Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article DIAGRAMMA

DIAGRAMMA (Otttypai.y.a). -Nom sous lequel les Athéniens désignaient un rôle ou un inventaire. Nous pouvons citer, entre autres, le Stypauua'r iv sxeuàa', ou inventaire des agrès que l'État remettait à un triérarque pour l'armement d'un navire. Le triérarque était responsable de ces agrès envers l'État, s'il ramenait son navire à Athènes; envers son successeur, s'il était remplacé en mer par un autre triérarque 2. Il y avait aussi le Stéypa1e u TŸs eiat?opzç, rôle dressé pour la répartition entre les contribuables de l'impôt extraordinaire sur les biens. Si le discours de Lysias 7tep? T ,s e[axopi"zo 3, et surtout le discours d'Hypéride contre Polyeucte arepi StaypâugeToç`, nous avaient été conservés, nous pourrions probablement donner des détails précis sur le mode de confection du rôle, sur la nomination et sur les attributions des Staypatpetc, tandis que, faute de renseignements, nous sommes réduits à des conjectures. Il est probable que, lorsqu'il y avait lieu à la perception de l'eiapop ou impôt extraordinaire sur les fortunes, quelques citoyens, dix selon toute vraisemblance, étaient chargés de répartir le fardeau entre tous les contribuables, peut-être même de poursuivre les débiteurs en retard. Pollux' dit, en effet, que les 7rtypapeic font emprisonner les contribuables qui ne payent pas l'eiapopâ. Mais ce renseignement est tenu pour suspect par quelques historiens, qui ne peuvent pas se résigner à croire que les répartiteurs aient eu des attributions aussi étendues'. Ces répartiteurs, chargés de la rédaction du rôle ou Staypag.;.ca, étaient appelés Sta' icpt ç; mais, dans bon nombre de textes, ils portent le nom d'éerr(pasei'ç'. Lorsque les symmories eurent été organisées, peutétre les rôles furent-ils dressés par les chefs des symmories, qui, dans cette mesure au moins, héritèrent des attributions des LLc 'cstsEZe, E. CAILuAtest. nition de Pollux', c'est un jeu tout à fait analogue à celui de la Ville [POLIOS PAIZEIN_, qui dérive lui-même de la aarrE(u ou jeu de dames des Grecs [PETTEIAI. Si l'on s'en rapporte à la deseription du jeu du 7r),taliov ou de la Ville', on jouait sur. une table divisée en cases par des lignes [ABACCs, t. I°e p.31 et les joueurs disposaient d'un plus grand nombre de pièces (esot) que dans la simple petteia : trente en tout pour le jeu de la Ville et soixante pour le buypu;ru.teltiô;'. Les quinze ou trente pions dont chaque joueur était le maître avaient une couleur différente de ceux que manoeuvrait l'adversaire; les blancs d'un côté, les noirs de l'autre, comme dans le jeu de dames moderne". La tactique consistait à enfermer un des pions de l'autre entre deux de ses pions' : la pièce ainsi mise dans l'impossibilité de bouger était prise et enlevée du jeu. 'pelle devait ètre pour le Stuypagutcuéç, comme peur la aé),t;, la marche du jeu, si la comparaison de Pollux est exacte. Tous deux paraissent d'ailleurs n'être qu'une complication plus ou moins savante de la PETTEIA, qui est le prototype de tous ces jeux de combinaisons qu'on appelait aussi Une difficulté subsiste pourtant, à cause du texte d'Eus 11 est esssentiel, en effet, de distinguer dans ces jeux ceux où le hasard a un rôle prépondérant, grâce à l'intervention des dés qui déterminent le point qu'on doit jouer (tels sont chez nous les jeux du jacquet et du trietrac'), et ceux où la marche des pions est laissée exclusivement à l'initiative du joueur (comme clans les darnes et les échecs). De là résulte une assez grande incertitude sur la nature exacte du Stieyput wuaéç. Si l'on s'en tient au texte de Pollux, on y voit une simple variante du jeu de dames qui se jouait sans dés '. Si l'on admet qu'il n'y a pas d'erreur dans la définition d'Eustathe, on sera plutôt porté à identifier le êtaypauutegé; avec le jeu romain des Dl ODECIM SCRIPTA8 qui combinait la marelle des pions avec le jet des dés. E. PÛTTILR. usage à Athènes ; il correspond à notre radiation du rôle. On sait que les actions introduites devant un magistrat étaient inscrites sur un tableau (casL;l exposé dans l'auditoire aux regards du public. Lorsque, pour une cause quelconque', soit parce que le demandeur retirait sa demande', soit parce qu'iI ne remplissait pas les conditions requises par la loi, et notamment n'effectuait pas dans les délais légaux le versement des consignations judiciaires3, la demande ne devait pas suivre son cours, le magistrat la faisait disparaître du tableau (ôtéypa?.gv 'i