DIADOSEIS (Ata8dsruq). -Dans l'histoire de la république athénienne, on trouve d'assez nombreux exemples
de répartitions en nature, parmi les citoyens, de diverses espèces de biens appartenant à l'État; distribution de blé, distribution de terres du domaine de l'État, distribution des produits de l'exploitation des mines, distribution des biens confisqués, etc. Toutes ces distributions
Les plus notables de ces distributions sont les distributions de blé ou attcôoa(att. En 44b-444 (01. 83, 4), un Psamitik, qui régnait dans un coin du Delta d'Égypte, ayant donné aux Athéniens trente ou quarante mille médimnes de blé ce blé fut distribué entre les citoyens. Cette répartition motiva la révision attentive du tableau des citoyens d'Athènes et eut pour conséquence la radiation de quatre mille sept cent soixante individus, qui exerçaient inditment le droit de cité, c'est-à-dire de plus du quart des personnes inscrites'. Le nombre des Athéniens qui profitèrent de la répartition du blé envoyé par Psamitik fut seulement de quatorze mille quarante".
Presque tous les historiens disent que, en 424-423 (01. 89, 1), à la suite d'une expédition contre l'Eubée, on distribua à chaque citoyen cinq médimnes du blé rapporté par le corps expéditionnaire ; mais M. Müller-Strübing
dont l'opinion vient d'être adoptée par M. Max Frænkel °, nie formellement cette expédition, dont Thucydide n'a pas parlé. Le témoignage d'Aristophane', sur lequel on s'appuyait jusqu'ici pour démontrer l'existence de la répartition faite en 424-423, est au moins ambigu; il peut aussi bien se rapporter à la distribution de 445-444, qui suivit de près la reprise de l'Eubée et l'envoi dans cette île de clérouques athéniens.
En 307-306 (01. 118, 2), les Athéniens partagèrent cent cinquante mille médimnes de blé, qui leur avaient été donnés par Antigone en témoignage de gratitude pour l'institution par la République athénienne d'une douzième tribu, appelée l'Antigonide'.
Deux ans plus tard (01. 118, 4), une donation faite par une personne généreuse, eî; z)lu avrwv(av, motiva une nouvelle répartitions. A partir de cette époque, les errroôoa(at, portant sur des blés donnés par des princes étrangers ou par de simples particuliers, reviennent fréquemment. En 304-303 (01. 119, 1), distribution du blé envoyé par l'un des Spartocides 40 ; en 299-298 (01. 120, 2), partage de dix mille médimnes de blé donnés par Lysimaque" ; en 284-280 (01. 124, 1), etc.
Pollux nous dit que les éatypatpttç facilitaient les arroôoa(a112, probablement en donnant aux magistrats préposés à la répartition la liste des familles qui devaient en bénéficier, et en indiquant le nombre de mesures qu'il convenait d'attribuer à chacune d'elles.
Plusieurs archéologues pensent que, parmi les a, oba ou jetons en plomb conservés dans les musées, ceux qui portent, comme marque distinctive, une main tenant des épis avec ou sans accompagnement de caducées, de cornes d'abondance et d'emblèmes analogues, ont été frappés ou fondus pour être distribués aux citoyens lors des répartitions de céréales. Les citoyens, munis de ces jetons,
allaient, dans les greniers publics, les échanger contre une quantité déterminée de blé u. Mais cette attribution n'est pas admise sans contestation 10 ; M. Albert Dumont, notamment, fait remarquer que les épis et les cornes d'abondance sont des attributs de Cérès, et il estime que les jetons sur lesquels figurent ces objets doivent être rattachés, non pas aux atTulOaiat, mais au culte de la grande déesse, DF3IÈTER, et aux mystères d'Éleusis 13. E. CAILLEMER.