainai' et peut-être aussi pour aplanir les terres quand elles étaient résistantes, ou encore pour en recouvrir la semence, on employait des claies munies de pointes (crates densataet3). Les Romaine avaient aussi pour les mêmes usages d'autres sortes de herses ou de radeaux [iupex, 11ASTRUiBi]. E. SAGLIC. La claie chargée de pierres, avec laquelle on noyait les condamnés à mort, était un genre de peine ordinairement réservé aux soldats romains, coupables d'une infraction très grave aux devoirs militaires. Elle se prononcait quelquefois contre les coupables de haute trahison Tite-Live prétend qu'elle fut appliquée pour la première fois a Turnus d'Arieie, accusé faussement par Tarquin d'aspirer à la souveraine puissance sur les Latins. Le tribun militaire (cons. pot.) Postumius Regillensis fut lapidé par ses soldats pour avoir abusé contre des émeutiers militaires du supplice de la claie". Suivant Tacite, les Germains punissaient les lâches et les infâmes qui prostituent leur corps (corpore in faines , en les plongeant sous une claie dans la fange des marais°'. Le Carthaginois de Plaute' parle aussi du supplice (le la claie. Sous l'Empire, on ne trouve guère d'exemple de la peine de mort appliquée sous la forme de la claie, même en cas de désertion nu de rébellion, qu'on punissait de la mort soue le bâton des soldats, faste perctttei'e ou fustuariwn supplie ciusn ou de la peine des verges avant la décapitation par la hoche du licteur (viryss caedi et securi pereutot9). CRA,TICULA. -Diminutif de cn.CTEs, particulièrement employé pour signifier un gril', qui présente par la disposition de ses barreaux l'apparence d'un clayonnage. Le modèle ici reproduit (fig. 201o7), trouvé à Pompéi, est CRE 1557 CRE en fer; il est muni d'un anneau de suspension; d'autres sont pourvus d'un manche'. Celui-ci n'a que des barreaux parallèles sans entre-croisement, d'autres en ont aussi de transversaux. On en voit de tels, par exemple dans les boso. monuments chrétiens (fig. 2050) où un gril a été représenté connue instrument du martyre de saint Laurent'. Le même nom s'appliquera de même à d'autres objets percés d'ouvertures formant claire voie; par exemple au plateau supérieur d'un réchaud', d'une chaudière', etc.