DECURIALIS. Les Romains appelaient de ce nom ceux des appariteurs de l'État [APPARITOR] qui servaient à Rome, auprès des magistrats séjournant dans la capitale : on les distinguait ainsi des appariteurs qui étaient au service des gouverneurs de provinces ; toutes les fois qu'un licteur, un scribe, un huissier, n'importe quel employé de l'administration romaine, prend le titre de decurialis ou l'ajoute à ses autres qualités, on peut être assuré qu'il est attaché aux magistrats de la ville de Rome'. Ce nom était donné à cette classe d'appariteurs parce qu'ils étaient groupés en corporations reconnues par l'État et dont l'appellation officielle était celle de decuria [DECURIA].
Les decuriales paraissent avoir joui de certains privilèges particuliers, indépendamment des nombreux avantages que la loi conférait à tous les appariteurs [APPARITOR]. Ils avaient des places réservées au théâtre et au cirque; ils étaient exempts du service militaire ; un certain nombre d'entre eux, ceux qu'on appelle les six premiers, sexprimi, étaient dispensés d'exercer la tutelle 2. Une loi d'Honorius recommande expressément de ne leur infliger aucune « injure corporelle n, c'est-à-dire de ne les soumettre jamais à la torture 3. Au ive siècle, ils avaient, pour sauvegarder leurs prérogatives et défendre leurs intérêts, des juges spéciaux, dont la création remonte peut-être jusqu'à Sévère Alexandre. Notons encore, comme une étrange particularité dans la constitution de ce corps, qu'il se recrutait parmi les habitants de toutes les provinces, à raison de deux par chaque métropole : ce détail nous est révélé par une loi de 389, qui ajoute que cette institution est due à « l'antiquité vénérable»). Tous les decuriales dépendaient alors du préfet de la ville'. C. JULLIAN,