Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CYLINDRUS

CYLINDRUS, Ké)tv3pç. Nom donné à divers objets de forme cylindrique. I. Un rouleau servant à aplanir et affermir le sol 1 On voit ici un modèle (fig. 2261) dessiné en Asie Mineure 2, où cet instrument est encore en usage dans sa forme primitive. On remarquera qu'il est fait d'un tronc d'arbre, sur lequel est fixé une perche avec deux supports (apir(cç) comme le timon d'un char [CORnUS, p. 1637] et qu'il était ainsi traîné, mais sans tourner sur lui-même. Cet instrument fut certainement perfectionné. Rich, qui cite le même exemple , fait remarquer que les Grecs et les Romains durent connaître les rouleaux tournant sur eux-mêmes. II. Pierres précieuses taillées en forme de cylindre soit pour servir de cachet, soit pour être portées en parure. On sait que les cylindres gravés, que l'on suspendait sur la poitrine, tinrent lieu en Asie et, pendant de longs siècles, en Grèce, de sceaux montés en bague [sIGNUM]. Des pierres de même forme étaient percées dans leur longueur et enfilées pour faire partie de colliers, de bracelets, de diadèmes. Tous ces emplois sont énoncés dans une inscription où sont énumérés les bijoux qui ornaient une statue d'lsis, à Acci, en Espagne °. Des cylindres décoraient aussi la chaussure, probablement passés dans les attaches :a Ils devaient former, dit M. de Longpérier, une sorte de réseau comme celui que les Egyptiens composaient avec des tubes de pierres ou d'émail. s Cette inscription n'est pas la seule où des cylindres soient mentionnés Les auteurs les nomment aussi', et l'on possède encore des bijoux antiques qui en sont ornés. Nous citerons le collier découvert à Naix (Nasium) en 1809, qui appartient au Cabinet de la Bibliothèque nationale , celui qui fut trouvé à Lyon en 1840 avec d'autres bijoux romains et qui est conservé au Musée de cette ville , enfin plusieurs qui sont entrés au Louvre avec lut collection Campana (fig. 2262). Pline, qui parle à plusieurs reprises de cylindres de béryl, de chrysoprase, de sardoine, donne à entendre que l'on choisissait pour cette destination des pierres de moindre pi-ix, et que l'on réservait les plus précieuses, désignées par le nom de gemmes, pour les monter à part '° : c'est ce qui explique que, dans des inventaires comme celui de la déesse Isis, l'espèce n'est pas ordinairement indiquée, tandis que chaque sorte de gemme est spécifiée avec soin. Toutefois, les bijoux que nous avons cités sont composés principalement de cylindr es d'émeraude, pierre très estimée des anciens. III. Le même nom a été donné à des pie rres taillées en cylindre entrant dans la composition des mosaïques" [sit;s;vL'31 oints]. IV. Ut auteur grec 10 appelle xéÀsvèpo; des livres roulés (Vûlt090ifle) en forme de cylindre. E. SAeLI0.