CYCEON
CYCEON, K551J9. Ce mot signifiait d'abord toute espèce de boissons mélangées (du verbe xuxv, mêler) et de potions médicales, plus spécialement celles dont la consistance épaisse était intermédiaire entre un liquide proprement dit et une bouillie'. Dans les mystères d'Eleuais le mot cycéon a un sens particulier et sacramentel. C'est la boisson symbolique que Déméter consentit k recevoir des mains d'Iambé et avec laquelle elle rompit le jeûne qu'elle observait depuis plusieurs jours, dans la douleur causée par l'enlèvement de sa fille : ellemême, disait-on, eu avait prescrit la composition. L'auteur (le l'hymne homérique k Déméter ajoute que cette action s'imitait dans les saintes orgies 2. En effet, on sait d'une manière positive que dans la célébration des mystères,' les initiés, le 21 de boédromion au soir [ELEUSINIA, sect. VI], rompaient leur jeûne sacré en buvant le cycéon .
La composition de ce breuvage paraît avoir varié dans le cours des temps. D'après l'hymne homérique, le cycéon était un mélange d'eau, de farine et de feuilles de menthe broyées; Déméter avait refusé le vin que lui offrait Métal-lire. Mais il semble que plus tard, quand les rites dionysiaques se furent associés it ceux des Éleusinies, on ntroduisit le vin dans la mixture du cycéon. Hésychius dit, en effet, qu'on y mêlait le vin, le miel, l'eau et la farine. Le scholiaste de Platon y ajoute du fromage râpé. Aux
nait au vainqueur k la course une boisson symbolique analogue, composée d'huile, de vin, de miel, de farine et de fromage râpé . Dans le poème des Argonautiques, attribué à Orphée , les navt
gateurs, dans les sacrifices qu'ils offrent en arrivant ii Co]chos, boivent un cycéon fait d'eau de mer, de farine et de sang de taureau.
L'oenochoé destinée à contenir le cycéoa figure parmi les principaux symboles mystiques sur la frise de l'autel monumental d'Éleusis (voy. p. 350, fig. 419). Sur de nombreuses peintures céramiques, l'une ou l'autre des Grandes Déesses est figurée versant k Triptolème la boisson mystique avec un vase de même forme ts (fig. 2254).