Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article DIAPYLION

DIAPYLION (dt«7ruacov). Nom sous lequel, d'après Hésychius 1, était désigné l'un des impôts perçus à Athènes. L'étymologie indique qu'il s'agit d'un impôt perçu aux portes de la ville. « Quum aliquid partis efferretur aut per cas inferretur (x 7ruaôly) 2. » Comme rien ne nous autorise à croire qu'il y eût un péage exigé des personnes qui entraient dans Athènes, nous sommes enclin à établir un rapprochement entre le St«aûatov et nos droits d'octroi. Nous n'avons, pour nous renseigner sur le mode de perception de cet impôt, qu'une historiette mise sur la scène par le poète comique Leukon ; mais elle nous prouve d'abord que, comme pour nos octrois, le tarif variait suivant la nature des objets importés, et, en second lieu, qu'il y avait à Athènes des fraudes analogues à celles que nos tribunaux essayent de réprimer. Un paysan, qui voulait introduire du miel dans la ville, imagina, pour ne pater que la taxe afférente aux céréales, de recouvrir d'orge les outres qui contenaient sa marchandise. Malheureusement pour lui, au moment où la fraude avait déjà réussi et où il était entré dans la ville, fane qui portait le fardeau s'abattit. Les employés de l'octroi, voyant le paysan dans l'embarras, accoururent pour l'aider à relever son orge; ils découvrirent la ruse et confisquèrent le miel. Nous ne pouvons dire avec certitude si le droit d'octroi était distinct des droite de marché [AGORAIA TÉLÉ], ou si, comme le disent quelques historiens, il se confondait avec eux 4. Nous sommes cependant porté à croire que les deux droits étaient tout à fait indépendants l'un de l'autre. Les denrées importées directement de l'extérieur dans la demeure d'un particulier payaient seulement le Curir acon ; celles qui étaient portées sur le marché acquittaient tout à la fois le ôcai u os et les «me« 1-D01 6. Les agents de perception, suivant toute vraisemblance, n'étaient pas les mêmes pour les deux droits. II n'était pas non plus nécessaire de constater le payement du &«nGatov par la délivrance de tickets analogues à ceux que 41 La vie municip. en Attique, p. 52; M. Haussoullier s'appuie sans doute sur ce que ces mots sont employés par Démosthène, C. Eubul. § 26, R. 1306; mais il en exagère la signification. Bmc,ocoseaee. M.-H.-E. Meier, De bonis damnat. Berlin, 1819, p. 77 à 94; H.-M. de Bruyn de Neve-Moll, De peregr. apud Athen. condit. Dordrecht, 1839,p. 49 ù 56 ; J.-H. Sehunrmans Steklsoven, De civium atticor. rerogn. siée 4,n, niac,, Leyde, 1846, in-8', 31 pages; B. Haussoullier, La vie l'on remettait aux débiteurs des «yopuîa tiéaIl et dont quelques-uns sont arrivés jusqu'à nous G. On trouve encore, à l'entrée de plusieurs cités anciennes, de petits postes, qui ne pouvaient pas servir à la défense militaire, et qui étaient probablement destinés à abriter les percepteurs du Se«7rûatov L'auteur des Économiques attribués à Aristote' parle d'un autre aauatov, qui fut perçu par un lieutenant de Mausole nommé Kondalos. Quand un soldat était mort et que son cadavre était transporté de la ville au lieu de sépulture, une drachme devait être payée à Kondalos au moment où le convoi traversait la porte de la ville. Cette taxe, dit le Pseudo-Aristote, avait le double avantage de procurer à Kondalos une ressource financière et de le renseigner sur les décès des soldats, ce qui empêchait les officiers de dissimuler les vides existant dans leurs corps de troupes. Le St«sûatov n'est plus ici un droit d'octroi ; c'est bien réellement un péage. E. CAILLEMEIt.