Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article DOLABRA

DOLABRA. Instrument servant à la fois de hache et de marteau ou de pic. Il consistait, en effet, en un long manche muni d'un fer à double tête, d'un côté ayant une lame tranchante, parallèle à la poignée, de l'autre, une pointe recourbée. Cette forme, qui DOL 329 lui doit être attribuée, est déterminée par une épitaphe trouvée sur le territoire de l'antique Aquilée', où un per est représenté portant sur son épaule l'outil dont il était fabricant (fig. 248à). Les monuments, d'accord avec les textes, nous mon DOL trent des instruments semblables employés par des ouvriers de professions diverses pour fendre, tailler, creuser le bois ou la pierre. Ainsi, l'on voit dans les bas-reliefs de la colonne Trajane des soldats qui en font usage tour à tour pour abattre des arbres (fig. 2486) 2 et pour renverser les murs d'une ville fortifiée (fig. 2487)3; et l'on sait par les auteurs qu'on se servait, en effet, à l'armée, de la dolabra pour couper du bois, le façonner, construire des palissades 4, aussi bien que pour casser des pierres et démolir des murailles'. Comme c'était l'outil des bûcherons, c'était aussi celui des cultivateurs pour tailler et émonder les arbres e, de même que pour fouiller et ameublir le sol'. C'était encore celui des mineurs et des terrassiers : on le voit à côté ou même dans les mains de ces fossores chrétiens que représentent les peintures des catacombes 8, et qui creusaient les sépultures de leurs frères sous le sol de la campagne romaine. Enfin, la dolabra est encore mentionnée comme servant à immoler des animaux, soit par la main du bouchersoit par celle du sacrificateur '12; elle figure ", moins fréquemment toutefois que la sECURIS, dans les représentations de sacrifices. Une dolabra se voit sur un miroir étrusque (fig. 2488), où une femme est représentée abattant un taureauf2; on peut remarquer combien l'in strument dont elle se sert est semblable à ceux qui ont été figurés plus haut 13. E. SAGLIO.