Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article DIPHTHERA

DIPIITIIERA (AtpOÉpa), Peau d'animal, cuir, et par III. extension objets fabriqués de cette matière Lc1LICts, coalu7I i. le Couvertures de cuir, servant de toiture ou de tentes. Deux généraux d'Alexandre, Perdiccas et Cratère, transportaient en voyage des couvertures de ce genre, assez vastes pour couvrir un stade (èipOépat aTaitxixt), à l'abri desquelles ils se livraient aux exercices gymnastiques t. Les Platéens utilisent les ltgOépat, pendant le siège de leur ville, pour mettre leurs gens à l'abri des traits des Lacédémoniens 2. Les soldats de Cyrus, dans l'expédition des Dix-Mille, se servent aussi de ces peaux comme de couvertures et, pour passer l'Euphrate, ils en fabriquent des 34 DIP 266 DIP outres remplies de foin sec qu'ils lient entre elles pour en faire des radeaux 3. 2° Le même mot désigne des sans en cuir dont les soldats se servaient en campagne pour mettre des provisions et au besoin des projectiles'. Pour les bourses ou sacoches de cuir en général, voy. FERA, PASCEOLU5, 3° La matière sur laquelle on écrivait les livres était de deux sortes : le papyrus, formant un véritable papier [CBARTA, PAPYRUS], et la peau préparée, d'où est né le parchemin [MEMBRANA, LIBER]. Aussi nomme-t-on quelquefois StyOépui les livres écrits sur parchemin Le mot fut même détourné de son sens primitif et appliqué par Plutarque à des tablettes à écrire en métal (iv gOlpxiç yxbxaiç)'. Dans une inscription grecque du Bas-Empire, le mot St fOspxi est assimilé à [5(èÀtx, yâptxt et ypaup.areix Certains peuples, comme les Ioniens, ont toujours désigné leurs livres sous ce nom, parce que le papyrus fut longtemps rare chez eux et qu'ils n'ont employé pour l'écriture que des rouleaux de peaux 3. C'est sans doute pour la même raison que les Chypriotes appelaient chez eux le maître d'école, ii OepâAotpoçs. Le meiubranarius s'appelle en grec StpOepo7rotôç. 4° Les Srsiépat ou lieOsptfimc font partie des éir1,a d'un navire, à côté des Sépostç [voy. c1LICIUM] 90. Ces couvertures de cuir devaient servir à calfeutrer les joints ou bien à servir d'abri contre la pluie ". Pendant longtemps les habitants de la Lusitanie se servirent de Srpépium bols 12 et, du temps de Strabon, les bateaux tout entiers en bois étaient encore chose rare chez eux l3. 5° Vêtements de peaux de bêtes, en particulier de peaux de chèvres, taliths que la .ir,à,ero est faite de peaux de moutons". Les i gOépxt servaient principalement aux gens de la campagne, aux bergers, aux esclaves, aux Idiotes de Sparte, et correspondent au cimictus des Latins [voy. aussi MASTRUCA, PuENO] S5. Pollux les définit axu-tvxt É6Oi~Teoe et dit qu'elles étaient munies d'un capu chon [CUCULLUS]'°. De là vient le nom de StrOsp(xt que portent dans le théâtre grec les esclaves et les gens de la campagne i7; parmi les rôles de femmes on compte aussi la D'5tcpirtçi3 D'après Plutarque, le costume spécial aux dieux Lares était la Styépx en peau de chien". M. de Longpérier a rapproché fort heureusement ce passage d'une statuette de bronze du musée du Louvre 20 qu'il explique comme un dieu Lare, vêtu de cette tunique particulière, tenant de la main gauche une patère et élevant de la droite un rhyton terminé en corps de chien (fig. 2451). E. PGTTIEB. DIPLOMA. Ecrit plié en deux, de manière à pouvoir être fermé et scellé. Ce mot a été surtout' employé en parlant d'actes de l'autorité publique. 1. Permis donnant droit d'user, pour un parcours déterminé, des moyens de transport de l'lstat [cursus PuBLIeus, p. 1647 et 16521. Il. Livret composé de deux plaques de bronze et portant l'extrait d'une loi par laquelle l'empereur conférait certains privilèges à des soldats qui avaient obtenu leur congé dans des conditions honorables (honesta missio). 1° Pour faire connaître ces diplômes et expliquer la nature des privilèges qu'ils conféraient, il est utile de donner ici le texte de l'un de ceux que nous possédons 2 « Imp(erator) Caesar, Divi Nervaef(ilius), Nerva Traianus Aug(ustus), Germanicus, Dacicus3, etc., equitibus et peditibus qui militaverunt in alis quattuor et cohortibus decem et unam (sic) quae appellantur I Hispanorum Auriana 4, etc., et sunt in Raetia sub Ti. litho Aquilino, quinis et vicenis plaribusve stipendiis emeritis, dimissis honesta missione, quorum nomina subscripta sunt, ipsis, liberis posterisque eornln civitatem dedit et conubium cum uxoribus quas tune habuisscnt cum est civitas üs data, aut si qui coelibes essent, cum lis quas postea duxissent, dumtaxat singuli singulas, p(ridie) k(alendas) lul(ias), C. Minicio Fundano, C. Vettennio Severo co(n)s(ulibus). Alae I Hispanorum Aurianae, cul praeest M. Insteius, M. f(ilius), l'al(atina tribu), Coelenus. Ex gregale Mogetissae, Comatulli f(ilio), Boio, et Verecundae, Casati filiae, uxori eius, Sequanae, et Matrullae, filiae eius. Descriptum et recognitum ex tabula aenea, quas fixa est Romae, in muro post templurn Divi Aug(usti), ad Minervarn. C'est, on le voit, le texte d'une /etc data. H commence par l'énumération complète des noms et titres du magistrat, qui est l'empereur. Viennent ensuite : la liste des corps de troupes auxquelles appartenaient les soldats bénéficiaires de la loi; l'indication du lieu où se trouvait l'armée dont ces corps faisaient partie (ici c'est la Rhétie); le nom de celui qui en avait le commandement (c'est Ti. Iulius Aquilinus); l'attestation que les soldats ont fait le temps de service légal et ont obtenu leur congé (quinis et vicenis plaribusve stipendiis emeritis, dimissis honesta missione) ; la mention des privilèges concédés (j'y reviendrai tout à l'heure), la date de la loi par les noms des consuls, avec indication du mois et du jour (30 août 107). Jusqu'ici, la loi portée en faveur d'un assez grand nombre de soldats a été intégralement transcrite sur le diplôme. Mais, à l'endroit où nous sommes arrivés, au lieu de copier la liste complète annoncée plus haut (quorum nomina subscripta sunt), on s'est borné à en extraire le nom du soldat libéré auquel était destiné le diplôme. C'est un barbare, un Boïen, nommé Mogetissa, fils de Comatullus, ex-simple soldat de l'ala prima Hispanorum Auriana commandée par M. Insteius Coelenus; suivent les noms de sa femme et de ses enfants, appelés à par lager les privilèges qui lui sont concédés, dans une mesure que j'indiquerai. Enfin le texte nous apprend que la table d'airain sur laquelle est gravée la loi dont le diplôme porte l'extrait est fixée à Rome, in muro post templum Divi Augusti, ad Minervam. Ce texte suffit à. démontrer combien les diplômes sont riches en renseignements de toutes sortes : sur la titulature impériale, sur les différents corps d'armée. sur leurs cantonnements et sur leurs chefs, sur les dates consulaires, sur l'onomastique barbare, etc. Les privilèges accordés par les diplômes sont de deux sortes : la civitas et le conubium. La civitas est le droit iC~eF_» nJ~ e%à,o e ,ecia JJ1a4 3Q frCZlttà ss l!PJ1i Sàk ab) RLê?®~5r L3atI5Q x7M CaYgl"r f DC Dag (`ir QoievIba Vz»0%.6hrs'° inatS'1?tiiaCZ°H ASa, tWr CCao'M"[i rri cai' a13"f1°sII Wààt Asrir'J'ôely Derttàesii I'f ee ll-r. -Tr°,ff5SI La' 5 DCeàI¢11pé VM°t1IrR.F 6rtgoiTd P3~6jllsaIJ .AŒei JQ.yaOdffa %i JsCQoFaplt°prztà.Pa poaaoQ âtien pO~ ~~ttrlk2~G14621°0eni de cité. Le conubium est un privilège en vertu duquel les anciens soldats qui l'obtenaient pouvaient, s'ils étaient célibataires (si qui coelibes essent), contracter, même avec une pérégrine ou une Latine, un mariage régi par le droit civil romain, entraînant tous les effets attachés aux iustae nuptiac; si, au contraire, ils avaient, antérieurement à leur libération, épousé une Latine ou une pérégrine (uxores quas tune habuissent), si même ils avaient vécu avec une concubine (mulieres quas secum concessa consuetudine vixisse probaverints), ce mariage ou cette union irrégu fière pouvaient, en vertu du conubium concédé, être transformés en iustae nuptiae avec les droits inhérents. La situation des anciens soldats diplômés était, on le voit, meilleure que celle des autres citoyens, et les femmes barbares qu'ils épousaient devenaient citoyennes romaines; aussi la loi limitait sagement l'usage de ce privilège à un seul mariage (dumtaxat singuli singulas), pour éviter que les anciens soldats, jouissant du droit de faire citoyennes des femmes barbares, fussent tentés de se livrer à un trafic que la facilité du divorce aurait rendu possible. Ici, pour en finir avec le conubium, se pose une (Tues D1P 268 --D1P Lion : les soldats obtenaient pour eux, s'ils ne l'avaient pas encore, et pour leur femme et leurs enfants, le droit de cité (liberis posterisque eorum civitatem dedit et conubium cura uxovibus). La situation des enfants à naître après l'obtention du conubium est claire : ils sont fils de citoyens romains; mais quand les anciens soldats usaient du droit de conubium pour transformer en iustae nuptiae une union contractée avant l'obtention du conubium, quelle était la situation des enfants nés de la première union? En un mot, le conubium avait-il pour eux un effet rétroactif et se trou voient-ils, par le fait même, comme engendrés ex duobus civibus romains? Les auteurs sont presque unanimes à répondre affirmativement. Cependant aucun texte juridique n'autorise à admettre cette rétroactivité, et les diplômes n'étendent aux enfants déjà existants que le privilège de la civitas. C'est ce que M. Mispouletdémontre avec justesse, à mon avis du moins, dans un excellent mémoire sur le mariage des soldats romains, où il traite longuement des privilèges conférés par les diplômes militaires'. TouteIbis il est permis de supposer, et cela n'a rien de contraire au droit romain, puisqu'ilexiste des précédents, que les privilèges du conubium durent être plus d'une fois étendus aux enfants, par une disposition spéciale 2° A qui étaient délivrés les diplômes? Les soldats gratifiés d'un diplôme appartenaient tous, d'après les quatrevingt-un diplômes que nous connaissons, à l'un des corps de troupes suivants : la marine, les légions prima et secunda adiutrices, les ailes et les cohortes auxiliaires, les garnisons de Rome. Pourquoi n'a-t-on pas de diplômes accordés à des anciens légionnaires? On sait, en effet, que les cieux légions adiutrices, formées en 68-69 avec des soldats de la flotte non citoyens romains, doivent, au moins à l'origine, être assimilées, par leur composition, avec les corps de troupes auxiliaires. Les anciens soldats, sortis des différents corps de troupes, auraient donc obtenu le privilège extraordinaire du conubium, et, seuls, les anciens légionnaires en auraient été exclus ! Il semble, au contraire, qu'ils devaient être les premiers à en bénéficier. Wilmanns cherche à expliquer ce fait en disant que les Romains ne voyaient pas d'un bon oeil les unions entre les soldats citoyens et les habitants des provinces 8 ; cette opinion pourrait être prise en considération s'il n'existait pas des diplômes attribués à des corps de troupes composés, comme les légions, de citoyens romains. On n'a, en fait, trouvé aucune explication qui puisse donner la solution de cette difficulté. Le hasard seul a-t-il voulu, quelque surprenant que cela puisse paraitre, qu'aucun diplôme de légionnaire ne fût découvert? Il faudrait, dans ce cas, ne pas se hâter de rechercher l'explication d'un fait qui peut ne pas exister et attendre qu'une découverte heureuse nous mette entre les mains le diplôme d'un vrai légionnaire. C'est peut-être ainsi que la question sera résolue un jour. 3° Description des diplômes. Les diplômes militaires étaient, avons-nous dit, des livrets composés de deux plaques de bronze. Ces deux feuillets étaient généralement disposés conformément au modèle ci-joint que nous donnons (fig. 2452) d'après un diplôme de la bonne époque pouvant servir de type. Il est daté du 7 mars 74. Les deux feuilles dessinées ici représentent le diplôme ouvert. Deux anneaux passés dans des trous, ménagés à cet effet, reliaient les deux plaquettes et, faisant office de charnières, permettaient de les ouvrir ou de les fermer sans les séparer. L'extrait de la loi, gravé dans le sens horizontaI, occupait la face intérieure des deux feuilles. Chacune des deux plaques était, en outre, percée de deux autres trous qui se superposaient exactement quand le diplôme était fermé. C'est dans ces trous qu'on passait le triple fil 10 de métal qui devait être noué et scellé, comme l'exigeaient les lois, par sept témoins" dont les noms étaient gravés de chaque côté du fil, sur une des surfaces extérieures du diplôme. Dans la partie inférieure de la figure 2452 on voit, encore en place entre les noms des témoins, un fragment du triple fil qu'on a brisé en ouvrant le diplôme. Sur la face extérieure, opposée à celle qui portait les signatures, on reproduisait le texte gravé à l'intérieur, afin qu'on put en prendre connaissance sans ouvrir le diplôme. Ce texte extérieur était généralement inscrit dans le sens vertical. 4° Quand le diplôme était prêt, on réunissait les témoins, on leur faisait constater l'identité du texte original de la loi et des deux copies gravées sur le diplôme (descriptum et recognitum ex tabula aenea), puis on fermait le diplôme, on passait dans les trous ménagés à cet effet le triple fil de métal, et on le nouait 12 ; enfin chacun des té moins apposait son cachet sur le fil, en face de son nom. Quand l'ancien soldat, bénéficiaire du diplôme, avait à faire établir son état civil dans le lieu où il fixait sa résidence, il présentait son diplôme au magistrat compétent. Celui-ci, après avoir reconnu l'intégrité des cachets apposés à Rome par les témoins, et du fil qui liait le diplôme, rompait les cachets et le fil, et pouvait ainsi vérifier si le texte extérieur était bien conforme au texte intérieur, et par conséquent n'avait pas été altéré (ut exteriori scripturae fidem interior servet) t3. III. Les médecins grecs appelaient Air),o gtt un double vase dont l'un, rempli d'eau, était placé sur le feu, tandis que le vase intérieur contenait la substance que l'on devait faire chauffer « au bain marie ». Cet ustensile était employé pour certaines préparations pharmaceutiques ''' I1 devait avoir beaucoup d'analogie avec le vase représenté à l'article CALDA (t. Ie°, p. 821, fig. 1026), sauf cette différence toutefois, qu'il était, sans aucun doute, fabriqué de façon à pouvoir supporter l'action de la flamme et à offrir au feu une surface plus considérable. Ces vases s'appelaient aussi diplangium ". Il. TtILDGN%T. DIP