Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article DERMATIKON

DEI -406DES à un renseignement qui nous est donné par le scholiaste d'Aristophane' et par Suidas 2, les restes des victimes offertes dans les sacrifices auraient été attribués aux prêtres par une disposition législative expresse. Cette attribution légale peut être contestée; mais, en fait, il parait certain que, lors des sacrifices offerts par les simples particuliers, les prêtres bénéficiaient des dépouilles des animaux 3. Il en était de même pour les sacrifices publics de peu d'importance; c'était peut-être l'État qui faisait vendre les peaux et qui en encaissait le prix; mais il accordait aux prêtres une indemnité pécuniaire. Ainsi s'expliquerait dans une inscription' la mention de diverses sommes de 3 drachmes payées à des prêtresses pour les deaux des animaux offerts en sacrifice 6. Mais, dans les sacrifices publics plus considérables, notamment dans ceux qui étaient offerts à l'occasion des l'artIé,rot iop-tai, sacrifices dans lesquels on immolait des centaines de beaufs et qui étaient accompagnés de festins, les peaux et les autres dépouilles des animaux égorgés (entrailles, cornes, etc.) appartenaient à l'État. Le produit de la vente était versé dans les caisses du trésor public et formait sous le titre de Depga'rtxdv l'un des articles du budget des recettes de la république athénienne. Le 4spµxrtxdv n'était pas une ressource à dédaigner pour le trésor public. Nous pouvons nous faire une idée de son importance enlisant un compte de cette recette pour les années 334 à 334, compte qui se rattache à. l'administration financière de l'orateur Lycurgue, bien qu'il ne soit pas, comme Boeckh l'a prétendu par erreur, un compte rendu par Lycurgue lui-même, en sa qualité de ,ragiaç Érl c ~ Stoixdsse 6. Dans ce compte, dressé par une commission formée des trésoriers de la déesse et de curateurs élus par le peuple fti tiâc vixaç xai tâ aogas7a, c'est-à-dire chargée de faire les dépenses proposées par Lycurgue pour le service de Minerve, on voit que le produit de la vente des peaux des victimes offertes dans les grands sacrifices, en l'an 334 (ol. 141, 3), s'éleva pour sept mois seulement à la somme de 5099 drachmes et 4 oboles'; A la suite des Dionysies urbaines, les Boliv«t versèrent plus de 808 drachmes; ils en versèrent 1050 à la suite du sacrifice à Jupiter Sauveur. Nous n'avons pas le total pour les années suivantes; mais nous trouvons, en 333, un versement de 2610 drachmes et 3 oboles, par les BoôNAI, à la suite du sacrifice à Jupiter Sauveur; en 332, un versement de 1183 drachmes, par les Hmnorofol, à la suite d'un sacrifice en l'honneur de Thésée ; un versement de 711 drachmes par les stratèges, à la suite d'un sacrifice en l'honneur de la Paix. Les chiffres variaient naturellement d'une année à l'autre, avec le plus ou le moins d'éclat de la fête. Ainsi, pour les fêtes en l'honneur de la Paix, il y a 874 drachmes en 333, et 711 en 332. Pour Jupiter Sauveur, la différence est plus grande encore 12610 drachmes en 333 et 1030 in 334. Le versement du lispyurixdv entre les mains des tréso riers de la déesse était fait le plus souvent par les M ai ou par les Htëropoioi; mais il avait aussi lieu quelquefois par les soins des magistrats qui étaient chargés de la direction des sacrifices, par exemple des guai' piaiv ictgsaAtiaf pour la fête des Aivata ; des au7,aoysiç ¢oû Srlgou pour la fête de Jupiter Olympien ; des stratèges pour les fêtes de la Paix, de la Démocratie, d'Hermès `llysgdvtoç et pour les 'Aggvlvta. Lucien parle de sacrifices dans lesquels le prêtre plaçait sur le brasier la victime tout entière, la chèvre avec sa peau, la brebis avec sa toisons. E. CAILLEMEIt.