Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CUNICULUS

CUNICULUS. I. LAPIN. 1 ,es Grecs anciens n'ayant pas connu cet animal, il n'a point de nom dans leur langue; le moderne xouv€àt n'est autre que l'italien coniglio. Cuvier est dans l'erreur quand il croit reconnaître le lapin (Lepus cuniculus, Linn.) dans le « petit lièvre » mentionné par Xénophon'. Ou bien celui-ci s'est trompé en prenant des levrauts, assez différents des adultes comme livrée, pour une espèce distincte ; ou bien, et plus probablement il s'agit du lièvre d'Egypte (Lepus aegyptius, Et. G. St.-H.), ou encore du lièvre de ruche (Lepus saxatilis, Fr. Car.), peut-élise identique au premier, et pouvant appartenir aux îles de la Grèce comme à la Syrie et à l'Asie Mineure. Polybe, rencontrant le lapin en parlant de l'Espagne, transcrit le nom latin, rt vtx),oc. Elien fait de même, mais en donnant son xôvtx),oç pour un mot ibère'. Les Romains eux-mêmes ne sont pas bien d'accord sur l'origine du nom. Comme certains travaux souterrains s'appellent aussi cuniculi (voy. plus loin II), Martial, qui est espagnol, les donne comme des imitations des terriers du lapin : Mais Varron, et Pline d'après lui, disent que les lapins s'appellent cuniculi, « ab eo quod sub terra cuniculos ipsi facere soleant, ubi lateant in agris 3. » Il est certain que les cuniculi, ou mines, font partie de la plus ancienne poliorcétique des peuples grecs et italiens, et que les Romains n'ont point attendu pour en faire d'avoir vu travailler le lapin en Espagne; mais rien ne dit que le nom de ces travaux, à l'époque primitive, fût celui qui est devenu leur appellation technique. Pour les Romains, le lapin était originaire d'Espagne'. Les savants modernes supposent qu'il y était venu d'Afrique, bien qu'il ne soit pas particulièrement abondant dans cette contrée riche en lièvres. Le chapitre Lxxxi du livre VIII de Pline est consacré au lapin. La description, assez bonne, est mêlée de fables absurdes, empruntées d'ailleurs à Varron. Les Romains, trouvant le lapin en Espagne, furent vivement frappés de sa prodigieuse fécondité, quand ils virent un bourg démoli par ses mines 5, et les gens des îles Baléares, ne sachant comment arrêter sa multiplication débordante, demander à Auguste des troupes pour combattre cette invasion ou d'autres terres où ils pussent la fuir. La chasse au furet, qu'on importait d'Afrique, est également racontée par Pline On voit d'ailleurs, par ce qu'il dit, qu'on ne connaissait point de lapins domestiques. Les Romains avaient introduit le lapin dans leurs parcs d'Italie; mais, bien qu'il se soit répandu dans cette contrée, et de là jusque dans l'Orient, il n'y est pas commun comme en France : certaines parties de la province de Rome, par exemple, en sont presque totalement dépourvues. A la fin de la République, il n'était pas, en Italie, acclimaté à l'état sauvage : on le tenait dans les garennes, et on le faisait encore venir de son pays originaire ; Varron fait dire à un de ses personnages : « Comme tu as été longues années en Espagne, je pense que tu en as ramené des lapins » Bien entendu, ce n'est pas dans l'art grec qu'il faut chercher des représentations du lapin. Dans l'art occidental, les plus sûres sont celles où il accompagne l'Espagne, dont il était devenu l'attribut. Les autres appartiennent toutes au lièvre : la seule différence par laquelle les artistes pussent distinguer les espèces, c'est la taille; or les ancien usaient rarement, pour les animaux, d'une échelle rigoureuse, surtout quand ils accompagnaient des figures humaines ou divines. On se contentera donc des monnaies d'Ha drien, où le lapin est placé à côté di l'Espagne personnifiée «fig. 2131), et d'une 2131. statuette du Cabinet des médailles de Paris, qui représente l'Espagne tenant une acerra, avec un lapin ta ses pieds0 (fig. 2132). Stopuvi 10, Dans ce sens, on trouve aussi cuniculum 11. Le mot parait avoir eu un sens fort général, s'appliquant à toute espèce de cheminement sous terre, même à des passages naturels. Par exemple, Pline raconte que le Tigre, rencontrant le mont Taurus, s'enfonce dans une caverne, specus, y coule souterrainement, et va ressortir de l'autre côté; puis il ajoute que l'Euboeus, affluent du grand fleuve, naît chez les Mèdes, et est pendant quelque temps cuniculo conFig. 2132. L'Espagne. dilus, pour reparaître ensuite 12. Le mot cuniculus cependant désigne plus particulièrement la galerie que creusent les travailleurs pour l'exploitation d'une mine, ou celle que l'on fait sous le sol afin de convoyer des eaux. C'est dans le prernier sens que Pline appelle le soufre des collines Leucogées e cunieulis extractum1°. Dans le second, cuniculus s'oppose aux tuyaux de métal ou de poterie [l'OBUS, FISrULA], et désigne un travail, maconné ou non, analogue, soit à un conduit de cheminée, soit à un specus d'aqueduc [AgUALDUCTuS] 1b. On nommait enfin, selon Végèce, cuniculus deductorius, un chéneau d'écoulement pour les eaux d'une cour, d'une écurie 15. Ces deux sens généraux du mot cuniculus, galerie de mine et conduite d'eau, l'ont fait appliquer à deux ordres de travaux extrêmement importants, dans la guerre et dans l'agriculture. III. BOYAU MINE. La poliorcétique moderne appelle mine l'ouvrage d'attaque que les Grecs appelaientû7r6pu;tc 16. l,es Latins disaient cuniculo urbem capeye i7, Le plus ancien traité de la défense des places, celui d'Enee de Stymphale (IV' siècle av. J.-C.), parle des ûaopéyµ«Tx, donne les moyens de s'en défendre et les termes techniques ôpuyN.a, iiéps aa 10.La mine servait de deux manières : ou pour saper les murs, ou pour passer dessous. La première semble la plus fréquente, et même Niebuhr paraît nier tout à fait l'usage de la seconde 19. Dans la légende de la prise de Veles par Camille, il pense que l'histoire de ce cuniculus in arcem hostium agi coeptus, qui arrive jusque sous le temple de Junon et y amène les Romains, a simplement pour origine la tradition d'une mine renversant la muraille'0. Ce qu'il y a de certain, c'est que le sol de Véies ne présente aucune trace de ce travail, non plus que le site de Fidènes, que la tradition fait prendre de la même façon. Quinte-Curce raconte Il ectae es-. loi s e et 1a pla `laient les délt avis Cati --1591)CU iN «Ire taisant la guerre en Inde, enleva ainsi ..t. s2' ; mais ii n'a pas une grande aa ete de Beausolu c (I751), premier traducteur u,,m, iitateur d'Ént e, pense en effet qu'on at ne chemin pas de loin par la quine iii. Cela contredirait Polyen, si.s ü„lequel Darius, au siège de Chalcédoine, aurait fait une ,,sine allant del u' la colline clplia'ius, à 10 stades de la ville, ji celle-ci; tes mineurs connurent ii i est ontrerent Ive: racines des oliviers qt.u l la . lace, et y débouchèrent à la nuit.", u'un compilateur, et son récit venait peut ,,, ii n de plus de poids. Il se peut donc que le ait quel tefois passé sons les remparts d'une pl, pour 1 ires, soit même pour la défendre, en t ln d s -~_.. murs'. liais l'usage die plus fré etleplanr "rias_ . 'I tle frire 'le la inuit lin Ira tin n' per, i i le rempart à couvert. Il fard, dit I,e,7n le FIJI ~,ir scr la mine du de Pins des app_oc! _edations du rempart: on le perce, et on ir entrée dans la place, pourvu qu'elle soit site,' un lieu uni'. C'est l'usage qu'en fait., dans Ouiute-i Alexandre au siège de Cvropolis : le leurs : vit it t it fJ ssra iuor.a,io., et une large point était de cacher 1 sais; assiégés en effet apercenicultas, et il fallait enlever ceux ci la nuit, ou ■ ic soin, ou les porter au loin en s`, un convoi d matériel ou leiritres. Le assié a_corc inquiéter les dt.buts de l'ouvrage: on pst. t travailleurs au moyen de lortut s spéciales'a tuer.,-: , ~' t„ses iTIsitrCt' , uu dl:n parapet construit sur cieux chaiiots . ,,"il était difficile de cacher le point d o igine de la mine, on déguisait, du moins son objectif rées en lui donnant aine t.iie aigu t,blique33. Enfin i1 n'était siretagètne qu'on iemploy,tt pour m a.quer le travail par ne8 nionv,.ir.cnrs et tl-e de ploiements de trnulnes, et pour ei api s suer que I enu nun'"v,-.ntat la misse commencée. C'est ainsi ilu"a siège de Fui'', is , C,xmdh itlmisir le côté le plu; fort, 'oln la vi mare sera moi et tient., pendant en r gnatreriltaque'à •adonner un us' rs parvenus t pie filin' ne s'allaqu, " ;aux d"Lx_ell lturum, tan ~rlcli 'tourner la. source qui mita la tille', t les assiégés qui creusent des boyaux de ni la circonvallation, comme les Gaulois au aide _Les déni. s .les plus précis sur la mine, qui occupe une Si grau I ps d:, s nombre de siège ; anti ,Iu suit . 'o Etc e -Ma le; la plupart odes autres auteurs i t suivi ii l'ont r umé, p set,culierenientPhilon de Ilypi_ '1' 't-le av. J.C. L', a 1, , e a-s eirecs en métis c temps que les mines, a n,,,i , e . mes. L'abord, 'n-n,me défense perma nente. t in i ''ivant le rempart; s'il n' en a. pas, on le s a u.,, on l.' tutu ,+fendit s?~t facon que t.,ute seine v ab. u?iee . s'y t e. Si ce fossé continu manque, it fa ut faire une lapin t i qui course ta di' cet' 'n pue n mec de la. ,une, et lui donner sez de pro '.eo Imp. o.V,. i.uut. t ! ! , 6. 23 fier. J',, s',-. sofa-_ite11. Gant IIt, -i2, 3iCaen➢5fol,.,76, 32. -'dan. pttympl. tondeur pour que celle-ci ta rencontre. On fait alors gin mur solide qui doit arrêter lei, mineurs, ou on les tus dans la mine, ou on les enCeme, ou_ onlori,', ver.ou de nids de !'réions dans lebuyaat tilsirai-il d"eoavrir l'existence d'une mine, on se servait lovent d'un w o. tdé invente par les lt art 't'esl'trsqueilmasis assiégeai lésa_ ville: un homme à I tt ,.e délicate foi-ait 1' lotit de la glace, appliquant (le distance en di'tanee un bouclier de bronze par terre; l'oreille dessus, il écoutait, et percevait distinctement 1ccoups de pieehe des mineurs''. C'est ainsi, au moyen d'un tambour, que les sapeurs, jusque dans notre éale, éventaient encore les ruine_. Voici d'ailleurs _ -'ais ois l'avantage den,-. ai t la t., mtre--mine. Les Romains, siégeant ;lmb_ " n _ ear,d (Pin it'llus, et ils surent si bien le cacher ne s'en doutèrent que quand le y . alun s fit une espèce de monticule, titis _train di, i,,, nércnt, en arrière du 'imparti, inc ,, es tranch , 't placèrent,'ti sa pa'oà anté rieure une ri, , .utin',.e die vase_ de cuivre tir' , sonorité de ces cases ne tarda pas à leur faire si .uurir l'endroit précis où l'on minait, Il se mirent al s t _ der dams cette direction sous le rempart, etanrot ptnt au far et à mesure leur galerie et le rempart lui-mémo. Bien. rencontrent la naine, on se bat sous la terre a coups rie pics et de pioches. Mais on ne ; Put se taire grand mal, parce qu'il suffit i'i'i' boucher tu 'Es . uclier ou d'une claie. C'est alors quel ut 1 _n usage un stratagème. Ils prirent .nn grana,. .ilion, qui, Louverture tournés, vers l'ennemi, obstruait toute la galerie, sans cloute après qu'on eut trima-inné tout alu sur, On laissa seulement de chaque côté une aneurt:'ïère pour pou s..ides s ._.nés, afin d'écarter l'ennemi. Le dolit,m, bouché pair un r ou... t cycle 't trous, était rempli de plume, et pca"e parle fond, osi Mai( an tuyau. On unit le feu à la plume ; puis, avec un soufflet nia pi' ara tuyau du fond, on ne tarda pas à. remplir la galerie d'une ~funit'e si infecte, et en meure temps t'pa.i, e, que ses ll.otnains durent s'enfuira La phis ancienne mention que nous ayons des mines est au sir,t-e de Barcé par le' roi 1m.xsis.' Ilérodote montre it Égyptiens c iuJCaov.c; cet' p'esa ia''Ye:x ec,aes , -I .:i,o," ,t Ce mode d'attaqua figure f, chaque It.l-u't dans les f'' .,u t., i'antiquit ; il ne fut pas moins employé dans I du me' c_ t ;tendant n.iu' ne con nais car ne resentati,.'. d,1ue dure an ?e. C ii qui peut i, r, en donner rase i,l r, cc sont les galeries sou 'le a, euju, ni Liii Cor 'fig. 21331. Cette ville, c d'une r,L i est construite sur des ter;, maintes par d'énormes soutènements d a.l~l 'veinai, qui tormaient., surmontés `e murs, aut s it d', at -rites successives : afin d'aller de l'une dans l'autre, on avait creusé des galeries passant au-dessous. de chaque mur. Elles différent des mines véritables en ce qu'elles ne sont pas des ouvrages de siège; temporaires; mais elles leur sont analogues, et elles remontent à: sine époque lointaine, antérieure au siège de Véies, et nufutue à celui de lit,rcé. Les Grecs désignaient ie travail de la mine par le verbe vacopdsamiv, et celui. de la contre-mine par lva'uogJ'saeiv, &vTOFuaamiv37. Les mineurs s'appelaient VEt«ÀaeûoV2e;, les contre semblerait aa.oïr un corps de o vuriares 'Ô charges de faire le cuniculus. La langue latine, au moins celle des camps, avait di) dériaer un verbe nom meute de cette espèce piN '159 CUN mineurs s'appelaient iv ,-ueroit titi Cee,36. Quant au bvvau depuis ie e'iterbals 3usqu..-ix environs de 1 -rua, depuis même de. ]a mine, 1 u, f, le eta.niculus, son nom technique le pied. des monts oit t 1. .ï cf, i. .1 qu'a1ts. était arvvou.oç0 limites de la et'] ' rf soie pan n_ l'in 'her Pliez les Romains, dans la légende de Vêles Camille cintrait en. vain le en" antre partie i propre ' I _ s_ n-~! a collines que n-rcntdesracros profon,igémi logiquement, sont tous d'une structur. ;c .. Le plus souvent la couche superficielle, quelque épi. quelquefois presque, nulle, est faite de créées par la culture, de terrains le arré a1'par l'érosion, et de déjections volcaniques, ru r' la. ilii, ponces, plus ou moins reconnaissables. est l'étage des tufs, pr. it; "_gent valtonne lui-rn.aute, et dont les v illonnen, -ait remplis par les raittériaua meubles ri ' a,u-°de sus ,s les full 'Inters lent des hues f, (Tatares produits voi a 3i tares :,fin, aies ce ''rr)il,d étage, il en existe un troisième formé dl :sires de toute espère de pouzzolane, de roches (T'id de produits anciens, puissamment raviné lui a sdont les ravins sont eiunblés par les laves ou parle.: tu, -,:1:crieurs. Tel est le type le plus fhéquent, et sur(,-ut lus uni forme. Tout 'fuis cette uniformité n'est p et d'ailleurs les tufs varient de structure et e' dl.,, i'puis d'ouvrage, car on troua çrelator pour designer [es le tuf liffin irae, assez solide pour batir, jusgi. l'orchis() fossores qui creusent Ir t y entrent pour saper di peste, qui se délite tout seul, en passant par le c eaupel les murs". Les a r nr _ oraines, sous l'Empire, avaient larda, qui forme la, plus grande partie de l'agira Ilornane des r ciii clarii'a, V i us apprend qu'ils étaient dans proprement dit. Ces différences ont donné naissance a le service du pris i fabr9una, et travaillaient à la madeux types de caniczaii différents. Mais partout le principe nière des Fe ai ehi'minant sous terre et [éteint les est le même, parce que le même besoin a dû être partout [onde ne , '''parts :a. satisfait. Partout en effet il s'agissait de combattre les deux. Les l et autres peuples thraces étaient ri renommcmes puissants ennemis, l'humilité et l'érosion. Partout, rra -s mineurs, comme les i ommes d tocs les pays oit étage inférieur est injecté d'eaux. souterraines qui y cireu s'exploitaient les richesses minérales. César" raconte que lent â. de grandes profondeurs, sourdant parfois e la base les Gaulois etarert très Propres a ed service, parce que ~ des collines, dans le lit des cours d'eau, du Tibre par° e dans leur pays il y a de grandes mines de fer, et qu'on exemple, auxquels elles conservent une extraordinaire y a la science et la pratique de toutes 5o:ta. d r pérennité ces eaux proviennent dei , 'Ms, vallée: IV. OR,.ra-Tuxcer.. On a appelé « eut '^eti », dis ou lacs, existant dans les deux pua _ifs eaniq .e,, lei qu'elles. ont été signalées a l'attention des sut d rnes'", b s Sabatin et. le Latial, qui dominent toute ontrda, Elles galeries d'un drainage fort antique, qui embrassel'Etrarie saturent air-' .trplètemrnt i. étage intérieur des terrains, méridionale et la plus grande partie du Laar nmr, c'est Iet humectent p. esol s, plus ou moiras, l'étage inte r,.é t?iso tous '.r pays usitu". autour des centres volcaniques chaire, les tufs. Cet étage trains perméable truc celui lui qui forment a droite et à .u r la ceinture in£crieua e 1u le porte et que celui qui le couvre, rosit encore casez repen bassin dia Tibre. Ce qui consiste en effet en _uni dard, pour s'imprégner de leur humidité, et la garder cule inn imbrables, est d'une import ante capitale. C'est à comme un réservoir. Or l'étage superficiel est une véritable lui ilu le pays a dû d'être, a une certaine époque, nabiéponge. lies matériaux qui le ferment sont, non, seulement table; t~ ;nuis sr, ruine qu'il ne ''est plus. perméables, rirais en réalité absorbants. Ils boivent Le T lare a a sa droite le massif du volcan Sabatin, dont l'énorme quantité d'eaux qu'amène la saison des pluies, le rrateee est aujourd'hui rempli par le lac de Bolsena, et et ne la rendent que peu à peu, d'abord par une multitude a sa gauche le massif: des monts Alains, dont les cratères de petites sources temporaires, qui semrblent, jusqu'aux sort comblés les uns par des matériaux détritiques, comme premières chaleurs, une fraie suàur de la terre, plis ,,;ar la Val Molara et les Campi d':;.nnibale, les autres par le lit des ruisseaux, des fassi, qui n'assèchent que tard dans des lacs, comme ceux d'Aibano et de Nemi. Les terrains qui l'été. II en résulte que le sol est perpétuellement humide, s'étendent autour de ces volcans éteints sont ceux que qu'une végétation de joncs se montre ente au. sommet drainent les cuniculi. Cette région, caractérisée par la des collines, et que la malaria règne par .oit. En présence des tufs, qui la couvrent presque en entier, s'étend temps, ces terrains tendres sont hors d'état e. 3s l'hil. Byz, 1. c. 39 Polyaen. 1. c. yo Ur. 1. c. V, 16. +,= Let Itnt. ,a rata dai ,YPnrislri dei Laceri pinbhuci e del: lgricoltura. etc home, 1880, Stil. Theb. 11,418. 62 Amin. Marc. Xxly, Æ. -43 Veg iii,, 11, 11. p, Pd -152. Corrida Tommasi Crud n, L'Aride y aat•era 1'tIr ectline ro pane, 6'r Caes, l e. 46 voy, ea outre comte de Bearsobre, traduction d'Eure tome, 1881; Acad. dei Lincei, Sc. mar., 3 a-r 1481 -d. française chi Delahaye, de Stymphale, avec commentaire, Paris, 1797; de Rochas d'A gi , traduction Paris. M. R. de la Muletière, La malaria de Ronde et le d insère antique, 1 it,r de Philon de ilgaance, Paris, 1872 C. Promis, Va'aboli C t u di A rhitet da l' dès 98i Mélanges de l'Écoles" de Digue, e ll• Pim. 0 e' et Cor Gera. etc. Paedreo di Tucci, Dell a,t .o e prescrite sta.to della ea., pan ,n di rado Tommasi Crudeli l'Ancien drainage dla rois lige, ibid. r. 13~ Dopa, Rome, 187S, ch. vn. Corrado Tommasi Cr'deli, Della distriburiora-' delle segq. M. R, de ln Blancher,, Le drainage profond ,p. tas haines, Mid. ocn e et sottosuolo dell e3 o romano Rome 1879: Acad d Lia. r Sc. p. 207 serti. M. R de Le L'la.na ù_e, Lat via Appris ea r »magies, section 1, moi, 6 ao 1,79. Ann¢1i di Aie i_ilstera, 1880, u' 30; .fat; della commissions, rioeh. en irépa,ation1. CUN 1592 CUN toutes ces eaux qui courent à. leur surface, depuis la source insignifiante qui ne coule que trois mois et enlève une brouettée de terre meuble, jusqu'au fosso permanent qui se creuse un ravin de cinquante mètres. L'érosion agit donc partout, et dans des proportions énormes; la campagne est en pl e à une perpète lls démolition.Aujourd'heu i qu'il n'existe pas d'autre système d'écoulement que la fuite naturelle des eaux à ciel ouvert, ces actions s'exercent librement, et la rendent presque inhabitable et difficile à cultiver. C'est à quoi les anciens obviaient par le drainage cuniculaire : soutirer l'eau sous la couche absorbante, et l'écouler souterrainement, c'était enlever l'humidité sans éroder la surface des terres. Un cuniculus (fig. 2134) se compose d'une galerie, fissura, garnie de regards, putei et humina, de distance en distance. Ces regards ont servi à. extraire les matériaux pendant le creusement, et servaient ensuite au curage. Le cuniculus est creusé au-dessous des terrains très perméables du sol, enfoncé plus ou moins dans la couche plus dure qui forme le second étage. Il draine donc le sol désagrégé, et produit dans les tufs une circulation d'air qui y cause l'évaporation d'une certaine quantité de liquide, en même temps qu'il en soutire lui-méme une portion considérable. La pente du cuniculus se dirige vers le bas de la vallée. Elle est en général douce, pour prévenir l'usure du radier. Lorsqu'il se rencontre un obstacle, ou que les couches à drainer cessent d'être au même niveau, la galerie gagne le niveau inférieur par le moyen d'une chute à45°. On a trouvé, auprès de Rome, une de ces chutes munie d'un filtre en plomb. Parfois il y a deux ou plusieurs étages de fossurae superposés, qui souvent se croisent. Lorsqu'ils communiquent, ils le font par des putei verticaux. Le tracé du cuniculus, quand il est long (fig. 2135), semble au premier abord capricieux. Il ne suit pas le fond de la vallée; il est toujours appuyé, au contraire, à l'un ou à. l'autre des coteaux, et même il change de côté. La raison est que ce sont surtout les coteaux eux-mêmes qu'il draine. Les travailleurs se sont guidés, non d'après un plan préconçu, mais d'après la plus ou moins grande efficacité du drainage, constatée au fur et à mesure ; ils ont suivi les veines d'eau du côté où elles se présentaient le plus fortes. Le cours sinueux permettait à la galerie d'avoir une pente encore plus douce; et sa position en dehors de l'axe d'écoulement de la vallée l'empêchait d'être sur le chemin de l'érosion superficielle. Celle-ci eût attaqué la voûte, quand le cuniculus n'empêchait pas complètement l'existence, au moins temporaire, d'un ruisselet à ciel ouvert. Ces cuniculi, jionts aux anciennes carrières, aux arénaires, aux égouts, aux conduites d'eau qui couraient dans le sol de Rome, lui méritaient le nom d'urbs pensilis, que Pline lui donne ". Il y a deux espèces de cuniculi. Les uns, auxquels s'appliquent surtout les observations précédentes, et qui sont parfois longs de plusieurs lieues, drainent tout un bassin, une vallée avec ses deux chaines de coteaux, ou bien toute une suite de coteaux faisant la ceinture d'une vallée. Ils remplacent le cours d'eau absent, ou celui que l'érosion créerait dans des conditions désastreuses. Plus rares dans l'Agio Romano , ils sont fréquents dans le Viterbais, innombrables dans les campagnes Véliternes, où dominent les tufs tendres. Tout vallon qui n'est pas pourvu d'un déversoir naturel possède un cuniculus. L'ensemble, avec ses collecteurs et leurs affluents, associé avec ceux des fossi à. ciel ouvert que l'on n'avait pas pu supprimer, formait dans la contrée ••.O,• Re nort/d oc /race ✓O///e,raea a'D t orna,/e,J. u ® Pr/•é dty'e(uritl%üc it tac/ aarzK/¢haret /e ri; [ rôaulr-mrrr un système hydrographique tout artificiel, extraordinairement curieux. Ce sont les plus intéressants de tous ; toute la pente dont les eaux se rendent dans le bas-fond de Conca et dans le fleuve d'Astura était drainée de cette manière. CUN 1593 CUN Le second type de cuniculus, qui est peut-étre le plus ancien, et qui a été le plus longtemps en usage, forme des ensembles plus petits (fig. 2136). Il se rencontre surtout dans les pays où il y a des tufs durs, de grands fleuves, des vallées, comme celle du Tibre, où l'on ne pouvait songer à supprimer l'écoulement naturel, les cours d'eau. Ceux-ci servent de collecteurs, les vallées leur sont sacrifiées; seulement un cunieulus ou un petit réseau isolé de fossurae drainait chaque colline habitée ou mise en culture. Ces systèmes restreints, souvent très beaux, fréquemment à plusieurs étages, et dont les eaux étaient souvent recueillies et utilisées, sont très nombreux dans les collines romaines. Eux seuls ont permis de faire une ville dans le lieu où s'élève Rome ; ce sont eux qui l'ont rendu, comme Cicéron l'appelle, locum in pestilenti regione salubrem 48. Le soussol de Rome et de sa campagne ressemble, grâce à eux, à une gigantesque garenne, tant ils sont nombreux et serrés ; sans eux, on eût rencontré partout, en creusant les fondations des édifices, l'eau qui séjourne dans les tufs et dans les pouzzolanes; elle eût rempli chaque excavation; il n'eût été possible ni de construire, ni d'habiter. Les cuniculi des collines de Rome sont presque tous à plusieurs étages, car il fallait presque toujours aboutir à un point rapproché, au Tibre par exemple, ou à la Cloaca, qui certainement doit ètre aliment©e par ceux de l'Esquilin et du Viminal. La forme des cuniculi est assez variable (fig. 2137). Elle dépend en effet, et de la nature des tufs, et du but particulier que se proposaient les anciens. De même, leurs proportions sont peu constantes. Néanmoins c'est presque toujours une galerie fort étroite, assez haute à peine pour qu'on s'y tienne debout. Le travail de creusement et de curage devait être des plus pénibles. On a retrouvé l'outillage des fossores qui y étaient astreints, un gros outil de fer qui se maniait sans manche , et une lampe s'accrochant à un fort crampon qu'on fixait dans le plafond même de la voûte (fig. 2138). De quand datent les cuniculi? C'est une question très obscure; mais ils sont sûrement fort anciens. La plus grande partie des régions qu'ils drainent eût été complètement incapable de recevoir, s'ils n'eussent existé, la nombreuse population agricole que l'histoire des temps reculés nous y montre : ni le versant Pontin du massif Latial, ni Rome même n'auraient été habitables sans eux. D'autre part, il est évident que c'est à l'époque romaine historique que la décadence de ces campagnes commence à s'accentuer, puis devient irrémédiable par une marche lente, mais continue. Ce n'est donc point de cette époque que doivent dater l'invention et l'usage général du drainage cuniculaire. Mais remarquons qu'il y a eu un peuple, civilisé dès les âges anciens au milieu de l'Italie barbare, peuple agricole qui remplissait de cités riches et florissantes la Maremme toscane, aujourd'hui déserte, peuple qui dans ses limites enfermait une des régions où les cuniculi sont nombreux, et que ce peuple, à une certaine époque, a dominé sur tous les territoires où nous en trouvons aujourd'hui. La discussion propre à montrer que la création du drainage cuniculaire appartient sans doute aux Étrusques ne saurait trouver place ici. Mais la période où Rome se fit est certainement une période étrusque; les guerres de l'époque royale, la première conquête du Latium sont certainement un chapitre de l'histoire de cette domination qui étendit la suprématie de l'Etrurie depuis le Pô jusqu'au pied du Vésuve. Les populations latines et ausones, dont les tribus pauvres et rares vivaient misérablement sur les tufs du bassin inférieur du Tibre, travaillèrent, sous l'oeil de leurs maîtres, à la conquête agricole de ces terres : elles y créèrent le drainage qui en fit un bon pays. Quand la domination étrusque tomba, ces campagnes étaient florissantes, Il. peuplées, fertiles. Les Volsques, puis Rome, en prirent une partie; puis la conquête romaine commença. Elle fut différente de l'autre : elle dépeupla, en partie systématiquement, en partie par suite d'un fait économique qui ne tarda pas à se produire, l'accaparement des terres, la formation des LATIFUNDIA. Il est probable que ce furent ces faits, plutôt que l'ignorance du procédé lui-même, qui firent abandonner la pratique du drainage par cuniculi. On doit croire que les Romains ont conservé, accommodé, créé même, jusqu'à une certaine époque, quelques-uns des petits systèmes qui assainissent l'emplacement d'une ferme 200 Ctr 159!i CUP ou d'une maison. Mais la grande pratique des cuniculi de bonification agricole se perdit de leur temps; I'immense système qui drainait, par exemple, tout un morceau des Terres Fontines cessa d'are entretenu. Bientôt l'auhli vint; car on ne peut expliquer autrement le silence eut qu'ont gardé sur un point d'une telle un port un us_ agronomes romains. Pline parle d'oppida « crebris (id eluviem cuniculis cavala » ; mais il ne s'agit crue d'égouts, et l'exemple qu'il cite est, non Cias Borne, mais Naples". Le drainage cuniculaire était donc, à l'êge littéraire de Rome, assez oublié des Romains pour qu'aucun de leurs agronomes n'ait mentionné ce fait capital de 'leur histoire CUPA, CUPtILA. I. Cuve, tonneau. La capa était forer de douves de bois, tabulae', attachées par des cer cle. j=irc, d'osier eu de fer', comme nos cuves et nos ts. a fx 3. Le bois le sapin était particulièrement estimé, If .ime conservant mieux le vin, a cause de la résine qu'il contient Ce genre de vase servait à recevoir le moût au sortir du pressoir ;TORCI LA.B, VlNt?a1]; c'était là que s'opérait la. fermentation e. Tandis que les vins de valeur étaient conservés dans des vases de terre' [ooLluM, Aamxon,v;, le vin commun destiné à la consommation restait dans le tonneau Toutefois, si dansle Midi on préférait les vases de terre aux futailles pour la conservation du vin, celles-ci étaient plutôt employées par les peuples habitant la région des Alpes, comme nous l'apprend Pline l'Ancien et sans doute aussi par tous les peuples du nord'. Le vin était ainsi mieux garanti contre la gelée a. Un baril antique a été découvert en Angleterre clans le comté de Buckingham Dans un bas-relief trouvé à Augsbourgtl0, on voit une cave r., nplie de t '°neaux (fig. 2139). Plusieurs peintures des catacombes de Rome, dont la signification n'est pas douteuse, montrent cependant que l'on se servait aussi en Italie de futailles pour le transport du vin Les s ruaient aux mêmes usages que les tonneaux modern( au transport des blés, des fruits etc.12. La figure d141 représente une scène de la guerre de Trajan contre les Daces, le débarquement des approvisionnements de l'armée' , Quatre tonneaux sont [déposés sur la.' rive. Deux soldats sont occupés à débarquer d'autres tonneaux plus loin, stationnent deux petits navires chargés de sacs et de tonneaux de la même forme. Des cupa() sont aussi représentées dans d'autres scènes de la colonne Trajane14, et de la colonne Antonine" (voy. p. 929, fig. 1199j. Sur un bas-relief trouvé à Langres en 1159" est représentée une grande futaille portée sur une charrette que conduit un homme assis sur le devant du char. Les Romains se servirent quelquefois de tonneaux pour faire des ponts" et César parle de fûts remplis de poix destinés à répandre l'incendie 18. II. La cupa devint par l'usage une sorte de mesure; le nombre de cupae, comme aujourd'hui le nombre d, servait à jauger un navire, connue on le voit d .pi une Novelle de -Valentinien III : « Nace;n Cale facere (: nec instaurare nitra capacitatena Yp cuparum »'s. La capa resta en usage chez les populations gallo-romaines et c'est de ce mot que sont venues les expressions cuve, cuvier, coupe, etc. 20. III. Ce mot, ou son diminutif capela, servait peut-ètre aussi à désigner un vase, moins grand que le tonneau " quant à l'expression cupa pelure magi.slr'a, qui se trouve dans Dormie", elle a été interprétée de différentes rations : le les manuscrits donnent une leçon qu'a adoptée Orelli, culpa potare magistr'a 2° cupa pourrait être aussi pris dans C L P -1595 -- le sens de copa. hôtesse, comme dans Suétone etvirg.ileat. IV Cape est employé dans une inscription avec le sens d sarcophage (in han capa mater et eus po,siti svnO 3o.. mars le dïnnnutift'trpula (cupla se rencontre plu, freq 1etarutut, pour distinguer les ripper funéraires, surtout dans les inscriptions d'Afrique 2'. V. Enfin cape (du moi grec xtlag,, rame) clé signe l'essieu du pressoir r olives (iRAPL7`tti]; on ne ire trouve qu'une ibis, pris dans cette ci cepiton, dans un texte de Caton". LUiARICS. Fabricant et marchand de tonneaux i CUPED AE. Comestibles de choix, friandises. er