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DIASIA (tit«at«). C'est une des plus anciennes fêtes grecques de l'Attique. Elle eut dans l'origine beaucoup d'importance mais le développement du culte de Dionysos, des grandes fètes des Lénéennes et des] Anthestéries, placées à une époque voisine, contribua certainement à en diminuer le prestige à l'époque classique. Elle avait lieu le 23 du mois Anthestérion (14 mars) et était célébrée en l'honneur de Zeus Meilichios 2 [MEILIculos] ; les sacrifices offerts à cette divinité, qui avait un caractère chthonien et mystérieux, se faisaient après le soleil couché et même pendant la nuit'.
Ces cérémonies avaient leur place dans le culte public et privé. La fète publique comptait au nombre des a«-rpot Oua(«c 4. L'archonte roi accomplissait le sacrifice, probablement sur l'autel commun d'Hestia (Lri v ç xotv';j'ç Ia2(«ç) placé dans le Prytaneions. On sait que chaque maison particulière de quelque importance avait aussi son autel d'Hestia [ARA, DoMUS] et c'est là que le chef de la famille devait procéder aux cérémonies du même genre en l'honneur de Zeus Meilichios 6. Le sacrifice public était suivi de cérémonies religieuses auxquelles toute la population de l'Attique était conviée et qui, d'après un texte de Thucydide qu'on a malheureusement des raisons de croire interpolé, avaient lieu en dehors de la ville (''Sun TAS svéÀEWç)'. On présume que l'emplacement choisi était le bord de l'llissus, à proximité du temple de Jupiter Olympien 8.
Quel était le caractère de ces cérémonies ? Thucydide dit que tous les assistants n'offraient pas des sacrifices icpEi«, mais des Oép.«T« est-Jspt«9. Le scholiaste explique icpE7« par 7rpéè«T«, c'est-à-dire des bestiaux de tout genre et plus spécialement des moutons ou des brebis f0.
Der Wegebau bei den Grieehen, 1855, p. 82. 8 II, 2, 14, édition Didot, I, p. 643.
toute l'histoire de Cylon dans ce chapitre de Thucydide. Cf. Schol. Aristoph. Equit. 443. 2 Schol. Aristoph. Nub. 407. M. Oskar Band, Die attischen Diasien, p. 10, croit pouvoir en fixer l'époque avec plus de précision encore, du coucher du soleil du 13 mars à celui du 14. M. A. Mommsen (Heortologie, p. 19 et 379) pense qu'à l'époque la plus ancienne, les Diasia étaient fixées à une autre date dans le mois Anthestérion. 3 Paus. X, 38, 4. 4 Band, 1. c. p. 10. 6 Plutarch. Quaeet. cmmiv. VI, 8, 1. Cf. Hauvette-Besnault, De archonte rege, p. 65. 6 Aristoph. Nub. 407. 7 Thucyd. I, 126. Cf. Mommsen, op. 1. p. 384-385; O. Band. op. 1. p. 4; M. Mommsen, op. l. p. 381, pense que la mention fle xri; pile,,; se rapporte à une époque postérieure à Cylon. 8 Mommsen, op. 1. p. 379-360; O. Band, Op. 1. p. 11. 9 Thucyd. 1. e. fo Schol. Thucyd. eod. loc.
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Ces €ept u prenaient évidemment place dans le sacrifice officiel présidé par l'archonte. Le porc était aussi une victime usitée dans les sacrifices à Zeus Meilichios ", comme ceux qu'on offrait à Déméter, à Coré et à d'autres divinités des Mystères [voy. CÉRÈS, p. 1068]. Quant aux F1Sg.x-r« ÉatyJptx, le scholiaste dit que c'étaient de simples gâteaux façonnés en forme d'animaux qu'on plaçait sur l'autel du dieu12. Cette substitution s'explique par le grand concours de population qui était convoquée aux Diasia et dont la majorité n'était pas suffisamment riche pour faire la dépense d'une victime réelle. Hérodote confirme cette explication en rapportant qu'en Egypte les gens pauvres, au lieu de sacrifier des porcs, pétrissent de la pâte de farine à l'image de ces animaux, les font cuire et les offrent en sacrifice sous cette forme13. On connaît de nombreux exemples de cette espèce de tricherie économique, pratiquée à l'égard des dieux et des morts et qui respectait les principes religieux en sauvegardant les intérêts privés14.
On peut inférer d'un texte de Xénophon, comme du caractère général attribué au culte de Zeus Meilichios, que l'offrande des victimes était essentiellement propitiatoire et exigeait l'holocauste, c'est-à-dire la crémation complète de l'animal, sans aucune part réservée aux vivants13. Il est probable aussi que le vin était proscrit des libations et que les boissons vgoâatx, l'eau pure ou l'eau miellée, étaient rituelles 1s
Le caractère grave et sombre de ces fêtes est marqué
lent les phases de tristesse et de deuil par lesquelles passaient aussi les assistants dans les grandes fêtes des Mystères [ELEUSINIA]. Il y avait cependant une part pour les réjouissances : on donnait aux enfants des jouets, entre autres de petites voitures (N.xU.4)f8. Il y eut aussi des concours littéraires, des lectures d'ouvrages19, mais cet usage ne date sans doute que de l'époque gréco-romaine où les joutes oratoires devinrent le complément ordinaire des fêtes religieuses 20.
Un scholiaste a voulu établir, d'après un texte d'auteur ancien, une distinction essentielle entre les Diasia et les fêtes de Zeus Meilichios, en les assimilant aux Dipoleia°l [DIPOLEIA]. Cette distinction et cette assimilation paraissent être également erronées23. E. POTTIER.