DEA DIA'. Nom de la divinité qu'adorait le collège des frères Arvales [ARVALES]. On ne le trouve chez aucun écrivain ancien ; il n'apparaît que dans les actes gravés de ce collège. Aussi ne peut-on rien dire de certain sur l'origine, le vrai nom, le caractère de cette déesse ; les épithètes mêmes sous lesquelles elle est connue, Dea Dia, c'està-dire a la déesse divine », ne nous révèlent rien à son sujet. Les savants modernes qui se sont occupés des frères Arvales ont identifié Dea Dia, les uns, comme Marini, avec Ops, les autres, comme M. Henzen, avec Cérès, d'autres encore, avec Terra, Diane, Hèbé, la Mère des Dieux ; mais ce sont là autant d'hypothèses. Une seule chose semble devoir être acceptée; c'est que Dea Dia était une divinité champêtre, proche parente de Cérès, d'Ops ou de Flore. Tout l'indique : la nature et l'époque des cérémonies où on l'invoquait, le nom du collège (fratres arvales) qui se consacrait à son culte, le caractère des sacrifices qu'on lui faisait; en effet, comme le montrent surtout les actes du collège de l'année 218, on lui offrait de l'encens, du vin, des fruits secs et des fruits verts, des pains couronnés de laurier. Dea Dia avait sa statue,
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qu'on avait soin d'oindre de parfums les jours de fête. On lui dressait des autels; elle possédait un temple, en forme de rotonde, que M. Lanciani a pu restituer 2: ce temple s'élevait au milieu d'un bois sacré 'qui portait le nom de la déesse, à cinq milles des murs de Rome, sur la route qui menait en Campanie; c'était dans ce sanctuaire qu'avaient lieu les principales fètes du collège des frères Arvales, et c'est dans les ruines qui nous en restent qu'on a trouvé, gravés sur des tables de marbre, les actes de cette corporation. C. JULLIAN.