DIDASKALIA (Atlasxa),ia). Ce mot a chez les Grecs
plusieurs significations. A l'origine il désignait, conformément à son étymologie', la mise en scène ou mieux la mise à l'étude des choeurs 2 et du dialogue des tragédies et des comédies', les instructions que le poète donnait aux acteurs ou aux choreutes sur la manière d'interpréter son oeuvre ou d'exécuter les danses 4. Nous renvoyons à quelques-uns des articles précédents [cmonAGIHM, t. I, p. 1117; CIIOREGJA, p. 1118; CYCLICUS minus, p. 1692] pour les éclaircissements relatifs au rôle du Stiasxn oç ou /opoi1tSo1aTaaoç, à son mode de nomination, à ses fonctions, à ses rapports avec le chorège et le choeur, le poète et le joueur de flûte, avÀBT1ç. Le mot de didascalie s'appliqua ensuite à la représentation elle-même et aux concours dramatiques, puis il désigna une pièce isolées, un choeur dithyrambiques ou méme une tétralogie 7, c'est-à-dire un groupe de trois tragédies suivies du drame satyrique, nous le trouvons enfin employé comme synonyme du mot lieu ou aOaatç avec le sens d'édition revue ou modifiée d'une pièce de théâtre 8.
Mais pour nous modernes, il a perdu les significations que nous venons d'indiquer et n'a gardé que le sens de liste ou catalogne de concours, qu'il avait déjà dans l'antiquité ; il désignait une sorte de compte rendu des concours tragiques et comiques qui se célébraient chaque année à Athènes aux grandes Dionysies et aux Lénéennes 9. L'usage voulait qu'après ces concours, l'archonte qui les avait présidés fit dresser officiellement une liste où figu
Gesch. des rdm. Redits 3° édit. Bonn, 1860, I, nu 142 et 262; A. W. Zumpt, De
A. Maury, Mém. de l'Acad. des iriser. t. XXV, 1866, 4= part. p. 219; Dupond, De
raient son nom, celui des poètes qui avaient concouru, le rang qui leur avait été assigné par ordre de mérite, la mention des pièces représentées et le nom des protagonistes 10, plus tard on y ajouta l'indication des pièces anciennes qui avaient été reprises. Ces listes ou procèsverbaux s'appelaient didascalies. Conservées dans les archives de l'État1G; elles pouvaient être consultées comme tous les documents officiels. A une époque qu'il n'est pas possible de déterminer, on voulut qu'elles fussent exposées publiquement, on les grava sur des stèles de marbre et on les plaça dans le téménos ou enceinte sacrée de Dionysos et dans le voisinage du théâtre 1i. On trouvera dans le Corpus des inscriptions attiques 12 les fragments de plusieurs de ces didascalies ; les plus anciennes de celles qui nous sont parvenues ne semblent pas avoir été gravées avant le me siècle S3, mais il est certain qu'avant cette époque d'autres inscriptions de ce genre avaient déjà, paru. Qu'il nous suffise de donner l'exemple suivant qui montrera comment elles étaient rédigées; c'est une didascalie tragique" (340 environ av. J.-C.), dont nous n'avons qu'un fragment: HaÀe(â' Nso7rT6
On ne se contenta pas de graver ces didascalies sur la pierre, on les réunit et on les publia dans des ouvrages spéciaux qu'on appela du même nom. C'est Aristote qui, dit-oit, puisa le premier aux sources officielles, compulsa les archives et les inscriptions et publia un traité intitulé : Atcaaxa),Cat 1s. Après lui les grammairiens reprirent. son oeuvre et la complétèrent dans des ouvrages dont nous n'avons que les titres. Citons parmi eux : Dicéarque 10, Héraclide t7, Callimaque 18, Eratosthène79, Aristophane de Byzance 20, Carystius de Pergame 24. C'est dans leurs écrits que les scoliastes des tragiques et d'Aristophane ont puisé les détails qu'ils nous donnent soit dans leurs scolies, soit dans les arguments, où nous trouvons très souvent, après des renseignements très précieux sur la pièce elle-même, une copie ou un extrait de la didascalie, provenant certainement de documents épigraphiques. Ainsi dans les Perses d'Eschyle, nous lisons ce qui suit : Mivmvo; Tpaytplfio Aisxvê,oç €vCxa Ittvsi, Ilhpeatç, I`Aaûx[s, Ilpoptr,Osy : et dans les Grenouilles d'Aristophane : ?StSâ071
Vesme, Des impositions de la Gaule, trad. en français par Ed. Laboulaye, dans la