Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CUNAE

CCNAE, CUNABULA, Masov, Berceau d'enfant. Les Grecs ne semblent pas avoir fait, de bonne heure au moins, un fréquent usage des berceaux. On peut remarquer que Platon n'en parle pas dans un passage des Lais OÙ il demande précisément que les enfants soient beaucoup remués e'cet qu'il compte sur la nourrice ou sur l'esclave qui la remplace, pour bercer l'enfant dans ses bras jusqu'à ce qu'il s'endorme3. Cependant on trouve chez les Grecs des berceaux désignés par les mots )(vov et axég '. Le premier signifie proprement un van, et l'on commit qu'un enfant ait pu effectivement être bercé dans une corbeille de cette forme on voit dans un bas-relief le petit Bacchus couché dans un van qu'un satyre et ((ne bacchante agitent en dansant (voy. p. 239, fig. 207). Sur un vase peint du musée du Vatican', Mercure enfant est assis dans une sorte de corbeille fermée qui l'enveloppe et ne laisse voir que la partie supérieure du corps; on peut remarquer une anse placée sur le côté fig. 2128 La uxép, d'après la signification ordinaire du mot [scAPnÉ], devait avoir la forme d'une auge ou d'un bateau, auquel sa convexité permettait d'imprimer un mouvement oscillant. La forme du bouclier dans lequel Alcmène, dans une idylle de Theoerite7, berce ses enfants jumeaux, n'en st pas fort éloignée. C'est dans une véritable auge [ALVEUS , qui leur sert de berceau, que l'on voit (fig. 2129) Romulus et Remus déposés avant d'être abandonnés sur le 'libre, flans une peinture qui décorait à Rome une chambre sépulcrale du mont Esquilin et qui a été transportée au Musée Kirclter°. Cette peinture peut être attribuée au temps d'Auguste. Plante nomme plusieurs fois le berceau, cunae et ( unabula. Une fois même 50, faisant l'énumération des choses nécessaires là un enfant qui vient de nattre, dans le ménne vers e friselis opus est, pulninis, cuuis, ineunabilis o, il nomme successivement les langes, les coussins ou matelas, le berceau lui-mense, et enfin tout ce (Jlti garnit le berceau, particulièrement les liens au moyen desquels l'enfant y était assujetti de manière qu'il ne pût tomber. C'est un berceau ainsi complété que représente une pierre sculptée (fig. 2130), proba blement un ex-voto, trouvée près de Nuits (Côte-d'Or) et conservée ami musée de Beaune. Le berceau, comme on peut voir, a l'apparence (l'un auget arrondi en dessous, qu'il était facile de mettre en mouvement. L'habitude de bercer ainsi du temps (les Romains e°1 d'ailleurs attestée par les écrivains ". E. SAGLIO.