Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

DIUS FIDIUS

DIES FIDIUS. C'est une personnalité importante de la religion romaine : non pas un dieu proprement dit, comme Jupiter ou Janus, non pas un être divin par essence et par nature, mais une sorte de génie, ou, comme disaient les Grecs, de héros, analogue à Hercule ou à Castor, un demi-dieu ou, mieux encore, un être d'origine humaine arrivé à la consécration divine : c'est ce qu'indique le premier de ses deux noms, celui de dius, qui doit être évidemment regardé moins comme un nom propre que comme une appellation honorifique, comme le synonyme de divus t. Aucune tradition ne nous permet de retrouver la formation de cette divinité; nous pouvons supposer seulement qu'elle est née chez les Sabins, et qu'elle a dû s'implanter à Rome avec la première coloni I)IV 292 DIV sation sabine, sous le roi Titus Tatius : c'est alors qu'elle reçut les honneurs d'un sanctuaire, sur la colline du Quirinal'. Les Romains en acceptèrent le culte aussi complètement que possible 3, et Dius Fidius est parmi les divinités de second ordre une des plus souvent mentionnées par les auteurs classiques ; c'était le protecteur des droits de l'hospitalité, le gardien des promesses. Une des formes les plus anciennes et les plus solennelles de serment était « Me Dius Fidius » : ce qui permet d'affirmer que le nom du génie, Fidius, a la même origine que le mot /ides, « bonne foi 5 ». Les Romains identifiaient entièrement cette divinité avec le génie sabin SEMO SANCUS, dont les noms peuvent être une simple traduction de ceux de Dius Fidius, Sema désignant bien un héros, un demi-dieu, et Sancus rappelant sancire, « sanctionner » ; la plupart des inscriptions consacrées à. l'une de ces personnes divines mentionnent l'autre également, et Ovide, dans ses Fastes, nous montre Sancus reconnaissant de tous les hommages rendus à Fidius G. Mais il est permis de douter que cette identité, d'ailleurs certaine pour l'époque classique, ait existé de tout